Felipe VI : « Je suis européen parce que je suis espagnol »

, par Teresa Vallejo Molina

Felipe VI : « Je suis européen parce que je suis espagnol »
Le roi d’Espagne, Felipe VI, accueilli par Martin Schulz, s’exprimait mercredi dernier devant le Parlement européen. - © European Union 2015 - European Parliament

Le roi d’Espagne, Felipe VI, a pris la parole devant le Parlement européen à Strasbourg mercredi pour la célébration du 30e anniversaire de l’adhésion de l’Espagne à la Communauté européenne.

Le 7 octobre, il s’agissait d’une date symbolique, car le père de Felipe VI, le roi Juan Carlos I, s’était déjà adressé aux eurodéputés en séance plénière à Strasbourg le 7 octobre 1998. La première fois, ce fut en 1986 à la suite de l’adhésion espagnole.

Lors de sa première intervention en tant que roi face à un hémicycle presque plein, le roi espagnol a souligné les convictions européennes de l’Espagne, en reconnaissant l’existence d’une foi en Europe. « Ce n’est pas possible de concevoir l’Espagne sans l’Europe, ni l’Europe sans l’Espagne. Je suis européen parce que je suis espagnol », a-t-il reconnu, en mettant en valeur les principes qui construisent l’Europe : l’égalité, la solidarité, la liberté, le pluralisme, la dignité et la défense des droits de l’Homme.

« L’Europe s’est construite sur la volonté d’additionner et non d’ôter »

Ainsi, il a dédié quelques mots à la question de l’intégralité espagnole, à la suite des élections en Catalogne du 4 octobre dernier. « L’Europe s’est construite sur la volonté d’additionner et non d’ôter. L’Union européenne peut compter sur une Espagne loyale et responsable envers le projet européen ; sur une Espagne unie et fière de sa diversité ; sur une Espagne solidaire et respectueuse de l’État de droit », a-t-il énoncé.

Pendant son discours, le roi de l’Espagne a aussi déclaré qu’ « il ne faut pas s’abandonner face aux difficultés ». De cette manière, il a souligné la nécessité d’apporter de nouveaux objectifs à l’Union. « Aujourd’hui, nous, Européens, nous devons évoquer les perspectives nouvelles qu’offrent le projet européen », a-t-il déclaré. De cette façon, il a mis en relief la nécessité de renforcer l’union économique et monétaire en Europe, en qualifiant la monnaie commune de « réussite irréversible ». Dans ce sens, il a souligné l’importance de donner une dimension sociale à l’Union, en paraphrasant Jacques Delors : « Je rejette une Europe qui ne soit qu’un marché ».

A la suite de cette réflexion, Felipe VI a dédié quelques mots au problème migratoire, en soulignant l’importance de collaboration avec les pays voisins. « On ne peut pas décevoir les réfugiés, on doit agir avec responsabilité ».

Un bénéfice réciproque

Pour conclure son intervention, Felipe VI a rappelé une partie de son discours de proclamation en tant que roi, du 19 juin 2014, en l’adaptant au contexte européen : « une Europe renouvelée pour un nouveau temps dans un temps différent », a-t-il conclu.

Martin Schulz, président du Parlement Européen, a adressé un discours de bienvenue en espagnol au monarque, dans lequel il a évoqué les contributions de l’Espagne à l’Europe. « L’Europe a contribué à faire de l’Espagne un pays meilleur et plus fort. Et l’Espagne a contribué, dans le même temps, à faire meilleure et plus forte l’Europe ».

Finalement, Schulz a remis deux cadeaux à Felipe VI : une ancienne gravure d’Aix-la-Chapelle, d’où le président du Parlement européen est originaire, et un album de photos plus personnel, avec des photos qui rappellent les visites de la Maison du Roi au Parlement européen.

Un roi contesté en son royaume

Habillé d’une cravate couleur bleue, le roi s’est adressé aux Européens avec un discours renouvelé, en suscitant les applaudissements enthousiastes de l’hémicycle. Néanmoins, quelques eurodéputés ne se sont pas reconnus dans la phrase du monarque, « je suis européen, parce que je suis espagnol ». Ce fut le cas de députés espagnols de la gauche unitaire européenne, appartenant au mouvement d’Izquierda Unida, qui, avant de quitter l’assemblée en signe de protestation, ont déposé un drapeau républicain à leur siège, l’invité ne faisant visiblement pas l’unanimité.

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