Connecter l’Europe à ses territoires

, par Quentin Legouy

Connecter l'Europe à ses territoires
La région des Highlands, en Ecosse, ne pourra plus bénéficier des fonds européens suite au Brexit. Image : Quentin Legouy

Quelle est la différence aujourd’hui entre les Highlands en Ecosse, Gdansk en Poméranie polonaise et la Sologne viticole française ?

A première vue, à part le fait d’être des territoires touristiques à la géographie aussi variée que captivante que nous ne sommes plus prêts de visiter hors de nos frontières nationales à cause d’une actualité pesante, ils n’auraient sans doute aucun point commun si ce n’était leur possibilité de captation de fonds européens.

Alors que l’Europe aujourd’hui a mauvaise presse, ses territoires, au quatre coins de l’Union, n’ont jamais eu autant besoin d’elle. Ne serait-ce que de ses financements. Car lorsqu’il s’agit d’exprimer la solidarité nécessaire entre Etats membres ou alors d’évoquer un partage de souveraineté pourtant indispensable à une Europe plus forte, l’Union n’est pas toujours au rendez-vous.

La France a quant à elle plus que jamais besoin d’Europe. Les finances de l’Etat se désengagent depuis le début des années 1980 dans le processus de la décentralisation, entraînant des transferts de compétences et de financements qui ne sont pas toujours à la hauteur des attentes des territoires.

Et pour cause, face à la crise sanitaire du Covid, les institutions centralisées françaises à l’instar des ARS (agences régionales de santé) qui sont chargées du pilotage régional du système national de santé semblent déstabilisées tandis que l’Etat fédéral d’Allemagne, notre voisin, par l’intermédiaire de ses Länder organise de manière plus efficace son déconfinement.

Il est désormais temps que la France achève avec efficience sa décentralisation. Donner plus de compétences aux régions, plus d’autonomie. Pour les hôpitaux, les universités, les collectivités locales et dans bien d’autres domaines encore.

Aussi, les fonds leaders alloués aux syndicats de pays dans les ruralités sont difficilement captés par les territoires, notamment en raison du manque de clarté et à cause d’une complexité administrative que nous connaissons bien en France. Sans doute faudrait-il faciliter l’accès à ces fonds, et renforcer les compétences des territoires ruraux et périurbains français et européens. Cela signifierait d’alléger les procédures et de démocratiser leur accès.

Ces mêmes territoires, qui en Grande Bretagne pourtant bénéficiaires de la PAC avaient voté en faveur du Brexit, pourraient alors davantage se sentir en phase dans une Europe des régions chère aux pères fondateurs de la construction européenne.

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