Pologne : le plombier polonais et son infirmière vous saluent bien !

Dépasser les préjugés

, par Dominika Rutkowska, Ronan Blaise

Pologne : le plombier polonais et son infirmière vous saluent bien !

Lors de la dernière campagne référendaire français portant sur la Constitution européenne avait alors plané la crainte d’une brutale déréglementation sociale : symbolisée par la fameuse directive de libéralisation des ’’services’’ (alors dite ’’directive Bolkestein’’, du nom du Commissaire européen qui en était à l’initiative...) et par la figure emblématique du fameux ’’plombier polonais’’...

Relever le défi, par l’humour

Alors, l’Office du tourisme de Pologne avait relevé le défi et fait preuve d’humour, produisant les deux affiches que nous publions ici.

Deux affiches mettant en scène avec talent deux des fameux protagonistes malheureux de la campagne référendaire : le plombier polonais et son double féminin, l’infirmière polonaise (voir ci-contre, et ci-dessous).

Le message était clair : non seulement les Polonais n’étaient pas d’épouvantables envahisseurs ’’prédateurs’’ venus sauvagement ’’braconner’’ sur les terres de nos Etats-providences généreux mais - par dessus le marché, si l’on puis dire - la Pologne était un beau pays méritant le détour.

De même que ses forts ’’sympathiques’’ ressortissant(e)s, d’ailleurs...

Depuis lors, de l’eau a coulé sous les ponts et - ce mercredi dernier, 15 novembre - la fameuse directive ’’services’’ [1] a donc - après déjà trois ans de controverses - été adoptée par le Parlement européen, expurgée du fameux principe de ’’pays d’origine’’ tant contesté (et avec un champ d’application réduit).

Quid de la directive ’’services’’ ?

Ainsi il s’avère, par exemple, que les services d’intérêt général qui n’ont pas de caractère économique (comme les services sociaux ou l’éducation publique, par exemple...) ne seraient en rien concernés par cette nouvelle et définitive mouture de la dite ’’directive’’, laquelle va donc ainsi beaucoup moins ’’loin’’ que n’allait le projet initial.

Néanmoins, alors que s’éloigne à peine le spectre du ’’dumping social’’ et bien que la ’’déferlante migratoire’’ tant annoncée n’ait finalement pas eu lieu sur le marché du travail français, il faut cependant souligner qu’ils sont finalement, semble-t-il (officiellement), aujourd’hui près de 800 000 polonais [2] à avoir fait le choix de l’expatriation (i. e : en Allemagne, au Royaume-Uni, au Bénélux, en Scandinavie...), pour chercher un emploi et travailler dans un autre pays de l’Union [3].

Bien sûr, tout cela se fera désormais dans le respect des législations des pays d’accueil. Et une telle précision devrait, si les inspections du travail remplissent correctement leur tâche, éloigner la crainte diffuse du dumping social tant redouté.

Mais on peut néanmoins s’interroger sur les effets de semblables législations sur le paysage démographique et social de certains Etats ou de certaines régions de l’Union [4].

D’où la nécessité de construire un véritable espace politique démocratique commun aux peuples d’Europe. Un espace politique européen aujourd’hui en gestation et dont le Parlement européen est l’actuel ’’laboratoire’’.

Pour qu’au moins les décisions prises à leur égard, quelles qu’elles soient, soient effectivement le fruit de décisions et d’une volonté clairement exprimée de l’opinion. Et ce, à la suite d’un débat démocratique, et en toute connaissance de cause.

En attendant (et en tout état de cause...) on peut imaginer, grâce à de telles affiches, que les ’’flux démographiques’’ à venir n’iront peut-être pas nécessairement dans le sens initialement prévu par certains...

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- Illustrations :

Les deux affiches reproduites ci-dessus sont le fruit d’une campagne de publicité lancée en juin 2006 par l’Office de tourisme de Pologne (POT) en France : www.tourisme.pologne.net.

- A lire :

Sur les débats à l’Europarlement (à propos de la directive ’’services’’...) et sur la controverse juridique quant son application pratique, on se reportera au blog de Jean Quatremer : « Coulisses de Bruxelles ».

Mots-clés
Notes

[1Directive ’’Bolkestein’’ ainsi finalement devenue directive ’’Gebhardt’’, du nom de son rapporteur : Mme Evelyne Gebhardt (SPD-PSE).

[2Ouvriers, ingénieurs, infirmières, enseignants, chauffeurs, personnels de service, etc (notamment pour des raisons de salaires...).

[3Ce qui constituerait tout de même là le mouvement de population européenne le plus important depuis la vague d’émigration irlandaise vers les Etats-Unis, dans les années 1950...

[4Notamment il en résulte - par exemple, aujourd’hui - un manque de travailleurs qualifiés en Pologne : notamment dans les secteurs de la construction et des services médicaux.

Et ce, alors même que le taux de chômage y dépasse les 15% et que certains secteurs économiques polonais doivent désormais avoir recours à de la main d’oeuvre d’origine ukrainienne, moldave ou roumaine pour qui les salaires polonais restent malgré tout attractifs...

Vos commentaires
  • Le 24 novembre 2006 à 10:56, par nicolas foutrier En réponse à : A propos du plombier polonais

    Permettez-moi de ne pas partager votre sens de l’humour. Je suis particulièrement agacé par votre façon assez malhonnête d’exploiter la figure du plombier polonais pour discréditer les opposants à la Constitution. J’ai voté non à la Cst en mai dernier, non par rejet du projet européen auquel j’adhère à 100%, mais convaincu que le orientations définies dans le Traité n’étaient pas de nature à ouvrir la voie à une Europe politique (dogmatisme libéral, allégeance à l’OTAN, etc.). Concernant le plombier polonais, je vous épargnerai les développements sur la construction dialectiquement fantasmée de cette figure improbable que l’extrême-droite a créée avant d’être récupérée par les libéraux, trop contents d’assimiler rejet du libéralisme et xénophobie... Sur le fond, la gauche du non n’a jamais été contre l’arrivée de travailleurs polonais, elle estime que ces derniers doivent être traités de la même manière que les travailleurs français pour éviter des distorsions sur le marché. Je vous rappelle qu’en France les syndicats se sont toujours battus (les Italiens et les Polonais dans les années 20-30) pour que les immigrés ne soient pas mis en concurrence avec les Français. D’autre part, vous dites que l’ « invasion polonaise » n’a pas eu lieu, mais vous « oubliez » de préciser qu’à l’exception du Royaume-Uni, de l’Irlande et de l’Autriche, les Etats membres ont appliqué des clauses de sauvegarde... Je suis d’autant plus déçu par ce manque de rigueur que j’apprécie en général votre site et ses articles Cordialement.

  • Le 24 novembre 2006 à 13:52, par Valéry-Xavier En réponse à : A propos du plombier polonais

    Cher Monsieur,

    Tout d’abord sachez que « discréditer les opposants à la Constitution » est l’un des passe temps favoris des auteurs de ce webzine, notamment parce que les politiques qui se sont engagés contre ce texte ont essentiellement cherchés à répandre des idées fausses sur ce texte qui ne faisait preuve ni de dogmatisme libéral ni d’allégeance à l’Otan, qui sont autant de mythes.

    Pour en revenir au plombier polonais, souvenez-vous que la xénophobie dans cette campagne n’a pas été du seul fait de l’extrême droite. Souvenez-vous de la scandaleuse affiche d’Attac ou des propos ignobles d’un Mélenchon.

    Ainsi, même si le mythe du plombier polonais a été lancé par le facho de Villiers, la gauche social-nationaliste l’a aussi repris abondamment.

    Traiter le travailleur polonais de la même manière que le travailleur Français ? Bien sur mais d’une part il ne s’agissait nullement d’une position exclusive aux nonistes et à l’extrême gauche et d’autre part cette affaire n’avait rien à voir avec le traité constitutionnel puisqu’il s’agissait d’un projet de directive basé sur les anciens traités. Plusieurs articles du taurillon ont traité de la question de la directive services.

