« Alors, avez-vous déjà voyagé en Europe ? ». La réponse fuse presque instantanément, « Bah oui, bien sur ! », ils me regardent avec des yeux surpris d’un air de dire pour qui ce prend-il celui là ? « D’accord, d’accord, qui veut me dire dans quel endroit il est allé ? ». La plupart des élèves lèvent la main, je demande à quelqu’un au hasard, « Vas-y dis nous ! » : « A Toulouse ». Grands éclats de rire dans toute la classe « Ben quoi Toulouse c’est pas à l’étranger ? ».
Europe à l’école, une boîte à idées
Voilà une des scènes qui m’a marqué à l’occasion de ma première intervention pour le programme Europe à l’école, à laquelle j’ai participé avec le groupe des Jeunes Européens - Sciences-Po Paris. Ces deux heures passées à échanger avec ces lycéens d’un établissement professionnel de la grande banlieue Est de Paris a été un pur bonheur : des questions intéressantes, des débats, des points chauds et bien sur des rires. L’on se retrouve ensuite entre intervenants et professeurs autour de la machine à café. « Merci beaucoup pour ces deux heures, vous savez l’Europe, les élèves sont vraiment très intéressés, le problème c’est qu’ils n’ont pas souvent l’occasion de voyager. » « Vraiment, vous n’arrivez pas à faire de voyages ? », « Des voyages si un peu mais il leur faudrait des échanges, on a un mal fou à trouver des établissements partenaires. »
Cette phrase a éveillé un mois des souvenirs déjà un peu brumeux du lycée. Retour en arrière, je me souviens d’une arrivée à Gotha en plein cœur de l’Allemagne après une nuit passée dans le car. Un professeur d’allemand excédé et contenant sa colère « Plus jamais je ne vous emmène en échange, jamais, après la nuit que vous m’avez fait passé, vous ne vous rendez pas compte les efforts que cela demande ! » L’avait-on pris au sérieux ? Je ne me rappelle plus.
L’Union européenne, des objectifs linguistiques ambitieux
Quoi qu’il en soit je me suis alors vraiment décidé à enquêter au sujet des moyens mis à la disposition des établissements secondaires et écoles en Europe pour réaliser des partenariats linguistiques. L’Union européenne a en effet fait de l’apprentissage des langues un de ses dossiers clés pour la décennie à venir. Le programme mis en place actuellement est on ne peut plus ambitieux et porte le nom poétique de « Programme d’Education et de formation tout au long de la vie » (adopté en novembre 2006, Lifelong Learning Program pour les intimes).
Les objectifs ? On ne peut plus clair : permettre au citoyen européen quel que soit son âge de la maternelle à la retraite d’améliorer et de perfectionner ses possibilités linguistiques et donc d’échange avec ces concitoyens. A long terme chacun de nous devrait être capable de maîtriser deux langues en plus de celles qu’il a eu la chance de maîtriser dès son plus jeune âge. Me voilà prévenu, j’ai ressorti d’un fond de tiroir mes vieux cahiers d’allemand.
Des programmes éducatifs déjà solides
Mais alors me diriez-vous, c’est bien joli tout cela mais concrètement que fait l’Europe ? Elle supporte financièrement des projets mis en place par les écoles, collèges, lycées à travers le territoire européen. Soutien apporté dans le cadre de sous-programmes associés aux différents niveaux d’enseignement. Le premier nous le connaissons tous : qui n’a pas vu ce grand succès du cinéma français « L’auberge espagnole » ?
Le programme Erasmus, créé en 1987, a permis en 20 ans à plus d’un million et demi de jeunes étudiants de l’enseignement supérieur de passer une année sur un autre campus européen [1] . Déjà beaucoup moins connus, les programmes Leonardo Da Vinci (créé en 1995) et Comenius (1995 également). Ils sont en réalité très proches d’Erasmus mais concerne les établissements primaires et secondaires pour Comenius, les jeunes professionnels pour Leonardo.
Ces deux programmes permettent d’obtenir des financements dans le but de réaliser un projet de partenariat entre établissements européens. Pour donner un exemple, entre 2000 et 2006 environ 370000 jeunes ont bénéficié du programme Leonardo. Les programmes ne s’appliquant pas seulement aux élèves mais aussi au personnel enseignant leur donnant la possibilité de découvrir d’autres méthodes, d’autres façons d’appréhender leur métier [2]. Les résultats sont unanimes, à tous les niveaux envisagés, les élèves comme les enseignants ont été ravis.
