Géopolitique

Relations Union européenne / pays scandinaves : y a-t-il une réticence nordique ?

Norvège, Islande, Danemark, Suède, Finlande

, par Ronan Blaise

Toutes les versions de cet article : [English] [français]

Relations Union européenne / pays scandinaves : y a-t-il une réticence nordique ?

Les pays nordiques sont souvent perçus comme étant hésitants à l’égard de la construction européenne. Il est vrai qu’il se sont souvent montré très prudents en la matière. Et si certains de ces Etats ont effectivement adhéré à l’Union Européenne (comme le Danemark, la Suède et la Finlande), on sait bien qu’ils sont souvent resté méfiants.

Ainsi, d’autres États (comme l’Islande et la Norvège) ont par ailleurs fait le choix de ne pas adhérer, tout en concluant des accords spécifiques avec l’Union... Y a-t-il donc une réticence ’’eurosceptique’’ spécifiquement nordique ? Auquel cas, sur quoi se fonde-t-elle ?

Et, à la lumière des mutations (géo)politiques et économiques de ces dernières années, y a-t-il donc quelques raisons d’en imaginer la fin prochaine ? Ainsi que l’adhésion future à l’Union européenne de l’Islande et de la Norvège, ces deux grands pays du Nord ?

La situation à l’heure actuelle :

Les pays de l’espace nordique ont tous eu des comportements différents à l’égard de la construction européenne [1].

Les uns ont développé des comportements intégrationnistes. Et c’est le cas, par exemple, de la Finlande (qui a exercé la présidence du Conseil de l’Union durant le dernier semestre 2006 et reste, aujourd’hui, le plus intégré et le plus ’’européanisé’’ de tous les pays nordiques...). Mais d’autres non : entretenant des rapports plus ambigus avec l’Europe.

Ainsi, certains d’entre eux sont prudemment resté en retrait de la construction européenne, allant jusqu’à développer des comportements plus ou moins eurosceptiques. Et c’est le cas de la Suède (qui a refusé la monnaie unique, par référendum, en 2003) ou, de façon plus accentuée encore, de la part du Danemark (qui avait initialement refusé le traité de Maastricht par référendum et qui, lui aussi, ne fait pas partie de l’union monétaire européenne...).

Quant à l’Islande et à la Norvège, leur position à l’égard de l’Union européenne reste très particulière : ces deux pays étant très proche de l’Union, sans toutefois en être membres.

L’Histoire d’une réticence :

Il faut dire que la réticence des pays nordiques à l’égard de l’intégration européenne ne date pas d’hier. Dès les années 1960, le Danemark, la Suède, l’Islande et la Norvège avaient participé au lancement de l’AELE (i.e. : « Association européenne de libre échange ») [2], projet alternatif à la CEE de l’époque : une zone douanière ne concernant que certains produits et n’envisageant pas de se transformer en projet politique.

Avec la démonétisation progressive de l’AELE, au début des années 1990 ses pays membres allaient soit rejoindre les rangs de l’Union (comme ce fut le cas pour le Danemark en janvier 1973, ainsi que pour la Finlande et la Suède : en janvier 1995), soit conclure avec elle des accords bilatéraux : dans le cadre de l’EEE (i.e. : « Espace économique européen »), comme ce fut le cas avec l’Islande et la Norvège.

Des accords qui permettent d’inclure les pays signataires au marché unique, de leur étendre le principe de libre-circulation (de personnes, des capitaux, des marchandises et des services) et de les associer à de nombreux programmes communautaires (notamment en matière d’éducation). En contrepartie de quoi les États en question se doivent d’adopter l’acquis communautaire pour les domaines techniquement couverts par l’accord (dont ne font pas partie la PAC, ni l’Union économique et monétaire, ni la politique de la pêche commune, ni la PESC (politique européenne de sécurité commune) [3].

Des accords qui font que la Norvège et l’Islande sont en fait aujourd’hui très proches de l’Union sans en être membres. Non seulement parce que 70% à 80% de leurs exportations (et une grosse partie de leurs importations) se font avec elle. Mais aussi parce que les accords signés avec elle les ont obligé à adopter des pans entiers de l’acquis communautaire. Néanmoins les norvégiens ont refusé par deux fois l’adhésion alors que l’Islande n’en n’a jamais émis le souhait.

Les raisons de la réticence nordique :

La réticence des États nordiques à l’égard de la construction européenne semble être le résultat d’une véritable culture locale de l’indépendance. Ainsi, vieilles ou jeunes nations (comme le Danemark et la Suède ou, a contrario, la Norvège et l’Islande...), les pays du nord ont développé des sociétés culturellement très ’’individualisées’’ autour d’une forte rhétorique nationaliste et d’une authentique pratique décentralisée de la démocratie locale.

