Football & Politique...

Relations vertueuses et liaisons dangereuses...

, par Ronan Blaise

Football & Politique...

En ce mois de juin 2006, l’Allemagne fédérale accueille la XVIIIe édition de la Coupe du monde de football : événement sportif quadriennal qui est la compétition la plus populaire et la plus prestigieuse au monde avec les Jeux olympiques. Ainsi, l’Allemagne accueille le monde et les 31 autres équipes compétitrices souhaitant s’adjuger ce trophée tant convoité.

Déjà les supporters affluent vers les villes hôtes de la compétition. Et nous serions donc tentés de leur souhaiter un bon séjour festif en Allemagne.

En espérant que leurs équipes favorites s’y comporteront avec talent et fair-play et que, bien entendu, le spectacle sportif sera à la hauteur de leurs attentes (et que le meilleur gagne !).

Cependant, dans le contexte international actuel, nous ne pouvons que nous inquiéter néanmoins des relations existant bien trop souvent entre le sport en général (ici, le football en tout particulier...), la chose politique et son expression nationaliste, plus précisément.

En effet, on ne peut qu’être relativement inquiet des sourdes menaces que laisse planer sur le bon déroulement de la compétition l’actuelle - par exemple - crise ’’nucléaire’’ qui oppose actuellement les Etats-Unis et l’Iran, deux Etats dont précisément l’équipe nationale est qualifiée pour cette phase finale.

Et ce, précisément alors que l’on apprend [1] que le président iranien Mahmoud Ahmadinedjad -bien connu pour ses nombreuses déclarations antisémites, pour ses non moins nombreuses remises en questions publiques de l’existance de l’Etat d’Israël et pour ses ’’doutes’’ exprimés récemment encore quant à l’historicité de la Shoah- semble avoir quelques temps songé (avant d’y renoncer...) à venir en Allemagne soutenir son équipe lors de son premier match de compétition, le 12 juin prochain, à Nuremberg...

Ainsi, on a coutume de dire qu’il n’y a décidément rien de plus fédérateur que la musique... ou le sport. Sauf qu’il s’agit aussi là de deux phénomènes également ambivalents qui, lorsqu’ils sont instrumentalisés par des formations politiques intolérantes, réactionnaires et rétrogrades, peuvent éventuellement aussi déchaîner des forces centrifuges et dissociatrices. Ce que nous nous proposons d’examiner ici rapidement dans ce trop court article...

Football et émergence nationale...

Dès la fin du XIXe siècle - véritable ’’siècle des émergences et affirmations nationales’’ - et avec l’avènement de notre société de loisirs et de consommation le sport va en effet apparaître dans nos sociétés modernes comme un élément ’’socialisateur’’, clef de la cohésion nationale et sociale.

Ainsi, pour les Etats-nations naissants cherchant à s’affirmer et aspirant à la reconnaissance internationale, avoir une équipe de football compétitive va désormais apparaître comme un élément d’identification collective, de cohésion nationale et de promotion du ’’groupe’’ aussi importants qu’un drapeau, ou que ces fameux hymnes nationaux chantés en ouverture des rencontres sportives.

En effet, qu’on se souvienne bien que - selon certaines interprétations - le bleu italien aujourd’hui et depuis toujours arboré par la fameuse ’’Squadra azzurra’’ [2] ne serait jamais rien d’autre que le bleu dynastique de la Maison royale de Savoie (à l’origine du processus d’unification politique qui donna naissance à l’Italie unie, dans la seconde moitié du XIXe siècle). Car, bien évidemment, souvent la politique s’en mêle...

En effet, alors qu’elle était encore au berceau, la FIFA (« Fédération International de Football Association » : fondée à Paris en mai 1904) fut confrontée, dès 1906, à de très graves questions politiques mettant en cause les grands équilibres fondamentaux existant alors entre les grandes puissances politiques et militaires de l’époque.

Au début du XXe siècle : l’Affaire de Bohême.

A cette occasion il fut en effet décidé que le principe de base (adopté par la FIFA lors de son Congrès fondateur de Paris, en 1904) serait que chacune de ses fédérations nationales était souveraine dans la gestion de ses activités administratives et sportives dans son pays respectif. Une fédération par pays, c’était là clair et bien beau et cela semblait être un principe facile à appliquer. Mais voilà, en ce tout début de XXe siècle, qu’est-ce donc qu’un pays et qu’est-ce en fait qu’une nation ? Tel fut alors le problème que dut affronter la FIFA dès 1906, avec la fameuse ’’affaire de Bohême’’...

