L’auteur prétend que le Parlement européen ne sert à rien, ne disposant d’aucun réel pouvoir, à part voter le volet « dépenses » du budget, et n’étant utile que pour les élus grassement rétribués. La rémunération des élus est, certes, généreuse, mais absolument pas choquante comparée aux salaires et autres avantages dont jouissent les parlementaires français ou italiens. Quant au premier point – les compétences du Parlement – l’auteur doit ignorer que le Traité de Lisbonne a élargi les compétences du Parlement européen qui, plus d’une fois au cours de la législature qui s’achève, a forcé le Conseil ou la Commission à revoir leurs propositions (cf. par exemple, les négociations sur ACTA, les transferts de données des passagers aériens aux États-Unis, etc.). De plus, le Parlement européen vote l’ensemble du budget ; s’il ne peut pas décider du montant des contributions nationales au budget européen, il peut toutefois opposer son veto à un budget qui serait insuffisant à ses yeux. La vigueur des débats au sujet du cadre financier multi-annuel 2014-2020 le démontre.
S’agissant de l’argument d’un pouvoir exclusivement exercé par les technocrates de la Commission européenne et ceux de la Banque Centrale européenne qui n’ont de comptes à rendre à personne
, il est ridicule et, malheureusement, également banal. Contentons-nous de relever le fait que toute initiative législative de la Commission doit être adoptée par le Parlement (qui trouve donc encore une raison d’être) et le Conseil. Quant à l’indépendance de la banque centrale, elle est une caractéristique de toute banque centrale crédible.
L’auteur en vient ensuite aux raisons de s’abstenir lors des prochaines élections européennes. Son premier argument met en cause la démocratie indirecte, tombant dans une exagération pathétique. Il n’y a aucune représentation allant au-delà du second degré, dans l’UE. Autrement dit, les commissaires européens sont tout aussi légitimes que les sénateurs français (dont les électeurs sont des élus locaux), et les hauts-fonctionnaires européens, banquiers centraux, etc. ne sont pas moins légitimes que leurs homologues nationaux.
Il est également risible de parler de diktats opportuns des technocrates
. Premièrement, le principe de subsidiarité garantit que toute compétence est exercée à l’échelon le plus approprié. Deuxièmement, dans une union, il faut un minimum de cohérence entre les actions des différents membres, sinon, le chaos et la désunion guettent. Enfin, notons l’ironie de la situation : l’auteur, qui exerce sa liberté d’expression garantie, entre autres, par des textes européens (pensons à la Charte des Droits Fondamentaux de l’UE), met en cause la primauté de ces textes. Il existe bien sûr la déclaration européenne des Droits de l’Homme, mais celle-ci ne dispose d’aucun instrument coercitif à l’égard des États pour garantir le respect des droits qu’elle proclame ; il est donc bon que les institutions européennes imposent le respect de valeurs communes. Par ailleurs, les règles économiques, par exemple la limitation du déficit public et de la dette, ont été déterminées par des dirigeants nationaux élus et visent à assurer une bonne gestion économique, afin d’éviter que les générations futures payent le prix des erreurs et excès de leurs aînés.
Finalement, l’auteur dévoile sa vraie nature en déclarant qu’il ne veut plus de l’UE et de sa constitution scélérate
(mais laquelle ?). L’UE serait remplacée par une Troïka de malfaisants
sans qu’il ne précise qui compose cette « Troïka ». S’il pense à la « Troïka » internationale, rappelons-lui que le FMI n’est pas une institution européenne… En fait, l’auteur développe une argumentation souverainiste issue de certains courants politiques extrêmes. En effet, il rejette l’argument selon lequel l’union fait la force
et prétend que les pays européens ne sont pas plus puissants sur l’échelle mondiale
grâce à l’Union européenne. Il est vrai que la politique étrangère commune doit encore faire d’importants progrès, mais rejeter l’union équivaut à un retour en arrière qui ne ferait qu’empirer la situation. Par ailleurs, l’auteur s’attaque également à l’euro, l’un des symboles concrets de l’intégration européenne : l’euro est précisément un élément qui illustre véritablement l’idée d’union ! Par ailleurs, il facilite la circulation des citoyens d’un État à l’autre, facilitant donc les échanges entre Européens, qui sont la base d’une véritable démocratie européenne ! Enfin, les extraits de l’interview du conseiller Konrad sont totalement mal interprétés : en effet, celui-ci n’appelle en aucun cas à la fin de l’Union européenne (et donc, à la disparition du Parlement européen).
1. Le 15 septembre 2013 à 19:53, par ApprentissageVie En réponse à : Droit de réponse à l’article « Je ne participerai pas aux élections européennes, sauf si… »
Monsieur KLETHI,
Comme vous, je pense à la nécessité d’une Europe fédérale afin de réagir aux enjeux de demain. Je souhaite qu’un jour l’Union s’étende à tous les pays européens, qu’elle ait un budget communautaire plus important, qu’il y ait une armée européenne importante, bien équipée.
Toutefois, au lieu de critiquer une personne qui s’y connaît bien moins que vous dans la structure communautaire, je vais pointer le doigt sur un problème fondamental de l’Union Européenne : l’Union Européenne n’est pas démocratique en l’état.
Il y a bien un Parlement démocratiquement élu, non ? Dans ce cas, pourquoi est-ce qu’en 2005, lorsqu’une Constitution européenne devait être adoptée, comment se fait-il, alors qu plusieurs peuples ont refusé cette Constitution parce qu’ils en avaient la capacité, que cette Constitution fut adoptée ? Ce terme n’a pas été adopté, les traités sont restés, mais l’essentiel est resté. La volonté des peuples n’a pas été acceptée.
D’autre part, si les peuples européens ont réellement le pouvoir, pourquoi est-ce que le peuple grec se trouve-t-il dans une situation provoquée par la Troïka (la Commission Européenne, la Banque Centrale Européenne, le Fonds Monétaire International) ? Les mesures d’austérité sans pareille imposées à ce peuple sont, pour cette fois, la domination des forts sur les faibles. On peut arguer que le FMI a fourni l’argent nécessaire, qu’il imposait ses conditions... je suis en désaccord, quand on connaît le poids de l’Union Européenne, pourquoi n’a-t-elle pas protégé la Grèce ? Le sacrifice initial était dérisoire, mais les responsables, nationaux ou communautaires, ont laissé la situation empirer. Aujourd’hui, je détesterais vivre en Grèce.
