Pour tous, l’inclusion des réfugiés et la responsabilité sociale du football est une question de valeurs fondamentales. Comme le rappelle Laura Anderson (Scottish FA), « la participation de la fédération écossaise était fondée sur notre engagement en faveur du ‘football pour tous’. C’est une expression de notre volonté de développer le football en Écosse sur la base des principes d’égalité, d’équité, de justice, de respect, d’inclusion et d’enlèvement de barrières. Ces principes doivent irriguer tout ce que nous faisons. »
L’intérêt pour le projet FIRE a aussi été basé sur des leçons tirées d’activités antérieures. Ainsi, Adriana Orbea renvoie au projet ambitieux de la Fundación La Liga au sein du camp de réfugiés Za’atari, en Jordanie, qui démontre « un engagement durable face à la situation dramatique qu’affrontent les réfugiés. Nous sommes conscients de leur grande vulnérabilité, et cela nous a fait prendre un rôle actif dans divers projets et initiatives susceptibles d’améliorer leurs conditions de vie et de leur fournir une éducation à la résilience et à des valeurs fondamentales. » Pour Florin Sari (FRF), « nos expériences antérieures, notamment au sujet de l’inclusion de minorités ethniques, mais aussi de personnes en situation de handicap ou en risque de marginalisation, nous ont aidés à développer des outils d’intervention adéquats. » Si le nombre de réfugiés en Roumanie est moindre que dans d’autres États membres de l’Union européenne, « il n’empêche que des personnes de Syrie, d’Afghanistan, d’Irak, du Liban, etc., viennent dans notre pays chercher un avenir meilleur, et la plupart d’entre eux sont des fans de football (l’expérience du projet FIRE en a apporté une preuve supplémentaire !). Nous croyons que l’intégration et une meilleure compréhension mutuelle peuvent être encouragées quand des gens d’origines diverses se rencontrent sur un terrain de football et partagent la joie que donne ce jeu magnifique. Nous sommes convaincus que toute personne peut apporter une valeur à la communauté et que le football a un rôle éducatif, en tant qu’outil puissant d’inclusion. »
Enfin, le partage de savoir-faire et l’occasion d’apprendre les uns des autres est une autre motivation pour s’engager dans un tel projet Erasmus+. Hedeli Sassi de la RBFA, le résume parfaitement : « Nous menons des projets d’inclusion de réfugiés depuis 2017, mais quand l’opportunité s’est présentée de collaborer avec d’autres parties prenantes internationales, nous n’avons pas hésité. Le sujet a été et reste très important pour nous, et nous souhaitions à la fois en savoir davantage et contribuer aux résultats de ce projet remarquable. »
Le projet FIRE a-t-il produit des bénéfices tangibles pour ses partenaires ? Cela semble être le cas, à des niveaux différents. Sur le plan stratégique, par exemple, à en croire le témoignage de Laura Anderson : « En accueillant la conférence nationale à Hampden Park en 2019, le projet a permis à notre fédération d’atteindre des éléments de la société civile qu’elle n’avait pas pu toucher auparavant. Cela a mené à un débat sincère et stimulant sur comment avancer dans l’inclusion des publics migrants et réfugiés au sein du football. Et cela nous a permis de mettre en lumière l’excellent travail déjà accompli par des organisations de terrain à travers l’Écosse. »
Pour Adriana Orbea, l’effet positif a été de maintenir une dynamique : « L’expérience de cette collaboration va aboutir à la création d’un recueil d’initiatives qui ont généré un impact positif, ce qui servira à inspirer d’autres organisations qui utilisent le football comme un mécanisme d’intervention et d’intégration sociale. » De manière très concrète, un projet peut en cacher un autre. Florin Sari, au nom de la FRF, a été inspiré « à rédiger et à soumettre avec succès une candidature pour un autre projet européen dédié, à partir de janvier 2021, à l’inclusion des réfugiés à travers des activités de football et d’éduction civique, en collaboration avec l’association ARCA de Bucarest, déjà soutenue par le Fare Network dans la cadre du projet FIRE. »
Et même sur le plan interculturel, comme le confirme Hedeli Sassi (RBFA), qui au cours de ce partenariat s’est rendu compte « à quel point le contexte culturel et politique national a automatiquement une influence sur l’approche adoptée pour toucher le public cible. » Même écho depuis l’Écosse : « En tant qu’organisation, nous tirons de grands bénéfices de chaque programme national et des contextes dans lesquels ils sont mis en œuvre. » C’est vrai : il n’y a pas de recette miracle universelle. L’écosystème local doit toujours être pris en compte. Prendre conscience des différences et des similitudes, n’est-ce pas le but même d’Erasmus+ ?
Et le MOOC, livrable final du projet, qu’apportera-t-il aux partenaires ? Les attentes sont élevées : « Une contribution à élargir la compréhension du football en tant que phénomène d’intégration sociale, et dans ses aspects pratiques, l’encouragement au management de projet, à la recherche de financements, à l’organisation d’événements » - FRF « Une opportunité de rendre disponible un outil facilement accessible à des individus et des organisations de n’importe quel endroit géographique, fournissant ainsi à des organisations aux ressources limitées une formation utile pour leurs projets de tous les jours » - Fundación La Liga « Une aide aux clubs et aux organisations locales dans la mise en œuvre de leur propre contribution, avec une approche basée sur les conseils et les astuces que nous pouvons partager » - RBFA « Un outil pratique pour soutenir nos clubs dans leur engagement pour l’accueil des migrants et des réfugiés mais aussi dans l’extension de leurs propres réseaux, tout comme nous avons bénéficié de notre contact avec différents contextes nationaux » - SFA Au vu de ces attentes, la suite du projet FIRE semble tout aussi passionnante que le projet lui-même l’a été depuis sa conception.
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