La Bohême (en gros, l’actuelle République tchèque...), faisait alors partie de l’Empire d’Autriche-Hongrie des Empereurs Habsbourg. Mais, traversées par un puissant mouvement d’affirmation nationale, ses populations slaves (tchèques et moraves) désiraient alors ardemment obtenir une plus large autonomie dans un cadre impérial rénové et réformé (sinon l’indépendance...). C’est pourquoi, désirant affirmer son autonomie aussi sur le plan sportif, elles s’étaient constituée une fédération de Bohême qui avait posé sa candidature d’adhésion à la FIFA. Laquelle décida donc de reconnaître trois fédérations à l’intérieur de l’Empire austro-hongrois : Autriche, Hongrie et Bohême.

Or, une telle décision n’allait pas sans poser quelques problèmes politiques. En effet, autant le Royaume de Hongrie disposait bel et bien d’un statut d’autonomie (depuis 1867) dans le cadre de la ’’Double-Monarchie’’ austro-hongroise, autant la Bohème était officiellement une possession autrichienne ne disposant nullement d’un statut politique similaire...

Ce pourquoi la décision de la FIFA de reconnaître l’autonomie sportive de la Bohême suscita une réaction extrêmement violente de la part des autorités impériales austro-hongroises qui s’inquiétèrent très officiellement de ces ’’encouragements’’ internationaux donnés ainsi à une cause ’’séparatiste’’ menaçant là l’intégrité de la ’’Monarchie’’ danubienne. C’est pourquoi, à la suite d’une vigoureuse contestation portée par la fédération d’Autriche jusqu’aux plus hautes instances internationales de la FIFA, la fédération de Bohême fut finalement supprimée en 1907. Ne restant alors plus que les fédérations sportives correspondantes aux deux composantes officielles de l’Empire : Autriche et Hongrie (Cis- et TransLeithanie).

Football et reconnaissance internationale :

Les exemples de ce type ont été nombreux jusqu’à nos jours (voir, à ce sujet, la récente ’’séparation’’ entre Serbie et Monténégro...) [3]. Même si, contrairement à ce qui a pu se passer dans d’autres sports collectifs (comme le rugby, par exemple...) l’unité internationale du petit monde du football n’a jamais été vraiment sérieusement menacée.Certaines affaires aujourd’hui oubliées méritent pourtant d’être rappelées.

Ainsi, en 1908, c’est l’Ecosse et l’Irlande (alors unie, sous gouvernement britannique, en tant que composante du Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande) qui demandèrent officiellement leur affiliation à la FIFA, faisant valoir qu’elles étaient complètement indépendantes sur le plan administratif et financier, ce qui était alors parfaitement exact. Or, ce que l’on sait peu aujourd’hui, c’est que cette reconnaissance sportive internationale fut tout d’abord refusée à l’instigation, notamment, de l’Allemagne impériale.

En effet, l’Allemagne ’’post-bismarckienne’’ et ’’wilhelminienne’’ était alors un Empire assez récent en voie d’unification (fondé, autour de la Prusse, dans la seconde moitiée du XIXe siècle...) mais dont les autorités politique estimaient que si une dérogation était accordées aux différentes ’’nations’’ britanniques, certains des Etats allemands autonomes de l’Empire (la Bavière, la Hesse, la Saxe, le Bade, le Wurtemberg...) risquaient alors de suivre cet exemple. Or les autorités impériales de Berlin refusèrent d’accepter ce ’’précédant’’ qu’elles estimaient pouvant avoir des conséquences funestes pour une unité allemande à leurs yeux inachevée et encore bien fragile.

Néanmoins, une dérogation spéciale fut tout de même accordée - en 1910 - aux fédérations britanniques. Laquelle dérogation spéciale dure encore et permet aux nations britanniques d’Angleterre, d’Ecosse, du Pays de Galles et d’Irlande du nord de présenter leurs propres équipes nationales (avec leur propres maillots, leurs propres hymnes et sous leurs propres drapeaux...) lors de toutes les compétitions internationales organisées par la FIFA et par sa fédération continentale européenne : l’UEFA. [4].

Le football, élément d’identification nationale.

Ainsi, on voit bien à quel point le sport (ici, le football...) peuvent devenir des éléments d’affirmation nationale. A ce titre, qu’on se souvienne de l’impact sur la vie politique de leur pays respectifs de la reconnaissance des fédérations de l’Allemagne réunifiée (ou des ex-pays yougoslaves...), au tout début des années 1990 [5].