S’inspirer du jumelage des villes pour les établissements scolaires
Ces programmes sont malheureusement peu connus et peu médiatisés, comme beaucoup de projets portés par l’Union Européenne. De plus les procédures de présentation et d’acceptation des projets pourraient être modifiées permettant ainsi de dégager pour les enseignants intéressés un gain de temps fort appréciable. Ces dernières misent énormément sur la volonté des personnes y postulant ce qui est légitime mais sans la présence d’un professeur motivé certains élèves pourraient et d’ailleurs passent aujourd’hui leur scolarité sans avoir eu une fois l’occasion d’aller à l’étranger. Dans le cadre des objectifs si ambitieux cités précédemment cela pose un véritable problème. Que faire dans ces conditions ?
Garder des moyens pour les programmes d’échange, c’est évident mais surtout faciliter et généraliser à tous les établissements ces partenariats si enrichissants. Il faut mettre les interlocuteurs en présence les uns des autres et cela, les systèmes éducatifs des pays membres peuvent le faire. Pourquoi ne pas travailler sur des programmes attribuant aux écoles, collèges, lycées des établissements jumeaux pour une période définie ? Ce système existe déjà entre les villes européennes, pourquoi ne pas le réutiliser ?
Il ne s’agit pas de dicter aux enseignants leurs projets éducatifs mais de dire aux professeurs : « Pour les cinq prochaines années nous sommes jumelées avec cette école roumaine, ces collèges suédois et italien, ce lycée letton, voilà les coordonnées de vos collègues, nous avons tel budget pour organiser des échanges, à vous de jouer. »
La mobilité entraînée par ces programmes est indispensable à la formation progressive d’une identité et d’une culture européenne, contribuant à l’enrichissement personnel de futurs citoyens européens conscients des liens toujours plus forts qui les unissent. Plus que jamais, ce jumelage semble indispensable.
1. Le 9 janvier 2009 à 12:10, par krokodilo En réponse à : Le jumelage entre établissements scolaires européens, une clé pour l’apprentissage des langues
On croirait lire un tract de l’UE, car vous ne faites que répéter leur propagande, sans aucun recul critique. Erasmus est loin d’être un grand succès, c’est même un échec par certains aspects. D’autre part, pourquoi vouloir sacraliser ainsi les langues vivantes, au point de nous obliger à les étudier de la maternelle à la maison de retraite, en tout lieu, depuis notre télé jusqu’aux affiches des bus, voire dans notre salle de bain avec la radio ! ce n’est qu’une compétence parmi beaucoup d’autres possibles, indispensable à une minorité, utile à une minorité plus grande, et inutile à la majorité des gens, qui ont plus envie de se détendre devant un bon film après la journée de boulot et une heure de métro que de se taper un film en VO, même sous-titré en illisible.
De plus, vous êtes bien naïf si vous pensez vraiment que l’UE veut favoriser l’apprentissage des langues : elle veut consolider la suprématie de l’anglais dans l’UE, et développer en plus l’apprentissage modeste d’une deuxième langue étrangère, n’importe laquelle, régionale ou pas, à n’importe quel niveau puisque ça ne servira à rien ou presque, que c’est uniquement destiné à masquer l’hégémonie de l’anglais. Détourner l’attention, c’est un vieux truc de prestidigitateur, qui marche toujours très bien !
C’est écrit entre les lignes du rapport des intellectuels sur le plurilinguisme, développer une deuxième langue étrangère, sous-entendu après l’anglais dont la suprématie n’est nullement remise en question par ce rapport, où il est donc officiellement entériné dans son « leadership » ! Il faut savoir que depuis l’entrée de la GB, la seule langue utilisée par l’UE en Asie, c’est l’anglais. L’UE est devenue un représentant de commerce de l’anglais, voilà la vérité sans fard, le reste, c’est du bla-bla électoral. C’est certes moins choquant que les guerres, la famine ou l’exploitation des enfants dans le monde, mais pourquoi ne pas dire les choses telles qu’elles sont ? En outre, comme la qualité des traductions a baissé au Parlement européen, l’ensemble des moyens du service du plurilinguisme, finances et personnel devrait plutôt être mis au service des traductions et interprétations, où il serait plus utile. Je dis que la qualité a baissé car maintenant, certaines traductions ne se font plus à partir de l’orateur original mais à partir d’une traduction déjà faite dans une langue autre, que le traducteur retraduit alors vers la sienne, ce qui inévitablement aboutit à des approximations et des erreurs.
