Génocide arménien : l’UE et la Turquie marchent sur des oeufs
À la fin du XIXème siècle, les quelque 2 millions d’Arméniens vivant sous domination ottomane forment une communauté éparse plus ou moins majoritaire dans certaines régions, comme c’est le cas dans le Caucase et en Cilicie. À partir de 1870, et suite au revers face à l’Empire russe, le peuple arménien devient le bouc émissaire du Sultan Abdülhamid II, accusé d’avoir pactisé avec l’ennemi. Une répression intense s’organise, bilan : 250 000 morts entre 1894 et 1896. 19 ans plus tard, dans un objectif d’épuration ethnique, les Jeunes-Turcs dirigés par Enver Pacha décident d’exterminer les Arméniens de la région en les déportant dans des camps situés près d’Alep. Dans cette longue marche à travers le désert, souvent affamés et assoiffés, les Arméniens qui survivent sont immédiatement exécutés à leur arrivée sur le sol syrien. On estime aujourd’hui entre 1.2 et 1.5 million le nombre de victimes du génocide, soit ⅔ de la population arménienne de l’époque. 106 ans plus tard, la question de la reconnaissance du génocide reste d’actualité, non seulement pour la Turquie, mais aussi pour l’Union européenne (UE).