L’Allemagne prend la présidence du Conseil de l’UE

« Grand Format Européen » sur les priorités de la présidence allemande du Conseil de l’UE

, par Le Courrier d’Europe, Marine Marques

L'Allemagne prend la présidence du Conseil de l'UE
Source : Fantareis via Pixabay

Le 1er juillet, l’Allemagne a succédé à la Croatie à la présidence du Conseil de l’Union Européenne pour la treizième fois depuis 1958. L’occasion de revenir sur le rôle de cette institution, sur le système des « triplets » et de présenter les ambitions de la république fédérale pour les six mois à venir.

L’Union Européenne (UE) est une structure complexe qui, à l’instar des États qui la composent, est dotée de différentes institutions qui la régissent. Tel que définit par l’article 13 du Traité sur l’Union Européenne, ce cadre institutionnel vise à promouvoir ses valeurs, poursuivre ses objectifs, servir ses intérêts, ceux de ses citoyens, et ceux des États membres qui la composent, tout en assurant la cohérence, l’efficacité et la continuité de ses politiques et de ses actions. Ce même article énonce les sept institutions dont dispose l’UE, à savoir : le Parlement européen, le Conseil européen, le Conseil de l’Union Européenne, la Commission européenne, la Cour de justice de l’Union européenne, la Banque centrale européenne et la Cour des comptes. De plus, des appellations très similaires ont été données à ces institutions. Les confusions ne sont pas rares. Si le Conseil Européen et le Conseil de l’Union Européenne font partie du cadre institutionnel de l’UE, le Conseil de l’Europe est quant à lui une organisation internationale indépendante de l’Union composée de 47 États membres, contre 27 pour l’UE post-Brexit.

Le Conseil de l’UE ou simplement Conseil, dont l’ancienne appellation “Conseil des Ministres” était moins équivoque, représente les gouvernements des États membres. Il ne compte aucun membre fixe mais dix formations différentes, en fonction du sujet traité. Chaque pays envoie un ministre chargé du domaine politique correspondant à la formation : affaires générales, économie, éducation, environnement, transports etc. La cohérence globale est assurée par le Conseil des affaires générales. Le Conseil dispose d’une présidence tournante assurée par un trio de pays qui se succèdent tous les six mois pendant un an et demi.

Ainsi, le mois de juin 2020 voit la fin de la présidence du trio de pays Roumanie-Finlande-Croatie. De juillet à décembre prochain, ce sera au tour de l’Allemagne d’assurer la présidence du Conseil. Puis, suivrons le Portugal et la Slovénie. Formant le prochain trio à la tête du Conseil de l’UE, les trois États élaborent à l’avance des priorités qu’ils proposeront aux autres États membres comme programme des délibérations du Conseil au cours des 18 prochains mois.

La crise engendrée par le Covid-19 a bouleversé les ambitions de l’Allemagne pour sa treizième présidence du Conseil de l’UE. Berlin devra porter un intérêt particulier à ce dossier, en particulier aux conséquences sanitaires, économiques et sociales que va avoir la pandémie au sein de l’Union. L’objectif principal sera de relever les défis qui en découlent : stratégie de sortie de crise, reprise économique et renforcement de la cohésion sociale, entre autre. L’Allemagne a donc annoncé qu’elle ferait tout son possible pour que l’Europe sorte plus forte de la crise. Evoquant la présidence allemande du Conseil de l’UE, Angela Merkel a déclaré que celle-ci “sera clairement dominée par la question de la lutte contre la pandémie et ses conséquences”, en soulignant toutefois que les questions climatiques seraient “tout autant à l’ordre du jour que les questions de santé”. Bien que les questions concernant la lutte contre le virus et la relance économique soient des priorités, le gouvernement fédéral compte progresser dans les domaines de la protection du climat, de la transformation numérique et du budget européen, en accord avec les objectifs de la Commission. D’autres sujets joueront un rôle majeur pendant ce mandat, notamment la définition du cadre financier pluriannuel et le rôle de l’Europe dans le monde.

Un intérêt particulier sera également porté sur les futures relations entre l’UE et le Royaume-Uni, dont les négociations commenceront cet été. Il parait indispensable que celles-ci soient clarifiées d’ici la fin de l’année puisque le 31 décembre 2020 marquera la fin de la période de transition pour le Royaume-Uni, et ainsi sa sortie du marché unique et de l’union douanière. Parallèlement aux dossiers de premier plan, la chancelière allemande a également déclaré que l’Allemagne allait “promouvoir un système de santé européen efficace pour tous les Etats membres, ainsi qu’une taxe sur les transactions financières, des taux d’imposition planchers et un système d’échange de droits d’émission de carbone commun aux navires et aux avions”. Elle a finalement affirmé son ambition de forger une Europe “plus étroite” qui sera “mieux équipée pour affronter le XXIe siècle qu’elle ne l’est aujourd’hui” et compte faire du dialogue avec Pékin l’un des grands enjeux de la politique étrangère européenne.

Le succès de cette présidence ne se mesurera pas à la façon dont elle fera valoir ses intérêts nationaux, mais à la détermination et à la cohérence affichées par les États membres au sein du Conseil. L’objectif est donc que les 27 parviennent ensemble aux meilleurs résultats pour l’UE et ses citoyens en optimisant la sortie de crise sans mettre de côté les enjeux liés à la protection de l’environnement et à la transition numérique.

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