Et cela est d’autant plus sensible pour un pays comme la Norvège, qui a fêté le centenaire de son indépendance recouvrée l’an passé : petit pays certes, mais qui − grâce à ses nombreuses initiatives diplomatiques (comme, en 1993, la signature des accords israélo-palestiniens d’Oslo, par exemple...) − a néanmoins réussi à s’imposer sur la scène internationale [4].

Pour ces pays, l’adhésion au projet européen équivaudrait donc à une perte de souveraineté et à une perte d’indépendance au profit d’une structure européenne perçue comme bureaucratique centralisée. Sans même parler des menaces que celle-ci ferait éventuellement planer sur leurs modèles d’État-providence, le fameux ’’Välfärstat’’ scandinave [5] [6].

De plus, ces pays s’inquiètent pour leur agriculture, pour leur pêche et craignent que leur éventuelle future ’’mise au diapason européen’’ ne soit très coûteuse en termes d’emplois, de qualité de vie et de qualité de la production. C’est pourquoi ils souhaiteraient − en cas de la mise en route d’un éventuel processus d’adhésion − pouvoir disposer d’exemptions similaires à celles dont ont récemment bénéficié leurs voisins finlandais et suédois [7].

Alors : la Norvège, in or out ?!

En Norvège, le débat européen a déjà eut lieu. Au moins à deux reprises. En effet, au début des années 1970 et au milieu des années 1990, quatre gouvernements norvégiens ont déjà tenté de promouvoir et d’obtenir l’adhésion de leur pays au processus de construction européenne. Et ce, par référendum.

Un débat qui avait alors fait sensation. Et à l’occasion duquel l’opinion publique norvégienne s’est alors fortement polarisé en deux camps antagonistes, représentant chacun environ la moitié de la population. Mais, à chaque fois (en 1972 et en 1994) le peuple norvégien a refusé l’adhésion qui lui était alors proposée : par référendum, d’une courte majorité (53,5% en 1972 et 52,3% en 1994).

C’est pourquoi aujourd’hui, même si les opinions favorables à l’adhésion semblent gagner du terrain dans l’opinion publique norvégienne, il semble que les hommes politiques norvégiens favorables à l’adhésion restent relativement discrets. Tant il semble aujourd’hui clair qu’après les ’’échecs’’ référendaires de 1972 et de novembre 1994, aucun gouvernement norvégien ne se lancera désormais plus dans une troisième consultation populaire s’il n’est − par avance − vraiment assuré de pouvoir l’emporter cette fois-ci.

Et l’Islande ?!

En revanche, en Islande, la question d’une éventuelle adhésion à l’Union européenne n’a pas encore captivé l’opinion publique. Ainsi, d’après de récents sondages d’opinion, en Islande les indécis représenteraient environ 38% du corps électoral (contre à peine 5% en Norvège). Néanmoins, plusieurs indices laissent à penser qu’en Islande les opinions favorables à l’adhésion gagnent aujourd’hui du terrain.

Ainsi, en 2000, le Premier ministre Davis Oddson, d’obédience plutôt eurosceptique, avait déclaré que « rien n’appell(ait) à l’adhésion ». Et on peut considérer que cette personnalité haute en couleur (puisque premier ministre pendant treize ans...) avait en quelque sorte inhibé le débat. Si bien que, jusque là, aucun des grands partis politiques islandais n’avait formellement inscrit le dossier d’une éventuelle adhésion de l’Islande à l’Union sur son agenda politique.

Mais, depuis lors, Davis Oddson a laissé la place à Halldor Asgrimsson, son ancien ministre des affaires étrangères. Lequel, même s’il reste encore jusque là très prudent sur la question, se révèle finalement être aujourd’hui beaucoup plus favorable à la perspective d’une éventuelle adhésion de son pays à l’Union européenne.

Et ce, surtout depuis la récente décision américaine de retirer leurs troupes d’Islande (i.e. : en tout 1200 hommes qui, par traité bilatéral entre les deux États − dit « Accord de défense » − assurent la sécurité de l’île). Ce qui pourrait donc aboutir à une redéfinition complète de la politique extérieure islandaise vers une orientation européenne plus marquée (voire un rapprochement avec l’Union...).

Néanmoins, à court terme, l’option politique la plus réaliste à court et moyen terme reste la poursuite de la participation de ces deux pays à un processus d’intégration européenne, sans adhésion.

