Pourquoi est-il acceptable de ne pas soutenir l’adoption du traité budgétaire européen ?

, par David Soldini

Pourquoi est-il acceptable de ne pas soutenir l'adoption du traité budgétaire européen ?
Affiche Europe Ecologie en 2009 par emmanuelsaussieraffiches - licence CC - FlickR

Depuis quelques jours les critiques se multiplient contre la décision de EELV de ne pas soutenir l’adoption du traité budgétaire européen. L’essentiel de la critique tient en quelques phrases : les verts, en refusant le réalisme et la politique des petits pas, versent dans une attitude irresponsable. Ils alimentent la vieille critique anti-européenne de la gauche, en défendant une vision économique irréaliste, teintée de nationalisme nauséabond. Cette critique récompense bien mal les efforts pourtant louables des Verts.

En effet, il convient en premier lieu de rappeler que EELV est sans doute le seul parti d’Europe a avoir organisé un débat sérieux sur ce traité. Ensuite, le choix des Verts ne repose pas exclusivement sur une critique de l’austérité. La position politique des verts est en fait relativement simple et repose sur une fine connaissance des mécanismes européens : le traité budgétaire ne porte aucune avancée européenne mais représente une régression de la méthode fédérale au profit d’une approche intergouvernementale. Ce n’est donc pas tant l’idée d’un contrôle budgétaire européen en tant que tel qui est rejetée, fusse-t-il voué à imposer la réduction forcée des déficits nationaux : c’est le fait d’avoir confié ce contrôle aux seuls États, en renonçant ainsi aux mécanismes démocratiques mis en place au niveau européen depuis plus de trente ans. L’autre élément de la critique porte naturellement sur les conséquences économiques de ce choix : en se limitant à réduire les déficits nationaux sans prévoir de véritable politique de relance au niveau européen, les gouvernements condamnent nos économies à la stagnation ou pire, à la récession.

Le couronnement de la méthode intergouvernementale prônée par le couple Merkel - Sarkozy

Il est en effet exact d’affirmer que ce traité ne fait que couronner une dérive intergouvernementale organisée par le couple Merkel-Sarkozy et qui a conduit à l’échec successif des mesures européennes censées, depuis 2007, sauver l’Europe et l’Euro. Ces différentes mesures, trop prudentes, ont eu pour principal effet de creuser les déficits et de transformer une crise financière en crise économique. Cette stratégie est particulièrement mal venue car il est fort probable que les racines du mal dont souffre l’Europe, et qui expliquent la fébrilité des marchés, sont principalement à rechercher dans son impuissance politique. L’Euro est une monnaie sans État, mais surtout une monnaie qui ne repose pas sur un pouvoir politique efficace et donc démocratique. Or, la gouvernance économique européenne est historiquement faible car elle repose sur la méthode intergouvernementale. C’est le fruit du compromis de Jacques Delors : communautariser la monnaie mais laisser aux gouvernements nationaux la responsabilité de la politique économique. Certes, Delors espérait que les États transféreraient progressivement ce pouvoir à l’Union, rééquilibrant ainsi le système politique européen. Le pari était risqué et nous en subissons aujourd’hui les conséquences.

La méthode intergouvernementale est profondément néfaste car, en exigeant le compromis entre des gouvernements aux intérêts nécessairement divergents, elle rend extrêmement complexe la prise de décision. Dès lors, le plus petit dénominateur commun l’emporte sur l’intérêt général européen. C’est la raison principale pour laquelle la plupart des politiques transférées au niveau européen sont généralement progressivement « communautarisées » : les décisions sont alors prises selon la procédure démocratique ordinaire, avec l’intervention de la commission et surtout du parlement européen. Les représentants des gouvernements, réunis en conseil, jouent alors le rôle de deuxième chambre et font jeu égal avec le parlement élu par les citoyens européens. Les seules politiques « européenne » qui échappe à cette logique et continuent à reposer sur la méthode intergouvernementale sont : la politique extérieure et de défense et la politique économique. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que ces deux politiques pourtant essentielles aillent d’échec européen en échec européen depuis plus de vingt ans.

