Conférence sur l’avenir de l’Europe : les propositions nées des Journées de la presse européenne 2021

, par Samuel Touron, Sophia Berrada

Conférence sur l'avenir de l'Europe : les propositions nées des Journées de la presse européenne 2021
Samuel Touron et Sophia Berrada, co-rédacteurs-en-chef du Taurillon et Gian-Paolo Accardo, co-fondateur du média VoxEurop, lors des Journées de la presse européenne 2021 à Toulouse

ÉDITO. Les Journées de la presse européenne 2021, qui se sont tenues du 15 au 17 octobre derniers à Toulouse, ont été l’occasion de débats entre journalistes et citoyens sur l’avenir des médias dans l’Union européenne. Les propositions nées de ces échanges vont être déposées sur la plateforme de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, et nous sommes heureux, chers lecteurs du Taurillon, de les partager avec vous.

Les Journées de la presse européenne 2021 se sont déroulées à Toulouse du 15 au 17 octobre sur le thème de la liberté de la presse et ont été l’occasion de débats avec les citoyens présents sur l’avenir des médias dans l’Union Européenne. Menés par Sophia Berrada, co-rédactrice-en-chef du du média bénévole, Le Taurillon, et par Samuel Touron, co-rédacteur-en chef du Taurillon et président des Jeunes Européens Toulouse, les débats se sont divisés en quatre axes thématiques : la problématique linguistique dans le développement de médias européens, les biais nationaux dans la presse, la question du modèle économique et le développement des médias transfrontaliers. Gian-Paolo Accardo, ancien rédacteur-en-chef adjoint de Courrier International, correspondant pour Internazionale et co-fondateur de VoxEurop a pu poser les problématiques intrinsèques à l’univers médiatique européen tout en co-animant les échanges.

La problématique linguistique dans le développement de médias européens

Les citoyens se sont prononcés pour un développement des médias plurilingues et des productions journalistiques transnationales. La qualité des médias européens a été soulignée par leur traitement d’une information de qualité. Le média Arte a souvent été cité en modèle pour la qualité de sa ligne éditoriale et pour l’originalité et la qualité des documentaires et sujets proposés. L’effort fait par la chaîne franco-allemande pour faire connaître la langue française et allemande de part et d’autre de la frontière et pour sensibiliser à la diversité des cultures européennes a été souligné. Les citoyens présents ont cependant regretté que peu d’autres médias ne se risquent au plurilinguisme. Ils souhaitent que de telles initiatives se développent et que les médias nationaux s’européanisent en proposant des articles dans des langues différentes ou dans une seule langue mais sur des sujets touchant à l’Europe dans son ensemble.

Le développement des médias transfrontaliers

Les participants souhaiteraient également voir naître des médias bilingues ou trilingues dans les régions transfrontalières afin de développer un sentiment d’appartenance commun. L’accent a également été mis sur l’importance de mettre en avant et d’aider à la création de médias en langues régionales ou « minoritaires » et d’en assurer une meilleure diffusion notamment via l’audiovisuel. Cela permettrait la renaissance et la diffusion de langues en voie de disparition.

Les biais nationaux dans la presse

Les participants ont insisté sur la nécessité de définir ce qu’est, et ce que doit être un journalisme européen qui s’inscrirait, au même titre que les médias nationaux dominants, dans le paysage médiatique des citoyens européens, contribuant ainsi à la construction d’une fédération européenne. De même, les journalistes doivent être mieux formés aux questions européennes,. La possibilité pour des journalistes européens de réaliser des mobilités dans des rédactions d’autres Etats membres que le leur serait un excellent catalyseur à une meilleure compréhension des enjeux européens. Pour les étudiants en journalisme, il est important de faire prendre conscience des enjeux européens et d’améliorer, dans le cas français, leurs compétences en langues.

La question du modèle économique

Des pistes variées et innovantes ont été proposées par les citoyens présents. Tout d’abord, il a été unanimement reconnu que le journalisme est trop dépendant d’intérêts privés afin de garantir leur pérennité économique. L’indépendance économique des médias étant mise à mal, l’indépendance éditoriale de ces derniers l’est également menaçant in fine nos démocraties. Les participants ont souhaité également appuyer sur le fait qu’il fallait limiter les subventions publiques pour les médias. Le modèle juridique de société coopérative européenne, trop peu connu, doit faire l’objet d’une communication plus large de la part des institutions. De même, le modèle fiscal allemand favorable aux développement des fondations doit être encouragé dans tous les États membres afin de permettre aux entreprises journalistes d’obtenir des financements. Enfin, les citoyens doivent pouvoir devenir acteurs et financeurs des médias autrement que par une simple « relation d’abonnement ». Ces derniers souhaitent pouvoir être associés aux lignes éditoriales, aux enquêtes menées par les médias, aux invités choisis en devenant des « membres » plutôt que des « abonnés » des médias.

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