    Puisque vous parlez des syndicats, je vous rappelle qu’en Europe, une très large majorité de ceux-ci se sont prononcés en faveur du traité qui permettait selon eux de nombreuses avancées pour les travailleurs.

    Enfin et surtout si « l’invasion n’a pas eu lieu » est peut être dû aux clauses de sauvegarde : mais si celles-ci existaient c’est parce que les traités européens les autorisaient et les prévoyaient !

    L’adhésion est un processus essentiellement politique mais n’ignore pas les réalités économiques. Chaque adhésion est accompagnée généralement de phases de transition que ce soit pour la circulation de certains produits pour la circulation des personnes. C’était le cas pour l’Espagne et le Portugal, pour la Pologne, et ce sera le cas pour la Bulgarie et la Roumanie. Ainsi, les dirigeants politiques qui ont agités la peur d’une déferlante migratoire ont tout simplement mentis en omettant cette précision qu’ils ne pouvaient ignorer.

  • Le 24 novembre 2006 à 14:06, par Ronan Blaise En réponse à : A propos du plombier polonais

    Cher Monsieur...

    Si vous estimez que cet article manque de rigueur, c’est sans doute aussi parce que vous ne l’avez lu que très superficiellement.

    En effet, si vous l’aviez lu plus attentivement, vous auriez aisément constaté que les rédacteurs de ce papier se félicitaient qu’en nuançant les termes initiaux de la directive en question, les députés européens en aient précisément drastiquement amendé le texte initial et supprimés les derniers passages litigieux qui auraient encore pu encourager au dumping social (perspective que nous combattons nous aussi...).

    Permettant ainsi au parlement européen de jouer à plein un rôle de colégislateur qui ferait pâlir d’envie le Parlement français, réduit à ce jour de n’être plus qu’une chambre d’enregistrement pour députés godillots (et sans esprit critique au regard de leurs appartenances partisanes...).

    Cordialement.

  • Le 27 novembre 2006 à 17:54, par nicolas foutrier En réponse à : A propos du plombier polonais

    Cher Valéry-Xavier,

    Concernant la constitution, je note que tu n’avances aucun argument. Or, sur l’Otan, je te renvoie aux articles I-41 2 et 7. Quant au dogme libéral, ai-je besoin de te rappeler les articles ?

    Sur Mélenchon et l’affiche d’ATTAC, j’admets qu’ils sont déplacés, voire inacceptables. Toutefois, l’affiche d’ATTAC ne faisait que dénoncer maladroitement un problème auquel l’UE, faute d’une véritable politique de protection des travailleurs, n’apporte qu’une timide réponse. Quant aux propos de Mélenchon, ils sont certes inacceptables ; doit-on pour autant réduire sa position à des propos tenus dans un contexte tendu ?

    Sur la question de la directive « Bolkestein », elle n’avait certes rien à voir avec la Constitution. Toutefois, si celle-ci avait été ratifiée, elle ne serait pas entrée pas en contradiction avec la première version de la directive d’autant que la charte sociale inscrite dans la 2e partie n’était pas juridiquement contraignante.

    Concernant votre réaction sur les clauses de sauvegarde, je ne la comprends tout simplement pas. Je n’ai en effet jamais dit le contraire ! Où voulez-vous en venir ? L’application des clauses de sauvegarde relèvent de la subsidiarité. Au Royaume-Uni ou en Irlande, où la clause concernant la mobilité des travailleurs n’a pas été utilisée, on sait désormais que cela a eu des conséquences catastrophiques pour les travailleurs (ex. de la compagnie de ferries irlandaise qui a remplacé des Irlandais par des polonais et des lettons payés à coups de pied au cul).

    Quant à la position du CES, je vous rappelle que celle-ci est une confédération et que ses membres jouissent encore d’une certaine autonomie (d’ailleurs en France la direction de la CGT n’a pas donné de consignes de vote). Par conséquent, votre argument « majoritariste » est un déni de démocratie ! Ce n’est pas parce-que Sarkozy est majoritaire à droite que l’UDF ou le parti radical doivent aligner leurs positions sur la sienne.

    Enfin, réduire la gauche du non à des nationaux-socialistes est quelque peu injurieux et décridibilise votre propos. Cela trahit le fait que les JE sont une organisation de droite qui avance masquée. Cordialement.

  • Le 27 novembre 2006 à 19:00, par nicolas foutrier En réponse à : A propos du plombier polonais

    Cher Ronan,

    Je suis tout à fait d’accord avec vous. La deuxième version votée récemment prévoit des améliorations par rapport à la précédente. De ce point de vue, votre article fait incontestablement preuve de rigueur. Je vous reprochais simplement de ne pas mentionner que l’absence d’ « invasion » découlait de l’application de la clause de sauvegarde relative à la mobilité des travailleurs. Il était important de le signaler car votre article semblait tourner en dérision de façon rétroactive les craintes légitimes liées à l’arrivée massive d’une main-d’oeuvre plus « compétitive ». Il est en effet assez malhonnête de dire « vous voyez, il n’y a pas eu d’invasion », comme si vous vouliez vous moquer des opposants à la directive, alors que précisément si l’invasion n’a pas eu lieu, c’est parce-que la directive n’a pas été adoptée en première lecture ! Par ailleurs, dans certains pays, où la la clause de sauvegarde transitoire n’est pas appliquée, l’adoption de la première version de la directive aurait accentué le dumping social.

    Quant à la vigueur démocratique du PE, il est encore heureux qu’un sujet aussi sensible et essentiel que la libéralisation des services soit soumis à la procédure de codécision ! Cela est d’autant plus normal que les parlements nationaux n’avaient pas vraiment leur mot à dire sur la question ! Il ne s’agit pas en effet d’opposer, comme vous le faites si maladroitement, un parlement européen vigoureux à des parlements nationaux moribonds. Vous semblez tout simplement ignorer que cela résulte d’un transfert d’exercice de souveraineté ! Si les parlements nationaux sont devenus des « chambres d’enregistrement », c’est parce-que nous l’avons souhaité en construisant l’UE ! Il est tout de même paradoxal d’entendre de la bouche d’un européen si convaincu que les parlements nationaux n’ont plus de pouvoir !

    Sur le fond, vous dressez un panégyrique au PE, mais je vous rappelle que la procédure de codécision ne concerne que quelques domaines et que le PE n’a pas de pouvoir d’initiative ! D’autre part, sur le vote en 2e lecture de la directive, vous oubliez que votre valeureux Parlement européen a gobé la position commune du Conseil sans coup férir ! Aucun des amendements du PE n’a été accepté, notamment sur la question des services sociaux. Sur ce point, précisément, le Conseil a adopté une position très en retrait par rapport au vote du PE en première lecture qui était pourtant satisfaisante !

    Cordialement.

  • Le 27 novembre 2006 à 22:52, par Fabien Cazenave En réponse à : A propos du plombier polonais

    Je me permettrais de réagir à la place de Vxl, vu que vous vous permettez de remettre en cause notre organisation dont je fais également parti.

    Dire que nous sommes une organisation de droite est une fausseté : nous sommes une organisation trans-partisane avec des gens de droite et de gauche et de la société civile. C’est justement la pluralité. D’ailleurs, Pierre Moscovici (mais est-il de gauche selon vous ?) est l’actuel président de nos aînés du Mouvement Européen (il y a eu aussi M. Bourlanges de l’UDF quelques années avant). Mais peut-être considérez vous le fait qu’une organisation qui ne soit pas aussi à l’extrême gauche que vous soit forcément qualifiée « d’organisation de droite avançant masquée ».

    Pour votre information : le fait que les travailleurs européens doivent bénéficier de la sécurité sociale la plus favorable vient d’un réglement européen... Par ailleurs, si un travailleur européen touche un salaire moindre que le smic français sur notre territoire, sachez que cela est tout simplement illégal en vertu du droit français et européen.

