C’est ce qui m’est arrivé. En 2002, j’ai passé un an au Portugal, à Coimbra, dans le cadre du programme Service Volontaire Européen . Une année à travailler dans une association locale, à rencontrer d’autres jeunes européens et à créer des liens. En rentrant en France, j’avais deux projets : m’inscrire à la fac et partir en erasmus. J’ai donc pris la direction de Lille 3 pour une licence d’Histoire, moins exotique, peut être, mais c’est chez moi et je m’y sens bien.
Enfin l’an dernier, j’ai pris ma décision, j’allais passer l’année suivante en erasmus. Je suis donc, désormais, étudiant à Lisbonne, à l’Universidade Nova de Lisboa.
Le départ pour Lisbonne
La première étape a été le choix des pays et des villes où l’on candidate. Il y a le choix du coeur, pour moi c’était Lisbonne et Budapest – les connaissant bien et parlant déjà portugais et un peu le hongrois. Il y a ceux qui permettraient d’améliorer ou d’apprendre une langue ; l’Espagne ou l’Allemagne, ou alors le choix de partir à la découverte de l’inconnu ; un pays scandinave ou un pays balte. Mais le choix dépend aussi des accords existants entre les universités et les différentes filières, ce qui permet de faire une première sélection. Donc après quelques hésitations, mon choix s’est porté sur Lisbonne, je connaissais déjà la langue mais j’avais envie d’améliorer mon niveau et la ville me plaisait.
L’erasmus est devenu concret lorsque que j’ai reçu la confirmation que j’allais bien partir à Lisbonne et avec la réponse commencent les premières démarches, la principale étant de se balader sur le net afin de consulter les annonces de locations de chambres, n’ayant pas envie d’arriver sur les rives du Tage sans avoir de logement. Ce n’est pas toujours simple de louer sans avoir vu directement ni l’appartement, ni le quartier mais ce n’est pas grave, on rejoint la vague d’erasmus changeant d’appartement durant les premières semaines. Je suis donc arrivé à Lisbonne début septembre afin de découvrir la ville mais aussi afin d’avoir quelques semaines de vacances.
S’installer, s’insérer et s’habituer à la langue parlée
L’arrivée se fait peut être dans une ville où l’on ne connait personne mais cette situation ne dure que peu, très peu, de temps. On fait la connaissance de ses colocataires, également erasmus, le hasard m’a fait cohabiter avec d’autres étudiants en mobilité européenne et non avec des portugais, la seule que je ne souhaitais pas était de vivre avec d’autres Français, puis on rencontre d’autres erasmus à la fac et des autres universités lisboètes. Il est vrai que les premières semaines, le temps de prendre ses marques, le fait de fréquenter d’autres erasmus à un côté « rassurant » et puis c’est aussi beaucoup plus simple puisque nous sommes tous des étrangers ne connaissant personne dans la ville. Certains feront le choix de passer leur mobilité au sein du cercle « erasmusien », d’autres tenteront d’intégrer le monde estudiantin local ce qui n’est pas toujours simple, je parle par expérience...
Mais rapidement les vacances prennent fin, la réunion d’accueil est surtout synonyme de rencontre avec l’administration, le plaisir de remplir de nombreux formulaires afin d’obtenir cartes d’étudiant et de bibliothèque, le programme d’étude à refaire totalement après s’être aperçu qu’une partie des cours choisis en France avaient été annulés, avaient lieu au 2nd semestre ou avaient lieu aux mêmes horaires. L’avantage d’être erasmus et que nous avons la possibilité de choisir des cours dans d’autres filières que celle d’origine ce qui permet d’avoir un emploi du temps véritablement intéressant ce qui m’a permit de suivre des cours d’Histoire mais aussi de Relations Internationales ou de Communication Politique par exemple. Et puis il y a les cours qu’on ne pourrait jamais suivre dans son université d’origine ; à quand un cours sur la Géographie humaine des pays lusophones à Lille 3 ???
Beaucoup d’erasmus arrivent sans parler la langue, je n’avais pas ce problème. Enfin dans l’absolu car un temps d’adaptation est nécessaire afin de s’habituer au prof qui parle trop vite ou à celui qui a un accent très prononcé... L’Universidade Nova de Lisboa recevant un nombre important d’erasmus, les profs sont habitués et prennent le temps pour nous ré-expliquer, nous traduire, certaines choses.
L’avantage est également que beaucoup de profs portugais parlent parfaitement français, ce qui se ressent également dans les bibliographies où une partie non négligeable sont des ouvrages dans la langue de Molière... Cependant très vite, le niveau de portugais s’améliore, les exposés oraux ne sont qu’une étape, on comprends les profs sans problèmes, enfin presque !!!
De meilleures révisions... et une meilleure notation
Cette période de découverte passe très (trop) vite, les vacances de fin d’année arrivent, retour au pays avec qu’une envie : repartir car cette vie d’erasmus est tout de même des plus agréables. Et là, le paradis a disparu, janvier rime avec fin de semestre et donc examens. En un mois, je n’ai jamais autant étudier mais il semblerait qu’on le fait beaucoup plus facilement, avec une motivation différente lorsque l’on est à l’étranger. Et puis rapidement, on comprend que nous bénéficions d’un statut un peu spécial. Davantage de tolérance, des examens allégés, cela se ressent dans les résultats qui sont les meilleurs obtenus depuis mon entrée à la fac.
La fin du semestre voit le départ de ceux qui ont fait le choix d’une mobilité de six mois et qui n’ont pas prolongé et l’arrivée d’une nouvelle vague d’erasmus.
Et c’est reparti pour un second semestre dans la capitale portugaise... Lisbonne est la ville parfaite pour faire un erasmus, c’est une ville jeune, qui bouge, où la culture dans sa diversité est omniprésente, le climat est des plus agréable, le stress présent généralement dans les capitales se ressent moins...
Une formidable expérience
Bien sur l’erasmus ne signifie pas une année faite exclusivement que de plaisirs et bonheurs. Il y a les démarches administratives (ah l’administration portugaise !!!), certains amis qui manquent, le fait d’avoir eu la bonne idée de tomber amoureux d’une personne vivant à Lille pendant mon erasmus ce qui n’est pas simple à gérer, les démarches à faire pour le master l’an prochain, la petite inquiétude sur le systéme d’équivalence des résultats, etc....
Mais l’erasmus signifie aussi la découverte d’un pays, d’une ville, d’un système universitaire différent, d’avoir de longues conversations entre européens sur ce qui nous rapproche et nous différencie, de créer des liens, et puis l’erasmus ça rend l’Europe concrète.
Alors oui ce n’est pas toujours simple mais c’est une expérience que nous deverions tous avoir la possibilité de connaître et je ne regrette pas mon choix, mon erasmus se termine dans quelques semaines mais j’en garderais des souvenirs pendant très longtemps et je n’ai qu’une envie : vivre à nouveau une mobilité européenne, ce sera peut être dans le cadre de mes études, peut être au niveau professionnel, l’avenir le dira...
1. Le 26 avril 2009 à 17:38, par cauderlier En réponse à : Erasmus à Lisbonne, vive la mobilité européenne !
Coucou,
Je suis à Lille 3 et je viens d’avoir ma réponse pour partir au portugal l’an prochain... Jai donc biensur trouvé ton article très interessant, et si ca ne t’embete pas, jaimerai pouvoir te poser quelque questions... merci ! Florie
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