Pour inscrire l’Europe dans l’espace public

, par Michel Morin

Pour inscrire l'Europe dans l'espace public
CC BY-SA 2.0 rockcohen

Pourquoi faudrait-il baliser l’espace public européen avec l’Europe ?

Cette question mérite d’être posée avant les commémorations du centenaire de la guerre civile européenne de 1914-1918. De nombreuses analyses soulignent l’absence d’un espace public européen. Pris dans le sens de l’opinion publique européenne, du fonctionnement des médias ou de l’expression politique des citoyens européens, ce constat est tristement fondé.

Par contre, il peut être relativisé à la lecture des plaques des voies et des places portant le nom « d’Europe », à la vue des drapeaux flottants au vent, le bleu étoilé entremêlé aux trois couleurs nationales et aux blasons locaux, sur des bâtiments publics, sur des ponts ou des ronds-points.

Des noms d’entreprises, des logos de transporteurs, des références publicitaires complètent par leur signalétique ce qu’apporte le secteur public et enrichissent la touche européenne qui colore nos espaces urbains, nos villages et nos voies de communication. Souvent d’autres appellations viennent compléter le miroir européen ainsi tendu aux habitants : panneau « Commune d’Europe » installé à leur entrée ; nom des villes ou villages jumelés ; noms de père de l’Europe : Robert Schuman, Jean Monnet.

Par rapport à l’espace public européen bâti, construit, les citoyens sont donc bien sollicités, même si des marges de progrès peuvent exister.

La paix est également souvent inscrite dans les paysages. Son nom est donné à des lieux et certains prix Nobel de la Paix bénéficient de cette visibilité et de cette notoriété.

Un bon marqueur : le prix Nobel de la Paix 2012.

Aussi, au moment où les travaux sur les commémorations de la guerre de 1914-1918 se préparent et alors que fleurissent de nouveaux ouvrages sur cette période, il serait pertinent de prolonger l’événement qui marqua l’année 2012 : la remise du prix Nobel de la Paix à l‘Union européenne. Il ne s’agit pas de construire de grands dispositifs et de lourds événements médiatiques qui rassemblent le plus souvent ceux qui savent déjà ou sont convaincus. La question est : comment parler de paix et d’Europe avec tous ceux qui se sentent très loin de ces préoccupations, perçues comme inadaptées ou savantes ?

« Passé le jour, passé la fête », rappelle la sagesse populaire. Et pourtant…si les collectivités locales en décidaient autrement ? Et si chacune d’elle modifiait, d’ici le centenaire du début de la tuerie européenne et mondiale, le balisage de ses murs en portant à la vue de chacun la référence au « prix Nobel de la Paix 2012 : l’Union européenne » ?

Que ce soit en complément à une voie ou une place, déjà baptisée «  de l’Europe », que ce soit en adoptant une dénomination nouvelle, que ce soit en apposant une plaque commémorative, une telle démarche offrirait une occasion de rappeler à chacun d’où nous venons et d’où vient cette nécessité de continuer à construire l’Europe.

Ce serait une belle occasion de d’Information civique, de débats et de rapprochements.

Pourquoi pas ? Qui commence ?

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