La politique d’immigration de la droite italienne semble prendre une dimension clairement anti-européenne. Roberto Maroni a assuré que l’Italie se réservait le droit de procéder à des expulsions massives et que la clandestinité devra être considéré comme un délit.
Ces propos ont suscité l’ire de la vice-présidente du gouvernement espagnol qui a accusé le gouvernement italien de préparer une politique d’immigration non respectueuse des droits humains. On voit bien là tous les problèmes que cause la non existence d’une politique d’immigration commune.
Les Roms sont une peuple qui souffrent de l’intolérance et de l’exclusion dans bon nombre de pays européens
Les attaques de la part du gouvernement italien contre les immigrés se sont notamment focalisées sur la communauté roumaine assimilée de manière générale à la communauté tsigane.
De plus, l’Italie a été traversée ces derniers jours par des violences extrémistes (chasse aux roumains par des milices citoyennes auto constituées, incendie criminelle de camps de réfugiés tziganes, etc.). Celles-ci se sont en effet accrues avec les annonces du gouvernement de durcir sa politique vis-à-vis des immigrés aussi bien sur le territoire, par les expulsions, qu’aux frontières, par un contrôle policier accru. En Italie, les Roumains sont honnis par beaucoup qui les considèrent comme responsables de beaucoup de maux que connaît le pays. Les Roumains sont aussi indifféremment réduits aux Roms dans bon nombre de discours. Or tous les Roumains ne sont pas des Roms. Malheureusement, cette différence, le gouvernement en place ne semble pas la percevoir complètement…
Pourtant, la différence est très importante. Les Roumains, qui représentent la première communauté immigrée en Italie, sont issus d’un pays membre des pays de l’Union européenne (UE) et sont donc soumis aux mêmes règles de circulation et d’accueil que tous les autres ressortissants européens. L’Italie n’a donc aucune raison d’attribuer à un traitement spécifique aux Roumains. La question des Roms est quant à elle bien différente. Les Roms qui résident en Italie viennent en effet pour une partie de la Roumanie mais aussi des Balkans, notamment de la Bosnie, de l’Albanie et de la Serbie, pays qu’ils ont bien souvent du quitter au moment des guerres d’ex-Yougolslavie.
En outre, les Roms ne sont pas une réalité spécifiquement italienne. En effet, la question des Roms ne peut pas se poser en termes d’immigration puisque ce peuple est originairement un peuple nomade. La question est donc bien celle de l’intégration des Roms au sein de l’UE. Les Roms forment une communauté qui n’obéit pas au schéma traditionnel de la communauté nationale (le territoire national n’a aucun sens pour eux) et c’est précisément cela qui pose problème à des sociétés nationales européennes comme l’Italie. Et c’est aussi pourquoi il ne saura jamais être question de la création d’un État tzigane comme le propose l’extrême droite européenne. Seule une politique européenne d’intégration des Roms et de lutte contre les discriminations peut être une réponse appropriée à la situation déplorable que connaissent aujourd’hui les Roms.
Ainsi, suite notamment aux violences contre les Roms qui ont eu lieu en Italie, les députés européens ont débattu, mardi 20 mai, en séance plénière du Parlement européen de la question de l’intégration des Roms. La situation des Roms est désastreuse dans toute l’Europe où cette communauté est de fait exclue de la société. Les Roms sont parqués dans des camps où toute dignité humaine a disparu. Les Roms, auxquels on accole encore des clichés d’un autre temps, alimentent à tort les plus nauséabonds fantasmes de la société. Les Roms, puisqu’on leur refuse tout intégration en niant leur spécificité et leur histoire, sont bel et bien traités comme des parias en Europe. Enfin, l’instrumentalisation d’un soi-disant péril Rom nourrit bon nombre de politique populiste.
