La COP se déroulant actuellement au Mexique est la 16ème, indiquant que la question a été au sommet des priorités de l’ONU ces dernières décennies. Mais, qu’a-t-il été fait exactement jusqu’à à présent ? Pas grand chose excepté le Protocole de Kyoto cité précédemment. Mais le Protocole lui-même ne constitue pas un exemple d’efficacité, si l’on considère qu’il n’a pas été signé par les Etats-Unis, qui ont une grande part de responsabilité dans la pollution mondiale. Une des faiblesses principales du COP est que les Parties ne sont pas contraintes de signer ou de mettre en œuvre les traités et protocoles discutés lors des réunions. Il n’y a aucune possibilité légale de les y forcer puisque l’ONU n’est pas un gouvernement global mais une organisation transnationale. Dans des cas d’intérêt général comme l’environnement où le système monétaire, le plaidoyer en faveur d’un fédéralisme mondial est compréhensible et ne semble plus si utopique.
Des efforts plus récents ont été faits, par exemple avec le COP 15 de l’an dernier à Copenhague. Mais aucun progrès n’y a été accompli du fait que certains pays émergents ont fait passer la richesse de leurs citoyens en premier, argumentant que : « Qui se soucie de trop de pollution ? Nos industries sont au sommet de leur productivité et pourquoi mettre cela en danger uniquement pour réduire les émissions et sauver la planète ? La planète existera encore après notre mort ». Il fut intéressant de constater que ni les USA ni les Etats membres de l’Union ne furent capables de mettre à l’agenda des questions essentielles afin de convaincre ces pays de changer d’opinion.
Puisque l’approche globale a pour le moment échoué en terme d’efficacité pourquoi ne pas appliquer la règle du « penser globalement, agir localement » et commencer par des politiques locales pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre ?
Il semble évident que si l’UE avait une politique étrangère commune (et un siège unique à l’ONU), si elle était une fédération, les choses auraient pu tourner différemment. Mais peut-être que les Etats membres de l’Union ne voulaient pas convaincre les autres, peut-être qu’ils tirent profit de la situation actuelle. En effet, ils ont décidé de remettre à plus tard la conclusion d’un accord sur le changement climatique et, de ce fait, la conférence n’a résulté en aucune action concrète. C’est une chose à laquelle il faut réfléchir.
Cela étant dit est-il utile de dépenser tant d’argent et de temps (ainsi que d’affréter des avions polluants) chaque année pour ces réunions ? Quelqu’un pense-t-il sérieusement que quelque chose a changé depuis l’an dernier lorsqu’il était manifestement impossible d’atteindre un accord ? Puisque l’approche globale a pour le moment échoué en terme d’efficacité, pourquoi ne pas appliquer la règle du « penser globalement, agir localement » et commencer par des politiques locales pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre ? Si les USA ou l’UE devaient enclencher le processus, peut-être que d’autres seraient prêt à suivre ; et même s’ils ne le peuvent / ne le veulent pas, quelqu’un doit être le premier. Il ne reste plus beaucoup de temps et la recherche pour un impossible accord global est une perte de temps. Si nous ne parvenons pas à créer une Fédération Européenne, comment pourrions nous raisonnablement réussir à obtenir de tous les pays du globe la signature et la mise en oeuvre d’un protocole ?
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