Comme pour répondre à cela, quatre grands instituts de conjoncture allemands (Ifo, DIW, RWI et IWH) ont annoncé il y a peu que les prévisions de croissance de la première puissance économique européenne allaient être revues à la baisse. La faute à un été plutôt fâcheux, où la production industrielle du pays a notamment baissé d’environ 4% au mois d’août.
Les vacances ne sont pas les seules responsables, puisque Berlin semble souffrir de la montée des tensions avec la Russie : les exportations allemandes y ont chuté de 14,7% sur les cinq premiers mois de l’année. Mais la Russie n’est que le onzième partenaire commercial de l’Allemagne.
En fait, c’est surtout le manque de reprise de l’activité européenne de manière générale qui crée ces mauvaises perspectives de croissance. La zone euro reste son partenaire commercial privilégié, représentant 40% de ses exportations Si l’excédent commercial allemand permet aux autres pays membres de relativiser leur situation économique malgré les déficits, celui-ci a besoin d’une demande dynamique au sein du marché européen.
Un ralentissement de la demande entraine une baisse des exportations allemandes, donc une baisse des prévisions de croissance, donc un pessimisme général au sein de la zone, et le cercle vicieux commence alors.
Si The Telegraph prédit par conséquent - tout en fustigeant d’autres aspects du modèle économique allemand - que d’ici une dizaine d’années « la France sera la puissance dominante en Europe », et que l’on voit déjà ici quelques compatriotes se satisfaire d’une telle affirmation, ne nous réjouissons pas trop vite. La santé de l’économie française dépend aussi du marché européen et a fortiori de l’économie allemande.
L’enjeu primordial réside dans la politique générale à adopter au sein de l’Union européenne. Il faut trouver une ligne claire et travailler ensemble au renouveau de la demande au sein d’une Europe intégrée au lieu d’ouvrir une fois de plus la porte à la récession.
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