Or, c’est précisément cette méthode, à l’origine de toutes les déconvenues politiques européennes, qui sort renforcée de ce nouveau traité. C’est une première depuis que l’on a entrepris la réforme profonde des traités européens.

De la question institutionnelle à la question économique et au piège politique

Cependant, le problème de ce traité n’est pas uniquement d’ordre institutionnel. Ou plus exactement, avec ce traité, le problème institutionnel devient un problème économique et, accessoirement, un piège politique. En effet, en se limitant à contrôler les budgets nationaux, les gouvernements européens auront bien des difficultés à relancer la croissance en Europe. Ils auront le plus grand mal à mener à bien les grands projets européens, dans le domaine des transports, de la recherche, de l’énergie. Ils ne pourront assurer une transition énergétique et industrielle pourtant nécessaire. Ils ne pourront financer des politiques d’enseignement ambitieuses, à la hauteur de ce que réalise nos principaux concurrents. En sommes, ils laissent l’Europe sans espoir et sans souffle.

Il n’est évidemment pas question de revenir sur le principe de contrôle européen des budgets nationaux (encore faudrait-il que ce contrôle soit réellement européen et non en main des seuls gouvernements), mais le pendant de cet encadrement nécessaire à la survie de la monnaie unique doit être la possibilité d’investir au niveau européen, c’est-à-dire la mise en place d’une véritable politique économique européenne. Cela suppose le transfert de compétences fiscales, sociales, industrielles, mais surtout la mise en place d’un réel budget européen, au service d’une politique décidée démocratiquement par les européens.

C’est alors qu’apparaît le véritable piège politique : en effet, quel européen sincère pourrait ne pas se réjouir d’un renforcement du contrôle européen sur les budgets nationaux ? Il est évident qu’il s’agit là d’un pas en avant dans la construction de la gouvernance économique européenne et d’une condition sine qua non de la survie de la monnaie unique. Toutefois, le prix à payer pour ce contrôle est aujourd’hui terriblement élevé pour les partisans de l’Europe, au point de constituer presque un renoncement.

Un traité pour rien ?

Il convient, en conclusion, de rappeler le contexte dans lequel survient le vote sur ce traité. Il est désormais acquis, à Paris, Rome ou Berlin, que ce traité n’endiguera pas la crise et qu’il est nécessaire de préparer d’autres réformes, plus profondes et qui iront, du moins peut-on raisonnablement l’espérer, dans une direction différente. L’idée d’une réouverture du chantier institutionnel et donc la convocation d’une nouvelle convention revient en force. Le gouvernement français ne se montre guère enthousiaste, mais il sait également sans doute que le salut passe nécessairement par un renforcement du pouvoir européen. Il est assez peu probable que les Verts soient un obstacle majeur sur ce chemin, bien au contraire. Il y a même fort à parier que beaucoup de ceux qui ont voté ce week end espèrent et attendent cette nouvelle phase de la construction européenne.

Il ne s’agit pas d’affirmer ici que le choix des Verts est politiquement intelligent, ni même de considérer que les socialistes auraient du suivre une voie analogue. Il aurait sans doute été plus simple de la part d’EELV de demander aux députés de s’abstenir, signifiant ainsi une forme d’opposition à un traité qui sera probablement vite enterré par une réforme plus substantielle de l’Union, mais sans exprimer de défiance vis-à-vis de l’exécutif. On peut d’ailleurs ajouter que les conséquences d’un non français seraient difficiles à gérer pour l’exécutif. Il est probable que, loin de provoquer un électrochoc, un énième refus français n’aurait fait qu’empirer les choses en favorisant le status quo ou pire la défiance progressive des États et des populations. Là encore, il est probable que les Verts aient voté en connaissance de cause, laissant aux socialistes le soin de ratifier un traité substantiellement mauvais, mais diplomatiquement nécessaire afin de préparer les négociations futures.