    Pourriez-vous m’informer enfin d’une chose ? Il me semblait que la CGT qui fait parti de la minorité au sein de la CES qui n’appelait pas à voter oui (avec FO) avait appelé à voter « non », mettant justement en position délicate son secrétaire général qui appelait à rester neutre, non ?

  • Le 28 novembre 2006 à 08:27, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : A propos du plombier polonais

    Merci Fabien pour ta réponse.

    Cher Nicolas, vous dérapez : en ce qui me concerne je ne suis pas de droite, je suis socialiste :-P

    Le seul objectif des Jeunes Européens c’est d’obtenir une Europé fédérale c’est à dire politique et démocratique : que l’orientation des politiques européennes dépendent d’élections. Je comprend que celà fasse peur aux anti-capitalistes de tout poil puisque les communistes et l’extrême-gauche n’ont jamais accédés au pouvoir de manière démocratique en Europe (à part peut être à Malte autrefois).

    Non je n’argumente pas sur le traité puisque ce n’est pas le sujet de ce post mais on peut si vous souhaitez refaire le débat (vous avez gagné je vous le rappelle).

    Sur l’Otan : la plupart des Etats-membres de l’Union européenne sont aussi membres de l’Otan y compris la France). On ne peut donc pas parler de défense européenne sans mentionner cette organisation. On peut aussi difficilement envisager que dans un accès de schizophrénie brutal les Européens adoptent une politique dans le cadre de l’Union et une autre dans le cadre d’autres organisations dont il font partie. Contrairement aux fantasmes agité par l’extrême gauche, l’Otan ne peut rien imposer aux Européens : cette organisation n’agit que si ses membres en sont d’accord (comme pour intervenir en Afghanistan) et n’agit pas quand ses membres ne sont pas d’accord (comme en Irak où une partie des Européens étaient opposés à l’intervention). Donc oui le traité mentionne une politique compatible : so what ?

    Sur le dogme libéral comme vous dites, je vous rappelle que tous les pays membres de l’Union (comme toutes les démocraties du monde) pratiquent l’économie de marché : je vosi mal comment ils pourraient décider d’adopter une autre approche quand ils travaillent ensemble. A partir de là savoir si on mène une politique thatchérienne ou bien social-démocrate dépend du résultat des élections.

    Mélenchon : ses propos me semblent refleléter les thématiques qu’il a défendu avec le reste des sociaux(nationaliste tout au long de la campagne. En substance il s’agit de dire « les Français ne connaissent pas leurs concitoyens européens de l’Est alors faisons leur assez peu pour qu’ils votent comme on leur dit ». Profiter de l’ignorance pour désigner des bouc-émissaires me semble asez ignoble, c’est tout.

    Sur la directive services : bien sur la Constitution ne l’interdirt pas : les ois doivent être déterminées en fonction dees orientations ne nos élus et pas par une constitution. En l’espèce, nos eurodéputés ont jetés aux orties les bêtises de l’ancien commissaire pour une directive bien meilleure. C’est la démocratie qui fonctionne ainsi.

    Nous avons publiés un article sur les travailleurs polonais en Irlande soit dit en passant : La dure condition des ouvriers polonais en Irlande

    Donc nous sommes d’accord : les clauses de sauvegarde existent et sont en vigueur donc ceux qui ont agités le mythe de l’invasion ont tout simplement racontés n’importe quoi.

    Sur le CES : vous ne faites que redire la même chose que moi : une vaste majorité des syndicats a soutenu le traité en raison des progrès sociaux qu’il impliquait.

    Enfin sur le social-nationalisme, il faut décidément que j’écrive la chronique de l’excellent bouquin du politologue Dominique Reynié sur le sujet. Il s’agit essentiellement de constater - et c’est indéniable - que au nom d’objectifs sociaux - l’extrême gauche (et quelques uns de mes camarades socialistes qui espéraient racoler ses électeurs) a abandonné l’internationalisme au profit de la glorification du nationalisme le plus basique : se faire les propagandiste de l’idée selon laquelle la politique ne peut être menée que dans le cadre de l’État-nation, consacrant ainsi la division du genre humain.

    Nous prétendons au contraire qu’il n’y a pas de fatalité et qu’il est possible d’organiser une démocratie transnationale et fédérale où le citoyen peut participer directement à la définition des politiques à tous les niveaux où celles-ci doivent être menées.

  • Le 28 novembre 2006 à 13:48, par nicolas foutrier En réponse à : A propos du plombier polonais

    Cher Fabien,

    Sur la base des réponses à ma réaction, de certains de vos articles et des blogs figurant sur votre site (Blog de David Soldini, par exemple), j’ai effectivement fait le constat que vous étiez une organisation de droite, sans doute proche de l’UDF. Cela n’a rien d’insultant et je respecte cette organisation politique ainsi que les positions qu’elle défend.

    Concernant le règlement européen, auquel vous faites allusion (pourriez-vous me donner la référence, svp ?), on touche là aux limites de la subsidiarité dans un contexte d’approfondissement de l’intégration européenne auquel je suis favorable. Le problème aujourd’hui n’est pas de donner la possibiliité à chaque Etat de garantir à ses citoyens le régime de sécurité sociale "le plus favorable" (critère assez vague), mais de tendre vers une harmonisation vers le haut des droits sociaux et de la protection sociale pour éviter précisément le dumping social.

    Il est bien entendu illégal d’embaucher quelqu’un en-dessous du smic en France. Merci pour l’info ! Je n’ai jamais dit le contraire. Je n’ai pas dit non plus que le droit dérivé européen ne reconnaissait pas, suivant le principe de subsidiarité, les législations nationales en matière de droit du travail. On se référera notamment à la directive 96-71 concernant le détachement des travailleurs effectué dans le cadre d’une prestation de services. Cette directive impose que « les conditions de travail et d’emploi des travailleurs détachés doivent être garanties par les conventions collectives des États membres dans lesquels s’effectue la prestation de travail »). Cela est normal, ne serait-ce que pour ne pas créer d’insécurité juridique !

    Toutefois, comme le montre l’exemple récent des travailleurs polonais employés en sous-traitance sur un chantier d’EDF à Porcheville, les entreprises ont de plus en plus recours à la sous-traitance sans vraiment s’assurer que les sous-traitants respectent la loi. Sur ce problème, l’UE doit agir positivement en garantissant un degré élevé de protection sociale dans l’UE assorti de clauses de sauvegarde pour les pays en transition.

    Je rappelle d’ailleurs que ces dernières prendront fin en 2009 et rien ne semble indiquer que d’ici là les législations de certains pays de l’est auront évolué dans le bon sens. Ce qui ne m’a plu dans cet article, c’est la façon dont l’auteur a raillé les craintes légitimes nées lors de l’examen en première lecture de la directive sur les services. Cela semble indiquer que vous étiez favorables à cette directive dans sa première version. Est-ce le cas ?

    Concernant la CGT, je n’ai jamais dit que la CGT avait appellé à voter oui. Tout le monde sait qu’il y a eu une consultation à l’issue de laquelle la direction, dont certains membres étaient favorables au traité, a été désavouée. Relisez-moi !

    Cordialement.

  • Le 28 novembre 2006 à 14:59, par nicolas foutrier En réponse à : A propos du plombier polonais

    Cher Valéry-Xavier,

    Merci pour votre réponse, elle constitue un indice supplémentaire du virage idéologique du PS dont l’investiture de Ségolène Royal semble être le manifeste.

    Sur les communistes, vous vous trompez, ils ont participé au gouvernement de Mitterand en 1981 et à celui de Jospin en 1997.

    A propos du CES, ne vous écartez pas du sujet...Ce que je dénonce, c’est votre argument « majoritariste ».

