Rencontre avec Fanny Dubray, responsable nationale du programme « L’Europe à l’école »

, par Marion Echaubard

Rencontre avec Fanny Dubray, responsable nationale du programme « L'Europe à l'école »

« L’Europe à l’école » est un programme des Jeunes Européens-France, qui a pour objectif de favoriser l’enseignement des enjeux européens à l’école. Soutenu par la Commission européenne en France et le Conseil de l’Europe, il a obtenu l’agrément « Jeunesse et éducation populaire » de l’Education nationale. Au-delà des 200 interventions organisées chaque année dans les écoles françaises, de nombreux projets sont menés sur le long terme, comme une simulation de Parlement européen. Fanny Dubray, responsable du programme, a répondu à nos questions.

Le Taurillon : Pour commencer, peux-tu nous dire en quoi consiste ton travail ?

Fanny Dubray : J’interviens à deux niveaux. D’un côté, je suis amenée à gérer des projets et à promouvoir notre programme de façon centralisée, en intervenant moi-même auprès de nos principaux partenaires. C’est aussi de façon centralisée que sont préparés budgets, bilans, et demandes de financement. Mais l’essentiel de ma tâche consiste à accompagner le travail de nos groupes locaux sur le terrain, en organisant, par exemple, des formations pour les nouvelles recrues. Car notre réussite dépend entièrement du dynamisme de nos bénévoles.

Fanny Dubray, responsable nationale du programme « L’Europe à l’école »

Le Taurillon : Pourquoi parler d’Europe dans les écoles ?

F.D. : Le choix de l’école, c’est d’abord un refus de l’élitisme. Faire sortir la politique européenne des universités et des revues spécialisées pour la rendre accessible à tous : tel est notre objectif. C’est pourquoi nous insistons particulièrement sur les publics défavorisés, ou pour lesquels l’accès à l’information n’a rien d’évident. Car l’école occupe une place centrale dans l’apprentissage de la citoyenneté. A cet égard, « L’Europe à l’école » constitue, par ses thèmes autant que par sa méthode, un moyen d’initiation au politique, à l’heure ou celui-ci ne se limite plus au théâtre national.

Le Taurillon : La Commission européenne a choisi l’année 2011 pour être celle du bénévolat et du volontariat. Le programme « L’Europe à l’école » peut-il jouer un rôle ?

F.D. : Bien sûr, car « L’Europe à l’école », ce sont d’abord des bénévoles qui interviennent gratuitement dans les écoles. Par ailleurs, la mobilité des jeunes en Europe et l’engagement volontaire à l’international sont un thème central de la citoyenneté européenne, qui ne se limite pas au système décisionnel ! C’est pourquoi nous participons activement à cet événement, comme nous l’avons fait lors d’un forum à Créteil, en janvier dernier.

Le Taurillon : Avec « L’Europe à l’école », les élèves occupent une part beaucoup plus active que dans un cours habituel. Quel est l’intérêt de cette méthode ? Est-ce vraiment toujours facile ?

F.D. : Soucieux d’éviter le format conférence, nous préférons inviter les élèves au débat, tout en posant les grands cadres de la réflexion. Cette méthode participative, basée sur l’échange d’idées plutôt que sur la transmission verticale d’un savoir, me semble particulièrement adaptée à l’apprentissage de la citoyenneté. A condition toutefois de ne pas perdre le contrôle, ni de laisser retomber le débat. Entre ces deux écueils, l’équilibre n’est pas facile ! La meilleure parade est souvent l’expérience : c’est la raison pour laquelle nous associons à nos intervenants débutants des personnes plus expérimentées. Finalement, il est très rare que nos interventions ne rencontrent pas le succès escompté.

Le Taurillon : Quel est ton meilleur souvenir ? Que dirais-tu à une personne encore hésitante pour l’encourage à participer aux interventions ?

F.D. : Mon meilleur souvenir ? Une intervention particulièrement difficile dans un lycée de la banlieue parisienne. Lorsqu’après deux heures d’explications et de débats, j’ai demandé aux élèves s’ils rêvaient de devenir députés européens, j’ai vu des yeux briller. J’ai senti que quelque chose avait réussi à passer.

Le plus important avec « L’Europe à l’école », c’est que les élèves vous changent, au moins autant que vous les changez. Parler d’Europe avec des jeunes de tout âge et de toute origine vous permet de prendre de la distance avec vos opinions, de toujours les remettre en question, d’éviter qu’elles ne se transforment en certitudes trop faciles. A nos nouvelles recrues, je ne dirai qu’un mot : Osez ! Vous ne le regretterez pas !

Photo : « The piece of giant domino painted by the pupils of the school of Etterbeek (Brussels) and signed by José Manuel Barroso », European Commission

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