C’est sans doute de ce seul point de vue que le choix des Verts mérite effectivement d’être critiqué. Toutefois, le piège était si bien ficelé qu’il est également difficile de les condamner totalement. En fin de compte, ils étaient perdants dans tous les cas.

Vos commentaires
  • Le 26 septembre 2012 à 13:46, par Valéry-Xavier Lentz En réponse à : Pourquoi est-il acceptable de ne pas soutenir l’adoption du traité budgétaire européen ?

    Merci David pour cette mise au point. De nombreux fédéralistes partagent de telles réserves concernant ce texte qui ne fait en rien progresser notre vision de l’Europe.

  • Le 26 septembre 2012 à 13:47, par Julien-223 En réponse à : Pourquoi est-il acceptable de ne pas soutenir l’adoption du traité budgétaire européen ?

    « il convient en premier lieu de rappeler que EELV est sans doute le seul parti d’Europe a avoir organisé un débat sérieux sur ce traité. »

    Le seul parti d’Europe ? Ou la, EELV aurait-il les chevilles qui enflent ?

    Cet article ne répond pas à un écueil important du Non d’EELV : en quoi ce Non est-il européen ? où est la cohérence avec la position du PGE, des Grünen européens ? Y a-t-il eu un dialogue avec les Grünen ? En quoi ce Non s’inscrit-il dans la stratégie du mouvement écologiste pris dans sa globalité, au-delà des frontières de l’Hexagone ?...

    La vérité, c’est qu’il n’y a eu aucune concertation européenne sur ce positionnement. Ce Non est un Non de militants franco-français pensé dans une logique franco-française. Félicitations.

  • Le 26 septembre 2012 à 14:29, par Clément Petit En réponse à : Pourquoi est-il acceptable de ne pas soutenir l’adoption du traité budgétaire européen ?

    Très bon article. Mais le titre est timide. Refuser cet accord intergouvernemental, qu’on appelle à tort un traité Européen, est la seule position défendable.

  • Le 26 septembre 2012 à 14:45, par Fabien Cazenave En réponse à : Pourquoi est-il acceptable de ne pas soutenir l’adoption du traité budgétaire européen ?

    En fait, les Verts comme les fédéralistes sont perdants sur ce traité Merkozy dont nous aurions pu nous passer puisqu’il y avait le 6 pack de déjà voter. Pour autant, quelles sont les conséquences d’un Non de la France ? Le fait que nous ne pourrions pas avoir accès au FESF lié au respect de ce traité. De plus, il n’y a aucun répondant pour le moment sur une autre voie pour l’Europe en France. Parce qu’à part le « une autre Europe », on ne sait pas exactement de quoi il en retourne dans le camp du « non de gauche ». Et comme dans le camp du Oui, nos responsables politiques n’en ont pas non plus la moindre idée...

  • Le 26 septembre 2012 à 15:33, par David En réponse à : Pourquoi est-il acceptable de ne pas soutenir l’adoption du traité budgétaire européen ?

    M. Julien. D’une part, je ne suis pas militant vert. D’autre part, il me semble que plusieurs personnalités européennes ont fait part de leur scepticisme quant à ce traité. J’ai un peu de mal à comprendre votre excitation. Fischer : http://www.sueddeutsche.de/politik/europaeische-finanzkrise-europa-steht-in-flammen-1.1373683 Schmidt : http://www.handelsblatt.com/politik/deutschland/altkanzler-helmut-schmidt-eu-koennte-durchaus-an-deutschland-scheitern/7169092.html Enfin Delors a qualifié la règle d’or de « piège à con ». Mais il a sans doute un prisme franco-français. Plus sérieusement, je ne dis pas que les verts ont raison, je dis juste que ce psychodrame, que vous reprenez allègrement à votre compte, est ridicule. Mais si ça vous amuse de singer vos aînés politiciens, libre à vous. David

  • Le 26 septembre 2012 à 16:23, par yesroll En réponse à : Pourquoi est-il acceptable de ne pas soutenir l’adoption du traité budgétaire européen ?