Les deux raisons que j’ai exposé ici font, qu’avec d’autres, l’Union Européenne n’est pas démocratique. On peut affirmer que c’était nécessaire. Soit. Mais un régime qui existe sans l’assentiment du peuple n’est pas démocratique. La progression des partis d’extrême-droite ou eurosceptiques est liée au désamour des citoyens avec l’Union.
Aussi, il est urgent de réformer en profondeur le système, ou l’Union Européenne disparaîtra à terme, malgré tous les défis qu’elle pourra réussir. J’espère en toute bonne foi que 2014 changera les choses, il y a urgence.
Après, peu importe si ses arguments sont bancables ou non, cela marque à quel point le peuple européen doute de l’Union Européenne. Tout en reconnaissant l’importance l’Union Européenne, ils s’en méfient au plus haut point. Êtes-vous d’accord avec cette analyse ?
PS : vous l’avez mal lu, selon lui le conseiller Konrad souhaite « encore sauver l’Europe, mais en torpillant l’euro ».
2. Le 16 septembre 2013 à 18:11, par Alexandre Marin En réponse à : Droit de réponse à l’article « Je ne participerai pas aux élections européennes, sauf si… »
« pourquoi est-ce qu’en 2005, lorsqu’une Constitution européenne devait être adoptée, comment se fait-il, alors qu plusieurs peuples ont refusé cette Constitution parce qu’ils en avaient la capacité, que cette Constitution fut adoptée ? Ce terme n’a pas été adopté, les traités sont restés, mais l’essentiel est resté. La volonté des peuples n’a pas été acceptée. »
Deux pays avaient fait un référendum dans lequel le « non » au projet de constitution européenne l’avait emporté, c’est à dire, environ 80 millions de citoyens (en supposant qu’ils aient tous voté « non », ce qui n’est pas le cas). Il y avait, à cette époque dans l’Union européenne 25 états, pour un total de plus de 450 millions de citoyens. Il y avait donc 23 états près à accepter le traité. Par conséquent, si on analyse le résultat démocratique à l’échelle européenne, le « oui » aurait du l’emporter.
De manière plus générale, je ne crois ni que l’Europe se construit contre la volonté des peuples, ni avec leur approbation, mais dans l’indifférence de ceux-ci. Le référendum de 2005 qui a vu la victoire du « non » était une sanction du peuple français contre Chirac et Raffarin. De même, le « non » néerlandais au traité de 2004, et le « non » irlandais au traité de Lisbonne étaient des votes sanctions de ces deux peuples contre leurs dirigeants. La montée des partis d’extrême droite est aussi un vote sanctionnant une certaine classe politique, et pas un vote anti-européens.
Le taux d’abstention aux européennes traduit cette indifférence. Si les peuples étaient vraiment eurosceptiques, ils iraient voter en masse à ces élections pour les partis anti-européens.
3. Le 18 septembre 2013 à 18:44, par ApprentissageVie En réponse à : Droit de réponse à l’article « Je ne participerai pas aux élections européennes, sauf si… »
"Deux pays avaient fait un référendum dans lequel le « non »... Il y avait, à cette époque dans l’Union européenne 25 états".
Premièrement, Il n’y pas eu des référendums dans tous les Etats, mais uniquement pour certains peuples ; il est curieux que sur une décision si importante (c’est un référendum qui a eu lieu, pas l’élection d’un délégué de classe), qu’on ait laissé si peu de peuples s’exprimer. Si ce n’était rien, pourquoi un référendum ? Si c’était important, pourquoi tous les peuples n’y ont pas participé ? En France, la majorité de la classe politique voulait le « oui » à ce référendum, le peuple a voté non. L’état aurait voté « oui », comme les autres États, c’est aussi simple que cela..
Deuxièmement, Si l’Union Européenne était comme l’Allemagne ou la Suisse, les Français auraient accepté le résultat du référendum. Mais ils ne l’ont pas fait : ils se considèrent comme français avant d’être européens. La crise de l’euro l’a prouvé. Mais ils se considèrent comme différents les uns des autres, par la langue, l’histoire, la population, la géographie, la philosophie, l’économie, bref la culture. Quand on contourne la volonté d’un peuple, il est normal qu’il soit en colère. Et ne me dites pas qu’il y a un peuple européen : dans ce cas, la mise en place d’un État fédéral européen serait bien plus facile.
A mon sens, c’est pour cela que l’Union européenne est un nain politique : tels les anciens Grecs, les peuples européens détestent se mettre sous une seule bannière, alors qu’ils ont subi tant de domination en ce domaine.
"De manière plus générale, je ne crois ni que l’Europe se construit contre la volonté des peuples, ni avec leur approbation, mais dans l’indifférence de ceux-ci. "
Par un référendum, les Français étaient favorables à l’élection du président de la République au suffrage universel. Aujourd’hui, c’est l’élection la plus populaire. Et ne parlons pas du pouvoir de celui-ci. Pouvez-vous me citer un événement où les peuples aient construit l’Europe ? Pas les dirigeants ou des dirigeants, non, les peuples. Il y a clairement une différence : dans le premier cas, les peuples ont adhéré par un référendum au projet républicain ; dans le second cas, les peuples n’ont pas adhéré au projet européens, leurs dirigeants et les personnes influentes les ont convaincus de ne pas interférer dans cette construction européenne. Je ne parlerais donc pas d’indifférence, mais d’approbation ou d’hostilité.
« Le référendum de 2005 qui a vu la victoire du « non » était une sanction du peuple français contre Chirac et Raffarin. »
Cette analyse est peut-être pertinente, mais les peuples tiennent pour responsable leurs chefs de l’État respectifs, car ils ont un rôle de protecteur face aux autres États et aux bouleversements internationaux. S’il ne protège pas son peuple des problèmes qui pourraient le frapper, son rôle n’est pas atteint. Prenons un exemple : si le chômage augmente dans un pays mais que le chef d’État pourrait le réduire en pénalisant un autre pays européen, devrait-il prendre cette décision ? S’il pénalise un autre pays, il pénalise un allié, donc l’Union Européenne. Mais s’il ne le fait pas, il pénalise son propre peuple. C’est sans doute pourquoi les Européens sont divisés : qui les protégera ? Comment pourront-ils élever leurs enfants ? Les éduquer ? Trouver un emploi ? Défendre leurs proches ? Exprimer leurs valeurs ? Bref, comment s’organisera leur vie ?
