En vue du Conseil européen qui se tiendra les 18 et 19 février à Bruxelles, les deux chefs d’Etat et de gouvernement se sont d’abord concertés sur les dossiers européens lors d’un entretien privé d’une heure et demie au siège de la préfecture de Strasbourg. A leur ordre du jour figuraient la situation actuelle préoccupante en Syrie et la crise des réfugiés, le « Brexit » et la montée des partis anti-européens et d’extrême droite en Europe.
Crise des réfugiés : la pression monte
N’ayant pas souhaité faire de déclaration, on a appris par les médias que les deux dirigeants se seraient mis d’accord sur les moyens de résorber les flux de réfugiés. Ainsi la France et l’Allemagne souhaiteraient faire de la mise en œuvre du plan d’action européen une « priorité ». Il prévoit notamment une aide communautaire à la Grèce et l’Italie pour la contrôle de leurs frontières, des « hotspots » pour l’enregistrement et l’accueil des réfugiés, l’accélération des procédures d’expulsion des migrants irréguliers en faisant avancer les accords de réadmission et les négociations concernant de tels accords, et la lutte contre les passeurs.
De plus, il prévoit une aide à la Turquie pour soutenir ses efforts dans la retenue d’une plus grande partie des réfugiés sur son territoire pour les empêcher d’emprunter le chemin vers l’Union européenne. Dans cette perspective la chancelière allemande s’est rendu le lendemain en Turquie pour élaborer les détails du soutien européen.
Ces efforts interviennent à un moment où la politique migratoire gouvernementale en Allemagne montre ses limites, le gouvernement est plus que jamais partagé sur la ligne à emprunter et l’opinion public plus défiante qu’auparavant.
Le Brexit sur la table
De plus, l’Allemagne et la France se sont également entretenues sur la question du Brexit. Le premier pré-accord, une ébauche de compromis négocié entre le Premier ministre britannique, David Cameron, et le président du Conseil européen, Donald Tusk, doit être validé par les gouvernements européens lors du sommet du 18 et 19 février prochain. Ce pré-accord prévoit notamment une exception à l’engagement d’une intégration constamment plus poussée, la possibilité pour 16 des 28 parlements nationaux de contester un projet de législation qu’ils estimeraient contraires au principe de subsidiarité, ainsi que un « mécanisme de sauvegarde » qui permettrait à tout Etat membre de suspendre les allocations aux Européens expatriés résidants sur leur territoire pour une durée de 4 ans dans le cas où les services publics subiraient une pression exceptionnelle du fait de leur présence en trop grand nombre.
Ces consultations tripartites, entre le président français, la chancelière allemande et le président du Parlement européen, s’inscrivent dans une volonté accrue de trouver des solutions européennes communes et crédibles à proposer à leurs partenaires. En témoigne, le premier entrevu informel sur le même format qui avait eu lieu il y a un an dans un autre restaurant strasbourgeois.
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