Un prix pour la liberté des femmes
Le prix Sakharov 2023 a été décerné au mouvement iranien « زن، زندگی، آزادی » (“Femme, Vie, Liberté” en farsi), crée en hommage à Jina Mahsa Saleh Nikbakh, une femme iranienne issue de la minorité kurde du pays. Elle était agé de 22 ans quand elle fut le cible des lois iraniennes, qui appliquent très strictement le port du voile par les femmes. Arrêtée par la police de Téhéran le 13 septembre 2022, elle décédera trois jours plus tard dans un hôpital de la ville , succombant aux violences physiques subis lors de sa détention. Ce meurtre déclencha des manifestations massives de femmes partout en Iran, ayant pour slogan « femme, vie, liberté » pour protester contre la loi sur le hijab et d’autres lois discriminatoire. Depuis, d’autres femmes ont été tuées et arrêtées dans ces manifestations dont des étudiantes, journalistes, militantes ou encore des défenseurs des droits des femmes, toutes par les autorités iraniennes.
Une famille qui manque à l’appel
Cette remise de prix s’est inscrite lors de la dernière plénière de l’année à Strasbourg, mardi 12 décembre. Un temps de 30 minutes était accordé à cette remise en présence de la président de l’institution, Roberta Metsola, et des députés européens. La famille de Masha (les parents et le frère) devait être présente afin de recevoir le prix, mais elle s’est vue refuser de quitter le territoire en plus de s’être fait retirer leur passeport, malgré leur visa accordé par les autorités française pour voyager jusqu’en Europe. L’avocat de la famille Saleh Nikbakht -vivant à Paris- est venu récupérer le prix et prononcé le discours écrit par la famille. Deux défenseuses iraniennes des droits des femmes qui ont quitté l’Iran en 2023, Afsoon Najafi et Mersedeh Shahinkar, étaient également présentes afin de porter leur message lors de la conférence de presse et de la plénière organisée au sein de l’hémicycle strasbourgeois.
Quelles décisions du Parlement sur la situation ?
Le Parlement européen a condamné plusieurs fois la situation désastreuse des droits de l’Homme dans le pays des Mollahs. Les députés européens avaient appelé à des sanctions contre les responsables iraniens en octobre 2022, à la fois pour leur implication dans la mort de Jina Mahsa Amini mais aussi dans la répression sanguinaire du mouvement de la société civile. Les eurodéputés ont d’ailleurs exprimé un fort soutien à ce mouvement de protestation pacifique. En novembre dernier, le Parlement avait condamné les attaques de l’Iran à l’égard des femmes dans une résolution adoptée à 516 voix, dans laquelle il est demandé de mettre fin immédiatement aux discriminations envers les femmes notamment sur la loi qui impose le port du voile. Les députés condamnent les pratiques de l’Iran et demandent la libération des personnes en détention arbitraire et des défenseurs des droits humains.
Ce prix décerné au mouvement « زن، زندگی، آزادی » encourage les femmes à se battre chaque jour pour leur liberté, continuer ce combat tout en ayant un soutien clair et affirmé de l’Union européenne.
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