Monnaie

L’euro, quatre ans après

, par Laurent Bonsang

L'euro, quatre ans après

Les pièces et les billets en euros ont été introduits depuis déjà près de 4 ans, le 1er janvier 2002.

Le 24 novembre, Eurostat a publié les résultats d’une enquête réalisée entre le 5 et le 14 octobre dans les 12 pays qui ont adopté l’euro.

53% des personnes interrogées indiquent que l’utilisation de l’euro ne leur cause aucune difficulté, ce résultat est en augmentation de 2% par rapport à 2003. en prenant les chiffres par pays, si les Irlandais (84%) et les Luxembourgeois (70%) n’ont aucun difficulté, les Italiens (69%) et les Français (50%) ont encore des difficultés avec la monnaie unique.

73% des personnes estiment facile d’utiliser les pièces eu euros et 93% pour les billets.

Le constat est aussi fait quant à une augmentation régulière des personnes qui calculent directement les prix en euros.

Néanmoins, pour les achats exceptionnels principalement pour les achats d’une somme importante, 43% des personnes interrogées continuent de calculer dans leur ancienne monnaie nationale mais hors en Autriche, la proportion des personnes qui calculent ces prix directement en euros progresse.

Quant aux achats de la vie quotidienne, 56% des personnes interrogées calculent directement en euros mais avec des différences selon les pays. Si les Irlandais (95%), les Luxembourgeois (76%) et les Finlandais (76%) calculent ces achats directement en euros, les Allemands sont à 48%, les Italiens à 45% et les Portugais à 44%.

Même si une majorité des personnes se déclarent favorables à la suppression du double affichage, il demeure encore 40% à le souhaiter.

Côtés appréciation de l’euro, l’adoption de l’euro est considérée comme positive même si l’on constate une légère baisse par rapport à 2004. 51% des personnes interrogées considèrent que l’entrée de leur pays dans l’euro est une opération globalement avantageuse pour leur pays mais ce chiffre est en baisse de 2%. Si le Luxembourg (77%), l’Irlande (72%), la Finlande (67%) et la Belgique (68%) forment un quatuor de tête, la Grèce (49%), l’Allemagne (48%) et les Pays-Bas (48) sont d’un avis opposé.

Côté avantages, c’est la facilité accrue pour les déplacements hors de son pays et le renforcement de la place de l’Europe dans le monde qui sont les plus mentionnés ; rares sont les personnes qui citent le niveau des taux d’intérêts par exemple.

Côtés inconvénients, l’augmentation des prix avec des pourcentages les plus élevés en Italie (89%), en Grèce (85%) et en Autriche (80%) et les moins élevés en France, en Belgique et en Irlande (61%). Ceci amène le commentaire suivant des rédacteurs des Brèves européennes : l’augmentation des prix qui est le fruit de la politique de prix des entreprises, des commerces, des services n’aurait elle pas existé en gardant les monnaies nationales ? Aurait-elle été vraiment moins importante ? Nous pouvons en douter.

Le constat est que l’euro sert de « souffre-douleur » et de défouloir pour tenter de trouver une justification, un prétexte, aux augmentations des prix. De plus, avec la crise internationale que nous connaissons actuellement notamment avec cet été l’augmentation du prix du pétrole, l’absence de l’euro ne nous aurait-elle pas fait revivre de manière plus importante le scénario de la crise de 1992 et 1993 avec un système monétaire européen qui était au bord de l’explosion et des dévaluations de monnaies de pays de l’UE qui ont eu pour conséquences de créer de l’inflation dans ces pays et une augmentation du chômage.

