Berlusconi, Loukachenko, présidents amis

, par Andrea Riscassi , Traduit par Maxime Calligaro

Berlusconi, Loukachenko, présidents amis

Loukanchenko et Berlusconi sont arrivés au pouvoir la même année ; en 1994. Depuis, le président biélorusse n’a jamais quitté son poste. L’actuel président italien si, il a même été un temps dans l’opposition.

Pourtant, Berlusconi aurait aimé rester de façon ininterrompue au plus haut de l’Etat. Ne pas gouverner l’insupporte et quand il gouverne, l’opposition l’insupporte. En particulier quand celle-ci a le toupet de s’opposer.

A la faveur de nombreuses déclarations en matière de politique étrangère, le Président du Conseil italien a, à mainte reprise, soutenu et même fait l’éloge de ces chefs d’Etats qui, une fois au pouvoir, ne l’ont jamais plus quitté. De Nazarbayev à Kadhafi et Poutine en passant pas Loukachenko.

Des années durant, l’Union européenne a empêché le responsable biélorusse d’entrer sur le territoire communautaire. Puis cette interdiction a été levée. Peut-être parce que l’incontesté chef de Minsk a commencé à se disputer avec l’incontesté (en réalité lui aussi très contesté) leader russe, Vladimir Poutine (grand ami de Berlusconi qui se vante, chez lui, de faire la chasse à des communistes qui ont disparu depuis fort longtemps).

Peut-être quelque stratège bruxellois a pensé que le moment était venu de réchauffer les rapports avec la Biélorussie. Mystérieusement, cela n’a pas eu lieu. Un seul leader a ouvert les bras à Loukachenko : Silvio Berlusconi. Il fut le premier à se rendre en visite officielle dans la capitale biélorusse. De son coté, Rome a été la première capitale de l’UE à accueillir celui que les Etats-Unis appellent le « dernier dictateur d’Europe ». Etats-Unis qui, d’après Wikileaks, suivent une ligne divergente sinon opposée à celle de l’Italie. Berlusconi qui n’affiche aucun mépris à l’égard des leaders autoritaires a appuyé un Loukachenko « aimé de son peuple, qui sait qu’il est aimé ; et ce démontré par des élections se déroulant aux yeux de tous ». Quelques mots qui ont poussé Loukachenko à ouvrir une part des archives du KGB biélorusse sur les soldats italiens disparus pendant l’invasion ratée des nazis et des fascistes.

Inutile évidemment de rappeler les accusations de fraudes qui se sont répétées à chaque élection et qui, très probablement, seront réitérées lors du prochain vote.

Comme me le rappelait un ami biélorusse alors que je me rendais à Minsk pour couvrir la fin malheureuse de la révolution entamée par le Mouvement Zubr : Loukachenko vaincrait facilement même sans recours à la fraude. Il ne conçoit pas le concept d’opposition et considère les opposants comme de simples insectes juste bon à être écraser.

Dans une moindre mesure c’est un peu ce qu’il se passe en Italie où le Président du Conseil ne peut pas même envisager ne pas être aimé par l’immense majorité de ses concitoyens.

S’il portait un plus d’attention aux droits de l’Homme, je suis certain qu’il aurait plus de soutien aussi de notre part.

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