« Si les peuples étaient vraiment eurosceptiques »
Justement la majorité parmi les peuples ne sont pas eurosceptiques parce qu’ils sont lucides : la construction européenne est nécessaire par de nombreux aspects, comme des champions économiques européens, Airbus par exemple.
Mais aujourd’hui, ils ignorent en quoi leur vote a de l’importance. Vous ne me croyez pas ? Prenons le gender. Son enseignement à l’école me semble personnellement condamnable. Le problème est que j’ignore si c’est le Parlement européen qui a voté cette loi ou le Parlement français. Et si le Parlement français qui l’a voté, qui influence les parlementaires ? Des féministes français ou européens, un autre lobby ? Bref, qui est responsable ? De plus, ce n’est pas une énième réforme, mais bien un bouleversement profond, car il introduit une idéologie fausse, perverse et délétère. C’est probablement une partie du changement de civilisation dont parlait Christiane Taubira. Au passage, elle veut changer de civilisation alors même que celle-ci a assuré notre puissance, coloniale notamment...
Vous m’aurez compris, le fonctionnement de l’Union Européenne est devenu terriblement opaque pour le citoyen ordinaire, car je suis un citoyen ordinaire. Aujourd’hui, s’il y a une montée des extrêmes, c’est parce que les citoyens ne font plus confiance ni en leurs dirigeants ni en l’Union Européenne. Le tout est de savoir ce que changera les prochaines élections européennes.
4. Le 19 septembre 2013 à 12:04, par Romuald D. En réponse à : Droit de réponse à l’article « Je ne participerai pas aux élections européennes, sauf si… »
Bien d’accord avec vous quant aux pouvoirs du Parlement Européen. L’auteur de l’article fait montre d’une réelle ignorance en la matière. Il suffit pourtant de lire les traités...
En revanche, vous affirmez de façon un peu catégorique « Quant à l’indépendance de la banque centrale, elle est une caractéristique de toute banque centrale crédible ». Cela est inexact. A l’origine, parmi les « grands » États de l’UE, seule l’Allemagne fonctionnait avec une banque centrale indépendante, pour des raisons historiques bien connues (cf. l’inflation en Allemagne dans les années qui ont suivi la crise de 1929). Le modèle de la banque centrale indépendante n’est donc ni le seul modèle possible, ni le seul modèle crédible.
5. Le 19 septembre 2013 à 17:09, par tnemessiacne En réponse à : Droit de réponse à l’article « Je ne participerai pas aux élections européennes, sauf si… »
@ApprentissageVie
« Pouvez-vous me citer un événement où les peuples aient construit l’Europe ? »
– l’expansion de l’Empire romain
– les campagnes de Napoléon pour la démocratie
– les Lumières
6. Le 19 septembre 2013 à 23:18, par ApprentissageVie En réponse à : Droit de réponse à l’article « Je ne participerai pas aux élections européennes, sauf si… »
@ tnemessiacne : quand je demandent si les peuples européens ont construit l’Europe, je demande s’ils l’ont construit tous ensemble, sans que cela ne les lèse ?
– L’Empire romain a permis d’augmenter l’espace territorial de l’Europe, qui se limitait en majorité aux rebords de la Méditerranée, certes. Or, comme l’Europe à venir n’était pas encore construite, comment les peuples européens pouvaient-ils la construire, tant politiquement qu’économiquement ou culturellement ? D’autre part, il y avait un seul peuple européen, le peuple romain. En Gaule, on parle de ’Gallo-Romains’ et pas de peuple gaulois.
– Les armées de Napoléon ont imposé les idées démocratiques partout en Europe occidentale par un gigantesque empire, ce qui est ironique vous en conviendrez. Les peuples qui furent un temps sous son joug n’ont pas choisi d’y être, ils se voyaient imposer cet état.
– Les Lumières étaient des nobles, soit 1 à 2% de la population de l’époque. Les peuples européens n’étaient pas concernés.
En bref, vos exemples ne montrent pas en quoi les peuples européens ont construit l’Europe. D’une part parce que les peuples y ont très peu participé, d’autre part parce que c’est une imposition, une domination. A ce compte, on peut dire que les peuples européens ont trouvé ensemble une solution pacifique, démocratique et qui ne lèse personne lors de crise de l’euro, qui a suivi celle des subprimes.
@ Romuald D. : j’ai lu plusieurs fois que la Banque centrale française était indépendante jusque vers les années 1970. Est-ce vrai ?
7. Le 20 septembre 2013 à 13:19, par DesmayL En réponse à : Droit de réponse à l’article « Je ne participerai pas aux élections européennes, sauf si… »
@ApprentissageVie : non, elle a été indépendante à partir de 1993, afin de se préparer à l’Euro.
8. Le 21 septembre 2013 à 17:11, par Romuald D. En réponse à : Droit de réponse à l’article « Je ne participerai pas aux élections européennes, sauf si… »
En effet !
9. Le 23 septembre 2013 à 23:36, par ApprentissageVie En réponse à : Droit de réponse à l’article « Je ne participerai pas aux élections européennes, sauf si… »
@ DesmayL, Romuald D. : merci pour l’information.
Par contre il y a une chose qui me pose problème dans la construction européenne : son caractère non-démocratique, provoqué en partie par le Parlement. D’une part, ce n’est pas le Parlement n’a pas l’initiative des lois mais bien la Commission européenne, des fonctionnaires européens donc. En plus d’exercer le pouvoir exécutif communautaire (commerce, extension de l’Union...) sans l’aval des peuples, il peut bloquer le processus législatif communautaire, entraînant la possible paralysie du système.
D’autre part, étant donné que le droit communautaire l’emporte sur le droit national, il s’ensuit une lourdeur des droits nationaux, puisqu’à un moment une loi peut être nécessaire et à un autre elle peut ne plus l’être. Or, il me semble que dans le système actuel ces lois ne peuvent pas être réformées. je peux me tromper, mais cela expliquerait en partie la paralysie des institutions nationales, notamment en France.
