Je crois que l’avenir de ce pays dépend de la capacité de son peuple à comprendre qu’il a le pouvoir de changer la situation et de commencer à travailler ensemble pour un avenir meilleur, au lieu d’attendre que la communauté internationale impose des solutions, qui ne seront jamais complètement appropriées puisqu’extérieures à la situation complexe du pays.
La BiH est l’exemple extraordinaire d’une tentative pour donner vie à une expérience, appelée « démocratie cosociative », appelée à devenir un modèle efficace et prospère de démocratie dans une société multi-ethnique. Malheureusement, je crois que cette expérience a échoué. Examinons tout d’abord la Constitution de la BiH, censée être une solution temporaire pour mettre fin à la guerre et résultat d’un équilibre des forces sur le champ de bataille.
Cette Constitution, qui est en fait une partie des Accords de Dayton, proclame le caractère démocratique de la Bosnie-Herzégovine. Pourtant, les citoyens de la BiH ne l’ont jamais ratifiée et n’ont pas eu la possibilité d’en influencer le contenu. Elle fut signée par les Présidents de trois pays différents (l’un d’entre eux étant le celui de BiH) et n’a jamais été traduite dans l’une des langues officielle de BiH (le bosniaque, le croate ou le serbe).
Le pays est divisé en deux entités : la Fédération de Bosnie-Herzégovine et de Republika Srpska (RS), et le district de Brèko, une unité administrative placée sous souvernaineté bosniaque mais qui reste sous contrôle international. Les entités ont d’assez nombreux pouvoirs, et même un statut international limité. De plus chaque entité contient des subdivisions, dont résultent treize ministères de l’éducation et une armée de bureaucrates, car chaque ministre a deux adjoints, conformément à la structure ethnique qu’il a fallu prendre en considération.
Je crois que l’avenir de ce pays dépend de la capacité de son peuple à comprendre qu’ils ont le pouvoir de changer la situation et de commencer à travailler ensemble pour un avenir meilleur...
La Constitution prévoit également une présidence tripartite avec roulement, ce qui conduit à un changement de président tous les huits mois. Les citoyens d’une entité n’ont pas la possibilité de voter pour les représentants dans la seconde (même si ses décisions les affecteront également). Les représentants des minorités ne sont pas intégrés dans les organes décisionnels au niveau fédéral. Etc, Etc.
L’éventualité d’une adhésion à l’UE a initié de nombreux changements positifs et a posé de nouveaux défis à la BiH. Même avant la signature de l’Accord de stabilisation et d’association, la BiH a réalisé des progrès significatifs : une système bancaire unifié et un Ministre fédérale de la défense, mais toutes les réformes n’ont pas été couronnées de succès, probablement en raison des tensions ethniques quotidiennes.
Alors que la création d’une police fédérale reste un problème insoluble, le système éducatif est un autre champ dans lequel les nations fédérées de la BiH ne parviennent pas à trouver d’accord. On peut même s’interroger sur le prétendu succès de certaines réformes. Preuve en est l’incident qui a vu les soldats de la Republika Srpska de la nouvelle armée professionnelle commune de BiH faire serment de servir la RS plutôt que la Bosnie Herzégovine.
Je ne connais pas non plus d’autre pays où, lorsqu’une loi proposée par le gouvernement est rejetée par le Parlement, rien ne se passe. Aussi bien le Parlement que le Gouvernement restent en place jusqu’à expiration de leur mandat. Il semble que les politiciens se soient alliés sur le dos du peuple pour préserver leurs intérêts mutuels, pendant que leurs électeurs continuent de souffrir.
De fait, une prise de conscience est indispensable : les hommes politiques doivent réaliser qu’ils travaillent pour le peuple, et le peuple doit commencer à responsabiliser ses élus. Alors seulement on pourra envisager des vrais progrès et de la prospérité pour la Bosnie-Herzégovine.
(Document traduit de l’anglais par Emmanuel Vallens, membre du bureau national des « Jeunes Européens - France »).
1. Le 14 juin 2006 à 20:19, par suljovic sabina En réponse à : L’avenir de la Bosnie-Herzégovine
Je doute que la Bosnie puisse à l’avenir se forger une conscience nationale de laquelle se réclamerait les citoyens bosniens, toutes confessions confondues. A qui la faute ? Aux seuls européens. Car c’est eux qui ont divisé consciamment la Bosnie, ont cherché à créer des cantons homogènes, qui ne cependant pas réussi mais qui ont obtenu en contrepartie une Bosnie , paratgée par un nouveau « rideau de fer »qui divise la Bosnie en deux entités qui ont déjà un caractère d’Etats souverains. Il ne reste de réel dans la Bosnie que sa frontière extèrieure qui unifie cet ensemble et qui lui donne cette dignité d’Etat et de nation historique. Aux Européens donc de faire leur travail, mais cette fois ci à rebours. Pour détruire le« rideau de fer », qu’ils ont construit en Bosnie. Pour finir, je reste assez pesimisste quant à la survie, de ce pays... Car si les américains ont començé à fournir des armes et à former, les l’armée issue de la confédération, alors que peu de jours, on venait de signer le fameux traité de dayton, ce n’est pas pour rien. Une chose me frappe aussi, c’est que je n’entends jamais parler d’intégartion de la Bosnie en UE. en tout cas,les dirigeants européens n’en parlent jamais. Cela aussi, ce n’est pas pour rien. En tout cas, un avenir sombre le dira.
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