Un ministre de l’économie européen pour plus de réactivité

, par Christelle Savall

Un ministre de l'économie européen pour plus de réactivité
L’euro expliqué aux enfants - source : Commission européenne

Les sommets inter-états de la « dernière chance » se sont accumulés sans résultats rapides et durables. A l’avenir, un ministre européen de l’économie permettrait une réactivité plus grande de l’Union sans attendre l’aval des États, forcément long à obtenir.

L’Union européenne (UE) traverse une des plus grandes si ce n’est la plus grande crise de son Histoire. Pour faire face à celle-ci, l’UE a eu à innover et à renouveler ses institutions. La création du Fonds européen de stabilité financière puis du Mécanisme européen en passant par la restructuration de la dette grecque... tout cela était nécessaire mais que de débats, de réunion et d’échecs avant d’y arriver. Quelle perte de temps précieux !

Les décisions européennes, bien que prises de plus en plus à la majorité qualifiée, nécessitent, pour les plus grandes modifications, un consensus entre États. Il y a ainsi une consultation des États pour décider d’une discussion, puis la discussion elle même, suivie par une proposition, celle-là même étant discutée pour finalement peut-être arriver à un vote.

Au lieu de se réunir pour se demander quoi faire, un ministre chargé de l’économie européenne pourrait prendre des décisions immédiates, rapides et préparer des projets de lois pour le long terme. Ceux-ci seraient bien évidemment discutés et votés. Mais on gagnerait ainsi des étapes et surtout en rapidité et en réactivité. Le temps européen se rapprocherait ainsi de celui des marchés. Passer de la réaction à l’action semble en effet primordial.

Mais un ministre ne servirait à rien sans moyens, institutionnels d’abord, mais aussi budgétaires. Seule la mise en place d’une Politique Économique Commune (PEC) sur plusieurs années permettrait à ce ministre de ne pas être un homme de paille de plus mais un acteur majeur mondial.

Ce ministre de l’économie et des finances, appuyé par un budget, devrait d’éviter les écueils de la stratégie de Lisbonne. Plutôt que d’attendre une harmonisation autonome des Etats selon leur bon vouloir, il conduirait les politiques économiques communes et cordonnerait les budgets nationaux. L’UE pourrait alors prendre la place qui est la sienne dans l’économie mondiale : celle de la première puissance mondiale.

Mais surtout ce ministre pourrait être doté d’une légitimité démocratique, en étant élu par le Parlement européen après consultation du Conseil européen par exemple. Cet homme ou cette femme, interlocuteur unique des pays membres, aurait ainsi toute la confiance des États comme celle des citoyens de l’Union.

Cet article a été réalisé dans le cadre d’une formation pour écrire dans le Taurillon réalisé en octobre 2012 avec les Jeunes Européens Universités de Paris et Jeunes Européens Sciences Po Paris.

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