Voici ma proposition : que des Parlements nationaux peuvent modifier ou supprimer des lois communautaires si cela handicape leurs Nations respectives. Attention, cette initiative ne devra pas s’appliquer aux pays qui n’ont pas voté la loi, et elle devra impliquer un certain nombre d’États-membres, de même qu’une procédure forcément lourde et contraignante, comme un référendum, afin d’éviter les modifications inutiles du droit. Ainsi, les citoyens auront plus confiance en l’Europe, je pense, car ils sauront que des lois européennes pourront être modifiées si leurs parlementaires le voudront, et cela renforcera la coopération.
Je fais cette proposition par pragmatisme : en effet, l’Union Européenne est constituée de démocraties nationales et construit une démocratie communautaire. Or, à moins qu’un jour les peuples décident qu’ils seront un, ils seront toujours plus attachés à leurs représentants nationaux qu’à leurs représentants communautaires. Il faut donc que les peuples puissent décider au niveau national, dans une certaine mesure bien entendu, que les décisions soient clarifiées. Car comment des peuples pourront-ils aimer une créature si étrange et si étrangère d’eux-même qu’est l’Union Européenne ? Et si la création de la Nation est récente, n’est-ce pas un développement porté en germe par de nombreuses ? Si l’utilisation et la maîtrise de l’électricité sont récentes, on peut remarquer que nul ne veut plus s’en passer. Dans notre monde sans cesse en évolution, n’est-il pas important que les peuples puissent se raccrocher à ce qui leur est familier ?
Bref, vouloir l’affaiblissement des États-nations comme certains l’appellent de leurs vœux n’est-il pas une erreur ? Je le rappelle, la fédéralisation c’est la subsidiarité. J’en suis certain, l’Union Européenne créera un nouveau type de fédération, unique et qui montrera la voie.
Pour les fédéralistes, voilà le site d’un parti qui pourrait vous plaire : http://blog.lesfederalistes.eu/
10. Le 25 septembre 2013 à 14:06, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : Droit de réponse à l’article « Je ne participerai pas aux élections européennes, sauf si… »
Obtenir une véritable démocratie européenne est depuis l’origine le combat des fédéralistes que relaye, souvent avec talent, ce web-magazine.
Mais ces problèmes des institutions existantes ne me semblent pas relever des points que vous soulevez.
1) le droit d’initiative : dans la plupart des démocraties modernes il reste essentiellement en pratique du domaine de l’exécutif. Dans la Ve République française les projets de loi (soumis par le gouvernement) ont la priorité sur les propositions de loi (soumises par les parlementaires) qui se transforment rarement en législation. Je suis naturellement favorable à un droit d’initiative législative parlementaire (et même citoyen avec une ICE simplifiée) mais ça me semble une question très marginale d’autant plus que le Parlement européenne, comme n’importe quel Parlement dans un système politique démocratique (à part naturellement la Ve République gaulliste) peut voter des résolutions pour faire connaître sa position notamment pour demander une action de la Commission.
2) Oui le droit communautaire a une valeur supérieure au droit national même postérieur et tant mieux car c’est la condition même de son existence. Une loi nationale qui pourrait modifier une loi européenne aurait pour conséquence que celle-ci perdrait immédiatement son caractère européen et donc toute espèce d’efficacité. Toutefois le droit européen n’est qu’une part réduite de notre droit en dépit des hoaxes des propagandistes nationalistes. En outre il peut parfaitement évoluer, mais le débat sur les lois européennes doit se faire dans un cadre européen. Les blocages éventuels sont plus à rechercher dans la culture diplomatique de l’institution qui reste prééminente dans le processus de décision, le Conseil et dans sa recherche du consensus, même là où les traités permettent d’avancer à la majorité.
3) Je vous rejoint entièrement sur le besoin de clarifier les choses et de rendre le processus politique européen plus compréhensible. C’est pourquoi il est nécessaire de rédiger et adopter une constitution européenne (ou une loi fondamentale, appelez-la comme vous voulez) courte, simple et lisible.
L’Union européenne n’est pas une idée étrange : elle relève de principes de bon sens. Elle n’est complexe qu’en raison des inventions institutionnelles abracadabratesques des nos dirigeants politiques nationaux qui prétendent construire l’Europe tout en conservant l’essentiel du pouvoir.
11. Le 28 septembre 2013 à 02:09, par ApprentissageVie En réponse à : Droit de réponse à l’article « Je ne participerai pas aux élections européennes, sauf si… »
Effectivement je ne parle pas seulement de la démocratie européenne en tant qu’idéal à atteindre, qui devrait être perfectionnée voici ce que je vous oppose :
1)L’exécutif européen n’est pas élu, au contraire de l’exécutif français, leurs situations sont différentes. Le problème est que si le Parlement européen peut demander une action à la Commission, que la Commission y agrée ou non n’est pas sanctionnée politiquement. Si un commissaire européen dit des commentaires honteux, il n’est pas sanctionné.
2) Certaines positions critiquables de l’Union Européenne passent à travers des lois européennes dans le droit national, comme le gender, la loi sur la parité ou la protection spécifique des femmes face aux violences. Je suis personnellement contre ces différentes lois, mais en développer un argumentaire serait trop long ici. Je peux admettre que cela doit se faire au niveau européen, dans un souci de cohérence, mais Viviane Reding a fait des commentaires sur les paroles de Manuel Valls concernant les Roms (« Si je ne me trompe [pas], il y a de l’élection dans l’air en France ») que je que je trouve déplacés. Certes, c’est une commissaire, donc non élue, mais elle représente l’Union Européenne. Dire des choses pareilles avec une position de cette importance me semble grave.
Voici un article sur l’affaire Viviane Reding : http://www.lefigaro.fr/politique/2013/09/27/01002-20130927ARTFIG00442-viviane-reding-vertement-critiquee-pour-ses-propos-sur-les-roms.php?page=&pagination=11#nbcomments
Maintenant, vous n’avez pas traité le fond de la question : l’Union Européenne sera-t-elle un jour démocratique ? En effet, la démocratie c’est le pouvoir du peuple. Mais si son pouvoir est vide de sens, qu’importe ce pouvoir ? Si vous ne comprenez pas, je prendrai pour exemple Auguste : si les sénateurs gardèrent l’auctoritas, l’autorité, Auguste et ses successeurs arrachèrent la potestas, le pouvoir. Si on considère que les peuples européens ont l’auctoritas, l’Union Européenne a la potestas.
