Nous sommes une bonne dizaine à nous retrouver ; cordiales salutation de Sylvie Goulard, franc sourire de Denis Badré face à l’équipe du MEF en effervescence. Nous avançons vers le bureau des accréditations, rendez-vous salle plénière. Court extrait de Muse : un jingle est lancé, « Bienvenue aux 3èmes Etats Généraux de l’Europe ! »
Les promoteurs d’une citoyenneté européenne active sont présents pour débattre et comprendre tantôt les grands succès de l’aventure européenne mais aussi ses grands rendez-vous manqués qui décourageraient plus d’une génération d’europhile. Ce qu’ils veulent ? Un nouveau destin européen ! Destin sur lequel ils veulent avoir leur mot à dire. Qui sait ? Peut-être sommes-nous en train d’écrire une nouvelle page de l’histoire européenne, un nouveau dessein européen ? Bref ici le rêve d’Europe est permis.
Alors oui, ça discute ferme. Les officiels s’avance sur la tribune, parmi eux : Pierre Lellouche - un peu mal mené par une assistance dissipée. On houspille dans le public, c’est vrai ça ne se fait pas mais qui peut réellement leur en vouloir ? Il est tellement rare de pouvoir se faire entendre et de répondre de façon spontanée aux officiels. José Manuel Barroso sort de la plénière, Fabien s’infiltre caméra au poing et interroge le Président sur la nécessité de la création de véritables partis politiques européens. La réponse est (volontairement ?) évasive, hors contexte, mais l’essentiel n’est pas là : notre question porte et a été lancée, de plus l’image est dans la boite et sera diffusée.
Mais alors d’où vient notre engagement ? Comment le rendre communicatif ? Certaines rencontres répondent sans le savoir aux plus intimes des questions militantes. Paul Collowald (ancien directeur de cabinet de Pierre Pfimlin, ancien Président du Parlement européen) témoigne de cette effervescence de l’an 0 de la construction européenne : de l’engagement de Jean Monnet à la Déclaration de Robert Schuman, l’attente du Ministre d’une réponse allemande incertaine à son initiative. Paul Collowald veut transmettre cette ambition « aux jeunes militants » : réussir l’impossible union en dépassant la méfiance et les préjugés. Une question demeure : aujourd’hui où sont les Schuman et les Monnet ?
« Citoyens européens Participez ! » où les Jeunes Européens-France présentent leurs stratégies internet et les différents outils à disposition du cyber-citoyen aux côtés d’experts de la société civile, Sport & Citoyenneté, Conseil Economique et Social européen et d’Isabelle Durant, vice présidente du Parlement européen. Les présentations se succèdent, les initiatives et expériences se développent. Quelques questions du public soulèvent un malaise de cette société civile, marquant le désenchantement de certains : « pourquoi participer dans une Europe à 27, on ne nous entend pas » : on en perdrait son Volapük ? « Les grands média nous boudent », mais qui regarde le JT d’Arte ? Nous dressons un constat, il nous faut sortir du « Club des vétérans de la CECA », allons aux urnes, expliquons à nos concitoyens, proposons en nous réunissant, poussons l’ensemble de nos politiques publiques à des solutions communes. Même à 27 l’Europe est véritablement un géant démographique mais reste un nain politique, inversons la vapeur !
18H00 ; « O Freunde, nicht diese Töne ! Sondern laßt uns angenehmere... » l’ode à la joie retentie dans la salle plénière. Cette troisième édition des Etats Généraux de l’Europe est close avec le sentiment troublé d’avoir à la fois fait entendre nos revendications, d’avoir rêvé tous ensemble à une Europe idéale, mais aussi d’avoir mis à jour nos faiblesses. Maintenant agissons : « Citoyen européen, réveille le Schuman qui dort en toi ! »
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