Les Jeunes Radicaux de Gauche souhaitent un saut fédéraliste pour l’Europe

, par Sélim-Alexandre Arrad

Les Jeunes Radicaux de Gauche souhaitent un saut fédéraliste pour l'Europe
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Le Taurillon donne la parole aux Jeunes Radicaux de Gauche (JRG). Ils appellent le Président Hollande et les dirigeants européens à entrer dans l’Histoire : oui au saut fédéraliste !

Nombre de nos compatriotes européens ont été attentifs à la vision positive de l’Europe que le Président de la République, François Hollande, a développé dans les colonnes de six grands journaux européens, dont Le Monde et Südeutsche Zeitung. Alors que tout semblait les opposer lors de leur première rencontre avec la chancelière Merkel, le couple franco-allemand perdure. Toutefois, il serait une erreur de limiter les enjeux de notre continent à ce seul tandem et force est de constater que la question fédérale est encore trop peu présente dans les discours.

L’Union européenne, qualifiée intellectuellement « d’entité sui generis », s’est progressivement dotée d’un Parlement et d’un exécutif, d’une Banque centrale et d’une monnaie commune. Pour autant, l’ensemble manque de cohérence et de représentativité. Nous savons tous aujourd’hui que la crise à laquelle nous continuons de faire face avec trop de lenteur provient notamment de ce problème d’intégration et de solidarité qu’il incombe aux dirigeants politiques de sortir de cette tiédeur ambiante et de résoudre avec tous les citoyens européens.

À cette maison commune, il fait défaut la cohésion. Un manque de cohésion économique certes, mais plus encore en matière sociale et politique. Pour les Jeunes Radicaux de Gauche (JRG), Europe politique et Europe sociale ne doivent pas être opposées l’une à l’autre. Nous avons commencé à construire l’Europe, dans les années 1950, dans une contradiction stérile entre d’une part l’économie et l’énergie et d’autre part le politique et le social. Nous voyons aujourd’hui les limites de cette contradiction, nonobstant les apports des traités de Maastricht et de Lisbonne. L’urgence est de mettre fin à la seule coopération intergouvernementale pour la gestion de notre monnaie unique.

L’idée de gouvernance budgétaire et monétaire ne va pas sans une Europe dotée de ses propres leviers financiers afin d’assurer son indépendance. Nous parlons là de l’impôt européen que nous appelons de nos vœux. Saluons une première ébauche de celui-ci, par l’apparition d’une taxe sur les transactions financières en cours dans plusieurs pays majeurs. Outre ce dispositif, nous sommes favorables à la création d’une taxe sociale et environnementale aux frontières européennes.

Jusqu’à fin 2013, après avoir travaillé à cette meilleure cohésion économique, notamment à travers une Union bancaire effective, la concrétisation du pacte de croissance, un budget digne de ce nom, il nous faudra mettre en place l’Europe politique et sociale.

Nous devons continuer à militer en faveur de plusieurs changements institutionnels comme notamment l’élection au suffrage universel direct de la Présidence de l’UE ou celle de la Présidence de la Commission issue comme élue des eurodéputés.

En outre, l’apparition d’un bicaméralisme parlementaire permettrait, à notre sens, d’opérer une synthèse démocratique préservant les souverainetés étatiques, tout en préparant l’émergence de l’esprit de nation européenne.

Ce bicaméralisme comprendrait d’une part, une chambre haute (en suppression du Conseil de l’UE) composée des représentants élus à part égale dans chaque état et située à Bruxelles. D’autre part, d’une chambre basse, située à Strasbourg, dont le nombre de sièges serait proportionnel aux populations de chaque territoire, mais avec un scrutin à l’échelle européenne.

Ainsi seraient réglées les questions stériles des lieux, de la légitimité du politique et de sa responsabilité devant les citoyens, tout en impliquant le rapprochement des formations politiques à l’échelle continentale.

Les prochaines élections européennes doivent poser la question de la création d’une assemblée constituante, sans être dévoyées et laissées, en vertu des traités, aux seuls représentants des États et des institutions européennes. Face au péril nationaliste, il ne faut pas céder à la facilité des discours de la défiance européenne. Au contraire, réaffirmons notre destin commun en dotant l’Europe des véritables outils de représentation, de transparence des institutions et de participation des citoyens. Cette nécessaire intégration passe par le dépassement du couple franco-allemand, qui ne doit pas être l’un des seuls moteur de l’Europe.

Si, comme le disait le Radical Pierre Mendès-France, « gouverner c’est prévoir », nous plaçons nos espoirs et nos attentes dans le courage politique et l’intelligence collective de nos chefs de file politique. Par l’intermédiaire du Président Hollande, nous devons aller vers plus de solidarité et placer le destin commun des peuples européens au-dessus des échéances et intérêts partisans. Car si « l’Europe est notre vision, la jeunesse est notre avenir ».

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