Parlement européen

Martine Roure : « Je ne conçois pas l’avenir de notre société sans l’Europe »

La vice-présidente du Parlement européen répond au Taurillon

, par Fabien Cazenave

Martine Roure : « Je ne conçois pas l'avenir de notre société sans l'Europe »

Martine Roure vient d’être élue au poste de vice-présidente du Parlement européen (en remplacement de Pierre Moscovici élu député national en France). Très disponible, elle a tout de suite acceptée avec plaisir de répondre à un média eurocitoyen tel que le Taurillon. Voici ces réponses.

Le Taurillon : Pourriez-vous nous présenter votre parcours personnel ?

Martine Roure : Je suis entrée en politique après avoir milité dans de nombreuses associations. J’ai compris que pour voir changer les choses, il s’agissait d’un passage obligé, il fallait s’engager auprès de ceux et avec ceux qui ont reçu mandat de nos concitoyens pour réformer la société.

Parallèlement à cet engagement, j’ai aussi eu une vie professionnelle qui m’a comblée puisque j’étais professeur et j’ai terminé avant mon premier mandat de députée comme principale de collège à Lyon.

Le Taurillon : Pourriez-vous nous expliquer votre rôle au Parlement européen et quels sont les grands dossiers qui vont arriver dans les prochains mois ?

Martine Roure : Je suis désormais vice-présidente du Parlement européen depuis le mois de juillet. Je suis en charge des relations avec les parlements nationaux. J’ai passé le relais à un autre député pour mon ancienne fonction de coordinatrice que j’ai vraiment beaucoup appréciée.

Il s’agit pour moi d’une nouvelle fonction qui m’a été confiée par mes collègues et qui va me permettre d’être, encore et toujours, au service de l’Europe. Les dossiers ne manquent pas, qu’ils s’agisse de la future CIG et du nouveau traité constitutionnel ; de la réforme de la PAC ou de l’asile et l’immigration.

Le Taurillon : Dans votre discours « une Europe de l’espoir pour des citoyens confiants », vous dites que « les citoyens ne se contentent pas d’un marché intérieur » pour l’Union européenne. Ne pensez-vous pas qu’il faudrait aller beaucoup plus loin en terme d’institutions politiques que ce que nous prépare le futur « traité réformateur » ?

Le TCE est enterré, donc ne pleurons pas sur ses cendres

Martine Roure : Je suis profondément européenne. Je ne conçois pas l’avenir de notre société sans l’Europe. Nous devons, au quotidien, penser Europe. Le grand marché a été une étape nécessaire, mais désormais, il doit s’accompagner d’une Europe structurée politiquement, humaniste, sociale, c’est pour tout cela que j’étais favorable au traité constitutionnel, il est enterré, donc ne pleurons pas sur ses cendres, en revanche, je vais suivre de très près le nouveau traité qui devrait nous permettre de fonctionner à 27, en respectant et développant les valeurs qui me sont chères.

Le Taurillon : Les médias parlent très peu des travaux du Parlement européen ou des différences de point de vue entre PSE, PPE, ALDE, Verts… Comment aider les citoyens à s’approprier le débat à un niveau européen ?

Martine Roure : Les médias commencent à parler de l’Union un peu plus, et je m’en félicite. Cependant, il demeure des aberrations comme, par exemple, lorsque je vois à la télévision un reportage de « notre envoyé spécial à Strasbourg ou Bruxelles », c’est comme si une chaine française avait un envoyé spécial à Paris… La loi française se fait à Strasbourg et Bruxelles… on n’a pas un envoyé spécial, on a des locaux permanents, des services, etc.

Quant au citoyen, je constate un changement complet de comportement et je vous citerai deux exemples, j’ai fait deux campagnes électorales pour les élections européennes. En 1999, il fallait expliquer beaucoup de chose à nos concitoyens, « quel était le rôle du Parlement, du député… » ; en 2004, les français posaient des questions extrêmement précises comme par exemple « vous avez voté tel texte, pourquoi telle directive nous propose telle ou telle chose... »

Quant au deuxième exemple, je me remémore la campagne pour le référendum constitutionnel et le besoin de parler d’Europe, dans tous les villages, des débats étaient organisés partout et ils étaient de très grande qualité. Donc je suis plutôt confiante pour nos concitoyens, l’Europe désormais, ils connaissent.

Biographie de Martine Roure :

Martine Roure est née le 28 septembre 1948 à Lyon 3e, elle est mariée et a un enfant né en 1972. Elle a complété sa formation littéraire par des études de psychologie et une maitrise de sciences de l’éducation. Professeur certifiée de lettres modernes, elle a réussi le concours de chef d’établissement et a été ensuite nommée personnel de direction d’un collège situé en ZEP jusqu’en 1999.

Son engagement politique est ancien, elle entre au Parti socialiste en 1982, dès 1988 elle se présente aux élections législatives contre Raymond Barre, elle sera la même année candidate aux cantonales dans le 11e canton de Lyon.

En 1989 elle sera tête de liste aux municipales sur la liste de gauche et sera élue. Elle deviendra également conseillère communautaire et sera vice-présidente du groupe socialiste. Elle démissionnera de ce poste en 1999 pour ne pas cumuler avec ses nouvelles fonctions électives au Parlement européen. Elle s’est longtemps occupée à la Ville de Lyon des dossiers relatifs à l’éducation et à l’enfance. Parallèlement au travail de dossiers, Martine Roure est une militante de terrain et ne conçoit la politique qu’au contact direct des habitants. Elle sera de nouveau tête de liste aux municipales dans le 3e arrondissement en 1995 et sera reconduite dans son mandat.

En 1999, elle est élue députée européenne, elle choisit alors de s’impliquer plus spécialement dans deux Commissions : la Commission des Libertés publiques et la Commission Éducation-Culture-Sports-Médias. Elle devient membre du bureau du Parti des socialistes européens. Elle a été élue présidente de l’Intergroupe ATD Quart Monde en 2000, elle est encore actuellement vice-présidente de cet intergroupe et elle est également vice-présidente de l’intergroupe « Protection et conservation des animaux » depuis 1999.

En 2001 , tête de liste dans le 3e arrondissement, elle est élue adjointe au maire de Lyon déléguée aux Affaires sociales jusqu’en 2004 et depuis cette date, déléguée aux relations avec les institutions européennes. En 2004, deuxième de liste derrière Michel Rocard, elle est réélue au Parlement européen. Membre de la commission des Libertés civiles, de la Justice et des Affaires intérieures, elle est élue coordonnatrice et porte parole du groupe PSE, et vice-présidente de la commission interparlementaire des relations avec la Chine.

Elle est actuellement, vice-présidente du Parlement européen en charge des relations entre le Parlement européen et les Parlements nationaux.

Illustration :
 photographie de Martine Roure (merci à son équipe).
 photographie du Parlement européen , source : Parlement européen.

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