Contre le prix Nobel de la Paix, les nouveaux révisionnistes à la manœuvre !

, par Michel Morin

Contre le prix Nobel de la Paix, les nouveaux révisionnistes à la manœuvre !

Le « Mur de la Paix » était, jusque maintenant, une réalité infranchissable, et incontestable, pour les ennemis, les adversaires ou les européistes critiques de l’Union européenne. Pendant tous les grands débats sur l’Europe, l’ultime argument des pro-européens était « la Paix », en particulier lorsqu’ils étaient acculés face aux critiques dont l’Europe actuelle peut faire l’objet. Paix durable, depuis 67 ans aujourd’hui, entre ennemis sanglants d’hier, pour la première fois dans l’histoire.

Cela ne suffisait pas à clore les discussions, loin de là. Mais cet élément constituait un socle commun au-delà duquel pouvaient être développés tous les arguments. En effet, après deux siècles marqués par les guerres nationalistes les plus sanglantes depuis les guerres impériales, la construction de l’Europe affirmait sa volonté, dès la déclaration Schuman en 1950, comme le démontre quelques extraits :

« La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent. (…) En se faisant depuis plus de vingt ans le champion d’une Europe unie, la France a toujours eu pour objet essentiel de servir la paix. L’Europe n’a pas été faite, nous avons eu la guerre (…)

La mise en commun des productions de charbon et d’acier assurera immédiatement l’établissement de bases communes de développement économique, première étape de la Fédération européenne, et changera le destin de ces régions longtemps vouées à la fabrication des armes de guerre dont elles ont été les plus constantes victimes.

La solidarité de production qui sera ainsi nouée manifestera que toute guerre entre la France et l’Allemagne devient non seulement impensable, mais matériellement impossible ».

Ce rappel historique et précis doit-il redevenir un élément fondamental dans les discussions ? En effet en 2005, des dizaines de raisons ont été formulées pour justifier d’arrêter le processus d’adoption du Traité constitutionnel. Mais parmi celles-ci, la remise en cause de l‘Europe facteur de Paix, n’était pas alors un argument-clef : il n’aurait été ni crédible, ni audible.

Aujourd’hui, les réactions virulentes contre l’attribution du Nobel de la Paix 2012 montrent un changement de direction. Des leaders d’opinion construisent et proposent une révision de l’Histoire européenne. Pas moins ! Et ils rencontrent un réel écho à leurs propos dans de multiples micros-trottoirs sur les réseaux sociaux.

Le summum a été atteint par Philippe Cohen journaliste de Marianne. Dans l’interview accordé sur i>télé, le lendemain de l’attribution, il a interprété avec vigueur une antienne d’un centriste, produit de circonstance en 2007 : nous avons eu « la paix malgré la construction européenne, non pas à cause d’elle ! » Heureusement que, dans le même temps le bandeau fixe d’information de la chaîne i>télé citait « Le Pen : le Prix Nobel de la Guerre », sinon il aurait été de bon ton d’éclater de rire … jaune !

Et de nombreuses autres réactions dans les médias ou dans des organisations diverses ont été construites sur le même modèle. Le contre-argument de la Paix est donc si insupportable aux opposants à l’Union européenne qu’il leur faille aller jusqu’à chercher à exploser cette réalité ?

Certes les prémisses de l’émergence de ce révisionnisme étaient déjà inscrites dans l’espace public. Des essais d’interprétation d’une « paix américaine », imposée et financée par les Etats Unis, ont été esquissés à diverses reprises, mais les faits et les dynamiques politiques propres à la construction de la CECA en 1950 étaient trop évidentes pour être niés.

En effet les pressions américaines étaient alors réelles pour obtenir une force d’opposition à l’Union soviétique stalinienne, laquelle passait pour les USA par un réarmement allemand. Mais tout cela s’appuyait sur une culture de « l’intergouvernemental » le plus classique. Celui-ci l’avait déjà emporté avec la création du Conseil de l’Europe ou de l’ONU. Et l’on a vu ce que ce type de relations entre Etats a donné entre les deux guerres. Les débuts de la construction des communautés européennes ont marqué une rupture avec cette voie et créé la première démarche supranationale.