De plus, il n’est pas nécessaire d’être mobile comme un spermatozoïde fou pour être un vrai européen, cette histoire de mobilité devient une véritable tarte à la crème : faut-il circuler dans toute la France pour être un vrai Français ?
Oui à l’UE, mais à celle de la vérité.
2. Le 10 janvier 2009 à 07:35, par Martina Latina En réponse à : Le jumelage entre établissements scolaires européens, une clé pour l’apprentissage des langues
« La vérité de l’UE », c’est justement la figure qui porta la première, puis donna, le nom d’EUROPE ; car en elle s’articulent la circulation ET la relation grâce aux deux moyens que les Phéniciens mirent au point au deuxième millénaire avant notre ère au Proche-Orient, puis en oeuvre à travers le bassin méditerranéen, donc à la disposition de tous les peuples côtoyés dans leurs courses navales et commerciales : la navigation hauturière et l’alphabet ; c’est ainsi que, d’après les historiens, naquit progressivement et que, d’après notre expérience à la fois exaltante et modeste d’« eurocitoyens », s’harmonise de proche en proche L’EUROPE. Dans les échanges scolaires réside donc toujours - plus que jamais - la clé de la formation linguistique et culturelle européenne ; reste à savoir comment les promouvoir dans une période de vaches maigres, qui est en mesure pourtant de recentrer la construction de l’Union au lieu de susciter des larmes de crocodile - ou d’effaroucher le Taurillon !
3. Le 10 janvier 2009 à 19:00, par krokodilo En réponse à : Le jumelage entre établissements scolaires européens, une clé pour l’apprentissage des langues
En fait, on peut même s’interroger sur l’utilité des voyages et séjours linguistiques scolaires. Car à l’heure d’Internet et des tableaux interactifs dans les écoles qui vont se multiplier, il sera tout à fait possible d’échanger avec des natifs depuis sa classe. A cela, on peut rajouter les radios et les télévisions qui pourraient refléter davantage la diversité européenne... A notre époque, on peut aussi penser qu’il faut tenir compte du bilan carbone, du coût et de la pollution induits par ces séjours. Il me semble que jamais aucun bilan n’a été fait sur l’apport réel de ces séjours, aussi bien sur l’éveil culturel, la satisfaction des enfants (certains considérant l’accueil d’enfants comme un business...) que sur leurs progrès en langue. Où sont les critiques et les ratages ? A moins que les échanges ne frisent les 100% de réussite et de satisfaction, un score de république bananière ? Cette unanimité m’a toujours paru suspecte, mais peut-être suis-je trop méfiant.
4. Le 10 janvier 2009 à 19:24, par Laurent Nicolas En réponse à : Le jumelage entre établissements scolaires européens, une clé pour l’apprentissage des langues
Dans mon village du Loir et Cher de 760 habitants, l’internet haut-débit arrivera en fin d’année 2009. Alors oui, on peut toujours rêver de voir des tableaux interactifs et des vidéoconférences dans les salles de cours...mais dans l’hypothèse où ça mettrait un peu de temps, on peut peut être prévoir une alternative pour découvrir nos voisins européens ? Les voyages ont fait leur preuve, depuis Rabelais au moins...certains diront depuis Ulysse.
« s’interroger sur l’utilité des voyages et des séjours linguistiques scolaires » ??? Non mais un peu de sérieux Krokodilo ! Les voyages c’est génial ! c’est en bougeant, en allant à la rencontre des autres, d’Europe ou d’ailleurs, que les préjugés tombent, qu’on apprend à se connaître et à se comprendre. C’est une argumentation tellement basique et galvaudée qu’on en oublie à quel point elle est vraie !
