Les spécialistes signalent que, d’ici 2080, 150 à 200 million de personnes seront des réfugiés climatiques obligés de migrer. L’Afrique, l’Asie, et le Proche-Orient sont considérées comme des régions à risque. L’ironie du sort est que ce sont les pays en développement qui participent le moins aux émissions de gaz à effet de serre qui seront touchés en premier [1].
Des conséquences environnementales à peine imaginables
Des variations du niveau de la mer, des précipitations et des cyclones plus forts, des sécheresses plus intenses : voilà les conséquences probables. Conséquences qui varieront selon les régions et qui attirent notre attention non seulement sur les régions côtières, densément peuplées et sèches, mais aussi sur les régions de l’Asie du Sud-est connues pour leur fort taux d’humidité et leurs moussons. Les chercheurs estiment que le niveau des eaux augmentera de 18 à 59 centilitres d’ici la fin du siècle, conséquence directe des émissions de gaz à effet de serre.
Une augmentation notable du niveau de la mer pourrait entraîner la migration de dizaines voire de centaines de million de personnes. Par exemple, une montée de 45 centilitres au Bangladesh conduirait à la disparition de 11% de son territoire et au déplacement forcé de 5,5 million de personnes. Plusieurs genres de risque sont ainsi liés à l’effet de serre.
Dans certaines régions du monde, on constate déjà une diminution des terres cultivables et des réserves naturelles, une augmentation des cours d’eau intermittents, un accroissement des inondations et la prolongation des périodes de sécheresse. Certaines régions pourraient voir leurs réserves d’eau potable réduites de 30%, ce qui provoquerait une hausse des prix des matières premières ainsi que des problèmes d’ordre social. En Grèce, les régions du sud, les récoltes, les réserves d’eau potables et l’économie touristique seront touchées, puisque la sécheresse et la canicule seront plus intenses. [2]
Des répercussions sociales, financières, géopolitiques
Les réfugiés climatiques n’ont pas encore été reconnus comme réfugiés par le droit international et ils ne peuvent ainsi pas faire valoir leurs droits à l’asile et à une protection sociale.
Selon des études scientifiques récentes, bien que les régions côtières ne couvrent que 2% de la surface de la Terre, elles contiennent 10% de la population mondiale. Les îles des Caraïbes, l’Amérique centrale et les côtes est de la Chine et de l’Inde seront les premières à être touchées. De plus, dans plusieurs pays, les habitants de l’arrière-pays seront aussi confrontés à des problèmes s’ils habitent près de vallées fluviales où le système d’irrigation est alimenté par la fonte des glaces et le dégel, car le ruissellement a lieu de plus en plus tôt, l’éloignant ainsi de l’été [3].
Le réchauffement climatique pourrait causer une série de répercussions sociales, financières et géopolitiques et des changements géostratégiques : un cercle infernal de catastrophes, de migrations et de combats territoriaux [4] qui menaceraient la stabilité politique de nombreux pays, particulièrement ceux qui connaissent déjà des troubles [5]. C’est pourquoi notre attention doit se porter sur les régions en danger et que l’application de mesures idoines est une urgente nécessité.
Certaines régions pourraient être sauvées grâce à la construction de structures protégeant la population des marées ou permettant de garder l’eau pour les besoins de l’agriculture. L’industrie ou le secteur tertiaire pourraient employer des personnes dans les autres régions. Malheureusement, cela ne pourra pas être appliqué dans toutes les régions et, malgré des efforts, la population sera forcée de partir.
Certains pays qui connaissent déjà les effets du réchauffement climatique demandent la reconnaissance de ce phénomène comme cause de la migration à une échelle internationale. La Convention de Genève, adoptée par les Nations Unies en 1951, n’inclut pas les réfugiés environnementaux. Selon la Convention, un réfugié est une personne qui est persécutée à cause de son origine ethnique, sa religion, sa nationalité, sa classe sociale ou ses convictions politiques. Le premier qui a souligné l’existence des réfugiés environnementaux a été Essam El-Hinnawi alors qu’il travaillait à l’UNEP en 1985 [6].
Cependant, jusqu’à aujourd’hui, leur statut n’a toujours pas été reconnu et ils ne peuvent donc pas faire valoir leurs droits à l’asile et à une protection sociale. La définition du droit à l’asile et à la protection humanitaire devrait inclure les changements historiques, politiques et environnementaux des dernières décennies. M. El-Hinnawi indique qu’une nouvelle catégorie de réfugiés devrait être adoptée par les Nations Unies, car l’aide d’urgence en cas de catastrophes naturelles ne constitue pas la solution.
Selon les résultats de l’étude scientifique « Stern » sur les répercussions économiques du changement climatique, affronter le problème coutera nettement moins cher que d’attendre les bras croisés [7] . Une grande partie du problème peut être résolue grâce à la diminution des gaz à effet de serre.
La complexité réside dans l’inertie innée existant dans l’atmosphère. Quelles que soient les mesures qui seront prises, le changement climatique perdurera encore puisque les émissions d’aujourd’hui contribuent au réchauffement de la planète pour les prochaines années. Pour toutes ces raisons, la prise en main du problème ne peut plus attendre.
1. Le 17 septembre 2009 à 06:45, par Martina Latina En réponse à : Réfugiés environnementaux
EVXAPISTÔ-merci, Katerina ! Il est donc urgent de ne pas attendre, surtout quand on s’appelle EUROPE et qu’on porte le nom, donc le lourd privilège et l’exigeante responsabilité, de « LA VASTE VUE » incluse dans NOTRE désignation, grecque comme KATEPINA.
Que toutes NOS forces démocratiques, scientifiques et techniques puissent converger vers des actions concertées, coordonnées, solidaires, mais surtout ajustées au pressant besoin que nous partageons avec les populations déjà menacées : par l’unique et beau souci de la planète « bleue comme une orange » que chantait P. Eluard, mais qui ne doit ni blettir d’égoïsme ni blêmir de catastrophes.
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