Parler d’inégalité salariale peut paraître anachronique, en particulier dans l’Union européenne. Bien que l’UE présente les Droits de l’Homme comme étant l’un de ses piliers principaux, les inégalités guettent. Elles frappent ceux et celles qui peinent à s’exprimer, de peur de perdre leur poste. Il est difficile de distinguer la vérité dans le vacarme de notre société. Il me semblait tellement évident qu’une femme devrait être payée le même montant qu’un homme à travail égal que je pensais la question close, jusqu’à ce que je découvre les statistiques choquantes d’Eurostat, qui rapporte qu’en 2016, dans l’UE, les femmes gagnaient en moyenne 16% de moins que les hommes. L’écart le plus élevé est de 26%, en Estonie. Toutefois, les pays les plus développés ne sont pas épargnés : l’écart est de 22% en Allemagne.
De telles injustices se font jour dans d’autres aspects du travail. Les hommes sont promus à un taux plus élevé que les femmes, sous prétexte que celles-ci risquent de partir en congé maternité sur de longues périodes. Il est inacceptable que notre société discrimine les femmes de cette manière. D’autre part, les femmes se privent parfois de postuler à des postes à responsabilités parce qu’il est admis dans notre société patriarcale que les femmes devraient rester à la maison pour s’occuper de leur famille pendant que les hommes sont considérés comme les soutiens de famille.
Une perspective locale : le cas maltais
À Malte, de nombreuses personnes trouvent difficile de renverser les rôles : les femmes qui veulent continuer leur carrière sont dans l’incapacité de le faire parce qu’elles ont le sentiment d’abandonner leur famille. L’écart de salaire entre les sexes n’est pas seulement une question de gagner moins pour le même travail, mais plutôt une conjonction de facteurs. Le problème le plus préoccupant, c’est en fait que de nombreux mécanismes empêchent les femmes d’obtenir les mêmes postes que les hommes.
L’écart salarial entre les hommes et les femmes est de 11% à Malte. C’est un pourcentage relativement élevé pour un si petit pays, dans lequel les politiques gouvernementales devraient prendre moins de temps à pénétrer le quotidien. Beaucoup a été fait pour réduire l’écart, notamment le lancement de campagnes d’information et le vote d’une nouvelle législation. Néanmoins, une transformation décisive ne peut être réalisée qu’à travers la modification des mentalités et des comportements. C’est seulement en révélant ces abus au plus grand nombre qu’il peut y avoir des changements conséquents qui entraîneront une élimination du problème.
Cependant, il ne faut pas oublier que nous avons connu des améliorations significatives dans la réduction de l’écart salarial entre les hommes et les femmes. À Malte, ainsi que dans d’autres pays de l’UE, les gouvernements ont mis en place des centres gratuits de garde d’enfants. Ce service permet aux mères d’aller travailler sans se faire de soucis pour leurs enfants. Les congés paternité ont également connu une hausse, ce qui garantit une plus grande flexibilité du monde du travail. L’importance du télétravail et de la flexibilité des horaires est mise en avant comme une hausse de la productivité des entreprises. Il est aussi grand temps que nous résolvions la question de la transparence salariale. La parité dans les salaires ne peut pas être atteinte si nous ignorons qui gagne quoi. L’Union européenne devrait pouvoir légiférer sur la question, pour s’assurer que les droits de ses citoyens soient défendus et que la loi sur la parité soit appliquée. De la sorte, l’écart salarial entre les sexes devrait s’autocorriger.
Aller de l’avant
Néanmoins, nous ne pouvons pas nous satisfaire d’un changement timide, au coup par coup. De nombreux mouvements, groupes et lois ont cherché à éradiquer cette injustice, mais ce n’est pas suffisant : de telles inégalités doivent être combattues à une échelle mondiale. Il faut que le législateur et les organisations en fassent leur priorité et que les employeurs coupables de pratiques aussi inacceptables ne restent pas impunis. Je ne suis pas la première à m’élever contre cette injustice et ne serai sûrement pas la dernière. Ce combat ne s’arrêtera pas tant que tout le monde ne jouira pas des mêmes droits.
Si quelqu’un vit cette injustice ou se sent accablé par de telles inégalités, je l’exhorte à faire entendre sa voix. Ces idéaux d’un autre temps seront laissés de côté et l’écart salarial moyen de l’Union européenne tombera à zéro.
Suivre les commentaires : |