Son décès, le dernier d’une série de cas de brutalité policière, a déclenché une vague de protestation à travers l’ensemble des États-Unis et dans le monde entier.
De grandes manifestations ont eu lieu en Europe. Quatre mille personnes ont notamment manifesté à Amsterdam (comme le montre la photo illustrant cet article, ainsi que cette vidéo postée sur Twitter), tandis que près de 15000 personnes ont défilé dans les rues de Paris. Des marches et des manifestations ont eu lieu la semaine dernière à Londres, où quelques milliers de personnes se sont rassemblées à Trafalgar Square et à l’extérieur de l’ambassade américaine.
Ce qui est certain, c’est que ces citoyens ne manifestent plus uniquement contre la mort de George Floyd. Les réactions en Europe entendent mettre en évidence la colère suscitée par le racisme sur le vieux continent, comme aux États-Unis. Le journal Fortune rapporte par exemple les propos de Gary Tatham lors du rassemblement de Hyde Park à Londres, pour qui « le Royaume-Uni n’est pas innocent… [car] chaque personne noire, chaque personne de couleur a été confrontée au racisme ». Pour une autre manifestante, il y a un réel sentiment de désarroi « au Royaume-Uni concernant la mort de George Floyd ». Pour elle, « le racisme n’est pas exprimé aussi ouvertement qu’aux États-Unis, il est dissimulé, mais cela ne veut pas dire qu’il n’existe pas ».
De nombreux dirigeants européens se sont exprimés sur la mort de George Floyd. Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a qualifié sa mort « d’inacceptable » et a insisté sur le fait que le racisme était un problème aussi bien aux Pays-Bas qu’aux États-Unis, tout en ajoutant que la discrimination était un phénomène systémique et « qu’ici aussi, les gens sont jugés sur leur origine ». Toutefois, à l’instar de beaucoup de dirigeants européens, il a affirmé que les rassemblements sans respecter la distanciation sociale étaient « irresponsables ».
Des membres du gouvernement allemand se sont également prononcés sur la question. Steffen Seibert, porte-parole d’Angela Merkel, a déclaré lors d’une conférence de presse à Berlin : « le racisme n’est certainement pas un problème qu’aux États-Unis, il sévit dans de nombreuses sociétés. Je suis sûr que le racisme existe aussi en Allemagne ». Des scènes de protestations dans la capitale allemande ont été postées sur Twitter.
La porte-parole du gouvernement français, Sibeth Ndiaye, a affirmé que la France n’était pas un pays raciste et ne devait pas être comparée aux États-Unis. « La situation n’est pas comparable, tant d’un point de vue historique que dans l’organisation de la société », a-t-elle affirmé. Les forces de police ont utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc contre des manifestants qui s’étaient rassemblés mardi soir pour soutenir le mouvement « black lives matter ». Sibeth Ndiaye a néanmoins rappelé que ces manifestations étaient interdites pour des raisons sanitaires, et non politiques. Des vidéos des évènements sont disponibles sur ce lien, et sur celui-ci, postées sur Twitter.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a également qualifié la mort de George Floyd « d’effroyable » et « d’inacceptable », mais a exhorté les manifestants aux États-Unis et ailleurs à respecter la loi et à agir raisonnablement. S’adressant à la Chambre des communes durant la séance de questions au Premier ministre, il a affirmé comprendre la colère des manifestants, mais a refusé de dire s’il avait fait part de ses inquiétudes à Donald Trump. Des scènes de manifestations sont accessibles ici.
Comment ce mouvement de protestation en Europe et dans le monde va-t-il évoluer ? Est-ce un évènement isolé qui n’aura que peu d’effets sur le long terme ou est-ce le début d’une vague de changement de plus grande ampleur ? Il est difficile de répondre à ces questions pour le moment.
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