    Sur l’OTAN, votre réaction est fort surprenante pour un européen convaincu ! Je vous rappelle que six Etats membres ne font pas partie de l’OTAN et que l’actuelle PESD, fondée en partie sur les accords Berlin plus, constitue une grave menace pour leur neutralité. Pourquoi l’UE s’empêcherait-elle de mettre en place ses propres structures tactiques ? A-t-elle besoin de s’affider à une organisation anachronique née sous la guerre froide ? L’OTAN, comme continue de le clamer l’UE, doit-elle encore demeurer « le garant de la défense collective » des Européens ? Il en va de l’indépendance de l’UE et de l’avenir de sa place dans le monde. Pourquoi se compromettre avec une organisation qui bombarde les populations civiles en Afghanistan et privilégie le langage de la force au lieu de contribuer à reconstruire un pays dévasté ? Pourquoi n’exerce-t-on pas un contrôle efficace sur les aides versées à un gouvernement afghan corrompu, clientéliste et soutenu par les Etats-Unis qui, liés par leur deal avec le Pakistan, ferment les yeux sur les liens avérés de l’entourage de Musharraf avec la rébellion talibane et le trafic d’opium ?

    Sur le dogme libéral, je suis d’accord avec vous mais, pour le moment, on constate que, lorsque la Commission a les mains libres, sa politique se rapproche plus de Tatcher que des « sociaux-démocrates » à l’exception, il est vrai, des questions relatives à l’environnement où elle se montre moins sensible aux arguments des lobbies industriels. D’autre part, l’UE, dans des secteurs-clés comme les transports ou les télécommunications, fait preuve d’un dogmatisme hallucinant et privilégie sans nuances le marché à la coopération.

    Concernant le terme de « nationaux-socialistes », je continue à affirmer qu’il s’agit là d’attaques injurieuses qui assimilent la gauche du non à des nazis et ne peuvent venir que de gens venus de droite ou, du moins, de personnes dénuées d’une culture et d’une tradition de gauche. Celle-ci s’est toujours battue contre le fascisme (le Front populaire, la guerre d’Espagne, la Résistance, etc.) et lorsque les fascistes sont arrivés au pouvoir, cela a toujours été grâce au soutien de la droite « respectable ». Alors non, je n’accepte pas que vous traitiez la gauche du non de « nationaux-socialistes ». Se battre pour garantir les acquis sociaux et les droits des travailleurs en France, ce n’est pas être xénophobe, mais progressiste ! C’est aussi être conscient que l’Europe a vocation à devenir le terrain du débat politique à l’avenir.

    Pour le moment, la Commission a non seulement gagné sur le terrain politique, mais aussi sur celui du langage, en prétendant, comme le fait la droite en France, accomplir des « réformes » qui ne sont pourtant que des régressions. Elle contraint ainsi la gauche à se retrancher derrière la défense des acquis sociaux en France de manière à présenter très habilement ses partisans comme des nationalistes ! Cette rhétorique bien ficelée n’a qu’un but : délégitimer toute forme de contestation en usant d’amalgames fumeux entre la gauche et l’extrême-droite.

    Pour conclure sur la levée des clauses de sauvegarde, vous dites qu’ « il ne reste qu’à espérer que les autres pays européens (...) tireront les conséquences de l’expérience irlandaise et en éviteront les erreurs ». Effectivement, il ne reste qu’à espérer... Cordialement.

  • Le 28 novembre 2006 à 17:34, par Ronan Blaise En réponse à : A propos du plombier polonais

    Et bien disons que je ne suis pas nécessairement d’accord sur tout ce que vous écrivez ci-dessus :

    (1) La menace de l’ ’’invasion’’ à souvent été agitée par des ’’experts’’ ne connaissant strictement rien à l’état des lieux du marché du travail dans les pays susceptibles de générer une telle ’’invasion’’. En l’occurence très spécifique, les plombiers polonais ont (par exemple) suffisamment de boulot bien rémunéré chez eux pour ne précisément pas être obligés de partir à l’assaut du marché de la plomberie française (par exemple). Avoir laissé entendre le contraire aux électeurs français est un immense mensonge.

    (2) Je n’ai absolument rien contre la procédure de codécision (ni contre son éventuelle extension à d’autres domaines où elle n’entre effectivement pas en vigueur à ce jour), ni contre la création d’un pouvoir d’initiative législative pour le Parlement (cela dit, pour ce faire, il va donc falloir retoquer les traités actuellement en vigueur).

    (3) Cela dit, de même que dans la procédure législative française, il y a aussi un pouvoir d’initiative législative gouvernementale pour la rédaction des lois (i. e : les fameux ’’projets de lois’’), il ne me choque pas outre mesure que la Commission européenne (exécutif européen et garant des traités) dispose également d’un pouvoir d’initiative législative comme n’importe quel exécutif dans un système parlementaire bien compris. (Nb : dans n’importe lequel des pays organisés institutionnellement selon ces modalités, un exécutif est précisément désigné - au terme d’élections libres - pour impulser des changements législatifs ; en l’occurrence : en Europe communautaire il n’y a là rien d’arbitraire, rien d’abusif, rien de profondément scandaleux et rien de franchement nouveau sous le soleil...).

    (4) En revanche, on peut effectivement se féliciter de la vigueur de la vie démocratique du Parlement européen, laquelle tranche effectivement avec la vie parlementaire dans un pays comme la France (pour ne pas généraliser abusivement). Et ce, non pas parce que - comme vous le dîtes - de seuls ’’transferts de souveraineté’’ auraient ainsi privés notre Parlement du droit de délibérer sur certains sujets (ce qui n’est d’ailleurs de toute façon pas le cas...).

    Mais surtout parce que la démocratie parlementaire française est - à l’heure actuelle - malade de l’équilibre institutionnel actuel (i. e : celui d’une république présidentielle qui - ipso facto - étouffe et bride le fonctionnement de son Parlement ; exemple : si peu de ’’propositions de lois’’ pour tant de ’’projets de lois’’...), du manque de représentativité de nos députés et de leur inféodation ’’clientéliste’’ aux partis de gouvernement (cela dit au mode de scrutin majoritaire, d’une part, aux structures partisanes elles-mêmes d’autre part et aux liens ’’incestueux’’ existant aujourd’hui entre représentation nationale et gouvernement) ainsi que du manque flagrant de professionnalisme et d’indépendance de nos élus à l’égard de leurs formations respectives (défauts qui leur sont d’alleurs souvent reprochés par leur collègues européens...).

    (5) Pardon, mais je pense qu’il est complètement inexact que dire que le parlement européen n’a rien obtenu de positif lors de son travail législatif sur la directive ’’services’’ : non seulement le PPO a été biffé, mais aussi certains domaines bien spécifiques ont été exclus (et tant mieux) des domaines d’exercice de la dite directive, etc. Et - même si on peut effectivement être perfectionniste et dire que - bien entendu - cela ne suffit pas : rien qu’obtenir cela, c’est déjà pas si mal (surtout dans la cadre de la seule procédure de codécision).

    Or, lors de la campagne référendaire, certains de nos contradicteurs n’ont cessé de dire que cette directive était catastrophique et qu’elle serait bien évidemment majoritairement adoptée sans jamais être retoquée en quelque manière que ce soit (contre les avis exprimés alors même par une immense majorité de députés européens !) et que le Parlement n’avait absolument aucune force en la matière. C’est faux, et cela s’est depuis lors vérifié.

    Alors, plutôt que d’essayer de faire peur aux français en leur mentant sur le fonctionnement du Parlement européen et sur l’état d’esprit d’une majorité d’Eurodéputés, je pense qu’il aurait été plus honnête de mieux expliquer aux électeurs le fonctionnement du Parlement européen, de mieux décrire l’état d’esprit d’une majorité d’élus (i. e : leur volonté d’atténuer les effets effectivement pervers de cette proposition de directive), de dire que ce texte n’avait absolument aucune chance de passer en l’état et qu’il n’y avait donc aucune véritable raison d’affoler à ce point les populations à ce sujet. Cordialement.