    Personnellement, j’aurais voté l’abstention. mais au fond peu importe, c’est fait. EELV débat et c’est bien. Je regrette simplement qu’il aille un peu trop loin en dehors de son corps de compétence, à savoir l’écologie politique. Avec la croissance/décroissance verte il y a déjà beaucoup à proposer.

  • Le 26 septembre 2012 à 16:35, par Julien-223 En réponse à : Pourquoi est-il acceptable de ne pas soutenir l’adoption du traité budgétaire européen ?

    J’exprime moi-même mon scepticisme par rapport à ce traité.

    Mais là n’est pas la question. Je le redis : je ne comprends pas qu’un parti national « Européen » prenne des positions européennes d’une telle importance sans même se concerter avec ses homologues européens.

    Ce n’est pas normal et ce n’est pas non plus anodin. Si nous voulons une Europe politique, ce type de double discours doit être dénoncé.

    Enfin, il ne vous aura pas échappé que Delors et Schmidt ne sont pas des militants verts non plus, et que Fischer est out.

  • Le 26 septembre 2012 à 16:52, par Araceli Turmo En réponse à : Pourquoi est-il acceptable de ne pas soutenir l’adoption du traité budgétaire européen ?

    Tout à fait d’accord sur les graves défauts que présente le traité. En revanche, je suis moins optimiste sur le choix d’EELV. Il me semble que, justement, les seuls membres médiatisés du parti à avoir les idées à peu près claires sur l’avenir de l’Union sont ceux qui ont milité pour un « oui sous réserve de », comme Bové et Cohn-Bendit. Il est d’ailleurs intéressant que la plupart des députés européens, qui connaissent le fonctionnement de l’UE, s’opposent à la position de leur parti au niveau national.

    Le résultat de ce vote ne me semble pas refléter le résultat d’une réflexion telle que tu la présentes, le niveau des débats paraissant se situer bien plus près du niveau de Mélenchon, du genre « oui à l’Union européenne mais dénonçons Lisbonne ». Surtout, l’acceptation d’un budget pourtant fondé sur ce traité est totalement incompatible avec cette position. Il me semble qu’EELV vient au contraire de perdre le peu de crédibilité qu’il avait sur l’Europe, pour reprendre les positions traditionnelles des Verts. Il est évident que Cohn-Bendit n’a jamais réussi à convaincre ses camarades de la légitimité du projet fédéraliste, et qu’ils ne recherchent pas la solution au niveau européen. Dommage...

  • Le 26 septembre 2012 à 19:59, par Julien-223 En réponse à : Pourquoi est-il acceptable de ne pas soutenir l’adoption du traité budgétaire européen ?

    Sans oublier qu’avec Dany, EELV fait perdre aux Verts européens un candidat sérieux pour la présidence de la commission européenne en 2014...

  • Le 26 septembre 2012 à 20:29, par Ronan En réponse à : Pourquoi est-il acceptable de ne pas soutenir l’adoption du traité budgétaire européen ?

    Pourquoi est-il acceptable de ne pas soutenir l’adoption du traité budgétaire européen ?

    1. Parce que ce Traité n’est pas le notre. 2. Parce qu’ils n’ont pas besoin de nous pour le faire adopter. 3. Parce que de toute façon ce texte n’entrera jamais en application. 4. Parce qu’on ne tient pas particulièrement à s’associer nominalement à ce process. 5. Parce qu’on ne tient pas non plus particulièrement à passer, encore une fois de plus, pour des couillons... 6. Ni à se griller aux yeux de l’opinion - se cramer, devrais-je dire - pour la suite des opérations. Et 7. Pour conclure, parce que ce texte intergouvernemental - non content de consacrer des méthodes « non pertinentes » (et je suis gentil...) - est également inopérant, donc mauvais.

  • Le 27 septembre 2012 à 09:08, par David En réponse à : Pourquoi est-il acceptable de ne pas soutenir l’adoption du traité budgétaire européen ?