Evidemment ça coûte de l’argent ; oui, forcément, sur une classe de trente élèves, tous ne reviennent pas aussi enchantés de leur séjour ; tous n’ont peut être pas autant progressé en langue ; oui aussi, beaucoup d’Erasmus passent un an à sortir en boîte et à suivre des cours en anglais alors qu’ils sont en Pologne. Oui, le monde n’est pas parfait !
Mais de là à remettre en question l’utilité des voyages...
5. Le 10 janvier 2009 à 20:00, par seb En réponse à : Le jumelage entre établissements scolaires européens, une clé pour l’apprentissage des langues
L’apprentissage des langues pour discuter avec nos concitoyens ? Oui, pourquoi pas.
Pour ma part, je parle cinq langues (français, anglais, espagnol, russe, italien) et suis trilingue (les deux dernières je ne les maîtrisev pas tout a fait : j’ai dû les apprendre pour mon travail)
En revanche, je suis assez favorable à l’instauration d’une « langue commune » pour « communiquer » sans remise en cause (pour autant) de la langue nationale.
Mais cette langue « commune » ne doit pas être l’anglais, ni même le « globlish » (on ne parle pas « anglais » on baraguine l’anglais : ceux qui parlent parfaitement anglais, levez le doigt !!!!)
Pourquoi pas l’esperanto ? Ou un retour - triomphal ? - du latin (une langue « morte ») Il est évident qu’aucun citoyen ne peut accepter le rabaissement de « sa » langue.
On pourrait partir du principe que :
— l’enseignement reste dans la langue du pays
— la langue officielle du pays est la seule qui compte
En revanche...
— pour les affaires entre Nations différentes, la langue « commune » utilisée serait l’esperanto (avec au départ (ou même par la suite, sur demande), pour « rassurer » la mise à disposition d’une traduction dans la langue nationale
— pour la diplomatie, l’esperanto : les sites nationaux se chargeraient de traduire les discours pour les citoyens
— pour les professionnels du tourisme, la langue « commune » serait l’esperanto pour recevoir les touristes (pas d’obligation de parler la langue, pour tous les membres d’un hotel ou d’un restaurant...Mais par ex le réceptionniste ou bien encore le patron de l’établissement pourraient obtenir une prime, ou bien un avantage quelconque, un label par ex : « ici on parle esperanto »...Et voilà tous les touristes qui débarquent !!!!
On a bien inventé un language commun informatique...On doit pouvoir faire de même pour « communiquer » sans renier notre identité !!!
L’idée est pas mal, sinon, du jumelage. Peut être qu’on pourrait convaincre les maires, lorsqu’il « jumelle » leur ville à une autre, d’établir à ce moment là les partenariats entre les écoles de la commune ?
6. Le 10 janvier 2009 à 22:09, par krokodilo En réponse à : Le jumelage entre établissements scolaires européens, une clé pour l’apprentissage des langues
Doucement ! Mon commentaire concernait les voyages et séjours linguistiques scolaires, mais je n’ai jamais nié l’utilité des voyages en général pour ceux qui en ont le goût.
Les jeunes motivés n’ont pas attendu les subventions à fonds perdus des conseils généraux pour voyager, aller découvrir l’autre dans son altérité, par exemple l’été à l’adolescence en allant faire la plonge à Londres, ou faire la nounou en s’attirant des regards lubriques, animer des touristes fatigués dans un club de vacances, bref, plein de choses utiles. Mais je maintiens qu’aucun bilan n’existe des séjours scolaires, en dehors du dogme sacro-saint de la découverte de l’autre, et que les déconvenues sont vite passées sous silence.
Cet article apporte le dogme sans aucune nuance, j’apporte la contradiction !
7. Le 11 janvier 2009 à 07:19, par Martina Latina En réponse à : Le jumelage entre établissements scolaires européens, une clé pour l’apprentissage des langues
Pour nourrir notre débat lancé avant-hier, j’ai rencontré quelques élèves du premier cycle et du second ; ils sont unanimes : ces échanges linguistiques sont tout simplement indispensables, irremplaçables pour entrer dans un autre mode de vie, parler la langue étrangère d’une manière de plus en plus fluide, nouer des amitiés fructueuses et fidèles, bref pour construire l’Europe dès l’adolescence - pour de bon et pour longtemps. Ils en redemandent : à l’Education nationale de favoriser l’organisation toujours lourde de ces échanges pourtant vitaux comme on le voit, mais surtout de promouvoir l’enseignement des langues d’une façon digne de l’Europe, de son aventure constitutive comme de son ouverture évolutive !