    Nb : Des propositions de directives stupides et mal fagottées, j’imagine que le Parlement en a déjà reçu d’autres et en recevra à l’avenir bien d’autres encore. En l’occurrence, il a néanmoins ma confiance pour bien faire son devoir et améliorer les choses dans la mesure des pouvoirs qui lui sont confiés. En tout cas, à mon avis, attiser ainsi (abusivement, me semble-t-il) la défiance de nos contemporains à l’égard de nos institutions est non seulement commettre un ’’crîme’’ contre tout effort notable d’éducation civique, mais c’est aussi rendre là un bien mauvais service à la démocratie.

    Cordialement

  • Le 28 novembre 2006 à 20:16, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : A propos du plombier polonais

    Je vois que tu as une adresse mail à sciences po : je t’invite à rencontrer les membres de notre section là bas et de discute de tout ça de vive voix avec eux...

    En attendant je t’invite à consulter les prises de position de l’association sur la poursuite du processus constitutionnel et commenter nos positions plutôt que de nous faire des procès d’intention.

  • Le 28 novembre 2006 à 21:13, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : A propos du plombier polonais

    Cher Nicolas F

    Merci pour votre réponse, elle constitue un indice supplémentaire du virage idéologique du PS dont l’investiture de Ségolène Royal semble être le manifeste.

    Je ne vois pas de virage idéologique au PS : cela fait bien longtemps que le PS est un parti social démocrate qui a abandonné le mythes gauchistes du marxisme au profit d’une approche responsable de ce que doit être un parti de gauche moderne. Il est bien sur regrettable que cette rupture n’ait jamais été officialisée comme nos concitoyens allemands l’ont fait à Bad Godesberg. La gauche ce n’est pas l’adhésion à un dogme idéologique quelconque mais à des valeurs qui ne sont pas celles de la droite. Quant à Ségolène Royal, sachez simplement que je n’ai pas voté pour elle : lisez mon papier sur ses positions sur l’Europe.

    Sur les communistes, vous vous trompez, ils ont participé au gouvernement de Mitterand en 1981 et à celui de Jospin en 1997.

    Oui dans un gouvernement socialiste qui menait une politique socialiste. Je ne me trompe donc pas : aucune démocratie en Europe n’a donné mandat aux communistes pour mettre en oeuvre un programme communiste. Et tant mieux d’ailleurs.

    Sur l’OTAN, votre réaction est fort surprenante pour un européen convaincu !

    Je vous invite à prendre connaissance de l’article de Joan Marc Simon sur le sujet proposant d’abolir l’Otan Je suis pour ma part en complet désaccord avec cette position. L’Europe et les Etats-Unis ont en commun d’être le noyau dur de la démocratie dans le monde et partagent des intérêts forts. Tout l’enjeu de la défense européenne est de permettre à l’Europe de se doter des outils nécessaires à mettre en oeuvre ses politiques de manière autonome lorsqu’une action commune dans le cadre de l’alliance atlantique n’est pas possible ou pas souhaitée par nos partenaires. Je ne vous répondrais pas sur la situation en Afghanistan qui est totalement hors sujet ici mais sachez que l’action de l’Otan dans ce pays pour le libérer du joug des talibans est mené avec la pleine et libre participation des gouvernements Européens. L’Europe ne se comprommet pas avec une organisation dont vous parlez comme quelque chose d’extérieur : elle est l’une des compsantes de cette organisation.

    pour le moment, on constate que, lorsque la Commission a les mains libres, sa politique se rapproche plus de Tatcher que des « sociaux-démocrates » à l’exception, il est vrai, des questions relatives à l’environnement où elle se montre moins sensible aux arguments des lobbies industriels.

    Vous avez une vision angélique du Thatchérisme si l’actuelle commission vous en semble proche. Ce sont des gauchistes agités en comparaison... comme le dit souvent le parti conservateur britannique.

    Deux choses :

    1) d’une part la Commission n’agit pas les mains libres : les lois européennes ne sont adoptées qu’à la suite d’une procédure législative complexe faisant intervenir les gouvernements des Etats-membres et les eurodéputés. Je vous invite à lire le l’excellent bouquin de Jean Quatremer et Yves Clarisse : Les Maitres de l’Europe qui rappelle que la Commission n’a jamais été aussi faible face aux autres institutions de l’Union, notamment le Parlement européen. Ce dernier a un large pouvoir d’amendement et réoriente dans le bon sens une bonne partie de ces politiques. David Soldini a écrit un article sur le sujet : Garant de l’intérêt général, le Parlement européen se rebiffe !.

    2) d’autre part les citoyens ont élus une majorité d’eurodéputés de droite. Il n’est pas entièrement incohérent ni antidémocratique que la Commission mène une politique de droite. Je le regrette pour ma part mais c’est ainsi. Heureusement le système proportionnel et la modération d’une grande partie de la droite européenne permet d’atténuer l’effet de cette réalité électorale au profit de positions généralement équilibrées et assez représentatives.

    Concernant le terme de "nationaux-socialistes",

    Essaie un peu de suivre et de lire mes réponses attentivement s’il te plaît : tu dois confondre avec autre chose,on parle ici du social-nationalisme qui a été au coeur de la campagne de l’extrême gauche et de ses affidés au cours de la campagne référendaire. Si les gauchistes se sentent insultés c’est leur problème (et tant mieux), moi je trouve insultant pour la gauche d’entendre des gens qui s’en réclament faire l’éloge du nationalisme. Quant à la tradition de lutte contre le fascisme de la gauche, elle est bien sur authentique mais vaine s’il s’agit de promouvoir une autre forme de dictature. La guerre d’espagne a oposé des fascistes (et la droite cosnervatrice) aux démocrates mais aussi aux stalinistes, anarchistes et autres apprentis dictateurs "de gauche".

    Sous le prétexte de défendre les droits sociaux l’extrême_gauche a déversé le mensonge, la xénophobie, le nationalisme dans la campagne et c’est inacceptable. Quant à la soi-disante "prise de conscience" que "l’Europe a vocation à devenir le terrain du débat politique à l’avenir" je le trouve assez amusante car l’urope est déjà et depuis longtemps le terrain d’un débat politique et surtout parce que ce dont ce débat a besoin c’est avant tout d’une Constitution que les sociaux-nationalistes ont refusés.

    Pour conclure sur la levée des clauses de sauvegarde, vous dites qu’ "il ne reste qu’à espérer que les autres pays européens (...) tireront les conséquences de l’expérience irlandaise et en éviteront les erreurs". Effectivement, il ne reste qu’à espérer...

    Vous constaterez que les clauses transitoires sont en vigueur dans encore un bon nombre de pays et qu’elles s’appliqueront aussi aux deux nouveaux entrants de janvier.

    Pour conclure cet échange je veux attirer votre attention sur le fait que politiquement le seul combat qui est le nôtre est celui de l’Europe fédérale et de la démocratie internationale contre le statonationalisme.

    Altiero Spinelli écrivait : « La ligne de démarcation entre partis progressistes et partis réactionnaires suit donc désormais non pas la ligne formelle du stade plus ou moins avancé de démocratie, du niveau plus ou moins élevé de socialisme à instaurer, mais la ligne bien plus substantielle et toute nouvelle de séparation entre ceux qui conçoivent comme finalité essentielle de la lutte la vieille ambition de la conquête du pouvoir politique national - et qui feront par là même, et bien qu’involontairement, le jeu des forces réactionnaires, en laissant se solidifier la lave incandescente des passions populaires dans le vieux moule, et en permettant que renaissent les vieilles absurdités - et ceux qui verront comme une tâche centrale la création d’un état international solide, qui canaliseront vers ce but les forces populaires et qui - même après avoir conquis le pouvoir national - s’en serviront, en toute première urgence, comme instrument de la réalisation de l’unité internationale. »

    C’est dans ce cadre d’action que les fédéralistes européens se situent.