Carte de la zone euro
Carte de la zone euro : en rouge, les Etats membres utilisant l’euro ; en bleu, les Etats membres au 1er mai 2004 n’utilisant pas l’euro

Texte extrait des Brèves européens du Mouvement Européen Seine-et-Marne : www.europe77.blogs.com

Carte : Médiathèque Commission européenne

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Vos commentaires
  • Le 3 janvier 2006 à 10:53, par Ronan Blaise En réponse à : L’euro, quatre ans après

    Et pour être complet, juste préciser le calendrier d’adoption de l’Euro pour les dix pays ’’néo-entrants’’ de 2004 :

     l’Estonie, la Lituanie et la Slovénie ont rejoint l’ ’’Exchange Rate Mechanism’’ (ERM II) en juin 2004 (et espèrent donc pouvoir utiliser l’euro à partir du 1 janvier 2007).

     En ce qui concerne Chypre : le grand déficit et la dette publique excèdant jusque là les critères du pacte de croissance, Chypre a dû différer l’application de l’ERM II, initialement prévue pour 2004.

    L’objectif du pays est néanmoins, désormais, de devenir membre de l’Eurozone pour 2007.

     En ce qui concerne la Pologne : Le gouvernement polonais sortant (équipe ’’soc-dem’’ battue lors des élections législatives et présidentielles de l’automne dernier) poussait pour l’adoption de l’Euro dès 2007 (même si la date la plus probable pour ce faire semblait être plutôt 2009...).

    Néamoins, depuis lors, l’introduction de l’Euro en Pologne semble être récemment devenue l’otage de considérations politiciennes internes.

    Ainsi, le récent vainqueur des dernières élections présidentielles polonaises (le conservateur Lech Kaczynski / PiS) avait proposé, lors de sa campagne électorale victorieuse, que l’adhésion de la Pologne à la zone euro soit désormais soumise à l’approbation populaire : par la voie d’un référendum pouvant très bien avoir lieu dès cette année 2006.

     En ce qui concerne Malte : La date la plus proche pour l’introduction de l’euro pourrait être 2008.

     En ce qui concerne la Lettonie : Ce pays pourrait décider de reporter l’introduction de l’euro pour une date ultérieure à 2008, date initiale.

     En ce qui concerne la Slovaquie : Ce pays projette de rejoindre la zone euro en janvier 2009.

     En ce qui concerne la Hongrie : Ce pays projette de rejoindre la zone euro en 2010.

     En ce qui concerne la République Tchèque : Le gouvernement actuel (soc-dem) a déclaré que le pays adopterait l’euro en 2010.

    Même si (comme en Pologne...) l’adoption de l’Euro en République Tchèque semble, là aussi, être conditionnée par des considérations politiciennes purement domestiques...

  • Le 5 février 2006 à 11:22, par Ronan Blaise En réponse à : L’euro, quatre ans après

    Futures entrées dans la zone euro : avis favorable de la Commission pour la Slovénie, position plus nuancée pour les pays baltes. (Dimanche 5 février).

    Lors de son évaluation des programmes de convergence des pays candidats à l’entrée dans la zone euro, la Commission européenne a donné, ces derniers jours (ce mercredi 1er février), un avis favorable à l’entrée de la Slovénie dans la zone euro pour 2007.

    Mais, par contre, elle s’est montrée beaucoup plus réservée pour les trois pays baltes qui voudraient - eux aussi - entrer dans la zone euro dès le 1er janvier 2007 (pour la Lituanie et l’Estonie) ou dès le 1er janvier 2008 (pour la Lettonie).

    En effet, pour être admis dans la zone euro les « candidats » doivent respecter l’intégralité des 5 critères de Maastricht concernant à la fois le déficit public, la dette publique, les taux d’intérêt, la stabilité du taux de change et l’inflation.

    Avis favorable pour la Slovénie

    Et donc, au stade actuel (pour le Commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Jose Almunia...) « la Slovénie est dans la position la plus favorable » parmi les nouveaux Etats-membres qui souhaitent rejoindre la zone euro.

    (Nb : José Almunia ayant même affirmé que ’’Si la décision était prise aujourd’hui la Slovénie remplirait les critères pour adopter la monnaie unique’’).

