Pour une Université de l’Europe à Strasbourg

Faire de Strasbourg la capitale intellectuelle de l’Europe.

, par Pauline Gessant

Pour une Université de l'Europe à Strasbourg

Dans le contexte du débat actuel autour de la localisation du Parlement européen et de son départ envisageable de Strasbourg, il est intéressant de se replonger dans la proposition faite par Bronislaw Geremek et Jean-Didier Vincent, dans une tribune publiée dans le Monde du 19 janvier 2006, intitulée « Pour une Université de l’Europe ».

Repenser notre identité européenne

Bronislaw Geremek (historien, député européen et ancien Ministre des affaires étrangères polonais) et Jean-Didier Vincent (biologiste et membre de l’Institut) préconisent la création d’une Université de l’Europe dans les locaux du Parlement Européen à Strasbourg.

Ces deux spécialistes estiment que la crise politique que traverse actuellement l’Union européenne est « l’expression d’une crise d’identité qui d’une manière ou d’une autre secoue tous les peuples européens. L’Europe ne pourra se réaliser comme une communauté de destin entre peuples d’origines et de cultures différentes sans assumer ce qui a fait son histoire et sans transmettre les valeurs qui ont été communes à ces peuples ».

Il est donc temps, selon eux, de fonder une Université de l’Europe, structure qui présente l’avantage de ne pas être l’enjeu immédiat des luttes politiques, ni d’être soumise au jeu économique de la rentabilité immédiate... L’Europe a besoin de nouveaux défricheurs et les universitaires, savants et autres chercheurs pourraient être ces porteurs de demain pour Bronislaw Geremek et Jean-Didier Vincent.

Une vocation universelle avec une visée européenne

Cette Université de l’Europe serait pluridisciplinaire avec une vocation universelle mais elle aurait « une visée européenne propre en proposant notamment une formation à l’histoire de l’Europe et de l’esprit européen ».

Il ne s’agirait pas d’un institut d’études européennes comme il en existe déjà mais « une université dans le sens le plus noble du terme, dans la tradition de ce que fut l’Universitas, du Moyen Age à Humboldt, un lieu où s’unirait harmonieusement enseignement de haute qualité et recherche d’excellence » .

Les deux membres de la Fondation pour l’innovation politique proposent de doter ces universités de quatre départements : sciences fondamentales, sciences de la vie, sciences de l’homme et sciences juridiques. Les cours y seraient délivrés en anglais et en français (rendant ainsi à la langue française son importance comme moyen de communication), peut-être aussi l’allemand, et les étudiants auraient la possibilité d’y apprendre les autres langues européennes.

Un réseau européen d’universités

A côté de cette université de l’Europe, ils préconisent également la mise en place d’un réseau européen d’universités , constitués d’universités déjà existantes, réseau qui se verrait attribuer une étiquette européenne.

Cette étiquette impliquerait indépendance vis-à-vis du support national, autonomie de gestion et de définition des programmes, validation des savoirs reconnue au niveau européen donc international.

Un système de bourses de mérite serait également mis en place pour permettre aux étudiants des universités nationales d’entrer dans ce réseau européen d’excellence, ravivant ainsi au niveau européen un véritable ascenseur social.

Un financement partenarial

Le financement serait assuré, pour le fonctionnement de base, par le budget de l’Union européenne, lui donnant ainsi l’occasion de mettre en pratique les objectifs de Lisbonne en matière de recherche.

S’y ajouteraient les produits de rentes et de donation et un financement national, au prorata de nombre d’universités nationales engagées dans ce réseau viendrait compléter le dispositif financier. Et Bronislaw Geremek de préciser dans un interview donné pour www.touteleurope.fr , « si on lui attribuait les 200 millions d’euros qui servent aujourd’hui à financer les déplacements du Parlement européen, l’université européenne aurait un beau capital de départ ».

Pourquoi soutenir cette initiative ?

 Forger une conscience et une identité communes
 Donner à la mobilité étudiante un nouveau moyen de réalisation grâce à la mise en place de ce réseau universitaire européen
 Donner corps à l’idée de mobilité des chercheurs au sein de l’espace européen de la recherche
 Donner un sens aux investissements consacrés à la ville de Strasbourg, qui ne servent que quatre jours par mois
 Rétablir le lien entre « Université « et « Europe ». En effet l’université qui est une invention européenne n’est plus associée à l’image de l’Europe dans le monde et ce sont aujourd’hui les universités américaines qui attirent une majorité d’étudiants.