De même, qu’on se rappelle de l’épopée de cette fameuse sélection ’’nationale’’ composée de joueurs professionnels algériens qui (comme Rachid Mekloufi, le fameux attaquant de Saint Etienne à l’époque, ou Moustapha Zitouni, l’arrière central de l’AS Monaco...) s’ ’’échappèrent’’ sans préavis du championnat de France, en avril 1958, pour rejoindre le FLN. Une sélection éminemment politique qui, ’’basée’’ sur le territoire de la Tunisie de Bourguiba, allait jouer des matchs amicaux et de gala de par le monde, dans les années 1960, en pleine guerre d’Algérie. Devenant ainsi le symbole de la révolution et l’ambassadrice de la cause algérienne à travers le monde.

Ou, à l’inverse, qu’on réfléchisse juste au retentissement international que pourrait avoir, par exemple, le précédant ’’diplomatique’’ d’une reconnaissance internationale d’une éventuelle équipe nationale de Palestine indépendante, du Tibet souverain, de Tchétchénie libre ou du Kurdistan uni [6].

Néanmoins, si plusieurs fois le principe ’’cardinal’’ d’une « fédération par nation » a souvent été remis en question durant ce premier siècle d’existence de la FIFA, celle-ci a sû composer avec les évolutions géopolitiques, s’alignant sagement sur les décisions de l’ONU quant à des décisions de ce type, décisions d’exclusion ou de réintégration éminemment politiques s’il en est... [7].

Le football, ou comment se faire la guerre par d’autres moyens :

Le football, sport de masse universel n’est décidément pas à l’abri des contingences politiques et de l’expression des passions nationales. C’est ainsi qu’il est tentant d’y voir un nouveau mode pour canaliser les rivalités existant entre Nations. Et cela, normalement dans le cadre d’une ritualisation du conflit et dans un cadre symbolique ’’agonistique’’ régulé par des règles claires auxquelles tous normalement se conforment. Mais, malheureusement, cela peut souvent politiquement déraper et donner lieu à des débordements éminemment regrettables.

A ce titre, on se remémorera l’exploitation nationaliste et outrageusement politicienne qui aura été faite de l’organisation de la première coupe du monde par l’Uruguay, en 1930, pour célébrer le centenaire de la fondation officielle de son Etat républicain (en juillet 1830). Avec, en point d’orgue, une victoire historique en finale du tournoi sur son voisin et rival historique l’Argentine... [8]. De même que la propagande, la violence physique sur le terrain et le délire nationaliste qui ont accompagné les victoires de l’Italie dans les phases finales de 1934 (à domicile) et de 1938 (en France).

Pareillement, on se souviendra des incidents qui ont émaillé certains tournois internationaux comme lors de la phase finale ’’iranienne’’ de la Coupe d’Asie des Nations 1968 (entre l’Iran et Israël) [9] ou, plus récemment, lors de la dernière finale « Chine-Japon » de l’été 2004. De même que certains tours éliminatoires de coupe du monde en Amérique latine : comme ces fameux matchs qui, sur fond d’insécurité exacerbée, de graves problèmes migratoires et de rivalités politiques, ont provoqué la fameuse ’’Guerre de 1969’’ entre le Honduras et le Salvador... [10]

Plus proche de nous, on se souviendra de certaines réflexions tristement revanchardes formulées à hautes voix à l’occasion des fameuses confrontations « Argentine-Angleterre » de 1986 et 1998 (dans le souvenir, visiblement encore vivace, de la « guerre des Malouines » d’avril-mai-juin 1982...) ou, ce qui nous concerne plus directement, lors des fameuses demi-finales « France-Allemagne » de 1982 (Séville, Espagne) et 1986 (Guadalajara, Mexique). Ou encore à l’occasion de la triste « affaire Nivel » qui, en marge de la compétition [11], avait endeuillée la coupe du monde ’’française’’ de 1998.

Le football, élément d’exacerbation des sentiments nationaux ?

Ce pourquoi, on voudra bien retenir de telles ’’confrontations sportives’’ qu’elles doivent surtout rester des ’’rencontres’’ amicales quels que soient les enjeux sportifs ou financiers en jeu, indépendamment de toute considération de fierté nationale décidément bien mal placée.

Et faire en sorte, à la veille d’un « Allemagne-Pologne » qui d’aucuns présentent comme le match de tous les dangers (le 14 juin prochain, à Dortmund) [12], que le terrain sportif ne devienne pas un nouveau terrain de plus de confrontation entre nations. Ni une seule manière de ’’se faire la guerre par d’autres moyens’’ comme on pourrait le croire en examinant le contexte de la finale « Angleterre-Allemagne » de la coupe du monde 1966. Ou si l’on étudie attentivement l’ambiance qui a présidé, en 1988, au triomphe de la sélection néerlandaise lors d’un Euro ’’allemand’’ marqué, aux Pays-bas, par des déclarations revanchardes anti-allemandes des plus déplacées.

