“Non à l’UE !” disent-ils. D’accord. Et après ? Le nationalisme ? L’exclusion et l’isolationnisme ? Susciter la haine et fermer les frontières ?
Les mouvements anti-européens ont le vent en poupe et pas seulement en Grande-Bretagne, chez nous aussi. Ils montrent clairement que l’euroscepticisme est devenu une menace pour les valeurs fondamentales de la vie commune européenne. Pourquoi 60 ans après la création de la Communauté Économique Européenne les Européens tournent-ils le dos à une de leurs plus grandes avancées ?
Il est compréhensible que certains des 510 millions de citoyens de l’UE la remettent en question. En effet, notre UE, telle qu’elle existe aujourd’hui, est imparfaite et complexe. Elle avantage fortement les lobbies et tend à abandonner le simple citoyen. L’UE se veut être une unité mais n’est pas capable de mener une politique homogène et cohérente. L’absence d’une telle politique empêche de combattre l’accroissement des inégalités économiques et sociales entre les différents citoyens des différents pays.
Il est inutile de rappeler ici les conséquences d’une Europe divisée et opposée. Ou peut-être le faut-il ? La première moitié du siècle dernier peut servir d’avertissement.
La Communauté Économique Européenne a été fondée il y a 60 ans avec la volonté de garantir et préserver la paix. Or, c’est précisément à une époque comme la nôtre, dans un monde incertain, où des milliers de personnes fuient la terreur et les guerres, que nous devons apprécier à sa juste valeur un si beau cadeau et le protéger à tout prix. Il serait vraiment très imprudent de sous-estimer les dangers qui la menacent. N’oublions pas que l’UE protège la démocratie, la liberté de presse, d’expression et de religion, pour ne citer que quelques uns des droits inviolables, dont nous Européens, nous pouvons profiter. N’est-ce pas un privilège de vivre dans un pays dans lequel les principes de liberté et d’autodétermination sont ancrés dans la Constitution ? Tous les États de l’UE doivent respecter les principes démocratiques, et les États candidats à une adhésion ne peuvent échapper aux processus de réformes qui vont dans ce sens. L’UE contribue ainsi à la diffusion de ces valeurs démocratiques.
En outre, deux des aspects les plus importants sont la libre circulation des personnes et la monnaie commune. Certes, nous sommes loin d’avoir atteint la perfection dans ces domaines et l’euro est souvent sous le feu des critiques. Dans la zone euro, le change de monnaie a disparu, tout comme les coûts de conversion.
Nous pouvons voyager dans chaque pays, sans contrôle de passeport, ni même de visa. L’Accord de Schengen, qui assure le passage des frontières, ne contribue donc pas seulement à la dynamique économique, mais aussi à un échange culturel et par là, à la compréhension et à la paix entre les différentes cultures.
Quand nous entendons que d’autres pays veulent dresser des murs, nous ne pouvons que nous indigner. L’Europe a vécu la division dans sa chair, avec un mur. Nous ne voulons pas revivre cela. La remise en cause de la libre circulation des personnes serait un coup dur pour une Europe si libre et si diversifiée ! L’UE n’est pas parfaite. Mais elle protège la paix en Europe.
Critiquer l’Union Européenne est légitime. La détruire ne l’est pas ! Bien sûr, des réformes et des améliorations sont nécessaires afin de préparer l’UE au futur. Mais ces réformes doivent se faire dans l’unité et la cohérence, et non pas dans le rejet et la discorde. Il devient plus nécessaire que jamais de consolider l’UE. N’est-ce pas un privilège que de considérer ses voisins comme des amis ? De pouvoir se déplacer librement et sans contrôle ? De ne jamais devoir changer sa monnaie ? Et surtout, de vivre en paix ? Pour nous, Européens, ces avantages sont devenus une évidence, comme tant de choses de l’UE. Mais cependant, tout pourrait disparaître si nous n’y prenons pas garde.
Chers concitoyens européens, Nous somme proeuropéens et le proclamons haut et fort ! Nous sommes fiers de faire partie d’une Union de 510 millions de personnes de cultures diverses et variées ! Nous voulons des échanges et pas de murs ! Notre Union Européenne doit être synonyme de liberté, de sécurité et de paix ! Nous voulons une Union Européenne plus démocratique, plus transparente et plus juste socialement ! Nous avons besoin de projets fédérateurs.
Le conseil des élèves soutenu par le conseil des parents, les enseignants et la direction du Lycée Franco-Allemand de Fribourg-en-Brisgau, Allemagne.
1. Le 1er mars 2017 à 08:51, par Achour Pierre André En réponse à : On ne badine pas avec l’Union européenne
J’ai passé le bac en 1965 au lycée français de Fribourg. S’agit-il de son bébé ?
Suivre les commentaires : |