Syrie : « L’Union européenne doit sortir de sa léthargie et doit envisager une sortie de crise »

, par Lola Gendron

Syrie : « L'Union européenne doit sortir de sa léthargie et doit envisager une sortie de crise »
La France, tout comme la Russie, a intensifié ses frappes aériennes en Syrie. - U.S. Navy photo

Alors que le conflit contre l’organisation « État islamique » est entré dans une phase critique avec l’intervention aérienne française et l’engagement militaire de la Russie, les parlementaires européens ont débattu mercredi de la situation complexe dans laquelle se trouve la Syrie et des mesures à envisager pour aller vers une sortie de crise.

Trouver une solution politique à la crise syrienne

Les différents groupes du parlement européen se sont tous accordés sur le point qu’il fallait trouver une solution politique au conflit en Syrie et qu’une intervention militaire seule était insuffisante. En effet, Arnaud Danjean, eurodéputé du PPE et spécialiste des questions de défense, a appelé à « une mobilisation diplomatique de tous les acteurs régionaux » et a affirmé que « l’Union européenne devait travailler à un rapprochement avec l’Arabie Saoudite et l’Iran sur le plan diplomatique ». Richard Howitt, de l’alliance des progressistes et démocrates, s’est également positionné contre « une intervention militaire exclusive ». Dans une perspective différente, Javier Couso-Permuy, de la Gauche unitaire européenne, s’est aussi prononcé pour une solution politique demandant à l’Europe « d’aider à l’organisation d’élections en Syrie ». Marielle de Sarnez, apparentée au groupe ALDE, a dénoncé l’inaction européenne : « L’Union européenne doit sortir de sa léthargie et doit envisager une sortie de crise ».

Ainsi, les eurodéputés ont appelé, de manière convergente, à ce que l’Union européenne sorte de son inaction et aide à un règlement politique du conflit syrien, qui, pour certains, ne peut inclure l’actuel chef d’Etat syrien Bachar Al-Assad. Cependant, le Parlement est resté divisé sur la question de l’implication militaire russe.

Le problème russe

Au cœur d’une situation complexe, la Russie joue depuis le début de son intervention en Syrie un rôle ambigu, notamment en bombardant des groupes non apparentés à l’organisation « Etat islamique », mais en ciblant des groupes d’opposition modérés à Bachar Al-Assad. Les parlementaires européens se sont donc exprimés sur la question de la formation d’une grande coalition, impliquant ou non le partenaire russe.

Le PPE s’est tout d’abord positionné contre une alliance avec Vladimir Poutine expliquant que l’intervention russe n’allait qu’aggraver la situation, l’eurodéputé Preda a dit à cet effet que la Russie agissait en « soliste » et « qu’il y avait un risque de conflit ouvert dans le ciel syrien ».

Au contraire, le groupe des socialistes et démocrates s’est lui divisé sur la question. Howitt a préconisé « un engagement diplomatique avec la Russie », Ana Gomez a quant à elle affirmé que l’aide apportée par la Russie à Bachar-al-Assad témoignait de « la faiblesse de l’Union » et enfin Ioan M. Pascu a expliqué que la Russie tentait « de détourner l’attention du problème ukrainien ».

Finalement, à cause du conflit ukrainien et de la position russe en Europe, les eurodéputés n’ont pas réellement exprimé de position claire et cohérente sur le rôle que devait tenir l’Union européenne face à l’intervention de Vladimir Poutine dans la guerre en Syrie, l’Union européenne étant également dépourvue de moyens d’action militaires et la France intervenant seule. Cependant, tous sont pour un règlement politique de la question qui doit constituer pour l’Union européenne un des enjeux majeurs de sa diplomatie et de sa politique de voisinage.

Vos commentaires
  • Le 13 octobre 2015 à 15:01, par Lame En réponse à : Syrie : « L’Union européenne doit sortir de sa léthargie et doit envisager une sortie de crise »

    Comment sortir de la crise ?

      Reconnaître qu’il n’y a que deux options pour la Syrie : Assad ou le faux Califat.
      Reconnaître que l’intérêt général européen, c’est l’élimination du faux Califat, donc le soutien d’Assad.
      Reconnaître qu’il n’y a pas d’opposant modéré d’Assad puisque le chaos généré par l’opposition bénéficie au faux Califat.
      Défendre l’intérêt général européen avant tout, quitte à se désolidariser des USA.
      Soutenir verbalement la Russie et Assad.
      Concentrer nos moyens civils et militaires sur la gestion du flux migratoire en laissant à la Russie le soin de stabiliser le Moyen-Orient.

  • Le 15 octobre 2015 à 22:54, par Giuseppe Marrosu En réponse à : Syrie : « L’Union européenne doit sortir de sa léthargie et doit envisager une sortie de crise »

    On ne va pas trouver un accord sur la Syrie en Europe, sinon trop tard. C’est parce-que une seul voix ne peut pas sortir de 28 bouches. Je vais toutefois dire la mienne, sachant bien que ça ne changera rien.

    1) Le gouvernement syrien ne peut absoluemment etre soutenu par l’Europe. Ca serait contre nos valeurs, contre notre histoire, mais aussi contre notre interet dans le long terme. 2) Le gouvernement Syrien n’a jamais donné ni donnera jamais la stabilité au pays parce-que il n’a pas le soutien des Sunnites et des Kurdes, donc ce n’est pas seulement contre l’interet de ces populations malheureuses de le soutenir, mais aussi contre l’interet de la Syrie en général et contre le notre. 3) la Russie a « stabilisé » l’Europe de l’est du 1945 au 1991. Elle « stabilise » encore aujurd’hui l’Ukraine, la Georgie etc.. Lame daurait démander à ces syriens qui quitte leur pays pour arriver en Europe s’il veulent leur pays « stabilisé » par la Russie. 4) Les americains sont nos meilleurs amis et alliés. Leur valeurs sont les notres. On peut aller contre eux pour une bonne cause, non pas pour Assad. 5) la bonne chose à faire, ça serait d’occuper les territoires du DAESH et d’aider les Kurds batir leur Etat. Mais sans la partecipation des Etats Unis et des nations voisines et avec l’opposition de la Russie, de la Turquie, de l’Iran et de l’Iraq, les pays UE ne trouveront pas la force et le courage pour agir. Donc on ne va pas le faire. On va laisser le Russes faire ce qu’ils veulent et trouver peut-etre un nouveau Afghanistan. Mais alors sans notre appui, ni materiel, ni verbale.

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