A ce titre, les ’’mises en scènes’’ organisées à l’occasion des matchs « Iran-USA » de juin 1998 et « France-Algérie » d’octobre 2001 ou « France-Allemagne » de novembre 2005 sont, malgré les éventuels ratés parfois constatés, tout particulièrement emblématiques de cette volonté politique de faire du sport un lieu de rencontres plutôt qu’un cadre de plus où exprimer on ne sait décidément plus aujourd’hui trop quelles rancoeurs nationales...

Le football, élément fédérateur :

Pareillement, soulignons le rôle positif et consolidateur comme ’’ciment’’ de la nation pour certaines sélections nationales unissant des concitoyens parfois cruellement divisés sur certaines questions identitaires et politiques.

A ce titre, on pensera sur l’impact positif des victoires en coupe du monde de la France en 1998 et de l’Allemagne en 1990 pour la cohésion de leur sociétés respectives en des périodes socialement et politiquement troublées. Plus emblématique encore, on pensera à l’impact très positif de la victoire finale de la RFA, lors de la phase finale ’’helvétique’’ de 1954 : un succès historique et inespéré (et le premier d’une longue série...) qui permit alors à l’Allemagne, à peine dix ans après la fin du second conflit mondial et en ce début de guerre froide, à retrouver fierté et estime de soi dans un cadre pacifique et pacifié [13].

Ici on pensera aussi au rôle vertueux joué par la sélection nationale suisse pour l’affirmation d’une identité helvétique respectueuse de ses composantes linguistiques et culturelles (même s’il est sans doute difficile de faire harmonieusement ’’cohabiter’’ dans une même sélection des ’’cultures tactiques’’ aussi diverses que celles dont s’inspirent les joueurs de cette sélection nationale...) [14].

Et, de même, on pensera ici plus précisément au rôle positif joué par les brillantes épopées des ’’Diables rouges’’ belges lors des coupes du monde ’’espagnoles’’ de 1982 et ’’mexicaines’’ de 1986, parcours sportifs remarquables qui ont sans doute fait beaucoup pour l’unité parfois malmenée du royaume et pour l’affirmation tranquille de la ’’petite’’ Belgique sur la scène internationale.

Un rôle pacificateur, d’affirmation symbolique et de cohésion nationale que l’on retrouve dans l’actuelle sélection nationale de Côte d’Ivoire, qualifiée pour la première fois de son histoire pour une phase finale de Coupe du Monde alors que le pays est dans une situation très difficile de semi-guerre civile... Rôle similaire à celui joué en Afrique du sud, depuis la fin de l’Apartheid, par la fameuse sélection nationale mais multiraciale des ’’Bafana-bafana’’ dont le pays (et ’’nation-arc-en-ciel’’) doit organiser la prochaine Coupe du monde de football, en 2010...

Néanmoins, bien entendu, le sport ne peut pas tout faire à lui tout seul. Et nous le savons fort bien. Mais, si ses responsables politiques sont aujourd’hui vraiment autant épris de paix, d’humanisme et d’universalisme pour leur sport (et pour tous ceux qui le ont vocation à le pratiquer...) qu’ils l’affirment, gageons alors qu’ils sauront trouver le bon chemin pour enfin, politiquement, faire du football un instrument de paix.

Un instrument de paix au service de cette très grande cause politique qu’est la consolidation de l’amitié entre les peuples, autour de règles communes librement reconnues, librement acceptées et volontairement appliquées par tous.

Esprit du fédéralisme, es-tu là ?

- Illustration :

Visuel officiel de la FIFA (Fédération Internationale de Football Association) : www.fifa.com

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Notes

[1Si l’on en croît une récente interview donnée à l’hebdomadaire allemand « Der Spiegel ».

[2Excepté à l’époque fasciste de la ’’Squadra nera’’ de Guiseppe Meazza, double championne du monde 1934-1938, tristement habituée au salut mussolinien...

[3Et juste préciser que, par décision officielle de la FIFA et des organisateurs, la récente proclamation de son indépendance par la Monténégro ne remet pas en question la participation d’une équipe de Serbie-Monténégro au tournoi à venir ; la sélection serbo-monténégrine présente lors de la compétition devant compter en fait vingt-deux joueurs serbes et un seul monténégrin...

[4Et on notera que l’édition ’’suédoise’’ 1958 de la Coupe du monde de football fut la seule et unique fois que ces quatre fédérations britanniques furent toutes ensembles représentées en phase finale d’une compétition internationale...

