Rappelons que ce dernier s’était présenté au début pour le poste de l’énergie, tout en n’ayant aucune connaissance sur le sujet de politique énergétique.
Une personne gauche à la Commission, pourra-t-il renforcer le parti socialiste en Hongrie ?
La Hongrie fait partie des États européens où la gauche est encore au pouvoir, à travers le parti socialiste (MSZP). Cependant, il faut mentionner que le parti n’a plus aucun soutien politique de la part de ses confrères, car il est resté seul au Parlement Hongrois quand le parti libéral (SZDSZ) a quitté le coalition socialo-libérale il y a plus d’un an à cause des conflits politiques. Les élections européennes de 2009 ont montré à nouveau que la situation des socialistes n’est pas stable en Hongrie car sur 22 mandats ils n’en ont obtenu que 4, alors que même l’extrême droit a obtenu 3. Le grand gagnant des élections fut le parti d’opposition Union civique hongroise ( FIDESZ) avec14 places au Parlement Européen, alors que le Forum Démocratique Hongrois (MDF) a obtenu un seul siège.
Par conséquent, le FIDESZ se sent tellement fort qu’ils n’hésite pas d’utiliser des mots parfois violents à propos du candidat du parti socialiste, en l’appelant « le banquier communiste » qui est envoyé à Bruxelles.
La personnalité du commissaire peut donc renforcer à nouveau la position de la gauche si le Premier Ministre, Gordon Bajnai fait les bons choix avant les élections parlementaires en mai 2010.
Cette fois-ci quelqu’un de sérieux ?
Il y a plusieurs critères qui déterminent la personne du futur commissaire. Le premier, et de loin le plus important, est que la personne soit acceptée par le Parlement Européen lors d’une audition. En 2004 Làszlo Kovàcs, qui ne connaissait pas assez le sujet énergétique (il était ancien ministre des affaires étrangères), s’est vu finalement attribué la Fiscalité et l’union douanière. Pour la Hongrie, soucieuse de sa réputation, il est donc essentiel de présenter un candidat qui maîtrise son sujet.
Le Commissaire hongrois sortant Làszlo Kovàcs s’était déclaré prêt de renouveler son mandat et même parmi les chefs de parti au pouvoir en Hongrie on a entendu souvent parler des promesses faites à Laci pour son deuxième mandat. Mais le Président Barroso a fait probablement comprendre à Gordon Bajnai qu’il vaudrait mieux choisir un expert hors du parti plutôt qu’un ex-politique si la Hongrie veut avoir des chances d’avoir le portefeuille souhaité. L’ancien Ministre des Finances (avec un succès modéré à cette époque là) se voyait aussi déjà nommé commissaire.
La preuve : il avait passé un test d’anglais et a obtenu le niveau intermédiaire, alors qu’il était souvent critiqué pour ne pas parler les langues étrangères. C’est une autre question de comment avec un niveau intermédiaire en anglais il pourra traiter avec les représentants des états des sujets vastes et complexes comme l’énergie, l’environnement ou encore la politique régionale. Du coup, le premier Ministre a pris la décision (probablement sage) que c’était le grand temps de présenter quelqu’un de plus sérieux au niveau européen.
Quel poste les Hongrois souhaitent-ils au sein de la Commission ?
Pour le portefeuille « Energie » il y aura une forte concurrence, car plusieurs pays le prisent. C’est le temps de regarder vers d’autres horizons comme la politique régionale. Et ici la Hongrie a plus de chances. La Polonaise Danuta Hubner, n’ayant pas atteint des succès majeurs dans ce dossier, a été remplacé par Pawel Samecki. La Hongrie, à condition de présenter un candidat fort, pourrait alors s’emparer de la politique régionale européenne.
La politique régionale représente un véritable enjeu pour la Hongrie, mais aussi pour l’Europe. Elle représente la deuxième plus grande dépense budgétaire de l‘UE. Il est d’autant plus important pour la Hongrie d’avoir ce portefeuille que dans les années qui suivent se négociera le nouveau Budget de 2014-2020, notamment sous la Présidence Hongroise en 2011. La Hongrie pourrait ainsi fortement soutenir la nécessité de la politique de cohésion régionale.
L’homme qui va tout changer ?
Làszlo Andor va avoir beaucoup de choses à faire, et non pas seulement pour aider les régions européennes à sortir de la crise économique, mais également pour redonner une bonne réputation à la Hongrie. Il est économiste, ayant fait ses études en Hongrie et en Angleterre. Il a habité à Londres et a travaillé dans la direction de la BERD (Banque européenne pour la reconstruction et le développement ), ce qui atteste de son professionnalisme. Mais il reste même une personnalité importante pour le Parti Socialiste en Hongrie, même s’il n’en a jamais été membre. Il contribuait plutôt en tant qu’expert sur les questions d‘emploi.
Dans son poste actuel il ne représente pas seulement la Hongrie, mais également la Croatie, la République Tchèque et la Slovaquie. Il enseigne, par ailleurs, à l’université et a déjà publié plusieurs livres et encyclopédies sur l’économie.
Le Premier Ministre voulait choisir quelqu’un qui est convenable pour plusieurs postes grâces aux compétences du candidat mais les Hongrois espèrent fortement d’avoir un portefeuille-clef, comme celui de la politique régionale.
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