Est-ce là le véritable enjeu dans le débat sur le prix Nobel ?

Récemment, Jean-Claude Guillebaud, riche par ailleurs d’un humanisme et d’un progressisme séduisants, a sapé insidieusement, au nom de son espoir selon lequel « un autre monde est possible », les apports européens de Jean Monnet et de Mitterrand à la paix, en disculpant le nationalisme comme cause de guerre.

Ces affirmations ou ces glissements sémantiques ne sont que la partie visible de l’iceberg révisionniste à l’œuvre. De nombreuses autres attaques montrent qu’une vraie bataille idéologique est en train de s’engager. Quelle mouche a donc piqué ces révisionnistes ? Est-ce leur impuissance à combattre les vraies causes des problèmes des Européens qui leur font construire un bouc émissaire fantasmatique ? Est-ce plus facile que d’affronter et de contrer les mécanismes complexes et violents du capitalisme financier qui opère dans le monde entier ?

A moins que cela ne cache des raisons qu’il n’est pas encore de bon ton de formuler. Mais cela pourrait venir avec le temps … Une société de paix est ennuyeuse par nature, en comparaison avec les taux d’adrénaline que fournissent les images des guerres des autres. Un goût de sang dans la bouche, est-il en train de monter chez certains ? En tous cas, ce révisionnisme a de beaux jours devant lui. La situation est dramatique et les manipulations simplificatrices, rodées de longues dates, ont déjà fait leur preuve lors des épreuves que vivent les peuples.

En 2007, la visite de l’exposition éphémère du Musée de l’Europe, « C’est notre histoire », ouverte à Bruxelles, avait été, pour moi et de nombreux visiteurs, une source d’émotions fortes et ressenties comme un choc dès la première salle. Là, deux œuvres d’artistes contemporains donnaient le sens de la « révolution européenne », qui a été réalisée depuis 1950. D’une part, une centaine de paire de bottes d’armée alignées et en marche vers un combat à venir et de l’autre un immense rouleau de plomb avec, gravés dessus, les noms des centaines de traités de paix signés, et la plupart du temps non respectés. Des images fortes, mais simples et précises qui rappellent d’où nous venons et où nous ne voulons plus aller.

Au nom de l’émotion et de la raison, insultées par ce révisionnisme, j’espère que nous serons nombreux à proclamer : il faut arrêter de glisser sur cette pente diabolique !

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Vos commentaires
  • Le 10 décembre 2012 à 19:42, par Christine Cadot En réponse à : Contre le prix Nobel de la Paix, les nouveaux révisionnistes à la manœuvre !

    Quelle curieuse (mais classique) accusation jetée sur ceux qui pourraient légitimement considérer que la paix, pour eux Européens aussi, n’a pas commencé par les déclarations des Pères fondateurs d’Europe de l’Ouest et par la seule volonté du couple moteur franco-allemand... Vous rangez sous la même catégorie (d’hérétiques, puisque la pente est « diabolique » !) probablement beaucoup d’analyses aux visées très différentes dans votre article. Songez seulement que pour bon nombre de citoyens d’états membres actuels de l’UE, l’après-seconde-guerre mondiale a constitué une période d’occupation totalitaire, et non une libération et un « plus jamais ça » que les historiens « officiels » d’Europe de l’Ouest européen continue à fabriquer comme temps zéro de l’histoire de l’UE. Pour beaucoup, comme Milan Kundera par exemple, l’Ouest a oublié l’Europe central et l’Europe de l’Est. Un peu d’humilité, de notre part, Occidentaux européens, ne nous ferait pas de mal. Arrêtons de nous regarder le nombril et de le considérer comme celui de l’Europe, à défaut de ne pouvoir être maintenant celui du monde. 60 ans de paix et de liberté ? Pas pour tout le monde, dans cette UE là. Cette exigence d’une histoire qui est aussi celle de l’Europe centrale et de l’Europe de l’Est (sans parler des Sud) n’est pas systématiquement liée à des visées eurosceptiques ou nationalistes... L’anathème est un peu facile et elle est d’ailleurs assez systématique de ce point de vue. Oser critiquer l’histoire officielle de l’union européenne est un exercice périlleux : on voudrait « tuer le Père » ! Horreur malheur ! On peut se déclarer farouchement Européen, citoyen et militant de cette cause, et penser que l’histoire de l’Europe n’est pas pour autant l’histoire de 60 années de progrès continus pour tous en Europe. C’est même un exercice nécessaire à 27 si nous ne voulons pas susciter des réactions de replis nationaux venant de ces mêmes pays.

