« Réforme de la PAC, politique maritime : la Basse Normandie devra se faire à entendre à Bruxelles » pour Philippe Augier

, par Jeunes Européens - Caen

« Réforme de la PAC, politique maritime : la Basse Normandie devra se faire à entendre à Bruxelles » pour Philippe Augier

Philippe Augier est la tête de liste UMP dans le Calvados pour les régionales 2010 sur la liste emmenée par Jean-François Le Grand. Subsidiarité, fonds de cohésion, défense des intérêts de la Basse-Normandie, Philippe Augier, déjà maire de Deauville et président de sa communauté de communes, revient sur les enjeux européens de la Basse-Normandie pour les élections du 14 et 21 mars prochain.

JE-Caen : La politique régionale de l’Union européenne consacre des sommes importantes au co-financement de projets de développement en région. Si vous êtes élu le 21 mars, quelles seront vos priorités dans l’utilisation de ces financements européens ? Pourquoi ?

Philippe Augier : La politique régionale de l’UE poursuit les objectifs de Lisbonne et Göteborg : elle vise l’innovation, la compétitivité et l’emploi tout en préservant la cohésion sociale et un aménagement durable. Ce sont exactement les ambitions de la liste conduite par Jean-François LE GRAND, Jérôme NURY et moi-même. En 2010, la révision à mi-parcours du programme opérationnel du FEDER sera l’occasion d’orienter davantage les financements européens (447M€ entre 2007 et 2013) vers quatre priorités :

 La formation et l’emploi, pour la compétitivité régionale : moyens éducatifs (utilisation renforcée des TIC, laboratoires de langues dans les lycées) ; nouvelles formations (CFA supérieur pour les énergies renouvelables) ; accompagnement de personnes en insertion pour un retour à l’emploi (faciliter l’accès à la formation).

 L’innovation, pour l’économie de la connaissance : ARCHADE (projet initié avant 2004) ; orientation des fonds structurels vers la compétitivité des entreprises de nos filières d’excellence ; pôle nucléaire pour l’énergie, la santé et l’industrie.

 Communications et énergies propres, pour l’aménagement durable : très haut débit (politique de cohésion) ; programme « Marco Polo II » pour faire émerger le fret par cabotage ; bornes électriques pour la voiture de demain.

 FEP et FEADER devront être pleinement utilisés pour accompagner (formations, équipement, organisation) les professionnels de la pêche et de l’agriculture.

JE-Caen : Selon vous la décentralisation française a-t-elle donné suffisamment d’autonomie aux régions dans la gestion des fonds communautaires et la sélection des projets de développement ? Les préfectures ont-elles trop de poids ?

Philippe Augier : Depuis 2002, l’Alsace a pu expérimenter la gestion des fonds structurels à la place de l’Etat, la proximité permettant une utilisation plus efficiente. En 2006, il a été décidé d’ouvrir aux autres Régions la délégation jusqu’à 50% pour le FEDER et le FSE ; or le Conseil Régional de Basse-Normandie ne s’en est saisi qu’à hauteur de moins de 40%. On ne peut pas, d’un côté, reprocher à l’Etat de ne pas accorder la délégation totale, et de l’autre ne pas exploiter intégralement la possibilité offerte.

JE-Caen : La répartition des compétences entre l’Union, les États et les régions pose un certain nombre de problèmes qui portent atteinte au principe fondamental de subsidiarité. Quel est votre sentiment sur la question ?

Philippe Augier : L’application du principe de subsidiarité pose problème en France, entre l’Etat et les collectivités : le premier (décentralisé, et non fédéral) ne l’a reconnu qu’en 2003 et l’applique souvent à l’envers (délégation de ce qu’il ne parvient pas à faire). La subsidiarité s’observe davantage dans les relations de l’UE avec les institutions infra (elle agit beaucoup par directives et ses interventions locales répondent à des sollicitations). Mais ma rencontre avec les pêcheurs de Port-en Bessin m’a révélé un dysfonctionnement : on déplore souvent la fièvre réglementaire de l’UE, mais elle seule permettrait une réglementation pour la pêche à la coquille en Manche !

JE-Caen : Quels sont les atouts européens de votre région ?

Philippe Augier : Les atouts européens de notre Région sont nombreux. Sa position, à l’entrée de la mer la plus fréquentée, nous place au coeur d’échanges humains et économiques formidables. Notre territoire s’inscrit pleinement dans les centres d’intérêt de l’UE : agriculture et pêche sont deux domaines historiques d’intervention ; nos équipements de recherche de pointe alimentent l’économie de la connaissance. Nous avons un potentiel d’énergies renouvelables à exploiter. Enfin, la Basse-Normandie est une de ces régions financièrement pauvres, encore un peu enclavées, et que l’UE peut aider.

JE-Caen : Les régions de chaque État membre sont en compétition à Bruxelles pour défendre leurs intérêts. Comment comptez-vous représenter efficacement les intérêts de la Basse-Normandie pendant votre mandat ? Quelles ressources financières et humaines comptez vous allouer à ces missions ?

Philippe Augier : La défense des intérêts de la Basse-Normandie à Bruxelles repose sur une direction de 21 agents et sur une antenne, sur place. Celle-ci sera évidemment maintenue ; mais nous avons sans doute des leçons de lobbying à apprendre. En 2009, la majorité actuelle a consacré moins d’argent à sa politique européenne qu’à sa politique internationale ; cette répartition doit évoluer. Il faudra en effet se faire entendre dans les années à venir : réforme de la PAC, politique maritime. Surtout, lors de la préparation de la programmation financière 2014-2020, nous devrons veiller à ce que la Basse-Normandie soit encore aidée, non pas pour la défense égoïste d’avantages acquis mais parce qu’elle est l’une des régions métropolitaines les plus en difficulté.

JE-Caen : Avez-vous l’intention de mettre en place ou de renforcer des coopérations avec des régions d’autres pays ? Dans quel but ?

Philippe Augier : L’actuelle majorité a couru aux quatre coins du monde, mais a quasiment oublié notre voisin le plus proche (pas seulement géographiquement) : le Royaume-Uni. Notre accord avec le Hampshire devra être redynamisé. Au-delà du jumelage, développons de vraies coopérations. L’enrichissement mutuel est évident (échanges culturels, scientifiques, économiques, de bonnes pratiques) et le partenariat, s’il demande des efforts, reste la meilleure façon de faire vivre une ouverture vers l’extérieur.

Illustration : Portrait de Philippe Augier

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