C’est une exagération, puisque les parlementaires européens ne conservent pas leurs sièges ad vitam aeternam et le président de la Commission est nommé par les élus du peuple. Toutefois, je ferai remarquer que la position de l’Union Européenne, par son Parlement, sa Commission ou son haut-représentant de l’Union, ne représentent pas forcément l’opinion de la majorité de la population communautaire.
A mon sens, l’Union Européenne est également responsable dans la méfiance des citoyens pour le politique (crise de l’euro, lois critiquables, attitudes controversées), qu’elle n’est pas juste.
J’affirme toujours que la France a besoin de l’Union Européenne, face aux enjeux de demain notamment, mais il y a dans l’Union Européenne un côté que je n’aime pas, qui me rebute.
Donc je ne pense pas que l’Union Européenne relève toujours de principes de bon sens : qu’une commissaire européenne affirme ceci est acadabrantesque. La position néolibérale de José Manuel Barroso est bien connue. Lady Ashton est... peut-être que cela s’arrangera après les élections de 2014, et peut-être que cela continuera...
12. Le 29 septembre 2013 à 08:34, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : Droit de réponse à l’article « Je ne participerai pas aux élections européennes, sauf si… »
C’est inexact : le gouvernement français n’est pas élu non plus. Institutionnellement parlant la Commission en est l’équivalent.
Par ailleurs un Commissaire ou un candidat à la Commission peuvent être sanctionnés. Je vous invite à Googler les noms de Rocco Buttiglione, Roumiana Jeleva, l’affaire de la démission de la Commission Santer, et plus récemment, l’affaire qui a poussé à la démission John Dalli.
Vous avez le droit de ne pas approuver tel ou tel loi mais leur caractère européen n’est pas le problème. Le législateur français se débrouille très bien tout seul pour édicter des lois criticables.
J’observe au passage que vous citez des thèmes où je n’ai pas connaissance de lois européennes contraignantes. Pouvez-vous me citer les textes qui imposeraient quelque chose sur ces sujets ?
J’attire votre attention sur le fait que pour qu’une loi européenne puisse être adopté il faut qu’une très large majorité des gouvernements de l’Union européenne l’approuvent (ce que l’on appelle la majorité qualifiée sachant qu’en pratique on recherche souvent le consensus), ainsi qu’une majorité des membres du Parlement européen lequel est élu à la proportionnelle. En d’autres termes quand une loi européenne est adoptée elle est issue non seulement d’une véritable majorité mais aussi d’une majorité diverse et assez large. Quand une loi française est adoptée elle l’est par un parti qui a recueilli au 1er tour des législatives (celui où on choisit) seulement 40,91% des voix (le PS en 2012) ou 39,54% (UMP en 2007) car le mode de scrutin leur donne une majorité absolue à l’Assemblée.
Quant à Vivianne Reding elle est dans son rôle en s’inquiétant des dérapages verbaux d’un ministre national qui visent certains de nos concitoyens européens. En effet les Roms sont des citoyens européens et non des étrangers. L’affaire Valls ne peut être passée sous silence.
Oui, car l’Europe ne peut exister véritablement sans être démocratique. Oui, car c’est ce qu’exigent les fédéralistes européens et ce pour quoi nous nous mobilisons.
Le problème de l’Europe aujourd’hui est l’autocratie postdémocratique instauré par ce praesidium autoproclamé qu’est le Conseil européen qui prétend gouverner l’Europe contre nos élus du Parlement européen. Nous avons besoins d’une constitution européenne qui instaure une démocratie parlementaire au niveau de l’Union et non pas de traités aux mains des gouvernements. C’est cette approche intergouvernementale qui est responsable de la défiance aujourd’hui envers les institutions européennes.
Cordialement.
13. Le 29 septembre 2013 à 18:22, par ApprentissageVie En réponse à : Droit de réponse à l’article « Je ne participerai pas aux élections européennes, sauf si… »
« C’est inexact : le gouvernement français n’est pas élu non plus. Institutionnellement parlant la Commission en est l’équivalent. »
Le premier ministre est nommé par le président. Dans les faits, le premier ministre peut tout à fait être révoqué. Si un ministre a une position critiquable, il peut être poussé à la démission. Donc, si le gouvernement n’est pas élu, il est contrôlé par le président de la République.
Si le président de la Commission est nommé, il ne peut pas être révoqué ou poussé à la démission, donc contrôlé alors qu’il ne bénéficie aucun soutien démocratique comme le gouvernement. C’est donc entièrement différent.
« J’observe au passage que vous citez des thèmes où je n’ai pas connaissance de lois européennes contraignantes. Pouvez-vous me citer les textes qui imposeraient quelque chose sur ces sujets ? »
Je ne suis pas assez versé dans les arcanes de la politique européenne, que ce soit dans la votation des lois européennes ou sa traduction dans le droit national. Toutefois des positions européennes progressistes se transposent dans le paysage politique national. S’il n’y a pas forcément d’obligation, il y a clairement collusion, et ces sujets graves ne sont pas traités avec le sérieux nécessaire.
Quand aux différents sujets, les voici : Le 25 février 2010, une loi française a été promulguée pour lutter contre les violences faites aux femmes, notamment dans les cas de violence conjugale. En 2011, la Convention d’Istanbul a été adoptée afin de lutter contre les violences faites aux femmes. Le problème, c’est qu’on ne prend pas en compte les hommes victimes de violence conjugale, car ils existent.
Donc il y a clairement une différence de traitement dans des cas similaires, ici les violences conjugales. Donc l’Égalité de la devise française, l’égalité devant la loi, n’est pas respectée. Soit ces hommes n’existent pas, il n’y a donc pas besoin de les protéger. Soit on considère que dans ce cas les femmes valent plus que les hommes. En tant qu’homme, humaniste et républicain, je suis contre cette loi.
