La Roumanie entre chute du communisme et intégration européenne

, par Adina Revol

La Roumanie entre chute du communisme et intégration européenne

Comme chaque année, en ce mois de décembre 2009, la Roumanie commémore ses héros, hommes et femmes qui ont sacrifie leur vie sur l’autel de la liberté pour mettre fin à un demi- siècle de dictature communiste. Vingt ans après ces événements, le chemin parcouru par ce pays d’Europe centrale et orientale est loin d’être linéaire. Malgré d’évidents succès dont l’intégration dans les structures euro-atlantiques, la Roumanie souffre toujours de ses anciens démons hérités de l’époque communiste.

L’année 1989 marque une sorte de renaissance pour la Roumanie. Les symboles les plus importants de sa souveraineté ont changé pour souligner la liberté retrouvée. La République socialiste de Roumanie devient la Roumanie. Un nom simple et léger, tout comme la liberté reconquise. Le drapeau se défait de ses symboles communistes et redevient bleu comme le ciel, jaune comme les plaines et rouge comme le sang…le drapeau historique de la Roumanie. Le nom, le drapeau et enfin et l’hymne. Eveille-toi, Roumain ! remplace l’hymne communiste comme pour signaler le réveil du pays de la barbarie dans laquelle la dictature communiste l’avait enfoncée pendant un demi-siècle.

Éveille-toi, Roumain !

Ce renouveau a suscité beaucoup d’espoir. Mais le retour à la réalité a été âpre. La décennie 1990 a été difficile pour la Roumanie qui a expérimenté plutôt mal que bien la transition vers l’économie de marché avec ses fermetures d’usines, le chômage grimpant et la thérapie de choc préconisée par le FMI. Cependant, le pays a su suivre la voie de l’intégration euro-atlantique, qui s’est concrétisée par l’adhésion du pays à l’OTAN et à l’Union européenne, deux succès majeurs qui signent le retour de la Roumanie en Europe. L’économie a elle aussi suivi un chemin ascendant, profitant de l’implantation de nombreuses multinationales attirées par l’attractivité d’un pays politiquement stable, avec une main d’œuvre peu chère et bien qualifiée.

Cependant, à la lumière des dernières élections présidentielles, force est de constater que vingt ans ne suffisent pas pour faire oublier un demi-siècle de dictature communiste. Ces élections résument à elles seules les maux dont souffre la société roumaine avec en ligne de mire la corruption endémique, la fraude et la reproduction des élites communistes. Elles sont aussi la preuve que malgré l’intégration euro-atlantique du pays, le changement n’a pas été enraciné de manière durable dans la société. Non seulement celle-ci n’a pas su se renouveler mais elle ne l’a pas pu. En effet, une partie significative de jeunes élites ont quitté le pays car celui-ci ne leur offrait pas assez de perspectives de réussite.

Vingt ans après sa « révolution », la Roumanie souffre toujours des démons de son passé, qui restent profondément enracinés dans la société. Pour en guérir, une seule solution : approfondir l’ancrage européen du pays pour renforcer l’État de droit et les pratiques démocratiques. Le chemin sera long, semé d’embûches, mais plein d’espoir.

Illustration : Armoiries de la Roumanie

Source : Wikipedia

Vos commentaires
  • Le 16 février 2010 à 14:49, par vida18 En réponse à : Michel 1er, roi de Roumanie

    Je reste persuader que si le parti communiste roumain n’avait pas forcé le dernier roi de Roumanie, Michel 1er a abdiqué en 1947 pour transformer la Roumanie en dictature communiste (la plus pauvre d’Europe avec la Bulgarie). Le pays se porterait bien mieux aujourd’hui.

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