  • Le 11 décembre 2012 à 09:13, par Fabien Cazenave En réponse à : Contre le prix Nobel de la Paix, les nouveaux révisionnistes à la manœuvre !

    @Christine : il faut justement peut-être pas tout mélanger... vous oubliez un peu vite l’importance du projet européen pour les leaders de Solidarnosc et ceux de l’opposition à la glaciation communiste dans ces pays d’Europe centrale et orientale. Vous oubliez bien vite parce que cela ne vous arrange pas, sûrement.

    Oui, le projet européen apporte la paix à notre continent ravagé par les guerres. Il était tellement fort que lors de la chute de l’Union soviétique les pays qui ont recouvré la liberté ont de suite voulu y adhérer car ils ne voulaient plus être dominés mais considérés comme égaux. Rien que pour ça, ce prix Nobel est mérité.

    Mais faut-il s’en contenter, la réponse est bien sûr que non. Regardez ce communiqué des Jeunes Européens - France pour vous en convaincre.

  • Le 11 décembre 2012 à 10:07, par Stephanell En réponse à : Contre le prix Nobel de la Paix, les nouveaux révisionnistes à la manœuvre !

    Quoiqu’il en soit, je suis d’accord avec Christine, cet article a franchi le point Godwin haut la main. Diaboliser et traiter de révisionniste n’est pas digne du débat européen, ou alors il n’y a pas de volonté de débattre ?

  • Le 11 décembre 2012 à 10:28, par Jonathan Leveugle En réponse à : Contre le prix Nobel de la Paix, les nouveaux révisionnistes à la manœuvre !

    @Stephanell : Vous vous méprenez, il ne s’agit pas de diaboliser toute personne estimant que l’UE ne mérite pas le PX Nobel. Il peut effectivement y avoir des arguments légitimes et un débat censé. Néanmoins, nombre de personnes s’opposant à ce Prix avancent des arguments fallacieux qui vont à l’encontre de l’histoire, ce sont des révisionnistes. C’est ceux là que l’article condamne.

  • Le 11 décembre 2012 à 11:31, par Stephanell En réponse à : Contre le prix Nobel de la Paix, les nouveaux révisionnistes à la manœuvre !

    Mais quel est donc cet usage du terme « révisionniste » ??! Dans son usage courant, ce terme a une signification bien particulière, qu’il est impossible d’ignorer, et qu’il est très grave de banaliser.

    Mais même si votre auteur emploie ce terme dans son acception scientifique, ça n’est pas beaucoup mieux. En quoi devrait-on accepter qu’il y ait un côté une histoire consensuelle concernant le rôle de l’UE dans la Paix en Europe et de l’autre un révisionnisme ? Ne peut-on pas juste accepter le débat d’égal à égal sans hiérarchiser d’emblée les points de vue ?

  • Le 11 décembre 2012 à 12:31, par MAËSTRE En réponse à : Contre le prix Nobel de la Paix, les nouveaux révisionnistes à la manœuvre !

    Je ne prendrait pas la suite des textes précédents. Ayant vécu la denière grande guerre, j’adhère simplement et totalement au seul projet de « Paix et de solidarité » mondialement connu qu’elle a généré, et c’est dans une Europe meutrie et exsangue que ce projet est né. Il était temps que cela fusse reconnu au sein d’une mondialisation génératrice sans surprise de tant de conflits, de douleurs, de blessures. Si les européens en sont à contester le bien fondé d’un prix Nobel au projet européen, c’est bien parceque certains gouvernements, contrairement à ce projet, ont voulu et veulent détourner l’Europe à leur Profit ; voir, et c’est exemplaire, le gouvernement de Ms Thatcher et les présidents de Commission insignifiants qui se sont succédés depuis. Qui aussi a voulu aggrandir au lieu d’approfondir ? Tirons d’abord les leçons du passé, et faisont tout pour que vive et se développe, pas en mots, mais concrêtement,un projet européen de « Paix et de Solidarité » dont les hommes vivant la mondialisation auront plus besoin que jamais. j

  • Le 11 décembre 2012 à 18:43, par Ariel En réponse à : Contre le prix Nobel de la Paix, les nouveaux révisionnistes à la manœuvre !

