Brexit : quelles conséquences en cas de no-deal ?

« Grand Format Européen » sur le Brexit

, par Voix d’Europe, Wassila Zouag

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Brexit : quelles conséquences en cas de no-deal ?
Crédits photo à la Une : @MIH83, Pixabay

GRAND FORMAT EUROPÉEN. Une sortie du Royaume-Uni de l’UE sans accord nous pend au nez. Malgré des années de négociations, les deux parties n’arrivent pas à s’entendre sur quelques points cruciaux qui détermineront leurs relations futures. Que cela peut-il changer pour nous citoyens européens et britanniques ?

Depuis quatre et demi maintenant, l’Union européenne et le Royaume-Uni tentent de trouver un accord de sortie. De désaccords en désaccords, le gouvernement britannique a fini par voter l’accord de transition allant du 31 janvier au 31 décembre 2020. Après cela, un accord normalisant les nouvelles relations entre les deux camps devait être signé. Or, les parties n’arrivent toujours pas à se mettre d’accord et le Royaume-Uni a même osé revenir sur des termes déjà négociés. Par conséquent, l’ombre d’un « no-deal » /un non-accord plane sur le Royaume-Uni et l’UE. Cela aurait des conséquences sur de multiples domaines qui touchent directement les citoyens. Voici quelques exemples.

Les visas

En cas de no-deal, le Royaume-Uni deviendrait un pays tiers pour lesquels tous les domaines de relation devront être négociés – comme pour un accord avec la Chine, Singapour ou le Mercosur par exemple. Les visas n’y échapperont pas. Les Européens souhaitant se rendre au Royaume-Uni et les Britanniques souhaitant venir dans un pays de l’UE devront s’acquitter d’un visa, d’une permission d’entrer sur l’autre territoire que ce soit pour du tourisme, du travail ou pour y vivre.

Bien que le Royaume-Uni n’ait jamais fait partie de l’espace Schengen, les passages lors de voyages étaient facilités et avoir un passeport européen suffisait. Avec un no-deal, cela ne sera plus assez. Si vous voulez voyager au Royaume-Uni, pensez dorénavant à anticiper les démarches.

Echanges commerciaux

Tout point commercial sera à négocier pour arriver à un nouvel accord , comme pour un pays tiers. Le Royaume-Uni a tenté sa chance et demandé à rester dans le marché unique de l’UE. Cela lui a été refusé. Les Britanniques ne pouvaient pas choisir à la carte ce qui les arrangeait dans l’Union et refuser le reste.

Les principaux domaines qui posent problème dans la négociation actuelle sont la pêche et la concurrence équitable. La pêche, qui est primordiale pour l’île, reste à définir. Les pêcheurs britanniques pourront-ils venir pêcher dans les eaux de la France, de le Belgique, des Pays-Bas ? Le contraire ? Des taxes seront-elles imposées ? Autant de questions qui restent sans réponse et devront faire l’objet d’âpres négociations. Et les deux côtés seront encore plus intransigeants. Les pêcheurs seront ceux qui en subiront les conséquences.

Concernant la concurrence, le Royaume-Uni et l’UE souhaitent actuellement faire en sorte que leur relation commerciale reste équitable, c’est-à-dire d’avoir une relation privilégiée où l’un essaie de mettre l’autre en priorité pour les échanges commerciaux. Malheureusement, en cas de non-accord, cela ne sera plus une priorité. Et les citoyens européens comme les britanniques ne risqueront de ne plus bénéficier – du moins aussi rapidement – du commerce entre les deux zones.

Frontière entre les 2 Irlande : le point critique

La question de la frontière entre la République d’Irlande (au sud, membre de l’UE) et l’Irlande du Nord (région du Royaume-Uni) sera encore et toujours la grande inconnue s’il n’y a pas d’accord. Pendant les négociations pour trouver un accord, les plus fervents Brexiters voulaient fermer la frontière entre les 2 Irlande ce qui auraient empêché des milliers de personnes d’aller travailler, de circuler librement, des retours douaniers. Les Européens craignaient surtout qu’une frontière ravive les conflits qui ont touché l’île il y a quelques décennies et remette en cause les accords du Vendredi Saint.

Un no-deal entraînerait une hausse des crimes, un regain d’activité des marchés noirs et de la violence. Economiquement, cela impactera négativement les deux côtés de la frontière. La République d’Irlande a prévu son budget 2021 en prenant en prenant en considération une sortie britannique sans accord.

Les premiers à en pâtir seront les Irlandais qui dépendent de l’ouverture de la frontière, dont la vie quotidienne risque de bien changer.

En cas de no-deal, tout devra reprendre à zéro. Les deux camps perdront beaucoup d’argent et de temps. Ce ne sera bénéfique pour personne. Le Royaume-Uni se retrouvera isolé. L’UE subira des pertes mais il est plus facile de perdre à 27 que seul. Arriver à un nouvel accord prendra beaucoup de temps, au moins quelques années.

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