La proposition de Bronislaw Geremek et Jean-Didier Vincent a le mérite de dépasser le débat autour du double siège du Parlement Européen et de proposer un nouveau souffle au système d’enseignement et de recherche en Europe. Remémorons nous également la célèbre phrase qui n’a peut-être jamais été prononcée par Jean Monnet : « Si je devais recommencer l’Europe, je commencerais par la culture ».

Et s’il faut se positionner d’un point de vue strictement franco-français, reconnaissons que la France aurait tout à gagner de l’installation d’une université européenne dans les bâtiments de Strasbourg, permettant ainsi la réalisation d’un projet ambitieux : faire de Strasbourg la capitale intellectuelle de l’Europe.

- Sources :

Retrouvez l’interview de Bronislaw Geremek sur Touteleurope.fr.

- Illustration : Photographie du palais universitaire de Strasbourg, place de l’Université

Vos commentaires
  • Le 28 juin 2006 à 14:12, par Aleks En réponse à : Pour une Université de l’Europe à Strasbourg

    Bonjour,
    Effectivement, comme le disait Jean Monnet, il aurait fallu commencer par la culture, le résultat du référendum serait peut-être bien différent ... Dans la culture, il y a les langues.

    L’université de l’Europe :
    L’idée est bonne, s’il s’agit de former une élite européenne coupée des citoyens, de la base, des peuples, car elle devrait maîtriser 2 des langues nationales de l’UE parmi 21. Donc idée intéressante si l’ambition est de creuser la fracture sociale européenne ;)

    Si l’ambition est au contraire de renforcer l’identité et la cohésion européennes, il conviendrait d’étudier la possibilité d’enseigner ou bien dans toutes les langues officielles (voire les autres), ou celle d’utiliser une langue commune neutre politiquement, qui n’avantage personne, et donc tout le monde. Et qui ainsi constituerait, plus encore que la monnaie euro, un véritable ferment de l’identité européenne. Par ex. l’espéranto :)

    Aleks KADAR
    membre du mouvement européen Europe Démocratie Espéranto

  • Le 28 juin 2006 à 15:35, par Robert Leleu En réponse à : Pour une Université de l’Europe à Strasbourg

    Bravo pour cette poposition qui dépasse la bagarre de clochers entre états. J’aurais souhaité que ses auteurs dépassassent également le conflit des langues en proposant certains enseignements en espéranto (droit, sciences et histoire sont de bons exemples.

    J’argumente ma proposition en deux points : L’espéranto est un outil performant. Le multilinguisme n’est pas une solution « de masse »

    1/ L’espéranto est un outil performant. Je suis ingénieur civil des Mines, à la retraite, et ai utilisé anglais et espagnol en situation professeionnelle. Je me débrouille en allemand...et en latin. J’ai appris l’espéranto à 71 ans sur internet, et au bout de 30 heures de cours ma capacité de lecture et d’écriture surpassait celle de l’allemand, égalant presque celle de l’anglais (avec sur celui-ci l’avantage de ne jamais tomber sur un texte incompréhensible même avec un dictionnaire. J’ai lu quelques ouvrages en espéranto, et sais que les titres I et 2 du projet de Constitution Européenne ont été traduits en espéranto. J’ai donc sur l’espéranto une opinion positive dûment fondée.

    2/Le multilinguisme n’est pas une solution de masse. J’ai dix petits-enfants ; je vois clairement que si 2 ou 3 d’entre eux arrivent à apprendre une ou deux langues étrangères (sauf à s’expatrier), ce sera bien le bout du monde. Alors que si ils avaient appris l’espéranto avant le secondaire, ils en connaîtraient toujours la grammaire (j’ai conservé des bribes de celle de l’allemand étudié en 7ième), et le réactiveraient rapidement au besoin. L’un de ces petits-enfants, ayant suivi 12 heures de cours internet (ikurso), peut lire tout texte en espéranto, en se servant d’un dictionnaire. Or l’intercommunication active intra-européenne « de masse » suppose (au moins) un langage commun. L’espéranto est disponible, emparons nous en, en commençant par les élites en Université, surtout européenne...et, c’est un voeu plus difficile à réaliser, en primaire dans toute l’Europe. Là aussi, ayant été responsable syndical, et membre fondateur de l’association *ULISSE" pour l’utilisation et l’intégration des sciences sociales en entreprise, puis président de la commission européenne du Conseil Economique et Social d’Ile de France, je pense pouvroi émettre une opinion dûment pesée.

