Si cette chronique parle d’Union d’un élan plutôt optimiste, elle s’attache également à évoquer trop rarement l’Europe. Un certain eurocentrisme n’ignore pas toutefois les échelons de gouvernance qui l’encadrent, le global, le national. La France dans le monde, la France et l’UE, l’UE et la France dans le monde…
On a beau retourner ces termes, les réfléchir, on est contraint d’admettre qu’il existe une interdépendance contrainte de ces niveaux pris dans leur notion de glocalité. De là, comment articuler en donnant sens quand on nous parle chaque jour du récit de notre identité nationale ? Comment ne pas inclure dans cette histoire l’Europe et pourquoi ne pas donner à penser que la France fait partie d’un tout européen incarnant une « nation des nations » ?
Le politique, brillant s’il en est, ne se saisit pas de l’idée qui aiderait chaque citoyen à s’imaginer dans une nation un espace plus vaste que celui de Renan, un héritage national où les clivages ne s’apaisent pas et où il faut entamer un processus de décomplexion pour trouver son appartenance dans l’hémicycle. Au sein d’un jeu politique où le national compte. L’exemple est clair. Qui, du NPA à l’UMP, fera entrer l’Europe comme critère de choix, comme point de débat, lors des élections régionales ? N’y comptez même pas.
Et si notre quête d’identité se trouvait pourtant dans la diversité tant décriée formatrice d’unité ? Tiens, « l’unité dans la diversité« , est bien le projet pour les peuples d’Europe. N’est-il pas temps qu’on leur raconte l’histoire ou qu’ils l’écrivent et que l’Europe fonde son nouveau « mythe constitutif » (Sloterdijk). Non, mon identité ne peut plus être uniquement nationale, elle se définit comme sans doute comme « post-nationale » et elle s’inscrit dans un ensemble fait de symboles et d’une histoire, d’un projet et d’une narration qui déterminent mon appartenance, à moi, citoyen qui n’ait vécu que la paix.
Mais en quoi consiste cette identité ? « Existe-t-il des expériences, des traditions, et des acquis communs qui fondent chez tout citoyen la conscience d’un destin politique dont nous ayons fait l’épreuve commune et que nous pourrions à l’avenir façonner en commun ? » demande Habermas.
Une identité commune, déjà identifiable en filigranes, servirait évidemment au renforcement d’une Europe politiquement forte. Elle contribuerait en outre à l’élaboration et surtout à la reconnaissance de solidarités citoyennes de fait. Rappelez vous, "l’Europe ne se fera pas sans les hommes" …
1. Le 11 février 2010 à 06:38, par Martina Latina En réponse à : Mon identité n’est pas nationale
Nous le savons, l’identité est liée au nom, et le nôtre est EUROPE, c’est-à-dire « Vaste-Vue » :
il résume dans un éclair les lentes métamorphoses antiques et lance en avant le mouvement communautaire
porté à travers vents et marées, guerres et traités, par la figure phénicienne, aussi jeune que tutélaire, d’EUROPE, sur son improbable TAURILLON, vers un horizon toujours en devenir, sans cesse incontournable, de démocratie, de justice et de paix. Notre identité est bien le refus de l’identique et l’adhésion sans fin consolidée à l’Union dans la diversité.
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