8. Le 11 janvier 2009 à 20:50, par krokodilo En réponse à : Le jumelage entre établissements scolaires européens, une clé pour l’apprentissage des langues
Martina Latina, quelques élèves unanimes (combien ?), la valeur statistique et scientifique comme preuve est proche de zéro ! Ils seraient d’aileurs également enthousiastes si on les interrogeait après un stage de montagne, de plongée, de danse, ou de plein de choses, c’est l’âge des découvertes.
« parler la langue étrangère d’une manière de plus en plus fluide, » Y a-t-il eu une évaluation du niveau avant et après, sur l’échelle CECRL ? Non, bien sûr, car il n’existe pas une seule étude scientifique du niveau en langues étrangères dans les différents pays et par catégorie socio-professionnelle... On ne débat qu’en se basant sur des convictions - disons même des dogmes - et sur les sondages d’Eurobaromètre à qui on fait dire ce qu’on veut.
Au final, si je vous suis bien, les voyages scolaires et séjours linguistiques scolaires sont surtout utiles pour construire l’Europe. Je pense au contraire que le peu de culture que les jeunes ou moins jeunes ont, le peu de choses que nosus avons des autres nous vient de la traduction ,de la télévision (Arte, chansons), pas d’une semaine passée à picoler entre français, ou à beugler dans un car de voyage. Certains lecteurs ont peut-être fait au moins un voyage organisé : que reste-t-il des commentaires du guide, de la visite de musées à marche forcée ? Pour découvrir une culture, une langue ou un pays, i l faut beaucoup plus qu’une semaine, il faut beaucoup de temps et de la motivation. Je ne dis pas que ces séjours et voyages n’apportent rien, mais une semaine étant insuffisante, pourquoi pas deux, trois, un mois, six mois, où est la limite ? Doit-on financer des séjours d’un mois aux States à chaque élève ?
Et pourquoi uniquement la GB ? Donc mettons un mois par an et par élève en GB, plus un mois en Allemagne, en Pologne, en Italie, en Espagne, Slovaquie, etc. pourquoi ne pas découvrir toute l’Europe ? D’ailleurs, ce serait possible en faisant cours dans les bus ! 27 pays, 27 semaines de voyage !
9. Le 11 janvier 2009 à 21:34, par Aurélien CARON En réponse à : Le jumelage entre établissements scolaires européens, une clé pour l’apprentissage des langues
Bonjour krokodilo,
d’abord je te remercie pour ta réaction. L’objectif de cet article, qui est d’ailleurs celui de l’ensemble des travaux que tu pourras lire sur le magazine n’est pas du tout comme j’ai eu la surprise de le lire d’établir des dogmes. Nous ne sommes pas une secte. Il est au contraire d’informer les différentes personnes intéressées par les questions tournant autour de l’Union Européenne. J’ai d’abord voulu en écrivant ce texte susciter le débat et faire réfléchir autour des idées de mobilité dans un cadre scolaire à travers les Etats membres. C’est pour cette raison que toute discussion est le bienvenu même si je ne partage absolument pas ta façon de voir les choses.
Je commencerai par te dire que ta critique concernant Erasmus est très abstraite, tu prétends et proclames haut et fort que ce projet ne marche pas, as-tu un chiffre, une idée, des exemples pour appuyer ta remarque ? En tout cas je ne crois pas avoir pu les lire, cela m’aurait pourtant beaucoup intéressé. Erasmus est un projet pilote au sein de l’enseignement supérieur, une immense majorité des participants en ressort absolument ravi et transformé. Il te donne la chance de pouvoir découvrir de nouveaux horizons au moment de ta formation, lorsque tu arrives dans le monde professionnel, contraintes aidant, les occasions sont malheureusement plus rares. Imagine qu’il y a seulement 20 ans, l’Europe était encore coupée en deux, peut être que la découverte des pays baltes ne t’intéresse pas mais dis-toi que les jeunes lituaniens sont absolument ravis de découvrir la France.