Les lois sur la parité, que ce soit en France ou en Europe, essayent d’imposer une égalité de présence entre hommes et femmes tant en politique que dans les grandes entreprises. La parité est une « Égalité, similitude entre des objets de même qualité, de même nature. » Si les hommes et les femmes étaient similaires, cela ne me poserait pas de problème. Mais il y a clairement une différence :
Biologique premièrement : les femmes portent des enfants et ont leurs règles, les hommes ont beaucoup de testostérone et du sperme. Les femmes vivent plus longtemps et ont plus de graisse, les hommes ont plus de muscles et sont plus sujets à la calvitie (provoquée par un taux de testostérone élevé).
Sociologique deuxièmement : les femmes s’orientent plus vers le social et sacrifient plus leur carrière pour élever leurs enfants, il y a plus d’entrepreneurs et d’adhérents à un parti politique chez les hommes...
Donc la parité ne devrait pas s’appliquer, puisqu’il n’y pas égalité de condition, de similitude entre les deux sexes. Dans ce cas, on peut avoir deux analyses : soit c’est une question de personne qui soit capable de régler les problèmes, alors qu’il y a ait un nombre supérieur ou inférieur d’hommes ou de femmes ne compte guère. Au contraire, on peut décider, qu’on installe des femmes à ces postes non parce qu’elles compétentes mais parce qu’elles représentent la moitié de la population, même si elle est incompétente. Dans cette optique, on peut décider d’intégrer plus de musulmans, de juifs, de chrétiens, d’handicapés, de jeunes, de vieux...
Vous pouvez considérer que ce discours est intolérable, mais c’est la logique de la parité qui est insupportable, puisqu’on a renoncé à l’égalité devant la loi pour la parité. D’autre part, je n’ai pas remarqué une amélioration des conditions de vie en France, alors même que le taux de femmes présentes en politique et dans les grandes entreprises a augmenté.
Donc la loi sur la parité est peut-être bonne en tant qu’avancée sociétale, améliorant ainsi la représentation des femmes, mais cela ne traite pas le fond : un chômage endémique, une dette publique énorme, une défiance des citoyens... et encore je suis exhaustif.
Donc en tant que républicain et réaliste, je considère que ces lois sont mauvaises, qu’elles tendent même les rapports sociaux.
Le gender est une idéologie qui nie le réel, puisque la théorie du genre, qui est enseignée à l’école, considère que la façon dont nous menons notre vie, que ce soit par les choix de carrière, le comportement ou la sexualité, est une construction sociale, imposée, qui ne découle aucunement du biologique. Sauf que les comportements amoureux définissent en partie ce que nous sommes : les femmes ne préfèrent-elles pas un homme musclé à un homme chétif ? Donc des hommes qui prennent du temps pour se muscler, alors qu’ils pourraient faire autre chose de ce temps. Notre comportement amoureux définit en partie ce que nous sommes. Et on veut enseigner cela aux enfants.
Si les peuples européens ne réagissent pas réellement à ces sujets polémiques c’est pour plusieurs raisons : 1) il faut faire de la politique pour connaître la politique, or ces sujets et lois sont politiques, les peuples ne peuvent donc pas les connaître en profondeur alors même qu’ils compliqués. 2) Les politiques n’expliquent pas clairement de ce dont il s’agit, les citoyens sont laissés dans l’ignorance. 3) les citoyens sont aujourd’hui dans une logique de survie, ces points leur paraissent secondaires par rapport au redressement du pays.
Certes, on peut considérer que ces lois ont droit à s’appliquer, puisqu’ils ont votés par des élus du peuple. Mais, alors qu’on augmente la liberté dans l’Union Européenne, on ne construit pas une société viable, où l’on pourrait vivre ensemble. Aujourd’hui, la civilisation européenne, qui a dominé le monde durant des siècles, prouvant ainsi notre supériorité, est en train de faillir. Et cela, je tiens pour responsables à la fois les lobbies, les responsables européens (députés ou fonctionnaires) et les politiques nationaux. Ce n’est pas en donnant toujours de libertés aux citoyens qu’ils seront un seul ou plusieurs peuples.
« Nous avons besoins d’une constitution européenne qui instaure une démocratie parlementaire » Certes, cela pourra clarifier la situation, les citoyens pourraient ainsi savoir qui est responsable. Toutefois le politique a perdu de son pouvoir. Comment espérez-vous redresser ce pouvoir disparu ? En effet, les traders ont semé le chaos, l’insécurité augmente, le chôme diminue artificiellement, les PME sont écrasées... Bref, s’il y a des problèmes européens, il y a également des problèmes nationaux, que ne pourront régler ces nouvelles élections.
Cordialement.
14. Le 29 septembre 2013 à 18:45, par ApprentissageVie En réponse à : Droit de réponse à l’article « Je ne participerai pas aux élections européennes, sauf si… »
« En effet les Roms sont des citoyens européens et non des étrangers. »
Certes, les Roms sont européens, mais s’ils ne souhaitent pas s’intégrer dans le pays où ils s’installent, que la situation est déjà difficile, qu’ils ont déjà leur place en Roumanie et en Bulgarie, que les camps roms sont au centre de trafics, qu’ils font augmenter la délinquance, que proposez-vous de faire ?
15. Le 29 septembre 2013 à 22:37, par ApprentissageVie En réponse à : Droit de réponse à l’article « Je ne participerai pas aux élections européennes, sauf si… »
J’ai trouvé un article très intéressant de la personne en charge de l’intégration des Roms à Nantes : http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/08/23/il-faut-eviter-de-penser-qu-il-s-agit-d-integrer-les-roms-on-integre-seulement-des-familles_3465441_3224.html
« Or, à Nantes, 1 200 à 1 400 Roms vivent toujours sur une trentaine de terrains illégaux, et 150 personnes nouvelles sont arrivées en 2013, soit 6 familles par mois. »
« c’était une erreur car toutes les personnes n’avaient pas un projet de vie en France. » « Il y avait des gens qui venaient juste pour se soigner, d’autres pour les aides du conseil général » « Récemment, sur un terrain où il y avait 22 familles, seules deux présentaient vraiment des signes de projets en France. »
Une minorité veut s’intégrer en France, les autres veulent profiter du système français. Quand on connaît la situation d’aujourd’hui, est-il tolérable pour des citoyens précarisés de devoir laisser la place.
