La Chine 60 ans après : à quoi s’attendre pour l’avenir ?

, par Daniel Sammut, Traduit par Ágnes Portik

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La Chine 60 ans après : à quoi s'attendre pour l'avenir ?

Il y a soixante ans, la République populaire de Chine a été proclamée par son père fondateur et chef du Parti Communiste Chinois (PCC), Mao Zedong. Pendant ces soixante dernières années, la Chine a beaucoup subi. Elle a éprouvé 27 ans du règne maoïste, où Mao Zedong a tendu à donner plus d’importance à la révolution, la lutte des classes et les expériences socio-économiques bizarres qui ont empêché la Chine de se développer économiquement, bien que les plans de Mao aient été prévus dans ce but.

Dans l’ère post-Mao, sous des chefs pragmatiques tels que Deng Xiaoping et Jiang Zemin, la Chine s’est modérée idéologiquement, ouverte au monde, a libéralisé son économie, a ouvert les portes aux investissements étrangers et a subi une rapide transformation économique. C’est aujourd’hui la troisième économie du monde. Cependant, si l’économie se libéralise, l’autoritarisme politique demeure et la situation ne montre aucune possibilité de changement dans un avenir proche. La Chine continue à se développer très rapidement et d’ici 2040, on s’attend à ce que son produit intérieur brut surpasse celui des Etats-Unis. Les vies des personnes se sont améliorées économiquement même s’il reste beaucoup à faire.

Cependant, on n’oublie pas les événements sanglants de 1989 dans la Place Tiananmen. Les gens n’ont toujours pas oublié Zhao Ziyang. D’ailleurs, il y a eu des événements très récents tels que les protestations tibétaines pendant l’ouverture des Jeux Olympiques à Pékin, et les dernières tensions ethniques en région autonome d’Uighur de Xinjiang. Ces deux derniers événements ont encore découvert la cruelle vérité en Chine.

Cette cruelle vérité comprend la politique du gouvernement communiste de la discrimination ethnique en faveur du Chinois de Han contre d’autres minorités ethniques. Le Thibet proteste, l’influence du Dalaï Lama et le malaise dans le Xinjiang sont négatives pour la réputation du gouvernement communiste. Les gouvernements du monde devraient continuer de rappeler au gouvernement communiste qu’il viole des droits de l’homme puisque les droits de l’homme n’ont aucune frontière. Le gouvernement communiste a toujours suivi une politique de favoriser l’immigration et la culture des Chinois Han au Thibet et au Xinjiang, aux dépens des cultures et des personnes de minorité. De leur côté, les chefs chinois devraient permettre la libre expression culturelle et religieuse à leurs minorités nationales.

En outre, la Chine doit s’assurer que la richesse massive créée par son économie en expansion rapide soit distribuée avec justice parmi ses 1,3 milliard d’habitants. C’est également un autre futur défi pour la Chine et quand l’actuel président chinois Hu Jintao est entré en fonctions en 2003, il a souligné la nécessité de développer les provinces plus pauvres de la Chine afin de combattre la pauvreté. Cela parce que la majeure partie de la richesse du pays est produite dans les régions côtières, et reste dans ces régions, tandis que les provinces intérieures ne reçoivent presque rien de cette richesse. Hu Jintao fait déjà des efforts dans la bonne direction, et si tout va bien la situation devrait s’améliorer, et les Chinois tireront bénéfice d’une augmentation générale de leur niveau de vie.

Un autre futur défi pour la Chine et ses chefs est le phénomène global du changement climatique. Il est vrai que la Chine est le quatrième producteur d’énergie éolienne dans le monde, mais elle se fonde toujours sur le charbon pour la majorité de ses approvisionnements en énergie. La Chine est l’un des pays les plus polluants du monde. Les Chinois doivent augmenter leur investissement dans des sources d’énergie renouvelables telles que le vent, le solaire et même l’énergie hydroélectrique. C’est au profit des Chinois et plus important encore, pour le monde entier. Le monde doit aider des pays comme la Chine à combattre ce problème global.

La Chine peut faire plus seulement si elle a la volonté politique et envoie le message encourageant qu’elle veut aborder ses émissions élevées de gaz à effet de serre. Un autre secteur que la Chine devrait aborder à l’avenir est sa politique extérieure, particulièrement en ce qui concerne la Corée du Nord. Que fera la Chine face à ce pays ? Adoptera-t-elle une ligne plus dure ? La Corée du Nord menace une région entière et la Chine peut beaucoup aider à contrôler son comportement irresponsable. C’est un autre défi que la Chine doit relever dans un avenir proche, dans l’intérêt de la région entière.

La Chine s’est libéralisée économiquement mais politiquement, le fantôme du Mao hante toujours les chefs chinois. Cependant, le futur offre toujours une abondance de défis tels que la démocratisation, la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la solution au problème de la Corée du Nord, et l’amélioration du bien-être de ses 1,3 milliard d’habitants.

Illustration : soixantième anniversaire de la République populaire de Chine. Source : www.flickr.com

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