Je te rejoins malgré tout sur un point que tu as soulevé et qui me paraît important, la question de l’anglais. Oui, tu as raison lorsque tu dis que l’anglais est la langue la plus enseignée en Europe. Mais est-ce vraiment la faute de l’Union Européenne ? Si la France avait triomphé de la guerre de 7 ans au XVIIIèmesiècle et n’avait pas perdu la plupart de ses colonies en Amérique du Nord, l’Europe apprendrait peut être aujourd’hui majoritairement notre langue. Si l’Allemagne s’était unifiée plus rapidement, elle aurait alors pu se consacrer plus vite à la colonisation de territoires à travers le monde et dans ce cas on nous enseignerait en piorité l’allemand. Beaucoup de « si » me diras-tu et tu auras raison. Mais c’est l’Histoire, le temps et les évènements qui ont poussé l’anglais sur le devant de la scène et qui ont fait aujourd’hui de lui la langue de communication la plus utilisée. L’Union Européenne prend cette donnée comme un facteur, elle ne peut pas refaire l’Histoire et c’est au contraire tout à son honneur de donner à ses citoyens la possibilité de communiquer avec la plus grande facilité partout dans le monde. Aujourd’hui l’anglais est incontournable, on peut le regretter, râler contre Louis XV et nos ancêtres, c’est comme cela.
Mais cela ne veut pas dire qu’il faut déconsidérer et ignorer les autres langues qui ont toutes leurs particularités et leur beauté, personnelement j’adore l’italien et le grec. C’est une des grandes questions que l’Europe est ammenée à résoudre : comment respecter notre devise « unis dans la diversité » sans quel’« unis » (par un exemple une langue unique), ne prenne le pas sur le « diversité » (les 25 autres langues de notre Union). En prenant cet objectif courageux : tenter d’apporter à tous la maîtrise de 3 langues, tu ne peux tout de même pas dire que l’Europe se consacre exclusivement à l’anglais. Même en admettant que l’écolier choisisse d’étudier l’English en plus de sa langue maternelle, on lui imposera l’apprentissage d’une troisième langue selon ses goûts. Il y a tout de même une volonté de se diversifier tu ne trouves pas ?
Pour finir je ne comprends absolument pas la fin de ta critique, « on a pas besoin de voyager en France pour être un vrai français. » Non c’est vrai et tu peux parfaitement rester chez toi toute ta vie si cela te fait plaisir, tu seras aussi un vrai français, mais tu manqueras sans doute des expériences extraordinnaires. L’Europe ne t’oblige pas à partir (on ne vit pas ans une dictature), elle te donne les moyens et la chance de le faire. De plus, je ne vois pas non plus pourquoi tu discrédites à ce point les voyages scolaires. Les élèves en gardent des souvenirs excelents, c’est au contraire dès le plus jeune âge que l’on suscite la curiosité et l’envie d’apprendre, d’échanger. Peu de familles ont les moyens d’envoyer leurs enfants à l’étranger, ou même de voyager pendant les vacances. Les plus démunis n’auront peut être que l’école pour leur permettre de s’évader et de voir autre chose. Quoi de plus agréable pour un adolescent que d’aller écouter de la cornemuse en Ecosse, admirer les tableaux de Boticelli à Rome, écouter de la musique techno à Berlin, visiter les merveilleux châteaux des pays baltes, découvrir les vestiges de la Grèce antique. Je crois au contraire que l’école doit bien sur apporter des connaissances mais aussi et surtout des valeurs. Parmi ces valeurs, il y a le respect de la tolérance et de l’autre, les voyages y contribuent grandement, et puis ne dis-t-on pas fort justement que « les voyages forment la jeunesse. »
Merci encore pour ta « contradiction » krokodilo, à bientôt.
