S’il est assurément une industrie qui continue à jouer un rôle symbolique en Allemagne, c’est bien l’industrie automobile. En même temps, aucun autre secteur industriel (exception faite de l’aéronautique) n’a été aussi aveugle au changement climatique que les constructeurs automobiles allemands, qui sont invariablement parvenus à démultiplier la puissance et les émissions de CO2 de leurs modèles. Mais quand le monde entier et la Commission Européenne commencent enfin à prendre au sérieux le changement climatique, la réponse à laquelle nous assistons reste très européenne.
Les plus grandes industries nationales (en l’occurrence, l’industrie automobile allemande) adressent à leur gouvernement une longue lettre – et c’est toute l’UE qui doit se mettre au garde-à-vous. Pour nous être familière, cette attitude n’est-elle pas surtout très européenne ? « Toute politique est locale », comme ils disent.
Diplomatie constitutionnelle : l’Allemagne préfère le secret
L’arrivée aux affaires d’un autre allemand, le nouveau président de Parlement Européen Hans-Gert Pöttering, a été suivie d’une autre leçon intéressante au sujet des allemands. Mis à part sa vieille expérience d’un jeu parlementaire dont il connaît les règles par cœur, « HGP » pourrait également convaincre la chancelière Merkel d’être, pendant cette Présidence, plus présente aux séances plénières que ne l’a jamais été aucun autre premier ministre. Si tout va bien, cela ira de pair avec des réformes à plus long-terme, visant notamment à revitaliser les débats et à mettre à l’ordre du jour la question du siège du PE.
Mais c’est le premier discours de Merkel à la séance plénière qui est le véritable objet de mon propos. Aussi ennuyeuse que sait l’être un allemand, elle a consacré la plupart de son intervention au rappel de quelques notions européennes pleines de bon sens à propos de notre « Maison commune ». Oui à la Constitution…mais ne me demandez pas de promettre quoique ce soit ! Ses réponses aux questions des députés européens furent plus révélatrices.
En premier lieu, ses hauts fonctionnaires sont prêts, et sont, bien évidemment et selon elle, les plus à même de faire progresser le processus constitutionnel : mieux vaut ne pas inclure les parlements dans cette démarche. Deuxièmement, il fut un point qu’elle ne prit même pas la peine de commenter : l’idée d’un référendum européen. D’un point de vue positif, on peut toujours dire qu’au moins, elle a gardé cette option ouverte en ne l’excluant pas dès le départ.
Laissons faire le temps – le temps d’une campagne pour le référendum !
Fort heureusement, les JEF et UEF ont décidé de ne pas attendre l’échec ou la réussite des Sherpas de Merkel, parce que nous avons toujours démontré la nécessité d’une procédure qui émane des citoyens – et non des bureaucrates.
C’est pourquoi je suis heureux de constater que notre campagne sera déjà engagée lorsque les 27 chefs d’Etat et de gouvernement se rencontreront le 25 mars prochain pour évoquer – ahh ! - la Déclaration de Berlin – ce blabla.
Dès le 17 Mars, nous ferons la démonstration que nos militants sont nombreux pour donner à notre campagne un énergique coup d’envoi.
Montrons aux allemands que leur attitude n’est pas la bonne – et montrons-leur, sur leurs terres lors de la présentation de la campagne en mars et lors de son lancement les 20 et 21 avril à Munich, que nous sommes nombreux ; suffisamment nombreux en tout cas pour faire pression sur leur attitude élitiste en matière de diplomatie constitutionnelle.
L’ambition fait la Constitution
Chacun des pas qui a mené à un succès Européen a été guidé par l’ambition. En tant qu’organisations fédérales, nous devons, une fois encore, agir avec ambition. Montrons que les citoyens européens s’intéressent à leur Europe.
Les impliquer dans la récolte d’un million de signatures d’ici à l’été 2008 n’est pas chose facile. Mais qui ne tente rien n’a rien. Et si nous ne faisons pas davantage pression pour une Europe démocratique, nous n’aurons que ce que nous méritons. Et je préférerais l’Europe à l’Allemagne.
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