    Dany a choisit seul d’alimenter un psychodrame inutile. Il aurait pu dire la vérité, à savoir que le vote des verts ne changent rien à rien. Sur le fond, je trouve ridicule cette vision de la politique où tout doit être monolithique. Je ne vois pas trop en quoi c’est gênant d’exprimer des distinguo, même au sein d’une coalition, ou d’un même parti. En particuliers concernant un traité qui ne sert à rien. La démocratie est précisément un système qui permet l’expression des différences, la possibilité de se confronter. Ce que propose le PS ou l’UMP (ou encore Dany...) c’est le « marche ou crève », propre aux modèles anti-démocratiques. Nous aurions un peu plus de culture démocratique en France, nous aurions compris différemment le choix des verts, en s’intéressant aux motifs et à leur analyse, plutôt que de se lancer dans des délires sur le cataclysme provoqué par le vote verts : Ayrault a été particulièrement grotesque en la matière avec son discours sur la sortie de l’euro. Cela aurait eu le mérite d’ouvrir un débat utile sur l’avenir de l’Union, la méthode constitutionnelle, etc. Il faut sortir de cette culture de l’urgence et de la panique qui est en train de tuer l’Europe. En effet, ce dont a aujourd’hui besoin l’Union, c’est d’un processus démocratique de renforcement du pouvoir politique : c’est long et c’est incompatible avec l’idée du « marche ou crève ». Depuis 2007 on nous bassine avec des sommets, accords, discussions de la dernière chance, il faut agir vite, vite, vite (et donc nécessairement de manière intergouvernementale) mais on ne fait qu’alimenter la crise. Il me semble que pour renforcer le pouvoir européen, il faut nécessairement accepter l’idée d’un processus démocratique, ce qui suppose du débat, des oppositions, des distinguo, des nuances, n’en déplaise à dany ou ayrault. Concernant les partis européens, j’ai toujours pensé que l’européanisme à la française avait la facheuse habitude de prendre les problèmes à l’envers : il y a aura de véritables partis européens, le jour où ils auront un vrai rôle politique au niveau européen ; ça ne sert à rien de beugler, unissons nous, s’il n’y a aucun motif pour s’unir. Enfin, il est inexact d’établir un lien entre la loi de finance 2013 et ce traité : il est évident, traité ou non, que la LF2013 sera une LF d’austérité. Maastricht existe toujours, la LOLF qui prône également l’équilibre des FP aussi, tout comme une forme de rationalisme qui tend à laisser penser que lorsqu’on a trop de dette, il convient de la réduire. Pas besoin de signer des nouveaux traités pour cela. Je ne vois donc aucune contradiction. David

  • Le 27 septembre 2012 à 09:26, par Julien-223 En réponse à : Pourquoi est-il acceptable de ne pas soutenir l’adoption du traité budgétaire européen ?

    D’accord avec vous Ronan, mais pourquoi affirmez-vous que ce traité n’entrera jamais en application ? Il faut juste 12 ratifications en zone euro, il me semble que 8 ratifications sont déjà acquises...

  • Le 27 septembre 2012 à 10:48, par Julien-223 En réponse à : Pourquoi est-il acceptable de ne pas soutenir l’adoption du traité budgétaire européen ?

    @ David

    Si vous considérez que le Parti vert européen est sans objet, alors je ne comprends pas pourquoi le contribuable européen verse chaque année 1,3 million d’euros pour cette coquille vide. Effectivement, il faudrait peut-être économiser cette dépense.

    Je ne serais pas aussi cynique que vous. Je pense au contraire que les partis européens ont les moyens de jouer un rôle politique, s’ils le veulent, en définissant des positions communes, par exemple sur un traité, ou en proposant leur candidat à la présidence de la commission européen. Dans les deux cas, le PVE n’a pas choisi de jouer ce rôle, mais c’est son choix. D’autres partis européens (moins fictifs ?) font un choix différent. Heureusement.

    Sur le reste, je suis globalement d’accord avec vous.