« En effet les Roms sont des citoyens européens et non des étrangers. » Concrètement, si vous voulez qu’ils restent en France, comment pensez-vous faire pour qu’ils puissent s’intégrer et pas seulement profiter du système ? Si tous ne le font pas, une majorité d’entre eux vivent dans des conditions insalubres. Quelle solution proposez-vous ? Parce que cela augmente les chiffres de la délinquance, vous savez. Et le laxisme amène les populations à l’extrême-droite, qui sont eurosceptiques. Bref, il faut agir.
16. Le 30 septembre 2013 à 08:29, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : Droit de réponse à l’article « Je ne participerai pas aux élections européennes, sauf si… »
Je crois j’en ai peur que vous abordez le sujet sous un mauvais angle. le problème n’est pas de s’intégrer dans le pays où ils résident mais de s’intégrer dans la société tout court. Et ceci n’est pas spécifique aux Roms mais à toutes les populations en difficulté ou marginalisées. Votre approche est nationaliste qui consiste à vouloir simplement détourner le problème vers l’État dont ces personnes ont la nationalité alors qu’ils s’agit d’un sujet d’intérêt commun et donc devant être abordé dans un cadre européen. Je vous invite à cet égard à prendre connaissance de la tribune des députées Sylvie Guillaume et Catherine Trautmann : http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/09/27/polemiques-sur-les-roms-halte-au-feu_3486109_3232.html
17. Le 30 septembre 2013 à 08:48, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : Droit de réponse à l’article « Je ne participerai pas aux élections européennes, sauf si… »
Ce que vous écrivez est inexact : la Commission est investie par le Parlement européen. Les Commissaires sont soumis à des auditions extrêmement poussées. En outre la Commission en cas de dérive grave peut être renversée. C’est pour léviter que la Commisssion Santer a été poussée à la démission. Pour mémoire sous la Ve République une seule motion de censure a été adoptée. L’idée que vous évoquez d’un contrôle du gouvernement par le Président de la République ne me semble pas valide puisque c’est du président de la République qu’est issu la nomination du gouvernement : il en est en France le prolongement. On ne se contrôle pas soi-même.
Sur les différents sujets de fonds vous exposez votre opinion, ce qui est ici hors sujet, mais vous n’avez pas répondu à ma question qui était de démontrer dans quelle mesure ces textes serait adoptés sur la base de textes européens. Ils sont issu du débat démocratique et de l’élection de majorités parlementaires, en France, qui ont soutenu le progrès de l’égalité homme-femme.
Pour information la théorie du genre n’existe pas.
Je n’ai pas le sentiment personnellement que les politiques aient perdu de leur pouvoir. Ils s’ingèrent perpétuellement dans la vie privée des citoyens et posent des freins à l’activité des entreprises.
Toutefois vos propos semblent faire référence à la difficulté pour des élus politiques agissant dans le cadre des États-nation d’agir sur des phénomènes transnationaux. Ceci est bien logique dès lors que les compétences de chaque État sont limités à leurs frontières.
C’est très précisément pour cette raison qu’il est nécessaire d’instaurer une puissance publique authentique au niveau transnational. Or qui dit puissance dit besoin de contrôle démocratique et donc institutions politiques également transnationale. C’est ce projet qui est celui de la construction européenne et que nos gouvernements nationaux ont abandonnés en cours de route pour construire une tentative inefficace de gouvernance intergouvernementale postdémocratique.
Oui il faut contester cette démarche d’une part pour réclamer que de véritables politiques publiques transnationales puissent être définies là où elles sont utiles même lorsqu’elles empiètent sur les compétences jalousement gardées des politiciens nationaux et d’autre part pour que la définition de ce politiques soient nécessairement issues d’un processus démocratique. La combinaison de ces deux approches qui ne peuvent exister l’une sans l’autre s’appelle le fédéralisme et c’est ce vers quoi nous voulons aller, ce pour quoi nous sommes ici engagés.
Bonne journée.
18. Le 30 septembre 2013 à 17:56, par ApprentissageVie En réponse à : Droit de réponse à l’article « Je ne participerai pas aux élections européennes, sauf si… »
"Je crois j’en ai peur que vous abordez le sujet sous un mauvais angle."
J’ai une approche ’nationaliste’ comme vous dites pour une raison : les peuples européens se voient d’abord et avant tout comme des peuples nationaux. Si les Catalans ou les Écossais veulent faire sécession, c’est parce qu’ils ne se voient pas comme en unité d’avec les Espagnols ou les Anglais. Voyez la vérité en face : beaucoup de personnes, voire la majorité d’entre eux, ne se préoccupent pas des autres peuples. Lors de l’affaire de Syrie, 64% des sondés se déclaraient contre l’intervention, un passant a même dit à Hollande :’ce n’est pas notre affaire’. Le peuple français est nationaliste et n’accepte la construction que parce qu’il y voie son intérêt. Or, un chef d’État doit bien défendre son peuple, de promouvoir l’intérêt national. Le président de la Commission aura pour rôle de défendre les peuples européens, c’est son rôle. Au passage, je vous signale que les Grecs n’ont pas été particulièrement défendus par la Commission ou le Parlement lors de la crise de l’euro.
« Et ceci n’est pas spécifique aux Roms mais à toutes les populations en difficulté ou marginalisées. » L’article que j’ai mis en lien montrait que les Roms ne voulaient pas s’intégrer, qu’ils venaient en France surtout pour profiter du système. Alors que la France doit faire des économies, il faut qu’elle intègre des gens qui, dans leur grande majorité, ne veulent pas l’être. La majorité des Roms posent problème à la société française. Donc, j’aimerais savoir quelles solutions réelles vous souhaiteriez mettre en place. Et non, ce n’est pas spécifique aux Roms. Il va falloir faire des économies, et cela concerne tous les profiteurs. Je suis réaliste quand j’affirme que la plupart ne veulent pas s’intégrer, car je m’appuie sur les propos d’un spécialiste de la question, qui est en charge de ce problème. Donc les solutions que proposent l’article ne sont pas applicables.
"la Commission en cas de dérive grave peut être renversée"
Vraiment... Et le fait qu’on ait imposé les mesures d’austérité délétères au pays du Sud de l’Europe n’est-elle pas une dérive grave ? Pourtant Jose Barroso n’a pas été destitué, alors que ces mesures ont appauvri ces peuples, et qu’il devrait protéger les intérêts européens. On aurait pu faire autrement, aujourd’hui, plusieurs politiques disent qu’on va devoir encore faire un plan de sauvetage, le troisième depuis la crise. C’est une fausse opinion.
