Le naval de défense européen : quel avenir face au retour des États-nations ?
À l’été 2019, CSSC et CSIC, les deux chantiers navals de l’État chinois, ont annoncé leur fusion. Ils deviennent ainsi le leader mondial dans la construction de navires de guerre avec un chiffre d’affaires de 10 milliards d’euros, un record dans cette catégorie. La Chine construit sa marine à un rythme effréné, au rythme d’un sous-marin tous les trois mois et d’une frégate tous les mois. Les autres pays ne sont pas en reste. Le conglomérat OSK, regroupement d’une quarantaine de chantiers navals, impulsé par l’État russe en 2007, pèse entre 8 et 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires. La Turquie développe tout autant son secteur maritime dans le cadre de sa stratégie “Mavi Vatan”, la “patrie bleue”, qui vise à accroître son influence sur la mer Noire et la Méditerranée. Quid de l’Europe dans ce contexte de conglomération sous égide nationale ?