    « L’Europe c’est la paix » est le principal mensonge des européistes. Ce qui risquait d’ensanglanter l’europe n’était pas une guerre franco-allemande mais une guerre entre les pays de l’est et les pays de l’ouest, entre le Pacte de Varsovie et l’Otan. Ce qui a assuré la paix dans le monde depuis 1945 jusqu’à l’effondrement du communisme c’est le MAD, Mutual Assured Destruction.

    Depuis la chute du communisme les guerres entre pays occidentaux ne se font plus avec des armes. Les pays occidentaux ne veulent plus faire la guerre de façon conventionnelle, sauf dans les pays en marge de l’empire atlantiste, comme en Irak ou en Afghanistan.

    La construction européenne, loin d’assurer la paix, nous entraine vers les guerres. La guerre en Irak en 2003 a été déclenché à la demande des Etats-Unis au motif que Saddam Hussein aurait disposé d’armes de destruction massive. On sait désormais que c’est un mensonge. Le seul pays qui avait des ADM était les Etats-Unis. C’est le pays au monde qui en a le plus. La France a pris à l’époque une position singulière en s’opposant à cette guerre illégale. Elle était seule sur les 25 pays de l’UE. Deux Etats étaient hésitants : la Belgique et l’Allemagne, qui était neutre, mais qui jouait en fait, comme très souvent, double jeu avec l’Amérique (elle a cependant donné aux Américains tous les plans de tous les palais de Saddam Hussein qu’elle avait fait construire).

    Tous les autres pays étaient Pour la guerre, soit 88 %, notamment les pays de l’est. Si nous avions respecté le traité de Maastricht (PESC), la France n’aurait pas eu le droit de prendre une position différentes de la majorité des Etats. Nous aurions dû intervenir militairement dans cette guerre parce que la majorité y était favorable.

    C’est le jeu des alliances automatiques qui entraine les pays dans la guerre (exemple de la première guerre mondiale). Pour comprendre ce qui va se passer, il faut remplacer Reich-Bismarkien / Empire Hostro-Hongrois par pays du monde Arabo-Musulman. Il s’agit du même schéma : nous allons être aspiré de plus en plus, au nom de la paix, vers des guerres contre les ennemis désignés.

    Par l’intermédiaire de l’eurocorps qui est une armée européenne dans la main de l’OTAN, la France participe à des crimes de guerre quasi quotidien :
     le 12 février 2010 : « Bavure » à Gardez dans la province de Paktia. Des militaires américains tuent 5 civils, dont 3 femmes. On ne dit pas crime de guerre dans la langue des européistes. On appelle ça des « bavures ».
     le 22 mars 2011, en Afghanistan : des « escadrons de la mort » US posent pour des photos auprès de civils assassinés (The Guardian) La France a 4000 soldats en Afghanistan. Qu’ont fait les Afghans à la France qui justifient la présence des militaires Français ?
     Des milliers de bavures. Selon l’ONU, 2412 civils ont été tués en Afghanistan entre janvier et octobre 2010, soit une hausse de 20 % par rapport à la même période de 2009. Selon l’AFP, le conflit afghan a fait plus de 10.000 morts en 2010.
     le 25 février 2011 : mort du 55ème soldat français en Afghanistan (liste) ... et la liste continue ad nauséam

    L’OTAN est le traité de l’atlantique nord. L’afghanistan n’est pas au bord de l’Atlantique Nord !