  • Le 28 septembre 2012 à 00:11, par David En réponse à : Pourquoi est-il acceptable de ne pas soutenir l’adoption du traité budgétaire européen ?

    Il me semble pourtant que lors des dernières élections européennes, les verts et les libéraux étaient les seuls à défendre le principe d’un candidat « politique » à la présidence de la commission. Pendant ce temps, socialistes et umpistes roulaient des pelles à barroso, le pire président de l’histoire de la commission (une des motivations des socialistes étaient de placer ashton. oui ashton... c’est tout dire...). J’ai donc du mal à comprendre de quels autres « partis européens moins fictifs » vous parlez et qui joueraient le jeu de la démocratie européenne. La réalité est qu’effectivement les verts, lorsqu’ils ont l’opportunité de peser sur le débat politique européen, saisissent l’opportunité (ce n’est évidemment pas le cas ici), contrairement aux autres « partis » d’Europe, qui défendent généralement leurs places (ou plutôt la place de leurs élus) dans les commissions, à la présidence du PE, etc... en sacrifiant allègrement l’intérêt général européen sur l’autel des petits arrangements entre amis. Dés lors, je ne crois pas que les écolos aient beaucoup de leçons à recevoir de ce point de vue. Lorsque socialistes et umpistes joueront le jeu, ce sera sans doute plus rigolo, mais à l’heure actuel ils préfèrent continuer à se distribuer les marocains. Mis à part ce haut moment de démocratie qu’est la nomination du prez’, j’insiste, les partis politiques européens sont une pure création d’européanistes béats et naïfs qui ne sert à rien. La preuve, le PSE se gargarise depuis 20 ans et nous gonfle avec son slogan sur l’europe sociale mais, à la première opportunité, se rue dans les bras du premier barroso venu.

  • Le 28 septembre 2012 à 12:13, par Julien-223 En réponse à : Pourquoi est-il acceptable de ne pas soutenir l’adoption du traité budgétaire européen ?

    Les verts et libéraux étaient peut-être les seuls à défendre le principe d’un candidat politique, mais ils n’ont proposé personne, ce qui en dit long sur leur engagement dans ce domaine.

    Le seul parti à avoir investi un candidat à la présidence à ce stade, c’est le PPE. Pour 2014, PPE et PSE sont les seuls deux partis à s’être engagés formellement à investir un candidat. Ca, c’est du concret, pas du discours.

    Non, les partis européens ne sont pas une fiction qui n’existent qu’aux yeux des eurobéats (quelle rhétorique, vous vous surpassez). Ce sont des acteurs politiques qui ont un rôle dans la politique européenne. La preuve, vous la donnez vous-même : la nomination d’Ashton, oui, c’était une erreur, mais une erreur du PSE. C’était une décision du PSE. Quand le PSE demande la TTF (ce qui ne relève pas de l’évidence, le Labour est quand même membre du PSE), ça a un poids politique et ça a concrètement forcé Barroso à lancer le texte (même s’il a peu de chance d’aboutir). Quand le PPE hésite à condamner la politique d’Orban, de Berlusconi, ou quand le PSE soutient Victor Ponta en Roumanie, ça a un impact politique, parfois déterminant (combien de résolutions du PE bloquées par la décision d’un de ces partis).

    Bref, vous rotez fort mais vous ne savez pas trop de quoi vous parlez.

  • Le 28 septembre 2012 à 13:29, par Fabien Cazenave En réponse à : Pourquoi est-il acceptable de ne pas soutenir l’adoption du traité budgétaire européen ?

    On peut débattre sans s’insulter les camarades :-)

  • Le 28 septembre 2012 à 15:46, par David En réponse à : Pourquoi est-il acceptable de ne pas soutenir l’adoption du traité budgétaire européen ?

    Il me semble en effet que la dernière phrase du post bizarre de ce monsieur visiblement énervé mériterait d’être censurée. sur le fond, c’est très confus.

  • Le 29 septembre 2012 à 01:21, par Martin Siloret En réponse à : Pourquoi est-il acceptable de ne pas soutenir l’adoption du traité budgétaire européen ?