    Position plus nuancée pour les pays baltes :

    En revanche, il s’avère que les pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie) pâtissent encore tous trois d’une inflation trop forte, rançon d’une croissance très élevée. Et ce, même si le Commissaire a toutefois salué l’excellente situation de leurs finances publiques (avec des déficits budgétaires et des niveaux d’endettement tout particulièrement faibles).

    Pour l’Estonie, « Il y a encore une possibilité que que ce critère (d’inflation) puisse être respecté sur l’ensemble de l’année 2006, mais ce sera difficile » a expliqué José Almunia. (Nb : Le taux d’inflation maximum - valeur de référence - ne doit pas dépasser de plus de 01,5 point la moyenne des trois pays de la zone euro enregistrant la hausse des prix la plus faible. Or cette valeur de référence est actuellement, en Estonie, de 02,6%). Le rapport de la Commission prévoit que la hausse des prix en Estonie revienne à 02,6% en 2006 et 2007 (contre 03,5% en 2005) mais le rapport anticipe également une inflation à 02,7% pour 2008 et 2009. (Or le respect du critère d’inflation doit être durable).

    Pour la Lituanie, l’inflation s’est élevée - en décembre dernier - à 03%.

    Quant à la Lettonie (qui ambitionne d’adopter l’euro en 2008), la Commission ne rendra son rapport que le 22 février. Mais ce pays bute également sur une inflation trop élevée, estimée à 05,6% en 2006.

    D’après une dépêche publiée, ce jeudi 2 février, par le site www.fenetreeurope.com

  • Le 31 mai 2006 à 11:26, par Ronan Blaise En réponse à : L’euro, quatre ans après

    Juste souligner que, le mardi 16 mai dernier, les autorités compétentes en la matière de l’Union européenne ont donné leur feu vert à l’entrée -pour le 1er janvier 2007- de la Slovénie dans la zone euro.

    En revanche, pour ce qui est des autres pays candidats, comme la Lituanie (qui, d’entre eux, était le pays le mieux préparé et qui présentait le meilleur dossier...), l’autorisation d’entrée dans la zone euro a été repoussée à une date ultérieure.

    Et ce, en raison de non respect des critères d’adhésion de la zone euro, notamment en termes de déficit budgétaire (trop important) et de (trop fort) taux d’inflation (avec, pour la seule Lituanie, un dépassement de seulement 0,1% du critère d’inflation...).

  • Le 29 juin 2006 à 23:54, par Ronan Blaise En réponse à : L’Euro à Malte...

    Et pendant que certaines opinions publiques de pays membres - depuis belle lurette - de l’Europe communautaire s’interrogent sur le bien fondé de leur adhésion à la zone euro, certains nouveaux venus dans l’UE n’en sont pas à émettre de tels états d’âmes.

    Ainsi, c’est près de 45 000 maltais qui se sont récemment prononcés par vote (nb : rappelons que l’archipel ne compte que 400 000 habitants à peine...) sur les motifs qui orneront les faces nationales de ’’leurs’’ euros lorsque Malte rejoindra la zone euro (en 2008, comme on l’espère visiblement dans l’archipel méditerranéen...).

    A savoir : la Croix de Malte (croix traditionnelle à huit pointes), le temple mégalithique de Mnajdra (-3000 / -2500 avant notre ère) et le blason de l’île de Malte. Désormais, le très sérieux et très officiel ’’Comité national du passage à l’Euro’’ doit décider exactement sur quelles pièces seront gravés ces trois motifs.

    Occasion, pour nous, de rappeler que l’euro est une bel exemple visuel de cette Europe qui (l’existence des faces nationales l’illustrant bien...) se construit dans le respect des identités nationales : unie, dans la diversité.

    - Sources : ’’The Times of Malta’’, journal de la Valette, cité in ’’Courrier International n°815 du 15 juin 2006, ici : page 22).

  • Le 10 mai 2011 à 00:29, par alexander En réponse à : L’euro, quatre ans après

    et vous navez pas siter l’espagne

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