    Article 42 du traité sur l’UE, sur la politique de sécurité et de défense commune de l’UE : « La politique de l’Union au sens de la présente section n’affecte pas le caractère spécifique de la politique de sécurité et de défense de certains Etats membres, elle respecte les obligations découlant du traité de l’Atlantique Nord pour certains Etats membres qui considèrent que leur défense commune est réalisée dans le cadre de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et elle est compatible avec la politique commune de sécurité et de défense arrêtée dans ce cadre. »

    Que signifie précisément le charabia de l’article 42 ?

    Il pose 4 principes essentiels :

     l’UE doit se doter à terme d’une seule et même politique de défense : la « PESD »
     l’UE doit mettre sur pied une armée européenne commune
     l’UE s’arroge le droit de mener des opérations de « police internationale » définie par l’OTAN, même sans mandats de l’ONU. Ces actions doivents certes se faire conformément aux principes de la charte des Nations unies. Mais c’est un trompe l’oeil car il ne précise pas que ces actions devraient se faire conformément aux décisions prises par l’Assemblée Générale ou par le Conseil de sécurité des Nations unies.
     les obligations de l’OTAN s’imposent à l’UE. La PESD doit respecter les obligations de l’OTAN pour certains Etats membres qui considèrent que leur défense commune est réalisée dans le cadre de l’OTAN.

    L’article 42 subordonne la PESD à l’OTAN par 2 moyens :

    a) en indiquant que la PESD doit respecter les obligations de l’OTAN. Cela signifie bien que l’OTAN prime sur la PESD. Sinon, le traité aurait dit exactement le contraire : le TUE aurait par exemple indiqué que les Etats membres de l’UE également membres de l’OTAN doivent renégocier leur participation à l’OTAN afin de rendre celle-ci compatible avec les obligations de la PESD. Cet article 42 annonce noir sur blanc que la politique de défense de l’UE ne peut jamais contrevenir à celle de l’OTAN, Etats membres ou pas. b) par la formule « pour certains Etats membres qui considèrent leur défense commune est réalisée dans le cadre de l’OTAN ». Sur les 27 Etats membres de l’UE, 21 sont membres de l’OTAN, et notamment tous les plus grands pays. 78 % Etats membres de l’UE sont également membres de l’OTAN et 94.3 % de la population de l’UE habitant dans un Etat appartenant à l’OTAN.

    => L’article 42 du TUE, qui parle de « certains Etats », fait référence à 94 % de la population de l’UE. Cela signifie bel et bien que la PESD ne peut se déployer que dans le cadre de l’OTAN et que toutes ses orientations stratégiques lui sont subordonnées. L’entrée dans l’OTAN est devenu un préalable imposé par les U.S.A. pour l’entrée d’un Etat dans l’UE. Tout cela est d’ailleurs un secret de polichinelle partout ailleurs qu’en France.

    Chez nous, tous les responsables et tous les partis politiques qui ont les faveurs des mass medias et les médias dominants eux-même cachent encore cette vérité aveuglante aux Français :

    UE = OTAN = subordination militaire et stratégique aux Etats-Unis. L’UE est la face politique de la médaille dont la face militaire est l’OTAN.

    La subordination dans les faits : l’Eurocorps

    Elle comporte 5 membres permanents : la France (depuis 1992), l’Allemagne (depuis 1992), l’Espagne (depuis 1993), la Belgique (depuis 1994), le Luxembourg (depuis 1996). 4 autres pays participent seulement à l’Etat-major : l’Autriche, la Grèce, la Pologne et la Turquie.

    => L’UE nous entraine directement dans le choc des civilisations.

    L’alternative qui s’offre à la France est d’une grande limpidité :

     soit la France continue à rester membre de l’UE, et elle est ipso facto condamnée à s’enfermer dans l’Alliance atlantique, celle de l’asservissement géopolitique, diplomatique, militaire, économique et culturel aux Etats-Unis d’Amérique. C’est la conclusion logique à laquelle sont parvenus, par concessions successives, les présidents Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac et enfin Sarkozy. Notons d’ailleurs que les installations dirigeantes de l’UE et de l’OTAN se situent toutes dans la même ville, Bruxelles, ce qui confirme l’existence d’un dessein commun, la volonté de nouer des connexions constantes.