  • Le 2 juillet 2006 à 13:49, par Fabien En réponse à : Pour une Université de l’Europe à Strasbourg

    C’est dialleurs bizarre qu’auncun candidat potentiel à la Présidentielle ne reprenne ce genre de proposition qui marquerait pourtant un fort engagement vis-à-vis de l’Europe... Même si cela ne serait pas suffisant, surtout du point de vue de la construction politique de l’Europe.

    En même temps, parlez de l’Europe dans les états-majors en ce moment, et il freinent des 4 fers. A nous de leur montrer que les Français s’y intéressent toujours !

  • Le 7 juillet 2006 à 12:07, par Frédéric Benhaim En réponse à : La vraie priorité c’est d’intensifier l’Europe de la recherche et des échanges

    L’idée d’une grande école/université de l’Europe à Strasbourg est ancienne, aussi ancienne que le rêve de certains eurodéputés de ne plus résider qu’à Bruxelles. Elle n’est pas pour autant justifiée.

    D’abord, il existe déjà deux instituts universitaires européens à Bruges et Florence. Malheureusement, ils n’ont pas rempli leurs promesses (manque de financement, de moyens...) alors qu’au départ la philosophie était semblable à celle qui prévaut dans cette initiative.

    Le risque serait de donner de l’argent (pas assez) à une université européenne à Strasbourg, de se contenter de favoriser une/des réseaux d’élite qui dans la construction européenne s’en sortent largement par leurs propres moyens...et d’oublier la grande masse des étudiants et chercheurs pour qui l’Europe demeure un souhait, voire un simple rêve.

    Ce qu’il faut, c’est intensifier les réseaux de recherche en Europe, intensifier les échanges européens en faisant basculer de l’argent vers les programmes SOCRATES et ERASMUS par exemple (donc hors des programmes agricoles ou structurels), créer une instance européenne capable de financer des projets de recherche en réseau au moins en partie sur la base d’appels d’offre (ce qui permet d’orienter politiquement la recherche, là où au niveau communautaire la décision d’orientation reste technocratique car prise par des fonctionnaires « experts scientifiques »)...

    Plutôt qu’une approche VERTICALE (et finalement très française !) de la politique européenne de l’enseignement supérieur, il convient d’adopter une approche HORIZONTALE. L’Europe doit se faire de façon horizontale un jour ou l’autre ou elle ne se fera pas.

    Je vous recommande à ce titre la lecture d’un article de Sylvain Kahn paru sur ces questions dans Libération il y a de cela quelques mois, intitulé « Un plan Marshall pour l’université ». Dans cet article, Kahn réagit à la proposition d’université européenne à Strasbourg.

  • Le 4 octobre 2006 à 16:14, par ? En réponse à : Pour une Université de l’Europe à Strasbourg

    Comme le dit l’un des intervenants, il ne faut pas oublier le problème linguistique. Ce n’est pas avec l’anglais et en singeant les américains que l’Europe se construira l’unité qui lui manque.

    Il faut au contraire encourager la diversité linguistique. Il faudrait un système qui encourage l’apprentissage et la pratique d’autres langues européennes que l’anglais, notamment dans les écoles, et pourquoi pas aussi de l’espéranto qui est aussi en l’oublions pas une langue européenne.

  • Le 17 juillet 2008 à 17:48, par krokodilo En réponse à : Pour une Université de l’Europe à Strasbourg

    Que cette université de l’Europe soit à Starsbourg, pourquoi pas, mais la vraie question c’est quelle(s) langue(s) y sera ou seront utilisées. Dans le processus d’intégration de l’enseignement supérieur européen comme dans d’autres domaines, la barrière des langues, le plus grand tabou de l’UE, est soigneusement occultée.

    Il faut pourtant être conscient que cette intégration est incompatible avec la francophonie, qu’elle est contraire aux intérêts de la France et du français, car des étudiants qui autrefois seraient venus quelques années étudier chez nous en français, seraient restés quelques années dans nos labos, étudieront maintenant quelques mois dans diverses pays européens, mais en anglais, et seront ainsi tout à fait préparés à faire leur post-doc en GB ou aux USA, qui tireront les bénéfices de leurs années les plus productives. L’UE au service des intérêts anglosaxons, comme le protocoles de Londres, voilà l’Europe de l’enseignement supérieur qu’on nous prépare !