  • Le 28 novembre 2006 à 23:29, par Fabien Cazenave En réponse à : A propos du plombier polonais

    Nicolas,

    Vous vous êtes trompés dans vos déductions. Nous sommes une organisation transpartisane avec des gens de droite et de gauche... et non engagé politiquement. Nous sommes donc une organisation politique puisque fédéraliste, mais non partisane vis-à-vis de l’échiquier politique. Je vous remercie par avance d’en prendre bien note.

    Je n’ai pas sous la main la directive en question, mais avec la directive que vous citez, vous êtes sur la bonne voie. (recherchez dans les différents codes (code du travail notamment où celle-ci est citée)

    Par ailleurs, sachez que la suite de cette directive précise bien que pour la sécurité sociale, il s’agit bien de la protection la plus favorable au travailleur, ce qui fait que vous pouvez être protégé par la sécurité sociale française alors que vous travaillez en Angleterre et qu’un Anglais peut être protégé par la sécurité sociale française en France.

    Pour finir sur le pb des sous-traitants, sachez également qu’il n’est pas légal de faire par exemple sous-traiter une partie de la construction d’un bâtiment à une entreprise anglaise qui emploierait des travailleurs polonais à un autre salaire que celui français.

    Le droit doit être appliqué dans ce cas même si certaines entreprises essayent de jouer avec les non-dits et les flous jurisprudentiels comme cette entreprise lettone l’a fait en Suède pour construire une école.

    Dans sa premirèe version, et je parle en mon nom, les craintes venaient du flou qui entourait le texte. C’est d’ailleurs ce que dénonçait la CES... Nous sommes ainsi plus tranquilles avec cette nouvelle version. Je vous propose de relire nos articles à ce sujet. :p

    Enfin, pour la Ceu-Geu-Teu, M. Thibault n’appelait pas à voter oui, mais bien à rester neutre, même s’il était contre, mais le reste de la direction n’a pas suivi cette tentative de ralliement aux thèses réformistes de celui-ci. (en tous les cas, de montrer patte blanche à la CES)

    Salutations européennes.

  • Le 29 novembre 2006 à 07:56, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : patrons voyoux

    Vous dites : « les entreprises ont de plus en plus recours à la sous-traitance sans vraiment s’assurer que les sous-traitants respectent la loi. »

    ... mais c’est un problème franco-français. Une harmonisation par le haut au niveau européen (forcément progressive vu le retard des pays récemment libérés du communisme) ne résoudrait pas le problème des patrons-voyoux et des entreprises peu regardantes.

    Seule une action déterminée de la justice nationale peut limiter ce phénomène. À mon avis les comportements que l’on a pu voir (ouvriers sous payés, mal logés, etc.) relèvent plus du pénal que desprud’hommes.

  • Le 29 novembre 2006 à 08:07, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : doite/gauche etc.

    Mmm... depuis l’ouverture de ce webzine on s’ets fait traiter de gauchistes par les lepenistes et les villiéristes et de gens de droite par les communistes. Leur point commun ? Ne pas réussir à penser au delà du cadre dépassé de l’Etat-national et du clivage droite/gauche.

    On se rend pourtant bien compte, notamment lorsque l’on suit les débats au Parlement européen, que ce clivage est assez flou.

    Il est possible certainement sur certains thèmes (environnement, institutions...) de trouver des convergences. Notamment sur l’Europe, la ligne de clivage entre pro et anti-européens ne se confond pas avec les clivages traditionnels et traverse la plupart des grands partis.

    Certes certains partis (à mon avis UDF et Verts) sont majoritairement plutôt fédéralistes alors que d’autres (l’extrême droite : FN et MPF et l’extrême gauche : PCF, LCR, LO etc.) sont majoritairement nationalistes. Mais l’on compte à l’UMP et au PS des partisans de l’une ou l’autre des deux camps sans compter l’immense marais des partisans du status quo plus ou moins réformé qui veulent bien faire l’Europe tant qu’on ne change pas grand chose et que surtout les citoyens ne s’en mêlent pas trop.

  • Le 29 novembre 2006 à 10:40, par Ronan En réponse à : patrons voyoux

    Tout à fait d’accord avec VXL sur ce point. Quelques soient les lois votées et leur degrès de précision, il y aura toujours des personnages indélicats pour essayer de les contourner (ou de faire sans).

    En l’occurrence, la faute incombe là moins au Législateur qu’aux dits personnages effectivement peu recommandables (et aux inspections du travail qui, si elles laissaient effectivement se produire de telles dérives, ne feraient alors pas nécessairement très bien leur travail).

  • Le 30 novembre 2006 à 12:05, par ? En réponse à : A propos du plombier polonais

    Merci pour ta réponse. J’ai déjà pris contact avec les JE de Sciences-po, mais je ne suis pas d’accord avec eux sur leur analyse du traité constitutionnel. Comprends que je n’essaie pas de vous faire de procès d’intentions, mais j’essaie de comprendre qui vous êtes. A cet égard, la réponse de Ronan sur un autre article apporte quelques précisions. J’ai cru comprendre que le taurillon n’atait pas complètement lié aux JE, je crois qu’il serait bon de le préciser.

    Concernant les clauses de sauvegarde, je n’en suis pas un partisan acharné, je suis tout à fait conscient du fait que l’UE ne doit pas seulement garantir la liberté de circulation des marchandises et des capitaux, mais aussi celle des hommes. Ceci dit, deux choses : 1) on sait très bien que les travailleurs venus des pays de l’est sont, en dépit d’une législation protectrice en France, tout particulièrement exposés au risque d’être employés dans des conditions en infraction avec la loi d’autant que, comme tu l’as précisé, la jurisprudence dans ce domaine (ex. de l’entreprise lettone) est plus que floue. 2) les clauses de sauvegarde étaient justifiées dans la mesure où, d’un avis presque unanime du moins en France, le dernier élargissement a été réalisé de manière précipitée. En ce sens, les clauses de sauvegarde avaient pour but d’« amortir » l’intégration de ces nouveaux pays dont les économies n’étaient pas au même niveau, en termes de PIB, de niveau de vie et de protection sociale, que les pays de l’UE 15.

    Sur l’OTAN, l’UE n’est pas de droit une des composantes de cette organisation, tout simplement parce-que ce sont les Etats membres qui en font partie, et non l’UE. De plus, certains d’entre eux ne font même pas partie de l’OTAN ! Il ne tient qu’à l’UE et à la volonté politique de ses dirigeants d’accepter de mêler l’OTAN à la construction d’une Europe de la défense.

    Sur l’adhésion européenne des partis de gauche, je suis en grande partie d’accord avec toi en ce qui concerne la LCR et LO. En revanche, tu te trompes lourdement sur le PCF, je t’invite pour cela à aller sur le site du GUE/NGL dont il fait partie. Tu pourras t’apercevoir que les députés communistes, et Francis Wurtz en particulier, attachent une grande importance à la construction européenne et sont fortemement impliqués dans la vie politique européenne.

    Concernant les rapports entre le PE et la Commission, même s’il y eu des progrès, le PE a encore beaucoup de mal à faire entendre sa voix sur de nombreux sujets décisifs. Il n’existe pas une procédure législative. La procédure à laquelle tu fais allusion est celle dite « en codécision » qui ne couvre qu’une partie, certes importante, des compétences européennes. Il existe d’autres procédures législatives dans lesquelles le PE n’a qu’un rôle consultatif ou coopératif (avis conforme). Je t’assure que, sur de nombreux sujets décisifs, la Commission se moque pas mal de l’avis du PE.

    Quant aux politiques libérales poursuivies par l’UE, cela ne relève pas uniquement des orientations politiques du PE puisqu’elles sont inscrites dans le traité communautaire ! Celui-ci n’est pas seulement un contenant, il dicte explicitement les politiques d’inspiration libérale qu’il convient de poursuivre dans l’UE.

    Concernant le terme de « nationaux-socialistes », il est inapproprié et je t’invite à employer des termes moins négativement connotés. En allemand, nazi est bien une contraction de Nazional Socialismus.