     Soit la France décide de redevenir la nation libre et souveraine qu’elle a toujours eu l’ambition d’être et que le monde entier attend d’elle ; et il faut alors sortir à la fois de l’UE et de l’OTAN, l’un n’allant pas sans l’autre. C’est la conclusion logique à laquelle était parvenu Charles de Gaulle, en faisant sortir la France du commandement militaire intégré de l’OTAN en 1966, la même année qu’il imposait le droit de véto à toute dérive supranationale de la construction européenne.

    Si nous voulons que la France favorise la Paix dans le monde, l’amitié entre les peuples, et qu’elle refuse le « Choc des civilisations » et la stigmatisation de civilisations entières, alors il faut que la France sorte de l’OTAN et dénonce juridiquement plusieurs articles des traités européens et notamment l’article 42 du traité sur l’UE (TUE)... ce qui n’est possible aujourd’hui qu’en mettant fin à notre participation à l’UE. Or il n’existe que très peu de formations politiques qui propose de mettre en oeuvre l’article 50, seul moyen de sortir juridiquement de l’UE en bonne entente avec nos partenaires et celles-ci ne sont bien sûr que très peu relayées par les mass medias puisque contradictoire avec le discours de leurs "chiens de garde" pour reprendre une expression.

  • Le 12 décembre 2012 à 00:19, par Pierre En réponse à : Contre le prix Nobel de la Paix, les nouveaux révisionnistes à la manœuvre !

    @Christine

    « Songez seulement que pour bon nombre de citoyens d’états membres actuels de l’UE, l’après-seconde-guerre mondiale a constitué une période d’occupation totalitaire »

    D’où vous vient cette idée ?

  • Le 12 décembre 2012 à 01:14, par Christine Cadot En réponse à : Contre le prix Nobel de la Paix, les nouveaux révisionnistes à la manœuvre !

    @fabien - « Vous oubliez bien vite parce que cela ne vous arrange pas, sûrement ». WTF ?! (si vous me permettez cette vulgarité). Cette remarque relève manifestement plus du procès d’intention. Je n’ose imaginer celles que vous me prêtez ! J’en frémis déjà...

    Cependant, sur votre blog, vous sembliez déjà avoir changé d’avis par rapport à votre commentaire sur ce site et embrassé une vision plus critique de l’explicitation du Prix Nobel (que vous semblez confondre avec la délivrance du prix lui-même)... Vous alors, vous changez vite d’avis (et vous m’en voyez ravie !).

  • Le 12 décembre 2012 à 09:21, par Fabien Cazenave En réponse à : Contre le prix Nobel de la Paix, les nouveaux révisionnistes à la manœuvre !

    Pas du tout puisque je dis sur mon blog que je trouve ce prix très mérité. La question est qu’est-ce qu’on en fait et comment il est reçu. Mais sur le prix en tant que tel, je trouve que c’est tout à fait normal que le projet européen, et donc son émanation l’Union européenne, le reçoive. Dans votre commentaire, vous oubliez car cela gêne votre raisonnement l’importance du projet européen également pour tous ceux qui se battaient « à l’Est » pour la liberté. Vouloir minorer l’impact du projet européen sur notre continent ne sert pour vous qu’à rejeter ce projet aujourd’hui, voilà la réalité.

  • Le 12 décembre 2012 à 18:00, par Michel Morin En réponse à : Contre le prix Nobel de la Paix, les nouveaux révisionnistes à la manœuvre !

    @Christine et @stephanell

    Quelques précisions sur des mots employés et questionnés tout à fait judicieusement par vous deux.

    Révisionnisme : oui c’est un choix réfléchi et assumé. Mais pas réduit aux événements auxquels il est fait allusion.La première version du révisionnisme 20ème siècle a laissé des traces sanglantes, en particulier dans les pays de l’Est de l’Europe. C’est un moment où l’on passe des faits (et les transforme) à une réécriture idéologique, finalisée politiquement.Il ne faut donc pas tout mélanger comme le suggère Fabien. Et vos réponses me confortent dans l’idée qu’il y a un réel enjeu culturel et politique dans la période actuelle. Donc du travail. Il faut certes interroger les valeurs qui fondent l’Europe, dont la paix et vous y contribuez solidement. Mais sans angélisme, il faut garder en mémoire les vrais et puissants intérêts politiques qui ne veulent pas de remise en cause de l’Etat national. Et qui sont prêts à tout pour conserver cet instrument. Y compris à récupérer des réflexions/analyses pour les détourner de leur orientation initiale. C’est en cela qu’il y a une lutte idéologique qui est engagée.