Il manquera 4 milliards pour sauver encore une fois la Grèce en 2014. Pourquoi Barroso n’a-t-il pas pris en compte les intérêts européens, grecs, ici ? Est-ce que cela signifie que les Grecs sont des Européens de seconde zone, qui ne méritent pas d’être sauvés comme il faut ?
"mais vous n’avez pas répondu à ma question qui était de démontrer dans quelle mesure ces textes serait adoptés sur la base de textes européens. ...qui ont soutenu le progrès de l’égalité homme-femme."
Effectivement, je me suis trompé, il n’y a pas forcément de lois uniquement européennes. Toutefois vous avez oublié une phrase dans mes derniers commentaires : ’S’il n’y a pas forcément d’obligation, il y a clairement collusion ’
Aujourd’hui, il y a collusion, car ils ont les mêmes positions idéologiques sur des sujet sociétaux (’égalité’ hommes-femmes, lutte contre les violences faites aux femmes, enseignement du gender à l’école). Le mot de progrès est révélateur, mais il n’est pas bon en lui-même : la progression de la science et de la technique ont créé et développé l’utilisation de l’énergie atomique et du pétrole. En même temps, la société n’est pas en paix avec elle-même (affaire des Roms, problèmes de sécurité, chômage...)
Le Progrès n’est pas bon en lui-même. Il y a quelques décennies, les femmes ont pu accéder au marché du travail, ce qui un progrès sociétal. Mais aujourd’hui ce n’est plus un droit, c’est une obligation : pour la plupart, si elles ne travaillent pas, elles n’auront pas une retraite suffisante. Est-ce que c’est une véritable avancée sociale, alors qu’il y a tant de précarité ? Je sais que les progressistes grimacent quand ils entendent cela : le féminisme a, dans ce domaine, précarisé les femmes.
Citez-moi une avancée sociale ou sociétale qui n’ait pas fragilisé la société depuis ces trente dernières années.
"Pour information la théorie du genre n’existe pas."
Cette opinion est fausse :
Voici ce que dit Cathrine Egeland (chercheur sur les « genres » en Norvège), quand après avoir vu les différentes entrevues des chercheurs expliquant que le biologique et le culturel nous définit : « Mes bases scientifiques ? J’ai ce que vous pourriez appeler une base théorique. »
A l’heure actuelle, il n’y a aucune base scientifique permettant d’expliquer une différenciation entre le genre (culturel) et le sexe (biologique). Dans tous les écrits que j’ai trouvé, qu’ils soient pour ou contre, ils affirment que la théorie du genre, car c’est une théorie, veut se séparer du biologique. Il veut nier le réel.
’Je n’ai pas le sentiment personnellement que les politiques aient perdu de leur pouvoir. Ils s’ingèrent perpétuellement dans la vie privée des citoyens et posent des freins à l’activité des entreprises. ’
C’est une opinion, la crise des subprimes n’a pas été créée par les politiques, Jérôme Kerviel n’est pas un politique, pourtant il a fait perdre des milliards à sa banque. C’est une des raisons pour lesquelles j’ai déclaré cela. Mais il est vrai qu’il faut réduire le poids du public dans l’économie, notamment dans tout ce qui inutile.
’vous exposez votre opinion, ce qui est ici hors sujet, ’
D’une part, tout argument est fondé sur une opinion. Si je suis votre logique vous ne devriez pas exprimer votre opinion sur mes propos sur les roms. D’autre part, je représente les « fédéralistes mous », ceux qui veulent plus d’Europe dans certains domaines, comme une politique internationale et régionale cohérente, une armée européenne, ou des entreprises européennes, mais pas dans d’autres, comme une uniformisation des sociétés européennes. Aujourd’hui, c’est le mariage pour tous, demain ce sera la PMA et la GPA. Aujourd’hui, c’est la parité, qu’en sera-t-il demain ? Aujourd’hui, c’est la règle du politiquement correct, demain verra-t-il la tyrannie du politiquement correct ? Donc souvenez-vous du cas Gille Bourdouleix...
19. Le 30 septembre 2013 à 18:28, par ApprentissageVie En réponse à : Droit de réponse à l’article « Je ne participerai pas aux élections européennes, sauf si… »
Mes deux liens, sur le renflouement de la Grèce en 2014 et un reportage sur le genre sont rejetés par le site, je vais donc mettre un autre lien : http://cafaitgenre.org/genre/
"Le genre se définit de manière relationnelle. Selon la sociologue Laure Bereni, contrairement au sexe biologique (femelle ou mâle), « le féminin et le masculin sont le produit d’un rapport social », ce qui signifie qu’on ne peut étudier l’un « sans le rapporter à l’autre ».
Contrairement à ses détracteurs, qui affirment que l’identité masculine et féminine et ses conséquences sociales sont le résultats d’une influence biologique et culturelle, les partisans du genre affirment que le biologique n’influe pas sur le social. La théorie du genre me rappelle les heures les plus sombres du communisme quand il persécutait les religions. Sauf qu’il veut chasser le biologique.
Je remarque que vous avez oublié dans votre argumentaire les hommes victimes de violence. La dénonciation des violences conjugales est progressiste, pourtant on oublie les hommes dans le processus. Pour moi le Progrès n’est pas bon en tant que tel et devient mauvais quand il est dominant, ce qu’il est.
Voici ma question : quand est-ce que l’Ordre pourra reprendre sa place légitime ? Le Progrès veut détruire la culture, la religion, l’excellence de l’instruction, le sens de l’histoire, la stabilité de la société, criminaliser la sexualité masculine... Je n’affirme pas que le Progrès en mauvais dans sa totalité, comme je n’affirme pas que l’Ordre est bon dans sa totalité, mais vouloir faire du Progrès un idéal en soi est aberrant.
Il est clair que vous êtes progressiste, je suis quand à moi un centriste, et aujourd’hui un retour de l’Ordre est nécessaire en France. L’Ordre, ou la Tradition. Le mouvement est déjà en marche, puisque François Hollande réduit le poids des pouvoirs publics sur la société (je connais un fonctionnaire qui me régulièrement de la réduction des budgets...).
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