Le MoDem veut consolider le budget européen par une taxe carbone

, par La Rédaction du Taurillon

Le MoDem veut consolider le budget européen par une taxe carbone

Bernard Lehideux est n°2 sur la liste MoDem conduite par Marielle de Sarnez pour l’Ile de France. Signataire du Pacte, il s’est prêté au jeu des questions - réponses du Taurillon et nous fait part des propositions du MoDem en matière de fiscalité, d’écologie ou encore de défense.

Le Taurillon : Quelles doivent être les priorités du budget communautaire pour les 5 prochaines années ?

Bernard Lehideux : Le budget européen ne s’élève qu’à 1% du produit intérieur brut européen. Son montant pour 2009 était d’environ 134 milliards, soit moins de la moitié du budget de la France. Ce montant est dérisoire. Nous proposons d’augmenter et de consolider le budget européen en affectant une taxe carbone ou une contribution prélevée sur les mouvements spéculatifs sans hausse des pressions fiscales nationales.

Par ailleurs, nous proposons d’orienter les financements des fonds sociaux européens vers la formation aux nouveaux métiers du développement durable. Nous proposons également de mener une véritable politique de recherche européenne en doublant le budget européen de la recherche et en instaurant une aide pratique au dépôt des brevets.

Enfin, le budget communautaire doit maintenir un poste important à la politique de cohésion sociale et territoriale de l’Union, essentielle à la cohésion sociale et à la prospérité économique.

Nous proposons d’affecter une taxe carbone au budget européen

Le Taurillon : Êtes-vous favorable la création d’un gouvernement économique européen qui remplacerait l’actuel Eurogroupe ?

B.L : La solidarité économique européenne est devenue une véritable nécessité. Il incombera au nouveau Parlement européen de renforcer la coordination des politiques économiques afin de construire une véritable politique économique européenne.

Nous proposons de créer un Conseil de la politique économique de la zone euro, qui se réunira au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, assurera le dialogue avec la Banque Centrale Européenne (BCE), coordonnera les politiques budgétaires et mettra en œuvre les initiatives communes de soutien à l’économie.

Le Taurillon : Quelles sont d’après vous les priorités européennes en matière énergétique ?

B.L : L’urgence écologique nous impose une nouvelle vision du développement. Nous devons orienter la politique énergétique européenne vers un développement durable de nos modes de transports, de nos systèmes de production et de nos infrastructures grâce au recours massif aux énergies renouvelables. La mise aux normes durables des logements, des bâtiments et le développement des transports propres permettra d’importantes économies d’énergie.

Nous proposons un ensemble cohérent de mesures pour développer les énergies du futur :
 mener un grand programme de recherche européen pour développer les énergies du futur
 imposer une notation sociale et environnementale européenne aux grandes entreprises,
 instaurer une taxe carbone européenne qui pénalisera les énergies fossiles les plus polluantes
 mettre en place un moratoire européen sur les OGM. 

Enfin, nous devons repenser l’ensemble de notre système économique et social, en orientant les financements des fonds sociaux européens vers la formation aux nouveaux métiers du développement durable, tout en les renforçant dans leurs missions actuelles.

Il faut un moratoire européen sur les OGM

Le Taurillon : Pour vous le Président de la Commission européenne doit-il être issu de la majorité politique du Parlement européen ?

B.L : Les citoyens doivent être pleinement associés aux décisions européennes. Rapprocher l’Europe des citoyens est l’un de nos objectifs premiers.

La construction d’une Europe citoyenne passe par une démocratisation de son fonctionnement. Le Traité de Lisbonne propose des solutions concrètes qui vont dans ce sens, notamment avec une présidence de la Commission qui tienne compte du résultat des élections au Parlement européen. L’esprit du Traité de Lisbonne devrait d’ores et déjà être appliqué pour la procédure de désignation du Président de la Commission.

Le Mouvement démocrate a d’ailleurs proposé deux personnalités de premier plan qu’il serait prêt à soutenir : Guy Verhofstadt, ancien premier ministre belge (1999-2007) qui a dirigé pendant 9 ans un gouvernement réunissant le Centre Droit, les Verts et les Socialistes, et Mario Monti, ancien commissaire européen.

Le Taurillon : Le Traité de Lisbonne a été ratifié par la quasi totalité des pays de l’Union. Son application est conditionnée par le résultat du second referendum en Irlande. Cette impasse montre les limites du processus actuel de modification et de ratification des traités, où un Etat, quelque soit sa taille, peut faire échec à la volonté générale européenne. Quelles sont vos propositions pour résoudre ce problème ?

B.L : Il est vrai que l’obligation d’obtenir la ratification de tous les Etats membres pour qu’un traité entre en vigueur peut être un facteur de ralentissement de la construction européenne, comme en témoigne le cas du Traité de Lisbonne. Mais il apparaît dans l’immédiat impossible de convaincre les Etats membres de réviser les traités pour mettre en place un système plus souple.

Pour palier ce type de difficulté, nous défendons l’idée d’une avant-garde européenne formée à partir des pays de la zone euro et ouverte à tous ceux qui veulent la rejoindre. Cette avant-garde nous permettra enfin de coopérer pour avancer.

Le Taurillon : Quelles sont selon les vous les priorités en matière de politique européenne de défense ?

B.L : Nous proposons d’instaurer une défense européenne indépendante, même si cela est plus difficile depuis que la France a réintégré le commandement intégré de l’OTAN.

Le Mouvement Démocrate a toujours soutenu la création d’une défense européenne. Le Général Philippe Morillon avait d’ailleurs présenté dès 2003 un rapport sur le sujet. Si nous voulons renforcer le rôle de l’Europe dans le monde nous devons dans un premier temps établir une diplomatie commune. Cette diplomatie doit se doter d’une force d’action. Pour y parvenir nous souhaitons :

 la création d’un Conseil des ministres de la Défense et d’un Etat-major opérationnel permanent ;
 la création d’une force européenne rapidement déployable et d’une flotte européenne en Méditerranée ;
 la création d’une réserve européenne de sécurité civile pour assurer la protection des citoyens contre les catastrophes naturelles ;
 la mise en place de garde-frontières et de garde-côtes européens pour notamment contrôler les flux migratoires et les trafics

Voici ce qui nous semble être les premiers jalons essentiels auxquels l’UE devra s’attacher pour que la défense européenne passe d’un concept à une réalité.

Illustration : Portrait de Bernard Lehideux

Source : Wikipedia

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