Une véritable politique européenne d’intégration est aujourd’hui nécessaire
Alors que faire ? Il est clairement indispensable, et cela a été demandé par le Parlement européen, de mener une politique européenne efficace d’intégration des Roms. Au plan social, il faut dans l’immédiat veiller aux conditions sanitaires des Roms, c’est-à-dire supprimer les taudis où s’entassent les communautés pour les reloger dans des espaces hygiéniquement conformes. Il faut aussi multiplier l’information vers les communautés pour qu’elle puisse scolariser leurs enfants. En outre, il est indispensable de lutter contre les discriminations que subissent les Roms. Mais surtout, les États membres et l’UE doivent mener un travail culturel vers les populations nationales pour briser tous préjugés sur les Roms. C’est probablement même la prémisse indispensable d’une véritable politique d’intégration des Roms. La tolérance doit vraiment devenir une valeur forte de l’Union européenne.
Les Roms ont contribué et contribuent encore à façonner l’identité européenne ; ils représentent même probablement à eux seuls cet idéal d’une Europe qui ne serait plus alourdie par des attachements nationaux. L’intolérance que les Roms subissent encore aujourd’hui ne doit pas être prise à la légère car, souvenons-nous que par le passé, cette même intolérance a conduit à la plus grande catastrophe humaine qu’ait connue l’Europe.
C’est pourquoi, nous, Européens, nous devons nous engager à stopper toute vague de ressentiment contre la communauté Rom et nous engager à mener une véritable politique d’intégration des Roms au niveau européen.
1. Le 25 mai 2008 à 13:08, par ? En réponse à : Pour une politique européenne d’intégration des Roms
Je pense que le problème des Roms vient d’eux. Les Etats, les organisations internationales ont tenté plusieurs fois de résoudre leurs problèmes en construisant des écoles, en leur réservant des emplois dans la fonction publique, etc. Cependant aucun de ces efforts n’a abouti. Les Roms restent toujours isolés(très souvent parce que ils rejetent les autres populations et non pas, comme on le croit souvent, parce que les autres ne les acceptent pas). Pire, les Roms réfusent de scolariser leurs enfants. Ils ne savent ni lire, ni écrire, et se retrouvent donc dans l’impossibilité de trouver un travail (normal !!!). La seule source de revenu pour eux reste dons le vol, le trafic des drogues, et plus récemment, comme on a pu le constater dans certains cas, la vente des enfants. On peut donc comprendre, sans bien évidemment l’accepter, la réaction des Italiens(qui sont généralement connus pour leur tolérance envers les étrangers ) qui ont brûlé les camps des Tziganes à Naples.
Quelle politique de l’UE ? On y pense depuis longtemps. Mais pour l’instant il n’y a pas de résultats. Je pense juste qu’on ne sait pas ce que les Roms veulent. Le pire, c’est que je pense qu’ils ne le savent pas non plus.
2. Le 25 mai 2008 à 15:16, par Fabien Cazenave En réponse à : Pour une politique européenne d’intégration des Roms
Cher anonyme, merci de mettre au moins un pseudo pour que nous puissions publier votre commentaire la prochaine fois.
Par ailleurs, pour avoir connus lors de mon parcours scolaire des « manouches » avec toutes leurs qualités et leurs défauts, attention à ne pas tomber dans les phantasmes du type « voleur d’enfants » et autres. Par exemple dans les cités ou dans les quartiers riches, vous avez des revendeurs de drogues, des enfants qui se déscolarisent et des vols à l’étalage...
Cependant, vous pointez du doigt l’engrenage infernal : une population qui se veut en dehors du système qu’on laisse à côté. A Prague, près du lycée français, il y avait une rue « Rom » qui tranchait par sa saleté et son non-entretien des bâtiments. Mais savoir qui est responsable entre la poule et l’oeuf...
Donc quand vous dîtes qu’on peut comprendre les bruleurs de camp, non, c’est inacceptable ! Au-delà même du fait qu’on utilise des milices (procédé qu’on retrouve souvent chez les extrémistes, comme par hazard), allez saccager chez les autres mérite d’être puni.
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