10. Le 12 janvier 2009 à 06:41, par Martina Latina En réponse à : Le jumelage entre établissements scolaires européens, une clé pour l’apprentissage des langues
Mon pseudonyme m’obligerait à revenir sur ces propos moins paradoxaux que révolutionnaires, surtout venant d’une personne qui maîtrise autant de langues vivantes et après m’être entretenue avec un jeune actif (non latiniste) qui prône aussi l’usage du latin comme langue internationale dans le cadre européen ! Comme vous le savez sans doute, la France peine plus que d’autres pays européens à enseigner le latin comme le méritent ses élèves et la richesse de cette langue ; mais je la crois capable de susciter, puis d’entretenir, chez les collégiens, les étudiants, spécialement chez les lycéens, une ouverture souple et durable à toutes les langues issues comme elle de l’indo-européen ; or c’est un autre facteur d’unité pour l’Europe, plus fédérateur encore que son nom proche-oriental ou l’apport phénicien fondamental à la circulation et à la relation des hommes, que cette parenté linguistique largement partagée depuis l’éclosion des peuples qui la forment. Soutenons donc ensemble l’enseignement du latin et du grec comme langues certes anciennes, mais surtout immortelles et vitales !
11. Le 12 janvier 2009 à 11:05, par krokodilo En réponse à : Le jumelage entre établissements scolaires européens, une clé pour l’apprentissage des langues
A . Caron, Par dogme, je ne faisais pas du tout référence aux sectes, mais aux sciences humaines comme la pédagogie, qui peuvent difficilement expérimenter et prouver à l’instar d’autres disciplines, ce qui fait que l’argument d’autorité (ce qu’a écrit telle ou telle éminence) y est très fréquent. En l’espèce, c’est l’UE qui a renforcé le dogme de l’apprentissage des langues de la maternelle à la tombe !
Concernant Erasmus et ma (modeste) accusation d’échec relatif, le hasard fait que j’ai un article aujourd’hui dans Agora Vox http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=49805 Il ne contient pas de chiffres, mais des extraits de divers journaux confirmant le relatif insuccès.
« Oui, tu as raison lorsque tu dis que l’anglais est la langue la plus enseignée en Europe. Mais est-ce vraiment la faute de l’Union Européenne ? Si la France avait triomphé de la guerre de 7 ans au XVIIIèmesiècle et n’avait pas perdu la plupart de ses colonies en Amérique du Nord, l’Europe apprendrait peut être aujourd’hui majoritairement notre langue. »
C’est oublier qu’avant l’entrée de la GB dans l’UE, le couple franco-allemand était au devant de la scène, et ces langues étaient bien plus présentes au quotidien de l’UE. De plus, aucune réflexion ni aucun débat n’a eu lieu au sujet de l’équité linguistique et de la suprématie de l’anglais. Même le rapport du groupe d’intellectuels sur le plurilinguisme a entériné l’anglais entre les lignes (en recommandant seulement le développement d’une 2e langue étrangère. Dans ses relations extérieures, depuis des années l’UE ne soutient que l’anglais (cf toute l’Asie), donnant ainsi au monde l’image d’une UE exclusivement anglophone. D’autres solutions étaient et sont toujours possibles, et pas seulement l’espéranto qui me paraît de loin la meilleure option : par exemple, le français ou l’allemand pourraient être la langue choisie par tout le ferroviaire européen, puisque les meilleurs trains sont fabriqués par ces pays, pourtant ce sera l’anglais (cf. les sites ou googler ERMTS).
Dire que c’est naturel est assez naïf, et si ça l’est vraiment, pourquoi cache-t-on à ce point aux gens que l’UE sera –est déjà- monolingue anglophone dans quasiment toutes les coopérations professionnelles ? Seul le Parlement usera (très modestement) du plurilinguisme.
Je voulais dire qu’un Français qui connaît seulement une partie de la France, qui n’a pas visité l’ensemble des régions, et c’est le cas de beaucoup, je pense, est un vrai Français. De même, je trouve que l’UE abuse de cet appel à la mobilité incessante, car la découverte de l’autre n’est qu’un prétexte culturel, la vraie raison de ce culte de la mobilité, c’est de favoriser la mobilité des travailleurs, c’est écrit en toutes lettres dans divers rapports. Le culturel n’est que l’alibi de l’économique ! Navré si ma vision est moins « glamour ».
12. Le 12 janvier 2009 à 11:09, par krokodilo En réponse à : Le jumelage entre établissements scolaires européens, une clé pour l’apprentissage des langues
Non, le latin et le grec ancien ne sont pas vitaux, tout simplement parce que des tas de gens n’en parlent pas un mot, et ils sont pourtant vivants ! Cela n’enlève rien à leurs qualités. Pourquoi ne pas parler plutôt de liberté, de la liberté de choisir sa ou ses langues étrangères, qu’elles soient vivantes ou mortes ? Pourquoi penser toujours en soutien ? Voire en obligation comme en France, Italie, et bien d’autres (anglais au primaire sans choix, sauf rares exceptions).