    Diabolique : merci de réagir contre ce trait qui vous parait exagéré. Ce fut également mon cas lorsque j’ai lu sous la plume d’un journaliste professionnel cet adjectif pour qualifier le pacte européen de stabilité, de « traité diabolique ». J’aurai dû mettre entre guillemets ce terme, lequel vous paraitra, sans aucun doute, tout aussi scandaleux dans cette expression ! Pour cela il faut vous adresser à « Marianne » (octobre 2012). Ma citation était une forme de réponse à ce grand titre d’un article et aux propos que j’ai cités dans l’article.

    Ces deux précisions me conduisent à rejeter l’étiquette concernant le point Godwin (sans poser préalablement la question de la pertinence de l’utilisation du terme !). En effet, tous les coups seraient permis pour les critiques de la construction européenne, alors que les partisans d’une Europe fédérale, démocratique, voulant transformer et transcender l’Europe actuelle, au lieu de la détruire, devraient faire preuve de retenu, de modération, de « gentillesse » ?

    Il y avait un objet tout simple : se faire plaisir à recevoir ce prix Nobel et à le partager avec nos concitoyens européens ! C’est un élément des symbole que nous avons à conforter. Nous en avons bien besoin ! A qui profite les démarches de dévalorisation d’un tel moment ? Il est bien temps, tout de suite après, d’agir pour construire l’Europe que nous souhaitons et j’espère que sur ce point nous sommes en phase...

  • Le 14 décembre 2012 à 12:08, par Dominique Pipard-Thavez En réponse à : Contre le prix Nobel de la Paix, les nouveaux révisionnistes à la manœuvre !

    Je partage tout à fait l’avis de l’auteur de l’article et je constate que sans aller jusquà parler de révisionnisme , la presse a très peu parlé de la remise de ce prix Nobel aux institutions de l’UE. Même « le Monde » a accordé une place égale entre cet évènement et l’affaire Trierweiller qui offre peu d’intérêt. Le titre de l’article est de plus très négatif :« l’UE fête sans enthousiasme son Nobel de la paix ». Relisez Victor Hugo, Romain Rolland, Stephan Zweig, Emile Verhaeren. Je pense qu’ils seraient fiers de ce prix. ce n’est pas le prix Nobel de l’économie, ce n’est pas un satisfecit sur les institutions de l’UE qui ne sont pas parfaites, c’est le prix Nobel DE LA PAIX. 80 millions de morts pour les deux guerres. Nous ( je suis née en 1955) et nos enfants ont été élevés sans avoir peur de partir à la guerre. On peut trouver plein de défauts à l’UE ( faiblesses économiques, absence de cohérence dans les politiques de défense...). Les donneurs de leçons ne manquent pas et continueront à saper le projet européen !

  • Le 15 décembre 2012 à 04:27, par Loisel Vincent En réponse à : Contre le prix Nobel de la Paix, les nouveaux révisionnistes à la manœuvre !

    Moi aussi je suis pour la Paix dans le monde. Je regrette que l’UE et sa paix se cantonne simplement au continent européen. Il est dommage que l’UE est refusé l’entrée du Maroc en son sein. Ainsi, l’UE aurait pu montrer un universalisme de paix que tout le monde aspire à l’instar de l’ONU.

    Mais voilà, l’UE a choisi de détruire la Libye, la Yougoslavie.. et bientôt la Syrie.

    Qu’il est triste que l’UE tant chérie ne soit pas à la hauteur de ce prix.

  • Le 15 décembre 2012 à 14:06, par Valéry En réponse à : Contre le prix Nobel de la Paix, les nouveaux révisionnistes à la manœuvre !

    « l’UE a choisi de détruire la Libye, la Yougoslavie.. et bientôt la Syrie. »

    Ah bon ?

    Votre commentaire commençait de manière intéréssante. Dommage de le conclure par une telle absurdité.

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