Une situation qui n’est pas dénuée d’inconvénients pour les États en question. Puisqu’en refusant l’adhésion, les deux États ne font en fait que subir les politiques communautaires et leurs normes de droit sans même être en mesure de vraiment pouvoir les influencer. [8].

Une situation paradoxale et une forme de marginalisation qui pourraient finalement se révéler bien pires que quelque éventuelle seule perte de souveraineté. C’est pourquoi il se pourrait fort bien que le débat d’une éventuelle adhésion de ces deux pays à l’Union européenne puisse, prochainement, bientôt réapparaître à la ’’une’’ de l’actualité...

- Illustrations :

Le visuel d’ouverture de cet article est une photographie satellitale de la Scandinavie en hiver, document tiré du site de la NASA et image disponible sur le site de l’Encyclopédie en ligne wikipédia.

- Sources :

« Est-ce la fin de la réticence nordique ? » : Article de Damien Derouet (document publié dans le trimestriel « Europe comparée » n°6 du 1er trimestre 2005 : pp. 22-23-24).

« Norvège : le bonheur est dans le pétrole » : Article (sur la Norvège) d’Antoine Jacob (document publié dans le quotidien français « le Monde » du 8 juin 2005 : page 15).

« US don’t go home ! » : Article (sur l’Islande) de Gunnar Herrmann (document de la « Süddeutsche Zeitung » publié dans le « Courrier International » n°805 du 6 avril 2006 : page 18).

- A lire :

« L’Europe du Nord au XXe siècle » : « Que sais-je » n°3432 de François-Charles Mougel (Professeur d’Histoire contemporaine à l’IEP de Bordeaux).

Notes

[1Nb : Dans cet article on ne traitera que des cas des États scandinaves actuellement internationalement établis. Les cas très particuliers des territoires autonomes scandinaves et nordiques (i.e. : Groenland, îles Féroé, Spitzberg-Svalbard, îles Åland-Ahvenanmaa, etc.) devant faire l’objet d’une publication ultérieure dans nos colonnes.

Néanmoins, juste préciser que le ’’Groenland-Kalaallit Nunaat’’ (qui bénéficie, depuis 1978-1979, d’un statut d’autonomie interne au sein du Royaume du Danemark) a (sous la direction de son PM d’alors : le pasteur luthérien Jonathan Motzfeldt) quitté la [CEE|Communauté économique européenne] à partir du 1er février 1985. Et ce, à la suite d’un référendum (organisé en 1982)...

Avant d’être réintégré dans l’Union européenne via le TCE en tant que ’’Pays et territoires d’Outre-mer’’ de l’Union (cf. annexe II du traité). Et ce, moyennant des clauses commerciales et économiques préférentielles : notamment dans le domaine de la pêche et des droits de douane régulant les importations en direction du marché unique (cf. protocole additionnel n°30).

[2Aux côtés du Royaume-Uni, du Portugal, de la Suisse, de l’Autriche et du Liechtenstein.

[3Et juste préciser que ces pays ont également, en 1996, rejoint l’espace Schengen permettant la libre circulation des personnes.

[4cf. « Comment un petit pays s’est imposé sur la scène internationale » : article du « Time » de New York (document publié dans le « Courrier International » n°612 du 25 juillet 2002 : page 10).

[5Ces pays d’Europe du nord ayant tous pour point commun d’avoir des économies dynamiques et des modèles sociaux enviés de tous. Puisque conjuguant plein emploi et solidarité sociale. Mettant là en oeuvre un système de ’’capitalisme mixte à gestion keynésienne’’ au service du fameux programme ’’tryptique’’ de développement sociétal « Egalité, Sécurité, Solidarité » défini en son temps par le premier ministre suédois (et social-démocrate) Olof Palme.

[6’’État-providence’’ en grande partie financé, en Norvège, par les recettes générées par l’exploitation des ressources naturelles en hydrocarbures de la Mer du nord et de la Mer de Barents ; grâce auxquelles la Norvège est actuellement le 1er producteur européen et le 7e producteur mondial de pétrole. Soit désormais plus de 1000 milliard de couronnes norvégiennes. Cf. « Oslo gère prudemment la manne pétrolière »  : article du « Financial Times » (document publié dans le « Courrier International » n°748 du 3 mars 2005 : page 42).

[7Un régime spécial d’ ’’agriculture arctique’’ leur ayant été concédé en tant qu’exemption spécifique à la PAC.

[8Dans le cadre de l’EEE, ces deux pays ne sont en fait consultés que dans la phase d’élaboration des législations communautaires (et ne disposent donc pas de droit d’amendement...).