    Ceux qui pense qu’on exagère devraient se plonger dans les programmes Erasmus mundus (80% anglophones, Erasmus Window, Tempus,

    notamment le partenariat avec la Chine : la première phase du programme EU WINDOW durera deux ans et consistera en deux activités : des cours d’été pour cinquante professeurs de chinois des États membres de l’Union européenne ; http://europa.eu/rapid/pressReleasesAction.do?reference=IP/08/831&format=HTML&aged=0&language=FR&guiLanguage=en Si vous espérez savoir quelles langues ont travaillé en Europe ces étudiants chinois, vous rêvez. ! Aucun bilan linguistique n’est jamais fait dans les rapports sur Erasmus ! Mais il suffit de savoir qu’Erasmus Mundus est à 80% en anglais, et qu’Erasmus Window sera probablement encore plus anglophone. La vidéo sur la coopération avec la “China-Europe International Business School” est édifiante à ce sujet. On y parle de « joint-venture between European Commission and China, « to wider links to Europe », « make it more international, », « cooperation works both ways », http://ec.europa.eu/avservices/video/video_prod_en.cfm?type=detail&prodid=6003&src=1 (cliquer sur « preview »)

    Par son adhésion à ces programmes, la France participe financièrement à son propre déclin !

    ou tout récemment avec Israël ; aucune précision quant aux questions linguistiques. http://www.delisr.ec.europa.eu/English/default.asp

    mais le site parle de lui-même…

    Ouiistes ou nonistes, et personnellement doutiste…, il faut que les Français soient informés que le prix à payer pour l’intégration européenne telle qu’on nous la prépare, c’est la mort lente de la francophonie.

  • Le 18 juillet 2008 à 13:36, par Valéry En réponse à : Pour une Université de l’Europe à Strasbourg

    « mais la vraie question c’est quelle(s) langue(s) y sera ou seront utilisées. »

    L’anglais me semblerait une bonne idée en ce qui me concerne.

  • Le 24 mars 2009 à 16:51, par Emmanuel En réponse à : Pour une Université de l’Europe à Strasbourg

    La fausse bonne idée typique. Une idée lancée comme cela, en l’air, avec pour seul objectif de donner « un os à ronger » à la France, la seule raison de cette proposition étant de faire partir le Parlement de Strasbourg.

    Si l’idée était bonne en elle-même, si elle n’était pas sortie de l’esprit de quelques personnes (comme par hasard favorables au transfert du siège du PE), elle ne serait pas présentée comme une compensation.

    Et de fait, surprise surprise, le monde universitaire strasbourgeois n’a jamais débordé d’enthousiasme à cette idée qui devrait pourtant lui plaire.

    La raison ? Comme le dit un autre intervenant, il y a déjà le Collège d’Europe à Bruges et Natolin, et l’Institut Universitaire européen à Florence. Et dernier né de la liste, l’Institut Européen de Technologie (que certains rêvaient en MIT européen basé dans les locaux du Parlement à Strasbourg), basé à Budapest.

    D’ailleurs, honnêtement, Strasbourg est quand même déjà particulièrement bien fournie en termes universitaires. C’est quand même la plus grande université de France, et elle a déjà une très grande attractivité. La plupart des Master sont remplis d’étudiants du monde entier (21% des étudiants ne sont pas français). En fait, je pense que l’Université de Strasbourg répond déjà à la définition donnée par Geremek : « une université dans le sens le plus noble du terme, dans la tradition de ce que fut l’Universitas, du Moyen Age à Humboldt, un lieu où s’unirait harmonieusement enseignement de haute qualité et recherche d’excellence » : elle offre la formation interdisciplinaire requise. La formation européenne, quant à elle, imprègne déjà l’ensemble des études proposées.

    L’un des facteurs de l’attractivité universitaire de Strasbourg repose sur son statut de capitale européenne. Honnêtement, ce n’est pas en supprimant l’une de ses deux institutions les plus emblématiques (le Parlement) qu’on rendra la ville plus attractive en créant un méga machin (parce qu’il faudrait un paquet d’étudiants pour occuper le Parlement européen) dont on ne sait pas quelle valeur ajoutée il apporterait !

    Non, cessons de nous leurrer avec des idées qui paraissent séduisantes mais ne s’appuient sur aucune autre donnée que la volonté désespérée de certains fonctionnaires et députés surtout préoccupés par leur confort personnel d’aller travailler à Bruxelles. Si ça leur est tellement insupportable, qu’ils fassent pression pour que le Parlement concentre l’ensemble de son activité à Strasbourg, et qu’on en finisse enfin avec les aller-retour entre Bruxelles Luxembourg et Strasbourg.

    Et bizarrement, quand ce sera fait, vous verrez qu’il n’y aura plus personne pour proposer une Université de l’Europe à Strasbourg, preuve s’il en fallait que ses promoteurs se fichent éperdument de faire de Strasbourg « la capitale intellectuelle de l’Europe ».