    Sur la CGT, ce n’est pas seulement Thibault, mais la direction qui ne voulait pas donner de consignes de vote. J’espère que, là, on est d’accord.

    Pour conclure, juste une question : les JE étaient-ils pour ou contre la première version de la directive « Bolkestein » ?

    Cordialement.

  • Le 30 novembre 2006 à 12:14, par ? En réponse à : A propos du plombier polonais

    Cher Fabien, je te répondrai sur un point car, sur les autres, j’ai déjà répondu dans un autre courrier adressé à Valéry-Xavier.

    Par ailleurs, sachez que la suite de cette directive précise bien que pour la sécurité sociale, il s’agit bien de la protection la plus favorable au travailleur, ce qui fait que vous pouvez être protégé par la sécurité sociale française alors que vous travaillez en Angleterre et qu’un Anglais peut être protégé par la sécurité sociale française en France.

    Crois-tu qu’il est normal que les salariés français prennent en charge la santé des Anglais qui ont laissé leurs dirigeants démanteler leur sécurité sociale ? Je pense notamment aux patients anglais qui se rendent dans les hôpitaux français car les délais d’attente au Royaume-Uni sont trop longs. Malgré les conventions signés entre la France et le R.U., cela représente un coût supplémentaire pour la sécurité sociale. Au final, ce sont les salariés français qui financent les politiques de « casse sociale » poursuivies au R.U.

    Cordialement.

  • Le 30 novembre 2006 à 13:01, par ? En réponse à : A propos du plombier polonais

    Cher Ronan,

    je suis complètement d’accord avec l’analyse que tu fais à propos de l’affaiblissemnt du rôle du Parlement en France mais cela ne retire rien à ce que j’ai dit. Par exemple, sur la directive "services", le Parlement français n’avait rien à dire, si ce n’est dans le cadre des délégations à l’UE qui, pour le moment, n’ont qu’un rôle consultatif. Il existe certes un projet de réforme, prévu dans le traité constitutionnel, qui sera sans doute adopté « à la découpe » : il s’agit de permettre aux parlements nationaux d’exercer un contrôle dit de "susbsidiarité" sur les actes législatifs communautaires. Cela constitue un progrès mais le problème demeure. Disons, si l’on veut être honnête, que le transfert d’exercice de souveraineté a conjugué ses effets à ceux produits par notre régime présidentialiste dans la marginalisation du Parlement. Ce qui ne veut pas dire que je suis opposé à la poursuite des transferts de souveraineté ! Encore une fois, je le répète, je suis européen.

    Concernant la Commission, on ne peut pas la mettre sur un même plan que les exécutifs nationaux. Contrairement à ces derniers, la Commission n’émane pas de la souveraineté populaire et le contrôle du PE sur la Commission, même s’il existe d’un point de vue "disciplinaire" (ex. de la Commission Sautter), est plus que léger. En effet, concernant la stricte responsabilité politique, la Commission fait, non pas ce qu’elle veut, mais ce qui lui dictent les traités ! En ce sens, comment pourrait-il y avoir de responsabilité politique ?

    Il n’est pas très sérieux de me reprocher d’attiser la défiance des citoyens à l’égard des institutions européennes. Celle-ci existe depuis bien longtemps et tient malheureusement à l’incapacité - ou au manque de volonté - tant de nos dirigeants que de la Commission à susciter une véritable adhésion populaire au projet européen. Ce n’est pas de ma faute si ce dernier, que je soutiens néanmoins, manque de souffle. La responsabilité n’incombe pas seulement à la Commission, mais aussi aux Etats membres réticents (réorientation et augmentation du budget, par exemple).

    Peut-être aussi que l’un des problèmes tient à l’absence d’identité européenne. Or, cette identité, au sens d’identification dans les institutions d’un régime et dans un destin commun, ne peut reposer que sur l’idée de "nation", dans le sens, non pas exclusif et nationaliste du XIXe siècle, mais dans celui de 1790 au moment où le peuple se re-connait dans les institutions dont elle s’est dotée souverainement. Et ce n’est certainement pas en élargisant à tout va que l’on parviendra à créer cette nation européenne, condition sine qua non à l’adhésion à un projet politique.

    Cordialement.

  • Le 30 novembre 2006 à 16:58, par Ronan Blaise En réponse à : A propos du plombier polonais

    Cher Ronan,

    je suis complètement d’accord avec l’analyse que tu fais à propos de l’affaiblissemnt du rôle du Parlement en France mais cela ne retire rien à ce que j’ai dit. Par exemple, sur la directive "services", le Parlement français n’avait rien à dire, si ce n’est dans le cadre des délégations à l’UE qui, pour le moment, n’ont qu’un rôle consultatif. Il existe certes un projet de réforme, prévu dans le traité constitutionnel,

    D’où l’intérêt d’adopter le TCE...}

    qui sera sans doute adopté « à la découpe » : il s’agit de permettre aux parlements nationaux d’exercer un contrôle dit de "susbsidiarité" sur les actes législatifs communautaires. Cela constitue un progrès mais le problème demeure.

    Et oui, le problème demeure, effectivement. Mais à qui la faute ?!}

    Disons, si l’on veut être honnête, que le transfert d’exercice de souveraineté a conjugué ses effets à ceux produits par notre régime présidentialiste dans la marginalisation du Parlement.

    Et le manque de professionalisme de nos élus, le poids des formations politiques sur leurs élus, le système de scrutin majoritaire, etc.

    Ce qui ne veut pas dire que je suis opposé à la poursuite des transferts de souveraineté ! Encore une fois, je le répète, je suis européen.

    Cela tombe plutôt bien : moi aussi !

    Concernant la Commission, on ne peut pas la mettre sur un même plan que les exécutifs nationaux.

    C’est fort dommage, car rien en s’y oppose franchement dans un système de démocratie transnationale. (Et ce serait d’ailleurs là l’idéal).

    Contrairement à ces derniers, la Commission n’émane pas de la souveraineté populaire et le contrôle du PE sur la Commission, même s’il existe d’un point de vue "disciplinaire" (ex. de la Commission Sautter), est plus que léger.

    Il faut effectivement urgemment aller au-delà de cette seule ’’discipline’’ juridique. Quant à la Commission, on doit faire en sorte qu’elle puisse, à terme, se transformer en un gouvernement européen formé en fonction de la majorité europarlementaire du moment (et responsable de ses actes devant le Parlement européen).

    En effet, concernant la stricte responsabilité politique, la Commission fait, non pas ce qu’elle veut, mais ce qui lui dictent les traités ! En ce sens, comment pourrait-il y avoir de responsabilité politique ?

    Dans le cadre d’une ’’Constitution’’ politique, n’importe quel organe politique se doit de respecter les textes qui fixent ses attributions, ses pouvoirs, ses moyens de coercition... En l’occurrence, les règles sont aujourd’hui fixées par des traités. Où est donc le problème ?!

    Il n’est pas très sérieux de me reprocher d’attiser la défiance des citoyens à l’égard des institutions européennes.

    Certes, mais il est regrettable que tu y participes néanmoins ainsi...

    Celle-ci existe depuis bien longtemps et tient malheureusement à l’incapacité - ou au manque de volonté - tant de nos dirigeants que de la Commission à susciter une véritable adhésion populaire au projet européen.

    Nous sommes là pour y remédier... ; -))

    Ce n’est pas de ma faute si ce dernier, que je soutiens néanmoins, manque de souffle. La responsabilité n’incombe pas seulement à la Commission, mais aussi aux Etats membres réticents (réorientation et augmentation du budget, par exemple).

    Ainsi qu’au manque d’implication populaire dans un tel projet. Oserais-je donc t’inviter à nous rejoindre pour promouvoir cette Europe fédérale dont nous rêvons ?!