Vos commentaires
  • Le 11 février 2007 à 11:13, par Ronan En réponse à : Relations Union européenne / pays scandinaves : y a-t-il une réticence nordique ?

    - Compléments d’informations :

    Les lecteurs attentitfs auront remarqué que les pays du grand nord scandinave utilisent des drapeaux aux couleurs diverses mais aux forme similaires dite de ’’croix scandinaves’’ : croix dont le bras vertical est décalé vers la hampe (symbole de l’identité de vue ’’nordique’’ et de l’appartenance culturelle de ces pays au monde scandinave).

    Une forme ’’vexillographique’’ (puisque tel est le terme consacré par l’usage...) que l’on retrouve d’ailleurs sur de nombreux autres drapeaux de territoires de cette région du monde.

    Comme - par exemple - les îles Féroé (territoire autonome et dépendance danoise dans l’Atlantique nord), la Scanie (région du sud de la Suède, autrefois territoire danois...), les tous premiers drapeaux de l’Islande (alors territoire danois bénéficiant d’un très large statut d’autonomie interne puis - en 1918 - royaume particulier en union personnelle avec le Danemark, avant de devenir - en 1944 - république indépendante), les minorités ’’svécophones’’ (i. e : parlant suédois) de Finlande (ou des pays baltes), ainsi que les îles Åland-Ahvenanmaa (territoire autonome finlandais de langue suédoise).

    Sans même parler du drapeau du « Norden » (i. e : de la Scandinavie) voire de celui (revisité par les ’’autonomistes’’ locaux...) de la région française de... Normandie.

  • Le 26 février 2007 à 12:48, par Ronan En réponse à : Relations Union européenne / pays scandinaves : y a-t-il une réticence nordique ?

    - A propos de l’Islande :

    Complèments d’informations (et publication du « Courrier International » de ce 22 février 2007 ; page 17) : un article de journal finlandais « Kaléva », le quotidien ’’apolitique’’ d’Oulu (sixième ville de Finlande et grand pôle technologique situé dans le nord du pays) sur les relations existant aujourd’hui entre UE et Islande (i. e : un article intitulé « Islande : La petite île prête à rejoindre l’Union et l’Euro »).

    En tout état de cause, un intéressant regard ’’fenno-scandinave’’ et ’’décalé’’ des Finlandais (qui, eux, sont membres de l’UE depuis 1995) sur leurs (presque) cousins de l’Atlantique nord : les Islandais (dont le quotidien finlandais nous dit que, ’’conduits par une nouvelle génération d’hommes d’affaire, ils commencent à regarder vers l’Europe’’...).

    L’article nous dit que l’Islande vit aujourd’hui une grande période charnière et de mutation politique et sociale. Si bien qu’il se pourrait qu’elle décide de, très prochainement, revoir en profondeur ses relations avec l’UE : ce qui pourrait alors se terminer par une demande formelle d’adhésion de l’Islande à l’Union européenne.

    Ainsi cet article revient sur la récente fermeture (à l’automne dernier) de la base aérienne (nord-américaine) de Kéflavik (et sur le départ des dernières troupes américaines de l’île) : une décision militaire et politique unilatérale de la part des Etats-Unis qui a visiblement profondément blessé les Islandais (jusque là davantage tournés vers les Amériques que vers l’Europe...).

    Une décision qui a ainsi mis à mal les relations traditionnelles existant jusque là entre les deux pays, depuis au moins la seconde guerre mondiale (les Etats-Unis s’étant chargés, depuis lors, de veiller à la sécurité du pays). Il se pourrait donc fort bien que l’Islande - Nation parmi les plus américanisées du monde (et premier consommateur, au monde, de Coca Cola par habitants...), blessée dans son amitié pour les Etats-Unis, décide désormais de se tourner davantage vers l’Europe.

    C’est pourquoi, nous dit cet article, selon un sondage réalisé à l’automne denier, près de 60% des Islandais souhaiteraient désormais aujourd’hui que leur pays engage des négociations d’adhésion à l’UE (un peu moins de la moitiée des sondés étant favorables à une adhésion immédiate ; et environ autant d’entre eux désirant adopter l’euro comme devise du pays...).

    Le principal argument avancé jusque là, en Islande, contre une adhésion à l’UE est toujours venu de la crainte de l’Islande (comme de la Norvège, d’ailleurs...) de voir l’UE se mêler de manière arbitraire et intrusive de sa politique de la pêche (principale activité économique de l’île tout comme de la Norvège : une industrie qui génère aujourd’hui, d’ailleurs, encore environ 60% des exportations du pays...).

