Et pourtant, c’est dans ces régions, pour la plupart insulaires (exceptée la Guyane), qu’on retrouve le plus de pauvreté, de misère et de chômage. Mayotte, par exemple, possède le PIB le plus faible de l’UE et le taux de chômage le plus élevé (27,8%). C’est pourquoi cette communication de la Commission européenne concernant les RUP « vise à placer les populations de ces régions en première ligne sur la voie d’une reprise et d’une croissance durables ». Le but est de permettre à ces populations d’avoir accès à l’eau, à l’éducation, d’être impliquées dans la transition écologique comme dans la transition numérique, mais également de restructurer le marché économique de leur territoire.
Régions ultrapériphériques : un consensus sur l’action
Le 12 mai 2023, soit un an après la présentation de cette communication, les eurodéputé.e.s se sont retrouvé.e.s au Parlement européen de Strasbourg pour débattre autour du rapport sur son évaluation. Le rapporteur, Alvaro Amaro (PPE), a tout d’abord applaudi le travail de ses collègues. Il a présenté le rapport comme étant le résultat d’un soutien unanime allant de la gauche à la droite de l’hémicycle, notamment au sein de sa commission parlementaire dédiée aux régions. La volonté de celle-ci a été de construire des plans d’actions à la fois généralisés pour toutes les RUP mais également individualisés afin de prendre davantage en compte les singularités et spécificités de chacune.
Ce que souhaite la commission des régions n’est pas de voir apparaître une énième lettre supplémentaire sans action concrète derrière, mais de consolider la coopération entre l’UE et les RU. Le but de ce rapport est de montrer l’impact des problèmes naturels permanents dans les RUP mais aussi d’agir davantage en fonction de leur statut particulier, leurs forces comme leurs faiblesses. Monsieur Amaro insiste sur le besoin de renforcer les politiques maritimes. En effet, les RUP hébergent 80% de la biodiversité de l’UE, ce qui nécessite, entre autres, de responsabiliser et de protéger les secteurs de la pêche tout comme mettre en avant le bien-être animal. Il conclue en évoquant que les trois éléments qu’il faut prioriser concernant ce partenariat avec les RUP sont le numérique, l’énergie et l’environnement.
“Faire avec les RUP” : une nécessité devenue évidence pour l’Union
Les eurodéputé.e.s de la commission européennes des régions ont été unanimes : oublier les RUP dans l’UE est une erreur qui a trop souvent été faite et qui ne doit plus se reproduire. C’est pourquoi il faut reconsolider la communication de la Commission sur les RUP. L’eurodéputée Caroline Roose (Verts/ALE) a insisté : la vie économique dans les RUP est trop chère avec de très fortes inégalités souvent héritées de l’époque coloniale. Ces régions attendent un soutien fort de l’UE en fonction de leurs spécificités. Elle soutient que ce rapport propose des réponses concrètes à ces questions complexes. Madame Isabelle Carvalhais (S&D) évoque également la nécessité que représente la défense du développement rural, l’importance stratégique de ces territoires et tout ce qu’ils peuvent apporter à l’économie bleue. Pour clore le débat, la vice-présidente de la commission, Margrethe Vestager, a félicité les eurodéputé.e.s pour avoir mis en relief les objectifs figurant dans le rapport. Le but est en effet de renforcer l’aide de l’Europe en ce qui concerne les RUP. Ce n’est pas une nouvelle stratégie pour les RUP mais avec les RUP. Elle a tenté de rassurer les eurodéputé.e.s membres de la commission régions, sur l’implication de la commission européenne concernant la question des RUP. On espère à présent, comme l’ont évoqué plusieurs eurodéputé.e.s, qu’une réelle collaboration va être observée entre l’UE et les RUP afin de mettre en place des actions concrètes qui conduiront à une nette amélioration de la vie des habitants, de la protection de la nature et du marché économique.
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