Depuis de trop nombreuses années, en France comme dans l’ensemble de l’Europe, les populations tsiganes, gitanes, manouches, roms, sont discriminées, persécutées et instrumentalisées à des fins politiques. Les représentations stigmatisantes qui s’abattent sur eux sont non seulement une violence en soi, mais également la condition du déploiement de la violence à leur encontre.
Nous le disons clairement : aucune origine, aucune appartenance communautaire, aucune culture ni aucun mode de vie ne saurait justifier un acte raciste ou la discrimination. Nous n’acceptons pas que l’on désigne comme "naturellement", "culturellement" voire génétiquement délinquants ou dangereux une partie de la population française ou européenne.
C’est pourquoi, à l’unisson de la société civile européenne, nous combattons ces stéréotypes, ces instrumentalisations et ces violences, et nous nous engageons en faveur d’une France et d’une Europe de l’égalité.
Dans un esprit de fraternité européenne, nous nous rassemblerons le dimanche 7 octobre prochain, à Paris et simultanément dans les grandes villes de quinze pays européens, du Danemark à la Turquie, du Portugal à la Pologne en passant par la Roumanie, l’Ukraine ou la Bulgarie, pour la deuxième "Roma Pride" européenne.
Ensemble, nous dirons notre refus des stéréotypes, des discriminations et des violences racistes contre les Roms, tsiganes, gitans, manouches.
Ensemble, nous fêterons la culture tsigane, rom, gitane, manouche, qui est, dans sa diversité, une partie fondamentale de la culture européenne.
Ensemble, nous nous engagerons en faveur d’une France et d’une Europe de l’égalité.
Dans une ambiance européenne, festive et citoyenne, nous réclamerons en particulier :
- La dénonciation claire et forte des actes racistes contre les Roms comme récemment à Marseille.
- La fin des expulsions, quand elles ne sont pas accompagnées de solutions effectives de relogement.
- La suppression des « mesures transitoires » qui pénalisent les citoyens roumains et bulgares dans leur accès au monde du travail. Dans d’autres pays européens, cette suppression s’est accompagnée d’effets négligeables sur le chômage et sur les salaires, et d’effets très positifs sur l’insertion.
- La radicale révision de la Stratégie nationale d’insertion des Roms présentée par le précédent gouvernement à la Commission Européenne. Pour être efficace, sa révision doit être réalisée en partenariat avec la société civile française et européenne.
- La suppression intégrale de la loi du 3 janvier 1969. Cette loi discriminatoire, qui fait de la France une honteuse exception en Europe, impose notamment aux "Gens du voyage", citoyens français :
– La possession de titres de circulation, véritables passeports intérieurs.
– La privation du droit de vote à 18 ans, et pendant 3 ans pour tous ceux qui changeraient de « commune de rattachement ».
– La mise en place d’un quota maximum de 3% par commune, ce qui serait impensable pour toute autre catégorie de la population.
Alors que le Conseil Constitutionnel, qui a examiné une Question Prioritaire de Constitutionnalité concernant cette loi le 25 septembre dernier, doit rendre son délibéré le 5 octobre, il est grand temps de supprimer intégralement l’esprit et la lettre de cette loi.
En particulier, il serait surprenant, d’un point de vue démocratique, que le Conseil suive la recommandation du gouvernement qui demande la conservation de la « commune de rattachement » et du quota. Ceci aboutirait en effet à la création d’un fichier de « Gens du voyage », manière euphémisée de désigner un fichier de Tsiganes français.
Ces revendications signifient notre volonté de voir la dignité de tous être respectée en France et en Europe, et notre engagement pour construire une France et une Europe de la fraternité et de l’égalité.
Vidéo de la Roma Pride de 2011 :
EGAM : une Roma Pride européenne pour défendre... par LeTaurillon
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