[5Et l’on se souvient ainsi des ’’Ossies’’ fêtant, en juillet 1990 - soit quelques mois avant la réunification officielle des deux Allemagne, en octobre de la même année - la victoire de la RFA contre l’Argentine, en finale de la Coupe du monde ’’italienne’’ de 1990.

[6Rappelons que les statuts de la FIFA interdisent aux fédérations membres d’organiser des rencontres officielles contre des sélections représentant des entités sans légitimité administrative.

Une seule véritable exception historique : l’affiliation à la FIFA de la fédération de Palestine, pour disputer les éliminatoires de la Coupe du Monde 1938 (alors même que le pays était encore sous mandat britannique de la SDN) (Cf. « Histoire politique des Coupes du Monde », opus cit. pages 177 et 299).

[7A ce titre, en se souviendra de l’exclusion de l’équipe de Yougoslavie de la phase finale ’’suédoise’’ du championnat d’Europe des nations de 1992, compétition au cours de laquelle la ’’Yougoslavie’’ fut alors remplacée au pied levé par le Danemark, étonnant futur vainqueur de l’épreuve !

[8Triomphe nationaliste et victoire morale exemplaire, succès sportif brillamment réédité en 1950 : à Rio de Janeiro, sur les terres et au détriment de son autre rival historique : le Brésil...

[9Tristes évènements à l’origine du ’’transfert’’ de l’Etat d’Israël, initialement membre de la Confédération asiatique de football (Asian Football Confederation - AFC), dans la Confédération continentale européenne (Union Européenne de Football Association - UEFA), au tout début des années 1990.

[10En juin 1969, à l’occasion d’un match entre les deux sélections nationales, de graves incidents éclatent au Honduras où résident, de façon illégale, près de 300 000 salvadoriens. Plusieurs milliers d’entre eux ayant alors été expulsés par les autorités honduriennes, l’armée salvadorienne envahit le Honduras en juillet 1969 avant de se retirer sous la pression de l’Organisation des Etats américains (OEA), au mois d’août suivant. Et ce sont précisément ces événements que l’on désigne, aujourd’hui encore, sous le nom de ’’guerre du football’’.

[11Violente agression alors commise à Lens, le 21 juin 1998, par des supporters allemands passablement éméchés contre le maréchal des logis-chef Daniel Nivel, gendarme français grièvement blessé qui allait connaître là six semaines de coma, entre la vie et la mort.

[12Et alors que l’on annonce la présence d’au moins 300 000 supporters polonais en Allemagne sur la durée de la compétition...

[13Et juste préciser qu’au temps de la guerre froide les deux Allemagne(s) se sont rencontrées au moins une fois en coupe du monde. C’était le 22 juin 1974, à Hambourg, lors du ’’Weltmeisterschaft’’ allemand de 1974. Et cette recontre s’était d’ailleurs soldée par la victoire de la DDR-RDA de Jürgen Sparwasser sur la BDR-RFA de Franz Beckenbauer, équipe qui allait finalement néanmoins sortir victorieuse du tournoi.

[14Et cela, même si l’inverse existe aussi. A ce seul titre, on pensera évidemment aux évidentes difficultés qu’on a cohabiter harmonieusement ensemble les joueurs ’’catalans’’ du FC Barcelone, ’’basques’’ de l’Athletic de Bilbao et ’’espagnols’’ du Real de Madrid. Et ce, au détriment d’une sélection nationale hispanique aux résultats souvent très en deçà de ses ambitions affichées et de son potentiel réel.

Vos commentaires
  • Le 7 juillet 2008 à 11:19, par Ronan En réponse à : Football & Politique...

    A lire sur le même sujet, le dernier numéro de la nouvelle formule de l’excellente revue trimestrielle « La GéoGraphie / Terre des hommes » (n°1530 ou n°3 de cette "nouvelle formule", Eté 2008) :

    Un numéro thématique spécialement consacré, en cette année sportive et olympique (« Planète sports / L’enjeu des jeux ») aux relations complexes existant entre sports, politique, nationalismes émergeants ou s’affirmant, idéologie de l’olympisme, géopolitique, enjeux économiques et évolution des sociétés.

    Où l’on découvre que sports, politique, histoire et géographie ont décidément beaucoup de choses à se dire.

    En témoigne l’histoire, au fil des derniers siècles, de la diffusion universelle (Cf. football) ou de l’affirmation en quasi vase clos (comme pour ce qui est des "sports nords-américains" : base-ball, football US, lacrosse, etc) des pratiques sportives sur la planète : une histoire qui raconte bien comment bouge le monde...

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