  • Le 25 mars 2009 à 06:39, par Martina Latina En réponse à : Pour une Université de l’Europe à Strasbourg

    Pourquoi tenter de réactiver une idée qui a fait son temps, non seulement parce que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts de l’Europe, mais parce que l’Université unique de Strasbourg essaie déjà de développer son envergure européenne ? Sauf le respect dû à la mémoire de B. Geremek, aucune raison sérieuse ne peut affecter à une autre destination le siège strasbourgeois, plus spacieux et plus proche de l’Europe centrale, du Parlement européen : d’ailleurs, n’a-t-il pas été placé par la « danseuse-sculpteuse » L. Tcherina sous le signe de « l’Europe à coeur » ? Ayons donc à coeur de construire L’EUROPE du savoir et de la recherche dans l’esprit de liberté légué à l’avance par la princesse EUROPE, qui se révèle démocratique bien plus que mythique !

  • Le 25 mars 2009 à 07:50, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : Pour une Université de l’Europe à Strasbourg

    Je suis d’accord : transférons le siège du Parlement à Bruxelles sans donner de compensation à Strasbourg.

  • Le 25 mars 2009 à 14:59, par Fabrice En réponse à : Pour une Université de l’Europe à Strasbourg

    Un mot rapide car je crois que cela a été déjà évoqué dans d’autres commentaires mais une Université pour l’europe est ce qu’on appelle en économie « a white elephant » : investissement massif pour retour sur investissement proche de zero.

    D’abord des institus existent déjà : Le plus connu et reconnu est le collège d’Europe à Bruges et Natolin : www.coleurop.be autour de 4 masterd et de 400 étudiants venant de plus de 50 pays différents. Mais on peut citer aussi Florence (pour tout ce qui est Phd) et LSE bien sûr.

    Au delà de cette réalité, pourquoi vouloir concentrer la connaissance de l’Europe sur un seul lieu ? Ce n’est pas la bonne logique et ce serait contre productif car cela créerait un institut détaché des réalités du terrain. Non !l’Europe doit être partout, dans tous les niveaux de formation : du Collège à l’Université.

    Comment un étudiant de droit en France peut-il ignorer le droit communautaire alors que nous vivons dans un espace ou 80% des lois sont européennes ?

    Comment un étudiant de sc po ne peut -il pas être au courant des processus de décision au niveau européen ?

    Comment un économiste ne peut-il pas connaitre les mécanismes d’intégration européens ?

    Comment les écoles de journalismes peuvent-elles se passer d’un enseignement sur l’Europe quand l’actualité européenne rythme la vie médiatique ?

    et enfin comment la plupart de nos petits enarques peuvent-ils être si ignards de la chose européenne alors que c’est une réalité politique ?

    Ne visons pas la concentration des connaissances qui est fortement réducteur, mais plutot la généralisation du savoir européen. c’est ça une éducation européenne.Une université pour l’Europe ce serait un bon coup marketing pour Strasbourg mais ne ferait rien avancer en terme d’élargissement de la connaissance européenne. avec tout le respect que je dois à la mémoire du maitre Geremek que j’admire, il faut se concentrer sur les bons combats !

  • Le 25 mars 2009 à 18:59, par Emmanuel En réponse à : Pour une Université de l’Europe à Strasbourg

    sauf que, au-delà de la question politique (« le Parlement serait-il mieux à Strasbourg ou à Bruxelles ? »), tu omets de dire que

     si le PE est transféré à Bruxelles, l’Union européenne (plus exactement le PE, puisqu’il est propriétaire) se retrouverait avec des bâtiments sur les bras dont elle ne saurait que faire

     alors qu’en revanche, si le PE concentrait toutes ses activités à Strasbourg, les bâtiments bruxellois ne seraient pas perdus ! Il suffit de voir les somptuaires plans d’extension et de construction du quartier européen (la Commission a besoin de 400 000 m² de bureaux supplémentaires ; et le Conseil a le même problème de place).

    Au lieu de dépenser des millions à construire des nouveaux bâtiments à Bruxelles et de se retrouver avec un bâtiment vide et inutilisable à Strasbourg, il serait intelligent de construire quelques immeubles supplémentaires à Strasbourg, d’y installer le Parlement à temps plein, et d’utiliser les bâtiments vacants à Bruxelles pour répondre aux besoins de la Commission et du Conseil, sans avoir à gaspiller inutilement l’argent du contribuable...

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