Une Union des transferts ? Cela existe depuis bien longtemps !

Première partie de la série : l’Union des transferts n’est pas suffisante.

, par traduit par Ingrid Aymes

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Une Union des transferts ? Cela existe depuis bien longtemps !

Régulièrement, des médias conservateurs nous mettent en garde contre l’union des transferts bancaires. Avec beaucoup d’insistance, ils jurent que « l’argent de nos impôts » servirait en fait d’autres pays. A travers la réduction de l’Union des transferts au sein de « l’Union européenne de la dette », ceci serait rendu impossible sur le papier.

« L’Union des transferts » : le mot tabou par excellence ?

Qu’entendre par « Union des transferts » ? En l’occurrence, l’Union des transferts bancaires englobe chaque transfert de moyens effectué au-delà des frontières nationales. Or, le débat public à ce sujet est non seulement biaisé mais aussi manipulé par le populisme actuel.

Au moment du débat sur le FESF (Fonds Européen de Stabilité Financière) et du MES (Mécanisme Européen de Stabilité), les hommes politiques s’efforçaient d’éviter ce « mot dont on ne prononce pas le nom » et s’appliquaient à dissiper tout soupçon à ce sujet.

L’Union des transferts occupe une place si négative dans le débat public qu’aucun homme politique, se préoccupant de sa réélection, ne viendrait alors à l’encourager. En réalité, cela n’est pas justifié car il existe de nombreux arguments en faveur de la poursuite de l’Union des transferts.

L’Union des transferts ? Cela existe depuis bien longtemps !

Depuis les années 60, il existe déjà en Europe des fonds structurels, utilisés notamment depuis l’entrée des britanniques et des irlandais dans l’Union économique et monétaire en 1973, pour soutenir les régions européennes aux infrastructures insuffisantes.

Au cours de la période 2007 – 2013, les fonds structurels ont totalisé plus de 308 milliards d’euros. De ce pot commun, 251 milliards d’euros ont été écoulés en direction des États et des régions.

Quant aux 75 milliards d’euros du fond de cohésion, ils sont utilisés pour l’extension des réseaux de transport au sein des pays dont le PIB par habitant représente moins de 90% de la moyenne européenne. A cet effet, notons que la politique régionale occupe le deuxième poste du budget européen – après celui consacré à la politique agricole commune.

L’Union des transferts est donc d’ores et déjà une réalité ! En fait, le véritable problème est sa mise en œuvre ; car pour certains, les plus gros contributeurs recevraient les plus grandes subventions (à l’image de la politique agricole commune), ce qui n’était pas spécialement le but. Et pour d’autres, l’argent de ces fonds structurels ne serait pas toujours investi de façon fructueuse. Par exemple, trop d’argent serait généralement alloué à la politique agricole commune. Mais il faut l’admettre : lorsque l’Union européenne a massivement subventionné les fermiers grecs et espagnols, les moyens de subsistance en Europe se sont améliorés.

Néanmoins, les dommages collatéraux non seulement pour l’Union européenne mais également pour les pays tiers sont énormes. Au lieu de subventionner artificiellement les secteurs agricole et touristique des pays à faible développement, il faudrait davantage investir dans l’éducation et les infrastructures de ces pays afin d’améliorer leurs perspectives d’avenir car il est évident qu’un mauvais subventionnement a un coût non négligeable et freine le développement nécessaire.

Même l’Union des dettes est devenue une réalité depuis quelques temps. Lors du rachat d’emprunts d’Etats de plus de 3 milliards d’euros par la Banque centrale européenne, l’idée d’une responsabilité commune de la dette a émergé. C’est pourquoi ces coups d’éclat populistes, afin d’empêcher tout approfondissement des transferts de fonds, ne sont que pour la galerie. Les faits sont clairs : l’Union des transferts existe et cela depuis bien longtemps.

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