    Peut-être aussi que l’un des problèmes tient à l’absence d’identité européenne. Or, cette identité, au sens d’identification dans les institutions d’un régime et dans un destin commun, ne peut reposer que sur l’idée de "nation", dans le sens, non pas exclusif et nationaliste du XIXe siècle, mais dans celui de 1790 au moment où le peuple se re-connait dans les institutions dont elle s’est dotée souverainement.

    Aux JE-France (à la JEF-Europe) notre projet politique est différent, il est précisément dans le dépassement des Nations (et dans le respect de la pluralité des identités individuelles), dans la négotiation du ’’vivre ensemble’’ et, à terme, dans la mise en place d’une démocratie transnationale.

    A ce titre, l’identité ’’européenne’’ telle que nous la concevons réside donc essentiellement dans un patriotisme constitutionnel et sur un contrat civique (ou contrat social) reposant sur la reconnaissance des institutions, la reconnaissance du cadre démocratique et l’adhésion à un système de valeurs communes. Rejoins nous !

    Et ce n’est certainement pas en élargissant à tout va que l’on parviendra à créer cette nation européenne, condition sine qua non à l’adhésion à un projet politique.

    Quoi que : pour ma part, je n’aime décidément pas le mot Nation (même au sens civique du terme). Bref, disons surtout que le vivre ensemble ne se décrête pas et que nos populations méritent effectivement d’être associées à un tel débat (pourvu qu’il ne soit effectivement pas faussé par je ne sais trop quelles considérations...) ; ne serait-ce que pour qu’ils s’approprient l’espace public européen nécessaire pour construire ce projet de démocratie transnationale que nous appellons, aux JE-France, de tous nos voeux.

    Cordialement.

  • Le 1er décembre 2006 à 23:39, par Fabien Cazenave En réponse à : A propos du plombier polonais

    Cela n’a rien à voir et vous mélangez 2 choses différentes. Cependant, on voit bien l’intérêt de coordonées un peu les politiques sociales. Mais pour cela, il faudrait une Europe politique pour pouvoir décider de ce genre de choses...

  • Le 2 décembre 2006 à 12:28, par Valéry En réponse à : A propos du plombier polonais

    Merci pour ta réponse. J’ai déjà pris contact avec les JE de Sciences-po, mais je ne suis pas d’accord avec eux sur leur analyse du traité constitutionnel.

    J’avais cru comprendre que tu avais des doutes à ce sujet en effet :-)

    J’ai cru comprendre que le taurillon n’atait pas complètement lié aux JE, je crois qu’il serait bon de le préciser.

    Tout est dit dans la page « à propos » du site. Le Taurillon est une publication des Jeunes Européens, mais les articles n’engagent que leurs auteurs. Dans l’association, on n’est d’accord sur les objectifs de celle-ci, la création d’une Europe politique et démocratique, sur le mode fédéral, tout le reste est ouvert au débat

    Sur les clauses de sauvegarde, rien à ajouter on est à peu près d’accord. Mais elles ont vocation en toute hypothèse à être provisoires.

    Sur la défense : j’ai l’impression que ton approche des questions de défense est assez théorique. On ne peut pa distinguer les Etats membres et l’Union européenne en la matière. Si les Etats-membres attibuent à l’Otan un rôle prioritaire en matière de défense, ce qui est le cas d’une grande majorité d’entre eux, ils ne vont pas adopter une attitude schizophène en adoptant une attitude complètement différente selon le quartier de Bruxelles où ils se réunissent. L’Otan est donc un élément incontournable quand on parle de la défense de l’Europe. Ensuite on peut souhaiter une défense européenne et je le souhaite aussi : c’est à dire une capacité militaire pour l’Union d’agir en dehors de l’Otan si elle le souhaite. C’est ce qui est en jeu actuellement et qui se développe bien plus vite que l’Europe politique.

    En matière de défense, il faut prendre en compte les moyens limités qui sont les nôtres (l’Europe investit bien moins dans sa défense que les Etats-Unis) et l’inutilité - à partir du moment où l’on n’abolit pas l’Otan ce qui n’est pas envisagé à ce jour - de dupliquer les moyens. On ne peut pas avoir d’une part des unités militaires dédiés à l’Otan et d’autres dédiés à la défense européenne. Il faut donc combiner ls deux. En outre certains moyens militaires sont jusqu’ici disponibles uniquement grâce à la contribution des Etats-Unis (avions de transports etc.). On voit aussi dans quelle mesure les programmes d’équipements militaires jouent un rôle structurant sur la politique de défense. Les armements durent jusqu’à trente ans (avions, navires...) et une fois une voie engagée il est difficile de tout réorienter.

    Tout ça pour dire que l’Otan est bien pratique encore aujourd’hui, pour mener des opérations militaires. De plus son existence ne conditionne pas les choix politiques des Européens : une bonne partie des Etats-membres de l’Otan étaient ainsi opposés à la libération de l’Irak, à commencer par la France. On peut regretter en cette matière que l’es Etats membres de l’Union n’aient pas souhaités mener une politique commune plutôt que d’agir séparément mais en matière de politique étrangère c’est le national qui prime aujourd’hui. Pour ma part je le regrette et souhaite un gouvernement fédéral européen qui ait en charge l’essentiel de la politique étrangère mais on en est loin. L’essentiel n’est pas en effet les outils de défense (et l’Otan est avant tout un outil de coopération militaire au service de ses Etats-membres) mais la politique à mener et là, l’Europe n’existe pas. Le tout est que lorsque l’on souhaite agir on le puisse.

    Sur les partis d’extrême-gauche : le PCF a certes des eurodéputés actifs (quelques uns) mais cela ne suffit pas à donner un label européen à un parti. Je remarque que ce parti a adopté en France depuis longtemps une attitude nationaliste.

    Sur le rapport PE/Commission : certes la codécision ne s’applique pas partout mais là où elle s’applique, ce qui est non-négligeable, c’est le PE qui a le dernier mot. Nous demandons que cette procédure soit généralisée et systématique. Le fait que le traité constitutionnel prévoit d’étendre considérablement le champs de cette procédure est l’une de ses principales avancées.

    Quant aux politiques menées par l’Union elles sont le résultat du travail de la Commission, des gouvernements nationaux et du PE. Les traités ne font que fixer un cadre et des orientations pour organiser le marché unique et y assurer une concurrence loyale. Que ces politiques soient plutôt sociales-démocrates ou plutôt conservatrices dépend de choix politiques. Il est je pense de toute manière préférable de distinguer la partie strictement constitutionnelle des traités et celle qui définit les politiques qui sont à mener au niveau européen. Notons que le traité constitutionnel prévoit une procédure simplifiée pour la révision de cette dernière partie. Un autre progrès, insuffisant j’en conviens, puisque nous souhaitons que les réformes des traités se fassent à la majorité.

    Sur le national-socialisme, et au risque de me répéter, je n’ai jamais utilisé ce terme : il n’y a que vous qui l’avez fait. Merci de réagir sur ce que j’écrit et pas sur ce que vous imaginez. Je crois que vous gagnez un point Godwin.

    Sur les JE et la directive services : l’association ne se prononce généralement pas sur telle ou telle directive car ce n’est pas sa vocation. otre objet est uniquement de demander que les lois européennes soient prises dans un cadre démocratique. Entant qu’associaitn nous ne nous prononçons pas sur leur contenu : c’est aux partis et aux élus de le faire. Le Mouvement Européen dont nous sommes la branche « jeunes » avait cependant tenu à publier un communiqué sur le sujet qui me semblait inutile vu qu’il répétait ce que tout le monde disait en France sur le sujet. Ce qui est intéressant dans l’affaire c’est le rôle déterminant du Parlement européen pour aboutir au rejet des propositions de l’ancien commissaire pour adopter un meilleur texte.

  • Le 4 décembre 2006 à 11:14, par nicolas foutrier En réponse à : A propos du plombier polonais

    « Cela n’a rien à voir et vous mélangez 2 choses différentes »

    Peux-tu m’éclairer davantage ? Cordialement.

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