Israël – Palestine : Le plan Trump rejeté par le Parlement européen

, par Alexandre Duporte

Israël – Palestine : Le plan Trump rejeté par le Parlement européen
Donald Trump recevait Benjamin Netanyahu le 28 janvier pour exposer son plan. Image : The White House / Flickr

Mardi 28 janvier, Donald Trump dévoilait le plan américain pour le conflit israélo-palestinien. Le plan a globalement été rejeté par les eurodéputés mais les débats ont mis en lumière les différents ressentis sur la question. Retour sur la séance plénière du 11 février à Strasbourg.

Le président américain Donald Trump a décidé mardi 28 janvier de proposer un plan à propos du conflit israélo-palestinien. Parmi ses propositions [1] figurent l’annexion des colonies juives de Cisjordanie et la vallée du Jourdain, la reconnaissance de Jérusalem comme capitale « indivisible » d’Israël, et l’annulation du « droit au retour » des réfugiés palestiniens. En échange, le « possible » État palestinien recevrait des terres du désert du Néguev en compensation, une partie de Jérusalem – Est pour capitale et 50 milliards d’aides américaines. Le plan a globalement été rejeté par les eurodéputés à Strasbourg mais les débats du 11 février ont mis en lumière les différents ressentis sur la question.

L’extrême-droite acquise à Israël

Les députés identitaires (ID) et réformistes (ECR) n’ont pas caché leur soutien au plan Trump et à la stratégie menée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. La politique du fait accompli prévaudrait sur le droit international. Les territoires perdus par les palestiniens en 1967 sont la simple conséquence de la logique de la guerre (Nicolaus Fest, ID). Le contexte a évolué et les frontières de l’époque ne sont plus pertinentes.

Ces eurodéputés rappellent qu’Israël est menacé et que nous devons soutenir le pays de par « nos racines juives ». « Beaucoup de Palestiniens ne respectent pas le droit international et préfèrent la violence aux négociations, comme l’attestent les attaques terroristes », selon Charlie Weimers (ECR).

Le Parti Populaire Européen (PPE) s’est quant à lui fait très discret. Seulement deux députés sont venus s’exprimer sur le plan Trump. Celui-ci a été timidement validé, le PPE préférant mettre l’emphase sur le rôle de médiateur que doit jouer l’Union européenne et de l’alliance à conserver avec les puissances occidentales.

Un plan unilatéral qui ne respecte pas le droit international

Pour le reste des groupes politiques du Parlement européen, ce plan est inacceptable. Qualifié de « diktat », « parodie légale », « pire plan de tous les temps » et même de « pire escroquerie du siècle », ce plan préparé sans l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a été très critiqué. C’est une solution unilatérale pour l’État israélien qui ne respecte pas le droit international.

Nombreuses ont déjà été les résolutions de l’ONU [2] et du Parlement européen [3] pour rappeler Israël à ses frontières de 1967 et condamner l’implantation des colonies juives sur les territoires palestiniens. Or, ce plan Trump approuve les agissements israéliens dénoncés par la communauté internationale depuis plusieurs décennies. Certains députés y voient même une menace pour le maintien de la paix dans la région. Le Haut-représentant Josep Borrell a appelé Israël à ne pas déclarer l’annexion de la vallée du Jourdain et les palestiniens à « rester calmes ».

Des solutions « classiques » évoquées

Pour répondre aux propositions du plan Trump, les députés européens ont répété les recommandations « habituelles ». La solution au conflit israélo-palestinien viendra du respect du droit international et de la mise en place de deux États distincts. L’UE doit jouer un rôle de médiateur entre les parties, possédant une certaine crédibilité sur le sujet. Dans sa prise de parole, Mounir Satouri (Verts/ALE) a repris quelques-unes des propositions tenues par les groupes politiques à la gauche du PPE : « Il faut approfondir la différenciation entre les frontières internationalement reconnues et les colonies, condamner l’institutionnalisation des discriminations, et surtout organiser une conférence internationale multilatérale sur la paix au Moyen-Orient ». Par ailleurs, une interdiction des importations des colonies et une reconnaissance de l’État palestinien par l’UE ont été évoquées.

Cependant, une action concrète de l’Union européenne sur le sujet ne viendra que quand l’unanimité aura été trouvée entre les États membres. Recherchée depuis plus d’un siècle et la déclaration Balfour [4], la « solution miracle » pour le dilemme palestinien est encore loin d’avoir été trouvée.

Notes

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