    Or il semblerait que - pour la jeune génération islandaise (davantage portée sur les affaires économiques internationales et les nouvelles technologies que sur les activités économiques ouvrières et industrielles traditionnelles) - cette raison économique défavorable à l’idée même d’une adhésion à l’UE n’est visiblement plus aussi importante qu’auparavant...

    Enfin, pour ce qui concerne l’Euro, les experts s’accordent à dire que sa mise en place en Islande apporterait une stabilité à une économie islandaise actuellement quelque peu en ’’surchauffe’’ (même si l’Islande semble actuellement respecter les critères d’adhésion à la monnaie unique : notamment en ce qui concerne le taux d’inflation).

    Alors, l’Islande dans l’Union européenne ?! Et bien figurez-vous que désormais, en Islande comme en Europe, on en parle. Et bien - ça - c’est déjà une info en soi...

  • Le 28 avril 2007 à 22:08, par Ronan En réponse à : Relations Union européenne / pays scandinaves : y a-t-il une réticence nordique ?

    - A propos du Groenland :

    Dramatique oubli : celui de ne pas avoir déjà mentionné l’excellent article récemment publié par « Courrier International » (n°856, du 29 mars 2007 ; ici page 15...) sur le sujet (article de l’ « Expresso » de Lisbonne, signé par Daniel Do Rosario), résultat d’un entretien réalisé avec Lars Vesterbiirk, actuel représentant du Groenland à Bruxelles (puisqu’il y en a tout de même un...) .

    « Groenland : Il y a une vie après l’UE » : Un rapide retour sur le retrait du Groënland de la CEE de l’époque, en février 1985 (suite à un référendum réalisé en février 1982, 53% des 57 000 Groenlandais de l’époque s’étant prononcé pour la sortie de leur territoire de l’UE). Où l’on apprend qu’en 1972, les Groenlandais s’étaient majoritairement prononcé contre l’adhésion du Danemark (dont il n’était pas encore une province autonome) mais avaient alors dû se conformer au vote favorable des danois.

    Où l’on apprend également que la principale raison de la réticence (puis du retrait) du Groenland de la CEE était alors (et reste) sans doute moins la recherche d’une plus grande autonomie vis à vis de Copenhague (autonomie gouvernementale, parlementaire et budgétaire finalement obtenue en 1979...) que le seul fait d’avoir ainsi obtenu le pouvoir de décision sur la seule ressource de la région : la pêche, ses industries de transformation et la gestion de ses ressources halieutiques.

    Le cas d’espèce spécifiquement ’’groenlandais’’ nous invite ici à nous pencher très sérieusmeent sur les modalités d’adhésion (comme de retrait...) à l’UE, sur la nature du projet européen (politique, social, économie ?!), sur les modalités d’une subsidiarité bien pensée (et les indispensables contrôles démocratiques liés aux transferts de compétences et autres transferts de ’’souveraineté’’...).

  • Le 28 septembre 2007 à 15:39, par Ronan En réponse à : Relations Union européenne / pays scandinaves : y a-t-il une réticence nordique ?

    Nouveau papier à propos de l’Islande (in « Courrier international » n°882, du 27 septembre, ici : page 16), article tiré de la « Neue Zürcher Zeitung », journal centriste et libéral de Suisse, quotidien (germanophone) de référence de Zürich (en pointe sur l’international...) : « Les Américains partis, Reykjavik prend sa défense en main ».

    Où l’on apprend que - suite à la modification des accords bilatéraux « Islande / USA » de 1951 (et depuis le retrait des troupes américaines de l’île, officiel depuis septembre 2006, et la fermeture de la base navale et de l’aéroport de Kéflavik, officiellement transférés à l’Islande...) - l’Islande a dû s’équiper en matériels militaires et passer des accords militaires de coopération bilatérale avec plusieurs pays européens, également membres de l’OTAN (notamment avec l’Allemagne et le R-U ; des accords avec le Danemark et la Norvège devant suivre...).

    Et ce, même s’il est bien précisé que l’Islande (qui n’abritera désormais plus de forces militaires étrangères permanentes sur son sol) n’envisageait cependant pas la création d’une force armée propre ni de s’intégrer à quelque future force d’action rapide internationale. Quant à l’aéroport de Kéflavik, il est prévu qu’il soit, à terme, transformé pour une future utilisation commerciale et économique.

Vos commentaires
modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?

Pour afficher votre trombine avec votre message, enregistrez-la d’abord sur gravatar.com (gratuit et indolore) et n’oubliez pas d’indiquer votre adresse e-mail ici.

Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Suivre les commentaires : RSS 2.0 | Atom