Biélorussie

Paris-Minsk.org : « Les Biélorusses vivent seuls contre tous »

Le Taurillon se mobilise pour dénoncer la dernière dictature d’Europe

, par Fabien Cazenave

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Paris-Minsk.org : « Les Biélorusses vivent seuls contre tous »

A l’occasion de la grande mobilisation des Jeunes Européens dans toute l’Europe pour demander la démocratie en Biélorussie, le Taurillon ouvre ses colonnes à Jérôme Buchler de Paris-Minsk.org, site qui se bat pour dénoncer les injustices de la dictature du Président Loukachenko.

Taurillon : Comment cela se passe-t-il en Biélorussie depuis l’élection présidentielle de l’année dernière ?

Jérôme Buchler pour l’association Paris-Minsk : Quelques semaines seulement après le dernier scrutin présidentiel en Biélorussie, la pression internationale - essentiellement médiatique - est retombée comme un soufflet. Il ne faut pas sous-estimer l’impact direct de ce relâchement d’attention sur la manière dont Minsk traite ses dissidents et en première ligne, les militants de l’opposition politique, qui ont très vite du réapprendre à composer avec les intimidations administratives de toutes sortes et les allers retours en prison.

Dans le même temps, le pays a également du se résoudre à faire le dos rond face à la grande Russie, notamment sous la pression inhérente aux négociations sur le prix du gaz russe.

Ces évènements participent au renforcement du climat de méfiance, qui domine désormais très largement. Les biélorusses vivent seuls contre tous. C’est du moins le sentiment que le gouvernement s’efforce de maintenir.

Taurillon : Comment essayez-vous d’agir pour permettre d’amener la démocratie en Biélorussie ?

Jérôme Buchler : L’Histoire se plaît à nous rappeler que la révolution s’exporte mal. A Paris-Minsk, on se garde bien de dire aux biélorusses pour qui voter et personnellement, j’ai bien du mal à situer l’emplacement exact de la frontière entre une démocratie et une dictature. Ce qui nous scandalise, ce sont ces manquements graves et chroniques aux droits les plus fondamentaux en Biélorussie, où des actes aussi naturels que se déplacer, donner son opinion dans un journal, avoir accès à une information libre ou encore entreprendre ne sont toujours pas des acquis.

Nous essayons donc de donner de l’écho à l’international à des évènements déjà peu publicisés en Biélorussie. La tâche est rude et nous ne cachons pas que nous avons beaucoup de mal à nouer de nouveaux contacts sur place. La peur est omniprésente. Malgré tout, des gens admirables nous rejoignent, et nous mettons un point d’honneur à ce que cette collaboration ne les mette pas en danger dans leur pays.

Enfin nous restons persuadés qu’il faut encourager de toutes nos forces les initiatives culturelles. Ces projets lancent les ponts les plus solides entre l’Europe et la Biélorussie, car ils se basent sur l’humain. Le festival « BelProjet » en est une belle illustration.

Taurillon : Que pensez-vous de l’action des Jeunes Européens dans toute l’Europe « Laissons parler les Biélorusses » ?

Jérôme Buchler : Les Jeunes Européens ont toutes les raisons de se sentir concernés par ce qu’il se passe en Biélorussie aujourd’hui. Le projet auquel vous faite allusion a attiré toute notre attention, et nous avons encouragé nos membres à y prendre part !

Taurillon : L’Union européenne n’a pas pour le moment de diplomatie commune. Est-ce qu’une Europe plus unie qu’elle ne l’est actuellement pourrait faire mieux pression sur le pouvoir en place ?

Jérôme Buchler : On note un regain d’intérêt de l’Union Européenne vis-à-vis du dossier biélorusse depuis quelques années, au moins à travers la multiplication des communiqués de presse officiels et le soutien affiché aux grandes personnalités de l’opposition politique. Cela est malheureusement insuffisant. Il faut plus de concret, il faut plus de projets qui s’adressent au peuple biélorussien lui-même. Il faut des signaux forts. Ne donnons pas du crédit aux arguments d’Alexandre Loukachenko, n’isolons pas d’avantage les biélorussiens. Sur la ligne diplomatique enfin, on est effectivement en droit d’attendre de l’Union Européenne une voix plus forte, plus unie.

Créée en 2003, l’association Paris-Minsk a pour but de renforcer les liens entre la France et la Biélorussie. Ses membres sont biélorusses, polonais, hongrois, français... ils participent librement - à hauteur de leur temps libre - au travail rédactionnel, et veillent à fournir un regard critique sur l’actualité biélorusse, notamment sur les aspects relatifs au respect des droits fondamentaux, qui sont encore largement bafoués dans ce pays. L’association est apolitique, en recherche permanente de nouveaux contacts sur place, de correspondants étrangers, ou encore de traducteurs souhaitant intégrer l’équipe rédactionnelle.

Email de contact : contact chez paris-minsk.org

Illustration : logo de Paris-Minsk.org

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