Nous célébrerons en 2016 les 70 ans de l’Union des fédéralistes européens. Parmi ceux qui se sont retrouvés à Hertenstein en septembre 1946 et qui ont fondé le mouvement en décembre 1946 à Paris, se trouvaient des représentants d’organisations issues de la lutte antifasciste. [1]
Nous ne sommes pas un parti politique, mais nous sommes bien un mouvement politique, autonome, dont l’action s’inscrit dans le débat public. Redisons donc que les valeurs et les idées de l’extrême droite sont diamétralement opposées à tout ce pour quoi notre mouvement s’engage.
Si le matérialisme historique peut suggérer que les succès électoraux relatifs de l’extrême droite en France et en Europe peuvent être interprétés comme les derniers soubresauts d’un État-nation en crise [2], l’ordre ancien s’éteignant dans la douleur sans que ce qui doit lui succéder ne soit encore né, je crois plus pour ma part au rôle de l’engagement des individus, comme ces journalistes de La Voix du Nord, qui ont construit une argumentation solide contre le FN lors des élections régionales en France, ou nos propres militants.
Il me semble utile aujourd’hui de redire que non seulement les valeurs du Front National et des mouvements nationalistes dans leur ensemble sont condamnables mais aussi qu’ils proposent de fausses solutions en réponse à ce qui est souvent de faux problèmes.
Face à la vision d’une humanité irrémédiablement divisée en nations, que le discours de l’extrême droite transforme en hordes, le fédéralisme prône une approche universaliste où les relations entre les peuples comme celles entre les personnes, sont gérées par le droit et selon un processus démocratique.
Les partis politiques qui croient pouvoir racoler l’électorat du FN en reprenant ces thèmes et en prenant des politiques allant dans le sens proposé par l’extrême droite se trompent et ne font que légitimer aux yeux du public le discours des fascistes. Ceci nous concerne au plus haut point puisque les acquis de la construction européenne, déjà trop maigres selon nous, sont attaqués.
Les menaces et défis qui se présentent aux Européens sont communs. Les solutions ne peuvent être trouvées ni dans le repli sur soi nationaliste ni dans le statu quo d’une gouvernance intergouvernementale inefficace et illégitime qui pousse l’électorat à la défiance. Les solutions ne peuvent qu’être communes et fédérales.
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