    Pour information, le PVE est tout aussi partagé sur le TSCG que EELV en France. Les Grünen allemands eux-même ont décidé de voter pour au Bundestag, mais... à une très courte majorité : 40 délégués contre 37. Dany ne représente donc pas l’intégralité des Grünen, loin de là. Par ailleurs, d’après mes sources (indirectes, je ne parle pas les langues) se sont prononcés contre le TSCG : les Verts flamands, les Verts néerlandais, les Verts autrichiens, les Verts luxembourgeois... et je ne parle même pas des partis des pays du sud : Portugal, Espagne, Grèce. Donc « une concertation au sein du PVE » n’aurait certainement pas conduit à une prise de position pour le TSCG, position qui n’est jusqu’à nouvel ordre défendue que par les Verts allemands, danois, finlandais, et irlandais...

  • Le 30 septembre 2012 à 11:53, par Ronan En réponse à : Pourquoi est-il acceptable de ne pas soutenir l’adoption du traité budgétaire européen ?

    @ Julien-223 :

    ’’mais pourquoi affirmez-vous que ce traité n’entrera jamais en application ? Il faut juste 12 ratifications en zone euro, il me semble que 8 ratifications sont déjà acquises…"

    Re : Mais pour une raison très simple : pour qu’un document de papier puisse aboutir à une réalisation concrète, il ne suffit pas qu’il soit rédigé, co-signé, et en effet ratifié : faut-il encore qu’il propose des modalités d’action concrètes, sinon pertinentes, susceptibles de quelque applicabilité pratique et opérationnelle tangible (dans l’hypothèse où l’on voudrait vraiment peser sur le réel, histoire d’influer vraiment sur le cours des choses...).

    Or, est-ce le cas ?!

    Par ailleurs, les citoyens ont-ils jamais un jour été associés à la mise en place de cette énième nouvelle « usine à gaz » communautaire ?! Bah non.

    Alors laissez moi vous dire une vérité biblique : le jour où les citoyens en auront vraiment marre d’être menés par le bout du nez par ce genre de « process » sans être jamais consultés ou associés à la prise de décision, ils n’auront qu’une seule envie : renverser la table. Et ce, quelque soit les généreuses intentions affichées par les promoteurs de l’usine à gaz, que ceux-ci soient sincèrement gentils ou non, que celle-ci soit vraiment efficace ou pas.

    Où je rejoins donc David : « Il faut sortir de cette culture de l’urgence et de la panique qui est en train de tuer l’Europe. En effet, ce dont a aujourd’hui besoin l’Union, c’est d’un processus démocratique de renforcement du pouvoir politique ». On ne saurait mieux dire... Europe fédérale, maintenant ! (vite...)

  • Le 24 octobre 2012 à 19:49, par BreizhFed En réponse à : Pourquoi est-il acceptable de ne pas soutenir l’adoption du traité budgétaire européen ?

    Tant que la France sera un état centralisateur et jacobin, elle sera une menace pour une hypothètique europe fédérale. Les parties doivent être de m^me nature que le tout !

    En France le serviteur prend la parole du maître, puisque les fonctionnaires sont élus au mépris de l’obligation de réserve et du conflit d’intérets que ce viol de la société civile établit. On ne fera jamais une europe fédérale avec une France qui n’est pas une démocratie. D"ailleurs, qui est fédéraliste quand on évoque le couple franco-allemand ? Imagine -t-on Sacramento et Austin diriger Washington comme l’axe Paris-Berlin aurait la prétention de diriger l’Europe ??? Dans le foedus, l’égalité est incontournable. Ce n’est pas le cas dans cette europe confédérale d’un autre siècle.

    Les Verts sont pour l’Education nationale, un monstre jacobin. En quoi les verts fonctionnaires d’Etat sont-ils fédéralistes ???

    Oui, le fédéralisme est nécessaire et vital pour l’Europe. IL l’est aussi pour la France BreizFed

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