13. Le 13 janvier 2009 à 07:20, par Martina Latina En réponse à : Le jumelage entre établissements scolaires européens, une clé pour l’apprentissage des langues
Krokodilo, il s’agit de recourir au soutien et au socle de toutes nos langues et LIBERTES offerts, aussi généreusement que fidèlement, par le latin et le grec : reprendre pied dans ces écrits et dans cette culture n’est ni une morbide régression ni un retour mortel à la tradition ; car ils sont tout simplement vivants parce qu’ils continuent de nourrir nos langues vivantes, nos pensées LIBRES, et notre dialogue qui se doit d’être toujours plus constructif, n’est-ce pas ?
14. Le 29 janvier 2009 à 23:36, par laila En réponse à : Le jumelage entre établissements scolaires européens, une clé pour l’apprentissage des langues
bonjour. Je souhaite simplement dire que meme si tout ca semble quelque peu idealiste,c’est encore tres important que des etudiants comme aurelien caron s’interessent à partager leurs connaissances et leurs soif d’une Europe qui marche !
15. Le 23 mai 2009 à 23:24, par safa En réponse à : Le jumelage entre établissements scolaires européens, une clé pour l’apprentissage des langues
BONSOIR je recherche un jumelage ou correspondance pour une ecole privée au MAROC MERCI safato2008 chez hotmail.fr
16. Le 24 février 2010 à 10:48, par Rainbow En réponse à : Le jumelage entre établissements scolaires européens, une clé pour l’apprentissage des langues
Bonjour. Je suis Malagasy et j’habite bien évidemment à Madagascar.J’étais à la recherche d’un ou plusieurs écoles qui veulent se jumeller avec notre Lycée ou je travail comme consultant et prof d’anglais à la fois.J’avoue que votre conversation en ligne ma beaucoup interêsser surtout sur le plan des ressources humaines et relation internationale.Chez nous on dis souvent que le voyage forme la jeunesse et tout le monde y crois.Il y a 2ans,3parmis les 3000 étudiants de notre Lycée ont pu visité Norway car notre école est jumellé avec.Pour un Malagasy mon ami,voyager dans un autre pays...voir leur sourire,serrer leurs mains,partager leur culture,sentir le soufle du vent étranger,même le simple fait de prendre l’avion que ce soit pour un voyage de 30mn,1h,2jrs,une sémaine ou bien 1 mois,je t’en conjure que ces étudiants là t’en sauraient reconnaissant tout au long de leur courte miserable vie.Le seul dommage que les norvegiens n’ont pas pu nous aider d’avantage car on a beaucoup trop d’étudiants.L’ami,tu dois savoir que Madagascar est une île remplie des gens très pacifique,souriante,sociable et qui ont appris à voir d’abord les bons côtés des choses et puis à faire des critiques constructivent.En ce qui me concerne mon ami,j’en conviens volontiers que dans plusieurs pays du monde,le jumelage est un moyen pour gagner plus d’argent mais comme dit le proverbe« la charité bien ordonné commence toujours par soi-même »,est-tu d’accord ?Par concequant,je t’en supplie mon ami,essaye de voir les choses d’un autre angle et tu verras que malgre tout ce qu’on dit et ce qu’on voit,la vie est toujours belle et vaut le peine d’être admirer.S’il te plaît l’ami,aider moi à trouver une école pour jumelage car nos jeunes freres et soeurs ont en a vraiment besoin.Voila mon e-mail:avanarainbow chez hotmail.com Merci,Aurevoir et à bientôt !!
17. Le 24 février 2016 à 11:55, par Diop En réponse à : Le jumelage entre établissements scolaires européens, une clé pour l’apprentissage des langues
Bjr mon nom est madame diodio diop sow responsable financier et chargée de la communication a l’école Ibrahim ans à l’homme Rufisque département de Dakar/Sénégal. Je suis a la recherche de partenariat pour un jumelage interscolaire
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