Des Balkans qui bougent dans une Europe qui change

par Gorica Atanasova, membre de la JEF-Macédoine

, par Traduit par Emmanuel Vallens, Gorica Atanasova

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Des Balkans qui bougent dans une Europe qui change

Les Balkans occidentaux atteignent une nouvelle étape : celle d’une stabilité interne croissante et d’un développement démocratique pacifié, accompagné d’une vraie perspective européenne.

Les pays de la région ont abandonné le communisme, sont passé par une transition marquée par les conflits interethniques, pour atteindre le stade actuel de la démocratisation et du rapprochement avec l’UE.

La possibilité d’un avenir européen pour les pays des Balkans occidentaux est devenu une éventualité concevable depuis le Conseil de Thessalonique de 2003, lors duquel l’UE a réaffirmé son engagement pour l’intégration de la région.

L’approche de l’UE a transformé l’échec de la politique étrangère de prévention des conflits en une stratégie d’européanisation par le biais d’un processus de stabilisation et d’association (PSA) créé à l’intention des cinq pays de la région (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Croatie, Macédoine et Serbie-Monténégro).

Jusqu’à présent, la progression des Balkans occidentaux sur la route de l’intégration européenne s’est déroulée de la manière suivante : la Croatie est devenue candidate en juin 2004 et a commencé les négociations d’adhésion en octobre 2005. La Macédoine s’est vu accorder le statut de pays candidat lors du Conseil européen de décembre 2005 pendant la présidence britannique et attend une date pour ouvrir les négociations. De leur côté, la Serbie-Monténégro et la Bosnie-Herzégovine négocient encore leurs accords de stabilisation et d’association (ASA) respectifs. L’Albanie a signé l’ASA le 18 février 2006.

De plus, les réformes internes et les évolutions contradictoires qui se font jour dans ces pays sont d’une très grande importance pour la région : les négociations sur le futur statut du Kosovo, le référendum sur le maintien de l’union avec la Serbie qui doit avoir lieu au Monténégro, les élections législatives qui sont sur le point d’être organisées en Macédoine et la révision de la « Constitution de Dayton » en Bosnie-Herzégovine, pour en citer quelques-unes. Par conséquence, le résultat des réformes qui doivent être réalisées en 2006 déterminera le rythme de l’intégration européenne des pays de la région. Parallèlement, l’UE conserve la possibilité de l’intégration des Balkans occidentaux à son ordre du jour en dépit d’une lassitude évidente vis-à-vis de l’élargissement et du rejet de la Constitution en France et aux Pays-Bas.

On peut pourtant se demander si l’UE ne pourrait pas faire plus pour une intégration de la région rapide et réussie, ou si l’accélération du processus est totalement dépendant du succès des réformes internes des pays des Balkans occidentaux.

Au vu de la complexité du processus, les actions des deux côtés (UE comme Balkans occidentaux) sont indispensables aussi bien pour créer les conditions de la stabilité dans une région qui est aujourd’hui l’arrière-cour de la forteresse Europe, que pour l’adhésion future de ces pays à l’UE. A cet égard, sous l’impulsion forte de la présidence autrichienne, la dernière communication de la Commission appelle à la propomotion du développement économique et social, y compris par la formation d’une « Zone de Libre-Echange de l’Europe du Sud-Est » et par la participation accrue dans les programmes et les agences communautaires (dans le domaine de l’éducation, par exemple).

Par ailleurs, la Commission a proposé d’engager des discussion exploratoires pour la libéralisation du régime des visas. Elle soumettra au Conseil des ministres un projet de mandats de négociation pour les Etats de la région, en commençant par la Macédoine, à la fin du mois de mars 2006. De plus, les visites dans la région par les dirigeants européens tels que le Président de la Commission, José Manuel Barroso, et le Commissaire en charge de l’élargissement, Olli Rehn, doivent être perçues comme les signaux d’un intérêt croissant de l’UE pour une implication plus grande dans les développements régionaux. Néanmoins, l’essentiel des responsabilités et de l’alignement des réformes domestiques sur les critères d’adhésion reste dépendant des vélléités nationales et leur mise en oeuvre dans chaque pays ne peut s’appuyer que sur les capacités administratives disponibles.

Finalement, l’avenir européen pour les pays des Balkans occidentaux dépendra de leur capacité à réaliser les réformes et à remplir les critères d’adhésion. En 2006, de nombreux défis sont sur le table des Balkans occidentaux, dont dépendra leur adhésion à l’UE. Mais la région a déjà surmonté de nombreux défis depuis la chute du communisme. Elle peut réussir dans cette entreprise, pourvu que l’UE accompagne ses efforts et garantisse à ses citoyens que ses portes ne leur sont pas fermées en leur accordant des facilités (allègement de la politique de visa) si le processus échoue.

Gorica Atanasova, membre de la JEF-Macédoine

(atanasovag chez yahoo.com)

(Document traduit de l’anglais par Emmanuel Vallens, membre du bureau national des « Jeunes Européens - France »).

Illustration :

Carte : Europe du sud-est, Balkans et Anatolie, espace intermédiaire (sources : wikimédia).

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